Il est urgent d'écrire une autre symphonie du nouveau monde!

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PastedGraphic-1Une gestion socio-politico-économico-financière en pleine déstabilisation, une évolution climatique alarmante, misère et violence en pleine croissance. Nous ne vivons pas une crise mais la fin d’une époque !

Au cours de ces longueurs de temps vertigineuses, notre programme génétique, porté par l’ADN, a accumlé d’inombrables inventions au niveau moléculaire puis cellulaire puis à l’échelle d’êtres organisés.Ce programme est comme une partition musicale qui doit être joué à chaque génération.

LaVie et la musique:

  1. Sont des systèmes codés, la première a 4 symboles: les 4 bases de l’ADN, la seconde en a 7: les notes.
  2. Sont des sources de créativité et de variations infinies.
  3. Ecrivent et réalisent des productions imprégnées de sens, qui se transmettent de génération en génération.

«La vie, comme la musique, est infinie dans sa diversité.»

Dans toute symphonie comme dans la vie, il y a plusieurs mouvements, plus ou moins rapides, plus ou moins longs: l’apparition, le développement, la croissance, la stabilisation, la décroissance, la disparition. Toutes deux apparaissent à un moment donné, car adaptées à la situation environnementale existante; elles disparaissent quand ce n’est plus le cas; d’où les créations et disparitions des individus et des espèces, sans jamais de retour en arrière!

Les civilisations humaines, formes culturelles émergentes du monde vivant, sont soumises aux mêmes règles; elles se sont succédées au cours de la préhistoire et de l’histoire.

Lorsqu’un système, vivant ou non, très spécialisé, est saturé par des problèmes qu’il ne peut plus résoudre, il a deux possibilités: la régression générale ou un changement: une re-naissance, une métamorphose, comme chez beaucoup d’animaux. Notre société y est actuellement confrontée.

«Il est plus qu’urgent d’imaginer autre chose»J-M Bouguereau

La réduction des dépenses publiques est l’arbre qui cache la forêt.

L’Empire romain, on le sait aujourd’hui, a été incapable de se transformer et de résoudre ses problèmes économiques; nombre de civilisations anciennes telles celles de l’Indus, de Mésopotamie, Mayas, de l’île de Pâques, sahariennes etc., auraient disparu soit par un changement climatique soit par l’assèchement des terres du fait d’une culture mal gérée. À l’inverse, la naissance des sociétés historiques, il y a dix mille ans au Moyen-Orient, avec le passage de petits groupes nomades de chasseurs-cueilleurs à l’agriculture, à leur sédentarisation, constitue un exemple réussi de métamorphose d’un système d’organisation trop compartimenté ou dispersé pour résoudre les problèmes posés par une grande concentration de population. Par la suite d’autres symphonies furent écrites.

Si la recherche de la vérité par l’observation et l’expérience a triomphé à partir de l’époque des Lumières, «la soumission» de la nature, comme la bible l’enseignait, est restée profondément ancrée dans la mémoire collective. On est passé du géocentrisme à l’héliocentrisme et du théocentrisme à l’homocentrisme. Depuis, l’homme descend, marche après marche, de son piédestal et retrouve une place plus modeste parmi les autres êtres vivants. Le recul de l’anthropocentrisme se confond avec l’histoire des progrès de la science.

Malheureusement, l’obscurantisme relève la tête en ce début du XXIème siècle!

L’économie actuelle:

1°) Ne tient pas compte des rapports bilatéraux fondamentaux de l’homme avec la Nature. L’homme s’est sorti de son écosystème en s’instaurant supérieur hiérarchique de sa planète; il estime pouvoir l’exploiter éternellement, dans son propre intérêt, par la prédation systématique. La hiérarchie décroissante est:

Economie > homme culturel > homme biologique > environnement.

2°) Evolue dans un système fermé où les contacts avec l’environnement sont unidirectionnels. Elle s’autorégule par des lois internes: artificielles, conjoncturelles, pléthoriques, fragiles. Les échanges sont, «dans la France d’en haut» le plus souvent spéculatifs. Il n’y a pas recherche de l’intérêt général, et de l’équilibre de l’ensemble, comme dans les écosystème naturels perdurants. L’objectif est l’intérêt particulier; d’où les compétitions et les crises.

3°) Dans l’économie qui a permis l’apparition et le maintien de l’homme, les êtres vivants sont inclus dans des systèmes ouverts, en relation permanente, par un va-et-vient constant d’interactions avec l’environnement. La hiérarchie est:

Environnement > homme biologique > homme culturel > économie.

Alors que les écosystèmes naturels sont dépendants de l’environnement, l’économie impose une dépendance à cet environnement

4°) La réserve colossale appelée biodiversité, basée sur l’inventivité sans limite et permanente, permet l’adaptation du monde vivant aux variations contraignantes de cet environnement.

Dans notre système économique, la réserve disponible, basée souvent sur le virtuel, est en chute libre. Le trésor américain devra emprunter cette année 2500 milliards de dollars; les pays de la zone Europe ont 3000 milliards de dollars de dette à combler! La Chine, les pays du golfe, certains pays d’Asie investissent en achetant des terres aux pays pauvres (La moitié des terres cultivables de Madagascar!) Comment vivront ces pays spoliés? Où logeront les émigrés climatiques? Le gouffre de la pauvreté se creuse mais seul notre gouffre financier, doit être comblé! Une métamorphose est indispensable!

Faut-il copier l’expérience récente de l’Allemagne ou s’inspirer de celle du Vivant qui a fait ses preuves depuis plus de trois milliards d’années? L’intelligence actuelle, aveugle, ne voit que des fragments séparés; elle est incapable de relier les parties et le tout, l’élément et son contexte, donc de saisir le problème écologique. «L’économie, qui est la science sociale mathématiquement la plus avancée, est la science socialement et humainement la plus arriérée, car elle s’est abstraite des conditions sociales, historiques, politiques, psychologiques, écologiques inséparables des activités économiques.» E.Morin. Les experts sont devenus incapables de prédire l’avenir , même à court terme.«L’unique fonction des prévisions économiques est de faire paraître respectable l’économie». Gailbraith

Cette symphonie nouvelle ne se composera que si nous enracinons, avec Hubert Reeves, et avec humilité, dans notre conscience: «Homme, tu n’es que poussières d’étoiles». La prise de conscience de la communauté de destin terrestre est la condition nécessaire au salut. Faute de quoi, on connaîtra la «balkanisation», le repli défensif et violent sur des identités particulières, ethniques, religieuses. C’est déjà en chemin!

Au XVIIe siècle, Pascal avait déjà compris l’importance de la globalité et combien tout était lié:«toute chose est aidée et aidante, causée et causante». Il avait même le sens de la rétroaction, ce qui était admirable à son époque: « tout étant lié par un lien insensible qui relie les parties les plus éloignées les unes des autres, je tiens pour impossible de connaître les parties si je ne connais le tout, comme de connaître le tout si je ne connais les parties». Voilà la phrase clé. C’est à cet apprentissage que devrait tendre l’éducation.

Malheureusement, nous avons suivi le modèle de Descartes, son contemporain, qui prônait le découpage de la réalité et des problèmes.

Jean-Claude Guillebaud nous affirme qu’«une autre vie est possible»; c’est à nous de l’inventer en écrivant une autre symphonie pour un Nouveau Monde.

– par  Georges Vallet

crédit photos: cinemas-utopia.org

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