Vers un département basque.

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images (1)Donc l’idée fait son chemin. Les élus du pays basque s’agitent pour la mise en place d’une collectivité territoriale basque. De prises de paroles en interviews, on peine cependant à bien comprendre ce qu’ils veulent exactement à moins que…

Dans une interview récente, en date du 13 mai 2013, accordée au journal Enbata, Martine Bisauta, Maire-Adjointe de Bayonne, en charge du Développement durable et de la participation citoyenne se positionne  difficilement pour justifier cet élan vers la création d’une collectivité territoriale basque. Avec de fortes paroles telles que : « l’ordre institutionnel français est un modèle à bout de souffle (…) le gouvernement en est conscient puisqu’il a lancé un troisième acte de décentralisation. Le Pays Basque s’est engouffré dans la brèche et porte un projet innovant et créatif.» C’est beau comme de l’antique mais pour autant on ne sait pas vraiment à quoi ressemblera ce projet.

Projet enfin, revendication plutôt comme le dit le journaliste qui n’hésite pas à employer les mots forts. Et la réponse fuse : « C’est un sujet central au pays Basque, car nous sommes toujours à la recherche d’une existence juridique pour le territoire (…) Le Pays Basque fait sens ». De son côté Paxkal Indo président de Seaska, la fédération des écoles immersives en langue basque, répondant aux mêmes questions, parle, lui, de relocalisation.

 Enfin il serait inutile de reprendre toutes les réponses à cette interview, tant il parait que la langue de bois est maniée avec art. Cependant un appel à une manifestation est lancé « parce que cette mobilisation est indispensable » dit-elle.

Un précédent article soulignait le silence  des politiques lesquels ne se manifestent pas face à ce qui, il faut bien l’admettre, repose sur une idée de sécession ou pour le moins de partition du département des Pyrénées Atlantiques. Constitutionnellement le Président de la République est garant des institutions et veille à l’unité de la Nation. Comment se positionne l’Etat ?

 Allons-nous assister à la création d’un département basque avec un conseil général basque,  au moment où beaucoup considèrent, à juste titre, que la décentralisation devrait être repensée non pas dans le sens d’un émiettement plus grand mais au contraire par la disparition de certaines strates. ?

Mais au fait quelle sera la configuration géographique de cette nouvelle entité basque. ? Quelles en seront les limites ? Quelles seront les compétences de la collectivité territoriale ? Personne ne le sait vraiment.

Quant à l’identité basque aucun ne se risque à affirmer qu’elle n’existe pas. Il n’est qu’à lire le compte-rendu de la 30 ème fête des écoles basques, les Ikastola, où il est dit que depuis 1969, date de la création, à ce jour le nombre des élèves est passé de 700 à 3000.

Alors que les apprentis sorciers réfléchissent, oui ces politiques qui trouvent là une occasion de se mettre en avant, de faire parler d’eux parce qu’ils craignent qu’on les oublie. Qu’ils se demandent  si l’on peut s’affranchir des dérives séparatistes.

                                                                                                                                                                                                        Pau, le 15 mai 2013

 

                                                                                                                                                                                              Par Joël BRAUD

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15 commentaires

  • Vos oubliez une chose, les biens immobiliers vendus l’ont été par les Basques eux même, ils sont donc responsables de cet état de fait, si ce n’est pas les générations actuelles, ce sont leurs aînés…
    Vous, vendriez-votre votre maison à un jeune couple d’origine Basque 350 000€ ou 700000€ à un riche touriste ?

  • Moi je ne peux pas donner tort à ceux qui souhaitent préserver leur territoire et leur identité de la spéculation. Actuellement le pays basque se brade à l’immobilier spéculatif de tourisme et ceux du cru n’ont plus les moyens d’acheter là où ils sont nés. ça fait réfléchir….Je ne crois pas que cela soit juste de profiter de l’état comme d’une vache à lait mais de se réapproprier une part d’arbitrage. Je ne suis pas certaine que le 64 partage cette problématique.

    • Vous avez raison, interdisons totalement le tourisme en Pays Basque et revenons à l’époque où les Basques émigraient en Californie ou en Argentine.

      • Ce n’est pas ce que j’ai dit ! J’ai juste relayé un petit constat sur le marché de l’immobilier en pays basque dont j’ai eu connaissance par des amis, et qui s’appelle aussi transmission de patrimoine pour les natifs qui veulent continuer d’y vivre.
        Le tourisme peut avoir des accents ravageurs de l’environnement et de l’économie locale, et il me semble compréhensible que la culture comme la langue basque s’interposent pour faire valoir des choix de préservation. Je ne crois pas qu’il n’y ait là que du délire séparatiste. Je ne fréquente pas ces gens-là…
        Si le pays basque est aussi beau, c’est aussi grâce à sa culture, et celle-ci comme son environnement sont bien distincts du Béarn et c’est une richesse face à l’uniformisation des territoires.

    • En 2012, les agences et les notaires indiquaient que l’influence de la côte basque sur l’immobilier remontait jusqu’à Salies ; L’étalement urbain repoussant le long de l’A64 les ménages suivant leurs revenus.
      On peut donc comprendre que les Basques aient quelques griefs contre le « tout tourisme ».
      Quant à l’influence de Pau elle se ressentait le long de l’A64, jusqu’à Lacq. Vers Oloron, l’influence de Pau se ressentait jusqu’à Belair.
      Le PACT du Béarn confirmait par ailleurs qu’Orthez recevait les plus bas revenus, voire les très bas revenus. Ce n’était pas le cas d’Oloron

      • Je suis quand-même très étonné. La spéculation immobilière au Pays-Basque serait donc dûe aux Béarnais? Au point qu’en échappant à leurs griffes, le Pays Basque retrouverait du même coup ses prairies. C’est une plaisanterie non ?

