23 mars 2003 – 23 mars 2013 : Les 10 ans d’Alternatives Paloises
Il est des dates symboles comme le 10é anniversaire d’une personne ou celui d’une « entreprise ». Une occasion pour faire le point sur les années écoulées et se relancer pour les suivantes.
A@P était une « entreprise », a priori dangereuse, quand, le 23 mars 2003, nous remettions au secrétariat d’André Labarrère le tirage de la première « lettre d’Alternatives Paloises ». Au même instant, elle était envoyée à 112 personnes par internet. Une première pour 2003 !
Il y a 10 ans, le vieux Maire maintenait une chape de plomb sur la ville où le qualificatif de « belle endormie » apparaissait régulièrement dans les conversations. Rien ne bougeait. Tout le monde était aux ordres.
Ce 23 mars, le souvenir est vivace, nous nous attendions à ce que « le ciel nous tombe sur la tête » ! A notre grand étonnement, il n’en fut rien. Le roi s’amusa de la souris, notamment en lui décrivant, par forum interposé, ce qu’était une délégation de service public (pour le Casino) ou, en dénonçant, plus tard, les « sorties » sur A@P de Danièle Iriart à propos du FiPau.
Dès son lancement, A@P en appelait à la piétonisation d’un centre-ville étouffé par les bus et les voitures. A l’automne, André Labarrère faisait voter au conseil municipal le principe de la piétonisation de la Place Clemenceau. Avions-nous précipité une décision qui tôt ou tard devait être prise ?
Une aventure riche en enseignements venait de démarrer. Le principal, le fondamental même, est cette absolue nécessité qu’à le citoyen de prendre la parole dans un monde où le politique est si peu « challengé ». Elu, sa place est chaude, les risques de la perdre limités, le cumul est permis, le cumul dans le temps l’est aussi. La transparence, peu de mise ; nos institutions n’en font pas une priorité. Le politique, citoyen au début, devient professionnel avec le temps. Il s’éloigne du terrain, de notre quotidien.
Notre démocratie a dès lors besoin de piqûres de rappel. Malheureusement, le citoyen, individualiste forcené, une fois l’élection passée, ne s’implique guère dans la vie de la ville. Combien aux réunions des conseils de quartiers ? Combien aux Ateliers de la Cité ?
A@P, malgré le peu d’engagement des citoyens, a continué sa mission avec son groupe d’’irréductibles béarnais » : Débats sur le scandaleux FiPau, sur l’inconstructible médiathèque Zaha Hadid, sur le choix arbitraire et improbable de son emplacement à côté de l’Ecole Henri IV, sur l’Ecole des Arts ou l’EISTI, débat sur la gestion de la CDAPP, débats lors des élections, débats sur le mille-feuilles, débats sur Béarn-Bigorre.
Et, si le débat sur la desserte par LGV de notre territoire nourrit la presse depuis 2009, il convient de rappeler qu’en décembre 2005, nous en appelions sur A@P à un « TGV Adour »… A@P, agitateur d’idées.
Qualifié de gauche par le peuple de droite, qualifié de droite par le peuple de gauche, A@P a continué son chemin. Un parcours difficile à comprendre par les dogmatiques de tous poils. Oui, parmi les adhérents de l’Association Alternatives-Pyrénées.com, il y a des « gens » proches du PS, du Modem, de l’UDI, de l’UMP mais aussi du Front de Gauche ou de Debout la République. Un lien commun à tous : nous sommes tous des républicains respectueux de nos différences. Un peu idéaliste, soit.
Mars 2013 : Dans quelques mois, cette expérience de 10 ans va être mise à profit pour aller plus loin. Beaucoup plus loin et ouvrir A@P à un territoire beaucoup plus large, celui compris entre Pyrénées, Garonne et Atlantique. Le développement du nouveau site, Alternatives Pyrénées avance rapidement. Il traitera de vie publique -comme toujours- mais aussi de culture, littérature, photo. Une exigence : un label 100% régional.
Le jour où il apparaitra sur la « toile », le site Alternatives Pyrénées pourra s’enorgueillir d’un beau lignage. Un lignage basé sur le travail de dizaines de bénévoles, de rédacteurs, de commentateurs et sur la participation de nombreux hommes et femmes d’ici, qui par leurs interviews, ont contribué à enrichir le contenu d’Alternatives Paloises. Sans eux, A@P ne serait pas ce qu’il est devenu. Nous nous devons de les remercier tous.
Longue vie à Alternatives Pyrénées et « so long » Alternatives Paloises.
– par Bernard Boutin
crédit photo : http://www.absoluteweb.net/wp-content/uploads/anniversaire-10-ans.png