Abandon des privilèges : Un peu d’histoire…

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Nuit_du_4_août_1789_abolition_of_the_privilegesEn 1789, le 4 Août, devant l’état alarmant tant de la société que des finances du Royaume, sur une idée du duc d’Aiguillon, le vicomte de Noailles propose à l’assemblée nationale  constituante l’abandon des privilèges, qui est voté dans l’enthousiasme général.

Aujourd’hui, notre société n’est pas au mieux, ses finances sont au plus bas. Il n’y a plus de privilèges, mais des avantages, acquis au fil des grèves, financés en grande partie par le tiers état, la classe moyenne. On aimerait que nos très républicains syndicats, ardents défenseurs de l’égalité des autres, aient le même élan de solidarité et acceptent enfin une règle commune et l’égalité devant le travail et ses annexes. Et que nos hommes politiques, dont le pouvoir réel semble plus faible encore que celui de Louis XVI, aient l’héroïsme de mettre fin à ces féodalités et corporatismes qui ont déjà conduit la France dans le mur.

Parmi ces avantages acquis, le privilège de l’emploi à vie, confort suprême en ces tristes et rudes temps de chômage,  ne peut se justifier moralement et pratiquement que si l’activité ou le service concerné est indispensable à la vie de la nation, comme c’est le cas par exemple pour la police ou l’armée. Si des activités peuvent être interrompues du fait de grèves, alors elles ne sont pas indispensables et l’exception de l’emploi à vie doit être reconsidérée.

 – par Nicolas de Ligneris

Photo  supérieure :  Nuit du 4 août, haut-relief en bronze de Léopold Morice, Monument à la République, Place de la République, Paris, 1883

Photo inférieure : Nuit du 4 août 1789 – Dessin de Monnet, gravé par Helman .

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Assemblée nationale – abandon de tous les privilèges, dessin de Monnet

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6 commentaires

  • En 2000, la fonction publique 693.000 contractuels, soit 14,8% de ses effectifs.En 2010, 17,2% de la fonction publique était contractuelle. Dans la fonction publique territoriale, près d’un agent sur cinq n’est pas titulaire, mais la fonction publique hospitalière, qui compte 16,5%, la rattrape.
    La fonction publique est même la championne des contrats précaires, qui peuvent durer jusqu’à trois ans; ils ne donnent lieu à aucune prime de précarité et s’enchaînent souvent davantage que dans le privé,
    Etre contractuel n’est pas franchement un privilège, à mes yeux tout au moins!

  • Une petite précision, les fonctionnaires de l’Etat n’ont pas un emploi à vie. Ils sont généralement recrutés sur concours et s’ils réussissent le concours, ont une fonction à vie. C’est déjà beaucoup mais ce n’est pas un emploi. En effet, ils sont nommés, donc employés, là où l’état a besoin d’eux. Lieu et fonction constituent leur emploi. Mais, le jour où l’Etat n’a plus besoin d’eux là où ils ont été nommés, il les affecte avec une même fonction sur un autre poste généralement dans un autre lieu. Si cette nouvelle affectation ne leur agrée pas et ils ne peuvent que démissionner… Exit l’emploi à vie.

  • Il y a peu, la réédition de mai 68 à l’envers était à l’ordre du jour. Maintenant, c’est carrément 1789 qu’il faut rééditer. Il y a quelques jours, la FDSEA a même présenté un cahier de doléances aux élus.
    Parler d’avantages acquis sans rappeler toute l’histoire de la condition ouvrière (XIXe, 1er mai, corporations) est réducteur.
    Comparer les privilèges de l’ancien régime à celui des statuts de la fonction publique ou de branches professionnelles me parait démagogique. Par exemple, je ne suis pas sûr que l’abolition des privilèges en 1789 ait principalement profité aux classes populaires.
    Si des ajustements sont nécessaires, ce n’est certainement pas en opposant des catégories professionnelles qu’ils seront résolus.
    Si abus il y a, je suggérerais d’aller voir du côté, du renouvellement social des élites, du pantouflage des hauts fonctionnaires français, des indemnités des fonctionnaires européens, du cumul des mandats ou autres lobbies, privés ou publics, qui s’approprient l’économie locale par exemple.

    • Oui c’est ça, on peut toujours trouver plus privilégié que soi.
      Les « avantages acquis » de la condition ouvrière au 19ème pour justifier ceux de la fonction publique au 21ème siècle, ce n’est certes pas réducteur, c’est ambitieux !
      J’aime toujours beaucoup la gauche fonctionnarisée quand elle s’empêtre dans ses contradictions et des raisonnements abscons pour tenter de faire oublier son corporatisme . A sa décharge, il faut bien reconnaître que la pensée de gauche vit et va vivre encore de très pénibles moments. Il est vrai qu’elle n’a pas été inventée pour être confrontée aux réalités.

      • « Il est vrai qu’elle n’a pas été inventée pour être confrontée aux réalités »
        Non, elle a été inventée pour s ‘opposer aux réalités imposées par la droite!

    • Je ne crois pas que camoufler les inégalités soit un facteur de paix sociale, mais très certainement contribue à l’explosion des mouvements populistes -de « droite » et de « gauche »- avec les dérives qui les accompagnent. Si les personnels à statut ne bénéficient pas d’avantage significatif par rapport à ceux de la société civile, alors pourquoi diable refuser obstinément de rejoindre le gros de la troupe? Un très bel exemple de comportement a été donné par l’abandon de la journée de carence, si timide esquisse d’avancée vers l’égalité adoptée par le gouvernement Fillon…
      Les pays qui vont plutôt bien- Allemagne, Suède, Canada- ont entrepris il y a des années, dans le calme et la concertation, avec des objectifs à long terme, des réformes de structure -droit du travail, systèmes de retraite, traitement du chômage, système de santé, moralisation de la vie politique, transparence des données publiques- qui ont déverrouillé la société et portent aujourd’hui leurs fruits. Tous en particulier ont abandonné l’emploi à vie en dehors des fonctions régaliennes.