Europe : "Ce n’est pas la crise pour tout le monde !"

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Angel Navarrete BloombergC’est avec une attention toute particulière que j’ai lu l’interview faite par Bernard Boutin d’Alain Lamassoure. Son contenu et les éloges positifs qui s’en sont suivis, montrent à l’évidence que la machine à manipuler fonctionne à plein régime.

Le premier exemple qui me vient à l’esprit, est lorsqu’il déclare : … »ce sont les Européens qui ont obtenu la création de l’organisation mondiale du commerce ( OMC ) ». Eh non ! M. Lamassoure, les Européens y ont fortement contribué, mais l’OMC a été créée sous la très forte pression aux États-Unis, du secteur des services financiers comme American Express, et City Group. L’objectif était d’en faire un instrument d’hyper libéralisation, n’étant  lié, ni par la déclaration universelle des droits de l’homme, ni par le pacte des droits économiques sociaux et culturels, ni par la charte des droits économiques des États. Les accords de Marrakech ne sont qu’un des instruments de la mondialisation au service de l’oligarchie financière mondiale.

L’Union Européenne, en est un des tremplins, et pour cela il faut affaiblir les États; leur confisquer le peu de souveraineté qui leur reste (Grèce), et dernièrement le Portugal qui passe sous les fourches caudines de la troîka (FMI,BCE,UE). A ce sujet, Amadeu Altafay porte parole de la commission Européenne, déclarait le 29 avril 2011 à un journaliste : « La légitimé démocratique ? ce n’est pas nécessaire ». Voilà une déclaration qui fait froid dans le dos, niant ainsi la démocratie ! Cette Europe là, issue du traité de Lisbonne, que Monsieur Lamassoure nous a imposé de force en dépit du rejet par référendum du peuple Français. Par ailleurs, toutes les institutions Européennes sont « noyautées » par d’anciens collaborateurs de la Goldman Sachs, puissante banque spéculative Américaine, et cela jusqu’à sa tête, Mario Draghi.

Si on ajoute que l’élaboration des règlements communautaires, et ceci depuis les années cinquante, s’est faite sous la pression intense des lobbies des institutions Américaines, on comprend mieux  notre dépendance. Un exemple : l’union Européenne a été condamnée en appel pour son refus d’importer du bœuf aux hormones des USA et du Canada à 116 millions de dollars ,et à 13 millions de dollars pour celle venant  du Canada. Suite aux mesures de rétorsion, prises par les USA, les Européens se sont couchés devant l’exigence des américains à savoir : contre l’abandon des sanctions, obligation pour l’Europe d’augmenter le quota d’importation de viande de qualité passant de 21 tonnes à 48 tonnes à compter  du 1er Août 2012 .

Quant à l’Accord Général sur le Commerce et les services (AGCS ), il a pour objectif selon les Américains, de …Réduire ou éliminer les mesures gouvernementales qui empêchent les services d’être librement fournis à travers les frontières nationales. Un autre objectif de l’AGCS est de casser les salaires, et la libération de l’éducation et de la santé. Dernier exemple de <l’amicale> pression des Américains qui ont réussi à faire rejeter par le parlement Européen l’accord commercial anti contrefaçon.

Voilà pourquoi M. Lamassoure préconise plus d’Europe. Il ferait partie, comme la plupart des énarques, des ’’invités’’ du ‘’Cercle‘’ filiale Française du club Bilderberg, une des composante Américaine de l’oligarchie financière Mondiale et de sa gouvernance. Il convient donc de faire perdurer au maximum la situation actuelle, au bénéfice de la Finance mondiale dont notre pays paye 50 milliards d’euros d’intérêts. Ce n’est pas la crise pour tout le monde.

La manipulation tronquée continue quand il énumère toutes les subventions émanant de l’Europe ayant bénéficié à notre région, c’est vrai et je complète qu’au total sur le plan National la France a bénéficiée de 13,16 milliards d’euros pour l’année 2011, ce qu’il oublie de dire, c’est que la France a contribué pour 19 milliards au budget communautaire.

