Jean le pathétique
La longue marche du député béarnais Jean Lassalle, entre Picardie et terres Ch’tis, a quelque chose de pathétique.
Le député des vallées pyrénéennes est donc parti, « pataugas » au pied, à la rencontre des peuples francs du plat pays. Une décision probablement précipitée puisqu’il aura oublié sa makila favorite qui lui aurait permis de soulager ses ampoules et, de se défendre, non pas contre les habituels patous, mais contre de méchants bouviers des Flandres. L’enfer du Nord…
Par sa taille élancée, l’homme ressemble à la réincarnation d’un Don Quijote pyrénéen. A quels moulins à vent peut-il bien prétendre s’attaquer ?
Ceux représentant les maux de la France ? Chômage et absence de compétitivité.
Ceux de son engagement politique ? Avec un MoDem, ombre de lui-même, au patron en quête infinie du graal.
Ceux de sa circonscription ? Désindustrialisation et baisse démographique sans discontinuer de sa belle vallée d’Aspe.
Probablement, un peu de tous ces moulins-là.
Il est pathétique de voir, l’élu aspois, au demeurant sympathique, en arriver à cet extrême-là. La rançon de sa solitude…
Que n’a-t-il pas entamé son périple pour faire une boucle qui l’aurait conduit à la rencontre des « autochtones » d’Oloron à la côte Basque. Il aurait pu ensuite remonter sur Dax et Mont-de-Marsan, serait revenu un peu en arrière, pour prendre la 117 en direction de l’est et passer par Orthez, Mourenx, Pau et Tarbes. Arrivé à Tarbes, une dernière étape, bienfaisante, l’attendait : Lourdes où il aurait pu soulager ses maux du corps et de l’esprit.
Sa petite boucle terminée, il aurait probablement pu animer le débat politique régional en attente de tant et tant de réponses aux interrogations des populations de notre coin de France.
Et d’ailleurs, qui sait si d’autres conseillers généraux du 64, 40 et 65 ne lui auraient pas emboîté le pas ? Au moins, ils auraient pu pousser, d’un cœur vaillant, la chansonnette.
– par Bernard Boutin
Bravo Jean ! Continue ta marche, et ne te laisse pas influencer par tous ces commentaires de « bobos palois » qui préfèrent leur écran d’ordinateur aux bouses de vaches sur les routes de Flandre..
Car l’incongruité de la démarcher ne doit pas voiler son véritable intérêt, à savoir celui d’aller à la rencontre de tous les français, là où ils habitent, et non pas dans un salon feutré de conseil général où les convenances masquent la sincérité des discours. La fracture entre les élites et le peuple français doit passer par ce type d’initiative; je rappelle d’ailleurs qu’en Angleterre, ils ont fait des émissions de téléréalité pour inviter des ministres à vivre quelques jours dans des familles populaires. On n’est pas trop loin de cela..
En dabàn Janot !
J’ai essayé de comprendre comment fonctionne cet homme en lisant son dernier livre. J’en ai conclus que M. Lassalle est un politicien traditionnel, c’est-à-dire un adepte talentueux du clientélisme voire clanisme. C’est d’ailleurs la même chose lorsque j’entends MM. Labazée ou Lasserre. Une particularité avec M. Habib qui me semble bien fédérer les élus.
L’individualisme qui a gagné la Société, la multiplication et la complexification des problèmes, en fait la grande mutation de la société que nous appelons crise, mettent également à mal ce modèle de fonctionnement avec les électeurs. Les mailles du réseau « clanique » ne sont plus assez serrées pour retenir tout le monde.
M. Lassalle est parti sur les routes. D’autres personnalités ferraient de même (M. Axel Khan me semble-t-il). Pourquoi pas. Mais j’espère qu’ils ont une base solide de réflexion (économique, sociologique, historique par exemple) derrière eux.
Quelques remarques, sous forme de questions (je ne connais pas toutes les réponses) :
Je constate que beaucoup de « ch’tis » s’installent dans le coin. Par qui sont-ils remplacés dans leurs maisons ?
Quelle différence entre M. Lassalle qui se bat pour l’industrialisation de la vallée et les syndicalistes de Florange ou d’Aulnay ?
Si M. Lassalle fait penser à Don Quichotte, où est Sancho Panza voire Dulcinée ?
On ne peut pas critiquer Jean Lassalle pour ses efforts (vains) de maintenir population et activité dans sa vallée. Il a fait tout son possible, trop seul. Les élus bigourdans ont des vallées autrement développées car ensemble, ils ont fait de l’exploitation des Pyrénées, sous toutes ses formes, une priorité. La solitude de JL est la démonstration d’une classe politique béarnaise divisée et nombriliste.
Le travail du député Lassalle est à l’Assemblée pour faire des lois.
Pour cela il est grassement payé et touche des indemnités très importantes pour entretenir des collaborateurs et travailler sans qu’on lui demande où va tout cet argent.
Mais côté travail : rien, du vent ,un jeûne et une chansonnette.
J’ai honte pour le Béarn, mais on a les élus qu’on mérite.
« Les élus bigourdans ont des vallées autrement développées car ensemble, ils ont fait de l’exploitation des Pyrénées, sous toutes ses formes, une priorité. »
Mais non, les vallées de Bigorre ou d’Ariège ne sont pas plus « développées ».
Mais c’est quoi le développement des vallées?
Certainement pas d’y mettre Toyal ou une aciérie!
Ce serait bien si vous donniez votre réponse à votre question. Une réponse globale pour tous les nouveaux lecteurs d’Alternatives Pyrénées, car ceux qui vous lisaient sur Alternatives Paloises l’ont découverte à travers vos nombreux articles.
Merci à vous
La vallée d’Aspe n’a sans doute pas le même potentiel touristique que la vallée d’Aure ou de Gavarnie, mais elle peut probablement faire mieux. Rien que les villages « typiques » de Bedous, Osse en Aspe et autres valent le détour, (presque) au même titre que les villages basques de Ainoa, Espelette… mais sont bien moins connus… Quant au point de départ pour les aiguilles d’Ansaberre (sans doute la rando phare de la vallée), si je me souviens bien, il faut suivre une piste chaotique pour accéder à un parking très exigu, sous-dimensionné. Effectivement: problème d’entente entre maires, conseillers généraux et député, manque de compétence de certains élus ?
BB »Ceux de sa circonscription ? Désindustrialisation et baisse démographique sans discontinuer de sa belle vallée d’Aspe ».
Lassalle a probablement tout essayé pour essayer de sauver (pour combien de temps?) les emplois de Toyal dans la vallée, qui en est le seul employeur conséquent. A raison pour la vallée, peut-être à tort pour l’image que la France auprès des investisseurs étrangers. Mais on ne peut pas lui reprocher de ne pas lutter contre la désindustrialisation de la vallée !