Pour les esprits curieux et ceux qui ont un jardin
En ce moment de période chaude, les jeunes pousses de nombreuses plantes des haies et des jardins sont colonisées massivement par un feutrage blanc ressemblant à de la laine. Ce ne sont pas des cochenilles comme on le voit souvent. Si on regarde de près, on peut apercevoir des larves et des adultes d’un petit insecte blanchâtre qui sautent au moindre contact.
La Cicadelle blanche, Metcalfa pruinosa, est un insecte hémiptère (famille des punaises), d’origine américaine, introduite accidentellement en Europe dans les années 1980; elle a colonisé l’Italie puis le sud de la France en 1985. Elle est maintenant présente dans tout notre pays.
Il vit dans les jardins, les haies, les vergers et les pépinières. Il affectionne les lieux à la fois chauds et humides. On peut le trouver sur les parties poussantes de plus de 250 espèces végétales; jamais sur les résineux. Larves et adultes sont des insectes piqueurs, suceurs; ils se nourrissent, comme le puceron ou la cigale, de la sève de nombreux végétaux, d’où sa localisation à l’extrémité des jeunes pousses.
Il ne pose pas, pour le moment, de gros problèmes phytosanitaires sur les végétaux d’ornement; cependant, dans les cultures fruitières et dans les jardins, notamment dans la région Midi-Pyrénées et tout le Sud Ouest, il peut causer des dégâts, l’infestation importante pouvant entraîner la mortalité des plantes. Secrétant, comme le puceron un miellat sucré, il induit le développemnt d’un champignon pathogène: la fumagine (champignon noirâtre) sur les fruits, les feuilles, affaiblissant les jeunes pousses de la plante..
Son introduction relativement récente n’a pas encore déclanché la réaction «immunitaire» de l’écosystème, les ennemis n’ayant pas été introduits avec. Son parasite naturel est un hyménoptère, sorte de petite guèpe originaire d’Amérique du Nord; il attaque les adultes de Metcalfa et pond dans ses œufs.
La lutte en France, du fait qu’il n’attaque pas le maïs ni les céréales, n’a pas entrainé «la mobilisation générale».
Les seuls prédateurs naturels qui se raréfient du fait de l’usage immodéré des pesticides un peu partout, sont les lézards, les batraciens et certaines araignées.
La voie chimique serait celle de la bifenthrine, insecticide de la famille de pyréthrinoïdes mais elle n’est plus commercialisée par application de la décision 2009/887/CE du 30 novembre 2009 dans tous les Etats membres de l’Europe.
Reste la voie du bricolage: le plus efficace est de couper et brûler les parties infestées mais en évitant la dispersion des adultes, un acte de patience à peu près impossible au-dessus d’un certaine hauteur!
Le savon noir et le jet d’eau, parfois préconisés, ne font que déplacer «le problème».
Le réchauffement climatique associé aux nombreux échanges liés à la mondialisation, ne font que multiplier les introductions d’animaux ou de végétaux nouveaux; ceux qui trouvent des conditions favorables et le terrain libre du fait que leurs prédateurs n’ont pas suivi, deviennent invasifs. Les cas sont nombreux et ils déstabilisent parfois dangereusement les écosytèmes, au détriment même de l’économie humaine.
– par Georges Vallet
Crédits photos: cactuspro.com etsmart64.over-blog.fr
merci pour cette leçon d’éco-logique…..
j’ai l’air malin avec mon savon de Marseille!!!!!!