        • « Je suis quand-même très étonné. La spéculation immobilière au Pays-Basque serait donc dûe aux Béarnais? »
          Avez-vous vraiment compris cela à partir de mon commentaire ?
          « Au point qu’en échappant à leurs griffes, le Pays Basque retrouverait du même coup ses prairies. C’est une plaisanterie non ? »
          Que le pays basque (ou certains basques) n’ai pas envie de suivre le modèle de la côte d’azur me parait compréhensible.
          Mais je ne pense pas que la culture béarnaise, landaise ou bigourdane lui soit d’un quelconque secours pour éviter cette orientation.

          • Je ne comprends toujours pas en quoi le fait de disposer d’une « entité propre » devrait protéger la culture basque d’avantage que dans le cadre du département 64 actuel qui n’a jamais manqué de sollicitude à leur égard, au contraire.

          • Le problème essentiel me parait être la maitrise du foncier, notamment pour permettre le logement des locaux aux petits (voire moyens) revenus et réserver des zones d’activités artisanale, industrielles ou agricoles?
            Jusqu’à quel niveau les Scot et autres PLU territoriaux peuvent-ils contrer les règles du marché libre et non faussé? Je ne sais pas trop.
            En tout cas, l’utilisation de toutes les possibilités de ces procédures d’aménagement est certainement préférable au retour des usages habituels des corses et des basques espagnols pour corriger les tendances du marché.

  • Je doute que le Pays Basque puisse se dissocier du Sud des Landes.
    Cela dit, j’ai vécu dans un village au Nord-Ouest de Pau, proche des Landes jusqu’à la fin des années 60. Les programmes d’aménagement et de bitumage des routes ainsi que d’installations d’équipements collectifs (salles de réunions, de sport, de fêtes) étaient toujours plus avancés dans les Landes.
    Cet écart était expliqué par la charge plus importante des routes de montagnes(*) pour les « Basses-Pyrénées ».
    J’avais rapporté ce propos à un élu. Il m’avait expliqué que c’était surtout les routes du pays-basque qui coûtaient le plus cher. En fait les élus basques défendaient âprement et collectivement tous les projets d’infrastructures (routières ou autres).
    Pour les Béarnais, c’était plutôt chacun pour soi. Un élu devait défendre son projet. Les autres élus ne s’opposaient pas dans l’attente d’une position réciproque.
    J’ai l’impression que la situation n’a pas beaucoup changé depuis.
    (*) : Je note au passage dans « SO » du 15/05 que la remise en état du réseau routier coûtera 1 million d’euros de plus au département.

  • Tout d’abord, on connait assez bien ce que veulent les Basques puisqu’ils l’ont exprimé. Ils veulent 8 compétences : transport en commun, développement économique, agriculture, langue basque, culture, Habitat/logement, tourisme, coopération transfrontalière.
    Ils ne demandent pas la suppression du Conseil Général.
    Ceci s’inscrira, dans la Région Aquitaine et le Conseil Général des PA. Bref un joyeux bordel dont seul les esprits tordus de nos politiciens de pacotille ont le secret.
    Vous avez noté que le CG continuera de verser aux Basques l’APA, les diverses et nombreuses aides sociales, s’occupera des routes et des collèges.
    C’est bien sûr d’une stupidité sans nom et il est majeur que le Béarn ne rentre pas dans ce jeu passéiste d’une organisation territoriale basée sur des découpages du Moyen Age.
    Encore moins en racontant que la Bigorre (autre découpage moyenâgeux) a quelque chose a voir.
    Parlons des Bassins de vie actuels, des zones d’influence ou de coopération actuels ou futurs et arrêtons de vouloir sans cesse vivre dans le passé.
    Commençons par supprimer les Conseils Généraux dans notre insupportable et incompréhensible mille feuille. On a besoin d’efficience et de clarté.

  • Et pourquoi pas ? Qu’on en finisse enfin avec nos complexes béarnais qui nous conduisent toujours à ne rien faire qui puisse gêner les basques qui nous toisent avec tant de hauteur. Pourquoi ne pas en profiter pour faire le chemin inverse en nous alliant avec nos cousins bigourdans qui sont bien plus proches de nous à tous points de vue. Montrons nous aussi l’exemple en créant le Département Pyrénées et laissons les basques à leur destin et à leur étroit territoire. Nous ferons de sérieuses économies. Il restera à choisir notre région. Toulouse ou Bordeaux ?
    J’oubliais. Bien entendu le 64 nous appartient, c’est bien la moindre des choses. Mais au point où en sont les basques, ils nous le laisseront, c’est sûr.

    • Tout à fait d’accord (sauf pour le 64 puisque les bigourdans vont demander à conserver le 65. Un détail mais le diable est dans les détails…).

      • Tout à fait d’accord et pourquoi pas 65 puisque c’est le nombre identifiant de « notre » autoroute et que pour l’instant on veut nous priver de l’A7 !
        Le bassin de vie Béarn-Bigorre est plus pertinent que les départements 65 et 64.