Eau du robinet ou eau en bouteille: goût, santé, ou gros sous ?
A la sortie des supermarchés, surtout en période estivale, j’ai toujours été surpris par le nombre, souvent important, de bouteilles d’eau visibles dans les chariots.
Lors du sondage paru sur notre site, 71% des personnes disaient boire régulièrement l’eau du robinet; pour 29%, ce n’était pas le cas; c’est beaucoup dans les deux cas !
Ces chiffres sont proches de ceux obtenus par le Centre d’information sur l’eau, ce dernier ajoutant que 46% déclaraient alterner les deux eaux.
Voici quelques informations recueillies dans des sites divers.
On distingue, pour la consommation humaine, trois principales catégories d’eaux :
*L’eau du robinet est issue, en France, des eaux superficielles pour 40 % et des nappes phréatiques plus ou moins profondes pour 60%. Elle subit des traitements physico-chimiques pour en assurer la potabilité.
C’est le produit alimentaire le plus surveillé.
Elle est soumise à de multiples analyses, depuis son origine jusqu’au robinet, et à des contrôles quotidiens. « Elle respecte les valeurs limites fixées au niveau européen et intégrées dans le Code de la santé publique française, avec même quelques ajouts, pour 56 paramètres de qualité chimique, microbiologique et radioactive, quelle que soit son origine», peut-on lire dans l’ouvrage «Tout savoir sur l’eau du robinet» rédigé sous la direction d’Agathe Euzen et Yves Levi, deux spécialistes de l’eau. Des informations peuvent être obtenues auprès de la DDASS du département.
C’est donc une valeur sûre !
* L’Eau de source provient d’eaux souterraines, nappes phréatiques moyennes ou profondes, soit par forage soit au niveau d’émergences. Mise en bouteille sur le lieu de captage, elle ne subit pas de traitements chimiques.
Si la nappe phréatique profonde est bien isolée des sources de pollution, ce qui est de moins en moins le cas, l’eau de source est une eau pure, moins polluée par les nitrates, non traitée au chlore, pauvre en aluminium…, des qualités indéniables !
*Les eau minérales sont des eaux de source d’origine particulière, souvent profonde, parfois juvéniles, ayant des propriétés spécifiques: des teneurs en minéraux et en oligo-éléments pouvant conférer des vertus thérapeutiques; leur composition est stable dans le temps. Elles ne sont pas traitées. En France, une eau est qualifiée de minérale si elle a été reconnue comme pouvant être bénéfique pour la santé par l’Académie Nationale de Médecine. Avant, elles n’étaient vendues qu’en pharmacie. Il existe autant d’eaux minérales qu’il y a de sources, soit plus d’un millier en France.
Parmi les eaux minérales, certaines sont gazeuses et très recherchées. Elles sont fortement minéralisées (magnésium, calcium, fer..) d’où des vertus thérapeutiques. Grâce aux propriétés antiacides du bicarbonate de sodium qu’elles contiennent en quantité, les eaux pétillantes facilitent le transit (nausées, indigestion, constipation, aigreurs d’estomac). Enfin, goûteuses et festives avec leurs bulles, elles s’avèrent une bonne alternative pour les personnes qui trouvent l’eau plate trop fade. Mais qui dit valeur thérapeutique dit médicament ! Il faut demander conseil à son médecin si l’on souhaite en consommer régulièrement, surtout les personnes souffrant d’hypertension, de maladies cardiaques ou rénales, femmes enceintes et jeunes enfants.
Si on appliquait la réglementation de l’eau potable aux eaux minérales, de nombreuses eaux , non conformes, seraient qualifiées de «non potables».
Si les eaux de source embouteillées, tout comme l’eau du robinet, peuvent être bues sans restriction et en permanence, l’abus d’eau minérale peut être nocif.
Malgré cela, l’eau du robinet ou en bouteille, n’est pas exempte de défauts:
60 Millions de consommateurs et la fondation France Libertés ont publié un dossier résultant de la recherche de 85 polluants d’origine anthropique: pesticides, médicaments, perturbateurs endocriniens que la réglementation actuelle n’oblige pas à contrôler.
Dans tous les cas, il ne s’agit que de traces ne remettant pas en cause la potabilité immédiate mais pouvant devenir inquiétantes par effet d’accumulation et effet «enzyme», agissant toujours à très faible dose.
>Concernant l’eau du robinet, huit prélèvements sur les dix contenaient au moins un des polluants recherchés : le plus fréquent est l’atrazine, pourtant interdit depuis 2001 et «Côté résidus de médicaments, une spécialité anticancer.»
>Concernant l’eau en bouteille, 47 échantillons de différentes marques ont été analysés : «dix bouteilles comportaient des résidus de pesticides et de médicaments (Cristaline, La Salvetat, St-Yorre, Hépar, Vittel, Volvic…); 10 % des eaux ont présenté des traces de tamoxifène, une hormone de synthèse utilisée dans le traitement du cancer du sein.» Le Monde.fr.
