Pays de l'Adour : Catastrophe à venir ?

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Capture d’écran 2013-04-30 à 16.54.50Comme le dit clairement dans son entretien avec AltPy, François Xavier Brunet, Président de la CCI de Tarbes et des Hautes-Pyrénées, les forces centripètes rejettent le Béarn, la Bigorre et le Pays Basque loin de leurs métropoles régionales respectives. Face à cela, deux voies s’ouvrent aux élus de ces territoires : soit profiter de cet éloignement et rebondir pour mieux s’organiser, c’est ce que proposent -entre eux- les élus basques de tous bords, soit « regarder les trains passer », c’est ce que font les élus béarnais et bigourdans. Quelle sera la démarche gagnante au final ?

Le 27 avril dernier, lors des Etats généraux de la Collectivité Pays Basque, « ils étaient 500 acteurs du Pays Basque, représentant une très grande diversité d’élus et d’acteurs de la société civile de toute sensibilité* ». Ensemble, « ils ont posé un acte fondateur et collectif pour faire entendre la voix du Pays Basque*. »

Ensemble, ils ont adressé au gouvernement le « Manifeste des 500 » appelant à créer une « collectivité territoriale à statut particulier » et lancé le compte à rebours d’un grand rassemblement prévu à Bayonne le 1er juin 2013.

L’objectif des 500 : Créer une « Collectivité territoriale Pays Basque qui sera une institution résolument moderne, de proximité, innovante, mutualisant les compétences pour répondre avec plus d’efficacité aux besoins des habitants du Pays Basque en matière de logement, de transport, d’économie, d’agriculture, de tourisme, de culture, de langue*… »

Il ne faut pas se méprendre, le mouvement est de fond puisque parmi les « 500 » acteurs du Pays Basque, il y avait de « nombreux élus représentant la quasi-totalité des partis politiques, des chefs d’entreprises, des dirigeants d’institutions, des exploitants agricoles, des responsables associatifs, des artistes et des syndicalistes… »

Cette demande pour une Collectivité territoriale Pays Basque » doit « relayer la dynamique autour du Conseil des élus et du Conseil de développement » qui « a atteint ses limites ».

Lentement mais surement, en travaillant sur le fond, avec des universitaires de l’UPPA pour les questions de droit, nos amis basques se préparent à s’éloigner des Béarnais du département et oublient que ces derniers, mais aussi les Bigourdans et habitants du Pays Dacquois subissent, peu ou prou, les mêmes désagréments dus à l’éloignement de leurs capitales régionales.

Plutôt que de travailler tous ensemble, voilà le Pays Basque Français parti pour la « jouer perso ».

L’imprévoyance du personnel politique béarnais et bigourdan est affligeante en la matière. Qu’attendent-ils pour s’asseoir autour d’une table pour rebondir sur cette prétention basque ?

Que des enseignants de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour participent à la conception de cette collectivité territoriale à statut particulier, sachant qu’à terme, c’est l’objet même de l’UPPA qui pourrait être remis en cause, parait incroyable. Déjà, des demandes en appellent à la création d’une université spécifique à cette nouvelle collectivité basque.

En terre de Rugby, qu’elle soit basque, béarnaise, bigourdane ou dacquoise, on sait bien que l’union fait la force. N’est-il pas temps pour les élus béarnais, bigourdans et dacquois d’aller à la rencontre de leurs collègues basques pour tenter de coller à leur démarche et avancer collectivement ?

Pour finir, il convient de revenir sur l’hypocrisie de certains élus qui siègent à ce collectif tout en sachant que cela posera, à terme, problème dans les relations avec le Béarn. N’est-ce pas Frédérique Espagnac, élue à la ville de Pau et signataire du manifeste des 500 à Bayonne ?

Quand les élus s’éveilleront-ils ?

