Mais qui va siffler la fin de la récré ?

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imagesLe 27 avril dernier se sont tenus à Bayonne les états généraux de la collectivité du Pays Basque. Ils étaient 500 venus d’horizons divers à vouloir mettre en place une collectivité territoriale à statut particulier. Mais que veulent-ils ? Qui va leur dire que la République ne peut s’accommoder de tels dispositifs ?

 Comme l’a écrit Bernard Boutin dans son article intitulé « Pays de l’Adour : Catastrophe à venir ? »  du 1er mai 2013, il y a en effet lieu de s’interroger sur les buts poursuivis par cet aréopage né de politiques aux ambitions personnelles mal dévoilées. Même s’ils se targuent d’une diversité à la fois politique, économique, sociale et culturelle, les buts poursuivis s’apparentent davantage à une savante langue de bois qu’à un réel programme.

Jugez-en à partir de ce qui est écrit dans le manifeste des 500 pour la collectivité territoriale Pays Basque, rien que ça : « Parce que le Pays Basque, par son identité, son histoire, ses spécificités géographiques, socio-économiques, veut enfin pouvoir développer ses propres politiques publiques comme le font tous les autres territoires de la République. Il est temps que soit entendu ce besoin profond de reconnaissance. »

 La devise affichée est : « Une collectivité territoriale maintenant ». Pourquoi pas, s’il suffit de le décider à ce niveau ! Dans mon quartier nous faisons le projet de créer une commune indépendante, comme à Montmartre, avec des pouvoirs que nous serons les seuls à définir. Mais au-delà du folklore qui reste après tout intéressant, et même s’il n’est pas question d’ignorer l’identité basque, ne serait-il pas venu le moment de s’interroger sur ce département bicéphale ? Rappelons qu’il y a deux universités, deux Chambres de Commerce et d’industrie, que le Conseil Général est fortement décentralisé à Bayonne  et que tout cela finit par coûter inutilement cher au contribuable.

Nulle part ailleurs en France, n’existe une situation comparable.  Au moment où, fort justement, le débat de plus en plus évoqué, porte sur l’amoindrissement du mille-feuille administratif n’y aura-t-il personne pour dire ça suffit, maintenant vous avez assez joué, il y a des choses plus importantes à traiter ?  Le principe républicain de l’unité de notre pays en fait partie.

Le Ministre de l’Intérieur s’est prononcé, nous attendons d’entendre sur le sujet les politiques locaux, j’écoute et n’entends pas grand-chose de la part de Georges Labazée, de Martine Lignières-Cassou et de David Habib.

                                                                                                                                                                                                      Pau, le 8 mai 2013

                                                                                                                                                                                                      Par Joël BRAUD

 

                                                                                                                                                                           

                                                                                                             

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2 commentaires

  • L’Adour sera sans doute facile à remonter à contre courant, mais qu’en sera-t-il du Gave de Pau? À l’heure où il est question de diminuer les strates administratives, où certains départements songent à créer une collectivité unique, que cherchent donc les élus de l’Ouest du 64è département? Certes, la décentralisation en Pays Basque pose parfois problème. Mais les Béarnais n’ont jamais craint de se rendre sur cette terre que l’on veut nous faire croire étrangère, tout à coup. La (re-?)centralisation en Béarn n’aurait pas grand sens. Quant à créer des entités équivalentes sinon concurrentes, doit-on en arriver là? Le budget de l’actuel conseil général serait-il divisé? Selon quels critères? Tourisme pour les Basques industrie et agriculture pour les Béarnais. Je vois déjà de grands chevaux se cabrer à la lecture de ceci. Mais alors que notre bassin de Lacq se reconvertit après le gaz, le tourisme risque de souffrir de disette en raison d’une crise qui s’étire dans le temps au lieu de s’estomper. Faudra-t-il venir en aide au secteur en fin de saison? Les caprices d’élus sont risibles devant les réelles difficultés de la population. De quoi se préoccupent-ils dans ce mouvement pro-autonomiste? De l’avenir de leurs fonctions électives par des gesticulations politiciennes. De quoi avons-nous besoin? De voir notre propre avenir assuré et réconforté, tant professionnel que familial. Le jacobinisme et le centralisme n’ont que peu à voir dans tout ceci. Le vrai problème est celui d’élus qui ont perdu leur chemin et le sens de leurs mandats. Ils sont élus du peuple et ne sont pas monarques. Ils doivent porter notre parole. L’écoutent-ils seulement? Ou comme Jacques Dutronc, passent-ils leur temps à retourner leur veste, toujours du bon côté? Selon quels critères prévus par la constitution de 1958 pourrait-on diviser ce département uni depuis des siècles?

  • La « République » ne veut pas dire « l’immobilisme ». Le vieux jacobinisme républicain doit évoluer sur la forme, tout en gardant l’essentiel (l’esprit républicain)