Les faits sont têtus, la situation économique se détériore et pourtant on s’obstine à continuer, uniquement dans l’intérêt de la finance. Il est nécessaire pour cela, qu’une collusion parfaite entre le pouvoir économique et le pouvoir politique existe, relayée par les grands moyens d’information (ou de désinformation) et de personnes ou de personnalités, chargées de ‘’prêcher’’ la bonne parole et d’anesthésier le bon peuple.

L’Europe oui ! Mais pas celle corrompue au service de la finance.

– par Pierre Pédauguez

crédit photo : Angel Navarrete / Bloomberg

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8 commentaires

  • La déformation de la réalité est telle que l’on ne peut qu’oublier rapidement cette vision partisane extrémiste.
    C’est vrai que le modèle économique de M Pedaugez est l’Argentine, celle qui refuse de payer ses dettes, qui ne veut rien importer mais est bien contente d’exporter sa viande son soja et son vin. Celle qui cache aux argentins que l’inflation dépasse 20% et qui enferme les journalistes qui le disent.

    • Tout n’est pas faux dans les propos de M. Pedauguez. L’industrie financière a un coût… Ces armées de conseillers financiers en tout genre, traders, agences de notations corrompues, banques d’affaires corrompues (en toute impunité évidemment)… coûtent cher (directement et indirectement) à la société, même si cela passe inaperçu. Mais leur puissance est bien plus grande que la volonté de nos parlementaires !
      En ce qui concerne le financement des états, le système précédent, qui consistait en une émission de monnaie pour combler le déficit public n’était pas plus mauvais que l’actuel. Et de plus, il me semble qu’il y avait beaucoup moins de gaspillage d’argent public qu’aujourd’hui !!! Alors, de grande partie de cette coûteuse industrie financière, qui n’existait pas auparavant, pour qui ? pour quoi ? réponse: pour elle-même.
      Les indicateurs clé sont la croissance du PIB par habitant et corrigé de l’inflation, et les taux de chômage + RSA, et les taux d’endettement public et privé comparés au taux d’épargne. Les chiffres bruts de croissance diffusés partout et tout le temps ne veulent rien dire en eux-mêmes. C’est de la désinformation, de la lobbotomisation.

  • Voilà pourquoi M. Lamassoure préconise plus d’Europe. Il ferait partie, comme la plupart des énarques, des ’’invités’’ du ‘’Cercle‘’ filiale Française du club Bilderberg, une des composante Américaine de l’oligarchie financière Mondiale et de sa gouvernance. Il convient donc de faire perdurer au maximum la situation actuelle, au bénéfice de la Finance mondiale dont notre pays paye 50 milliards d’euros d’intérêts. Ce n’est pas la crise pour tout le monde.

    Tiens il y avait longtemps…Et voici que le grand complot de la finance mondiale (pourquoi une majuscule au fait?) nous est à nouveau agité sous le nez, afin de faire peur aux petits enfants.
    Pour ceux qui veulent en savoir un peu plus sur les rencontres informelles de l’ Hotel Bilderberg , qui ne sont rien d’autre qu’une sorte de Gstaad non médiatisé, je recommande la lecture de ce wiki qui leur est consacré.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_Bilderberg
    Pour le reste appelons les choses par leur nom. L’ Europe et les pays qui la composent sont dans une économie capitaliste, même si celà a l’air de vous indisposer fortement. Le fonctionnement du capitalisme requiert un système financier libre. Je ne connais pas de solution alternative qui ne soit pas en même temps privatrice de libertés citoyennes. Dites-nous si vous avez mieux à nous proposer que la dictature du prolétariat ou je ne sais quelle utopie populiste ?

