Alexandre – Il n'y a pas de mot
Vingt-deux mois que toutes et tous, Palois et ceux des environs étaient dans l’attente et auprès des parents même de loin, de ce qui demeure dans nos esprits un acte des plus abominables, innommables et d’une barbarie telle qu’elle donne froid dans le dos.
Surtout lorsque l’on s’imagine le cauchemar des parents ayant vécu une telle horreur, sans parler des nuits d’angoisse, des jours où les larmes coulent d’elles-mêmes pour laisser place à l’incertitude, à l’abandon de soi tant on ne croit plus retrouver son enfant vivant … hélas au tour du désespoir, lancinant qui vous arrache le cœur, vous empêche de respirer, vous jette à terre tandis que l’on vient vous apprendre que votre enfant est retrouvé dans le Gave de Pau démembré après avoir été atrocement roué de coups de marteau. Avoir « la rage et la passer sur lui » beaucoup d’alcool dans le sang. « Faire passer une rage » sur l’enfant innocent que l’on massacre qui sait sous les yeux de ceux mis en examen avec l’assassin présumé.
Ni colère, ni haine dans le regard de la maman aujourd’hui, les yeux cernés, éteints à jamais, pas même l’impuissance qui consiste à tourner le regard face à une telle monstruosité tandis que plusieurs mois passés, elle cherche toujours à comprendre, épuisée, regardant droit dans les yeux, le visage de celui qui a osé prendre la Vie de son enfant…
Il n’y a pas de mot pour exprimer le vide laissé par ce jeune être tandis que la mort, qui ne devait pas être au rendez-vous, s’est présentée à Alexandre. Une mort hideuse, informe, très largement alcoolisée, cynique, enragée, visqueuse sans doute du sang de l’enfant giclant sur son assassin … un marteau dans les mains regardant son forfait accompli combien elle apaisait son âme destructrice.
Mais ce n’était fini … coups après coups, imaginer l’enfant choir, mourir, se vider de son sang puis le découper pour être jeté dans les eaux du Gave de Pau. Des eaux paisibles sans doute en ce printemps 2011 recueillant les restes de l’enfant pendant que les infâmes s’enfuyaient laissant là le malheureux corps dériver.
S’ensuivirent alors des recherches durant de longs mois, la découverte d’ossements, et jusqu’à ce jour de la semaine dernière une mise en examen, les aveux … De celui qui jusqu’au bout niait avoir accompli cet odieux crime : Mickaël Baerhrel.
Pensées
– par Samie LOUVE