– par Bernard Boutin

Source  et documents
Le manifeste des 500 : http://fr.scribd.com/doc/138261303/PaysBasque-Manifeste-Des-500-DV
* Enbata.info : http://www.enbata.info/articles/manifestation-1er-juin-2013-a-bayonne-pour-la-collectivite-territoriale/
* Eitb.com : http://www.eitb.com/fr/infos/politique/detail/1326108/collectivite-territoriale-pays-basque–le-manifeste-500/?utm_campaign=General&utm_medium=RSS&utm_source=Infos
Crédit photo : Enbata info : Pepa Etchandy

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11 commentaires

  • LACANETTE MICHEL

    Une fois de plus et de manière récurante, les  » Béarnais » se tirent une balle dans le pieds en pensant qu’ ils sont le  » centre du monde ». Ils pensent que les autres doivent venir les solliciter pour qu’ ils entreprennent une action. Je pense que par les temps qui courent, l’ attente risque d’ être longue. Beaucoup d’ eau risque de passer sous les ponts des Gaves pour alimenter l’estuaire de Adour, sans rien faire d’ autre que de la regarder passer. Pendant ce temps, certains tentent désespérément dans un contexte difficile, d’ apporter des réponses aux problèmes qui nous attendent. Cela ne sera pas facile, ça vaut ce que ça vaut, mais au moins ça a le mérite d’ exister. Pendant ce temps du coté Béarnais on voit arriver le mur à grande vitesse, mais aucun de nos responsables ne réagit. Si ce n’ est de prendre le bâton de pèlerin pour porter la bonne parole Béarnaise en terre  » étrangère ». Cela aurait été plus profitable de le faire en terre Basque. Ainsi va le monde, comprenne qui pourra……

    • Très bonne idée. Envoyons à pied, en partant du Parlement de Navarre :
      Nathalie Chabanne à Bayonne à la rencontre des basques
      Martine Lignières à Mont-de-Marsan à la rencontre des landais
      David Habib à Tarbes à la rencontre des bigourdans
      Jean Lassalle à Auch à la rencontre des gersois
      Objectif : ensemble travailler sur les grands enjeux de notre coin de France

      • J’enverrai plutôt Martine à la ferme, Nathalie en Corée du Nord, Jean à la montagne et peut-être David à la mairie de Pau, finalement..

  • La dynamique impulsée par les élus basques est quand même intéressante.
    Bien sûr la taille du territoire est faible et des arrières pensées autonomistes existent.
    Mais le patriotisme local est aussi un atout pour le développement d’un territoire.
    Je pense qu’un tel patriotisme fait défaut au Béarn. Nous sommes davantage dans une situation de consensus que de majorité, voire d’unanimité.

  • C ‘est quoi aujourd’hui un basque ? Un palois à la retraite ? Un parisien en vacances ? Un russe en goguette ? Un promoteur immobilier ? Et de quelles institutions spécifiques aura-t-il besoin pour mieux organiser son fructueux empilage côtier sans avoir à le partager avec ces « ploucs » de béarnais ?

  • oui, les bearnais, bigourdans et landais du sud doivent reflechir a leurs synergies et leurs points communs. Cela passera par une nouvelle generation d’hommes et femmes politiques n’ayant pa peur du changement. le tres jacobon Labazee devrait se rendre compte qu’il y a une chance historique pour le Bearn et la Bigorre de travailler ensemble a un pole Adour

  • « Quand les élus s’éveilleront-ils ? »
    Ils sont bien éveillés et tous, du Pays Basque au Béarn. Et la seule chose qui compte c’est le pouvoir (et leur ré élection)
    Si Espagnac et autres sénateurs de pacotilles jouent des égoïsmes régionaux c’est parcequ’ils sont élus par ces Maires d’une autre époque, et que finalement ils se verraient bien un avenir politique dans un Pays Basque autonome.
    Se préoccupent ils de la logique d’organisation ou de fonctionnement de cette couche bâtarde supplémentaire du mille feuille?
    Bien sûr que non. L’intérêt de la France, ils s’en moquent.
    Car si le Pays Basque a une proposition intelligente et efficiente d’organisation territoriale, alors elle doit s’appliquer à toute la France, aux catalans ou aux bretons, aux alsaciens ou aux corses.
    Mais non, rien de ce côté là! et pour cause. Relisez ce qu’ils proposent, c’est à mourrir de rire.
    Ce qui est important c’est de se mobiliser CONTRE cette stupidité égoïste, et surtout pas vouloir leur emboiter le pas, cela voudrait dire qu’on est aussi con qu’eux.
    Quoi que…

    • les catalans, bretons, corses et alsaciens ont DEJA des institutions spécifiques, et adaptées à leur particularités. alors pourquoi pas les basques ?

      • Vous faites complétement erreur.
        Ils ont certaines particularités, très limitées, mais leur organisation territoriale est identique à celle de tous les francais.

    • Avec de tels arguments rassembleurs… le rapprochement s’annonce facile et élégant. A bons entendeurs…salut. Une seule idée se servir de ce blog pour mettre la pagaille et exciter les opposants.