Les causes de pollution de l’eau sont pratiquement toujours d’origine anthropique; les polluants émergents, substances nouvellement commercialisées peuvent être redoutables : produits de dégradation des pesticides, molécules de substitution de pesticides, substances pharmaceutiques, plastifiants, etc.
Du fait de la création permanente de nouvelles molécules, on trouve actuellement des polluants, anciens et nouveaux, partout; ils cheminement dans toutes les nappes phréatiques, d’abord superficielles, puis par infiltration, dans les nappes moyennes et profondes où ils perdurent, d’où leur présence dans l’eau du robinet et les bouteilles d’eau de source. Le contrôle est impossible !
Un autre aspect est à envisager.
Boire de l’eau en bouteille coûte entre 200 et 300 fois plus cher que de boire l’eau du robinet, calcul approximatif car le prix de l’eau du réseau et de l’eau en bouteille peut grandement varier suivant la région et la marque. L’écart de prix peut devenir énorme si on considère le prix dans la restauration !
Consommer de l’eau en bouteille est un luxe !
De plus, l’impact environnemental est considérable.
«En 2004, la France a produit 11 milliards de litres d’eau minérale naturelle.
Il faut du pétrole pour fabriquer les bouteilles plastiques. Une fois conditionnée l’eau est acheminée, parfois sur des milliers de kilomètres, par train, bateau ou camion. Il est totalement aberrant, d’un point de vue écologique, de trouver des bouteilles de Perrier ou d’Evian partout sur la planète. De plus, la bouteille a une durée de vie extrêmement faible! Le contenu doit être rapidement bu (2 jours, un peu plus au réfrigérateur), sinon on assiste à une prolifération bactérienne; la bouteille finit dans les ordures ménagères ou les collectes de tri sélectif, pour être recyclé ou incinéré, libérant des gaz très toxiques comme le chlore pour le PVC, en plus grande quantité que celui qu’on redoute dans l’eau du robinet !
Il est estimé qu’une bouteille met 1000 ans pour se dégrader dans la nature ! Les bouteilles finissent dans des décharges, enfouies sous terre, ou terminent dans les océans. Elles se dégradent plus vite dans la mer (salinité de l’eau et le rayonnement solaire) en petits fragments qui sont avalés par les poissons, oiseaux, mammifères marins, contaminant toute la chaîne alimentaire.
Nos besoins en eau potable sont considérables et vitaux; le choix entre le robinet et la bouteille n’est pas le plus important; le problème de fond, c’est la pollution !
Produire toujours plus, consommer plus, gaspiller plus, c’est polluer plus. Rien n’est étanche dans la nature, tôt ou tard, cette pollution se retrouve dans l’eau douce et marine, en surface comme en profondeur.
Si certains pensent que consommer l’eau en bouteille est un petit pas pour leur sécurité individuelle, réduire la pollution serait un grand pas pour celle de l’humanité.
– par Georges Vallet
crédit photos: quechoisir.org
Monsieur Vallet lui-même ne doit pas boire beaucoup d’eau.
Sinon pourquoi fait-il la confusion de voir du PVC dans le plastique de l’ eau en bouteille ? Les bouteilles pour l’eau ne sont pas en PVC !
ne sont plus en PVC depuis 1990 je crois, c’est remplacé par d’autres plastiques dont les vertus pour la santé ne sont pas bien meilleures.
L’eau de source puisée en montagne doit bien être plus saine que celle puisée en plaine au niveau des pesticides etc qui ne rentrent pas dans les études. C’est la même chose pour les truites dans les ruisseaux. Il y en a encore en montagne mais presque plus en plaine. Si les truites meurent, à quand notre tour ?!
Le recyclage des bouteilles en plastique… à 100% ? Pour faire quoi des vêtements « polaires » qui sont à leur tour recyclés ? Quid précis du cycle complet de recyclage des bouteilles en plastique ?
Personnellement, j’utilise les bouteilles en plastique pour y mettre de l’eau du robinet parce qu’on peut les amener n’importe où, c’est léger et ça peut tomber sans se casser. Il ne faut pas conserver l’eau trop longtemps dedans sans quoi elle prend le goût du plastique et donc ne doit pas être très saine. Je fais couler quelques litres d’eau du robinet avant de remplir ma bouteille (ce qui est recommandé par les autorités il me semble) parce que sinon, je trouve un mauvais goût, résultant de certaines impuretés ou de la stagnation dans les derniers tuyaux avant le robinet.
« L’eau de source puisée en montagne doit bien être plus saine que celle puisée en plaine »
Si vous parlez de l’eau de source mise en bouteille par des professionnels,elle a de grande chance, effectivement, d’être plus saine en admettant que des infiltrations de produits vétérinaires n’aient pas eu lieu dans les zones d’élevage.
Par contre si vous évoquez l’eau de source que vous rencontrez pendant vos balades, il est tout à fait déconseiller d’en boire pour de multiples raisons!
Beaucoup de réponses à des questions que je me suis souvent posé.