    • Oscar : « Le fonctionnement du capitalisme requiert un système financier libre »
      Ce n’est pas tout à fait exact. Il y a de nombreux exemples dans l’histoire qui vont à l’encontre de cette affirmation (par l’exemple l’époque du mercantilisme en France), et pour ce qui est de l’époque actuelle, il suffit de regarder la Chine, dont personne ne conteste l’hyper-capitalisme, et où pourtant le système financier est très encadré et même étatisé..
      D’une manière plus théorique, le capitalisme est défini par la propriété privée des moyens de production, et par l’accumumation de capital qui en découle. On ne voit donc pas trop le rapport avec « un système financier libre », ce système financier n’étant qu’un moyen parmi d’autres (par exemple l’héritage) d’acquérir ces moyens de production.
      Emmanuel

      • Quelques remarques:
        Le mercantilisme est un système pré-capitaliste puisqu’il repose sur la collaboration du prince (qui détient l’or) et des marchands qui doivent le faire prospérer par le commerce extérieur. Transposé aujourd’hui, ce serait plutôt le système en vigueur en Chine qui ne peut être capitaliste puisque les entreprises y sont détenues par le PCC. Son mode de fonctionnement est capitalo-compatible, mais ne procède pas des règles du jeu communément admises dans nos démocraties. Le système chinois est décrit faussement comme hyper-capitaliste par ceux qui veulent démontrer les abus du système. Et il y en a en effet.
        Un système financier libre ne signifie pas qu’il fonctionne sans règles. Au contraire, sa liberté doit être garantie par ces règles. Mais il doit pouvoir fonctionner librement sans l’intervention des états et des banques publiques afin de garantir aux entreprises des sources de financement indépendantes et susceptibles de ne pas fausser la concurrence entre elles.

        • Oscar : « le système en vigueur en Chine qui ne peut être capitaliste puisque les entreprises y sont détenues par le PCC »
          Ceci est de moins en moins vrai. Beaucoup d’entreprises d’état ont été démantelées entre 1990 et 2010. Des groupes mastodontes comme Haier sont complètement privés.
          Le dirigisme monétaire et financier chinois leur a permis de traverser la crise de 1998 sans problème, tandis que les dragons étaient touchés de plein fouet. Mais pour être resté dans ce pays 6 ans, je peux vous garantir que le capitalisme y est moins entravé par les règles que dans notre vieille europe; on ne peut donc pas enlever à ce système l’adjectif de capitaliste, et je pense même qu’il s’agit de capitalisme exacerbé (ce qui n’est pas péjoratif pour moi).
          Mais on a, dans le cas de la Chine (comme des Etats unis et du Japon du reste), un système capitaliste qui est orienté et protégé nationalement par des politiques monétaires protectrices (on a vu récemment la dévaluation du Japon), ou des mesures de protectionnisme ciblé (250% de droit de douane aux USA sur les panneaux solaires chinois). Donc je le redis : le capitalisme doit pouvoir fonctionner le plus librement possible, mais à l’intérieur de règles (et en particulier du contrôle des flux financiers internationaux) permettant de protéger l’intérêt national et le droit des plus faibles, comme cela a quasiment toujorus été le cas dans l’histoire, et aujourd’hui avec les grandes nations. Il n’y a guère que l’Europe « fourre-tout » dans laquelle nous sommes, qui est incapable de prendre des décisions et de protéger ses intérêts (il n’y a qu’à voir l’abandon du projet de taxation des importations de panneaux solaires chinois)

          • Je ne vous contredirai pas quant à la « privatisation » des groupes chinois. Mais vous savez comme moi, quelle est le poids et la main-mise du PCC sur leurs dirigeants. Le capitalisme est indissociable de la démocratie et de la liberté.
            La mise en oeuvre de politiques protectionnistes est pour moi un non sens économique. On peut si on le veut, inverser le sens du courant d’une rivière avec des barrages ou des pompes suffisamment puissantes. Mais il faut en mesurer les conséquences si cette inversion produit des effets désastreux pour nos voisins en amont ou en aval. Il serait illusoire de pense qu’ils resteront sans réagir, comme on le voit d’ailleurs, avec les réactions de la Chine aux mesures douanières prises en Europe pour certaines catégories de produits. La mondialisation et l’ouverture des marchés est la meilleure protection que nous ayons jamais connue contre la guerre qui elle aussi peut-être mondiale sur notre petite planète de plus en plus encombrée.
            Quant aux politiques monétaristes, je suis près à changer d’avis si elles produisent des effets véritablement efficaces à long terme sur l’économie japonaise par exemple. Nous avons là un laboratoire en vraie grandeur. Observons.