"le populo a du bon sens"
Jean Lassalle continue son tour de France. Après avoir parcouru à pied 3.600 kilomètres, il est maintenant à Aurillac. Si quelques uns ont pu sourire au début de son initiative, le député, « représentant du peuple souverain qui aujourd’hui, ne se sent plus souverain de rien », mesure chaque jour plus le désarroi des Français. L’homme mûrit. L’homme entre peu à peu « en résistance dont on sait quand cela démarre, mais pas comment cela se termine… ».
Un entretien, long et passionnant, avec un politique qui prend le temps de l’écoute auprès du peuple comme de ses élites locales. Qu’en sortira-t-il ? Nul ne le sait. En attendant, le site du député reçoit, jour après jour, toujours plus de « cahiers de l’espoir », version moderne des « cahiers de doléances » des années pré-révolutionnaires. Principaux griefs de nos concitoyens : la « financiarisation » du monde et la dette, l’Europe, la déliquescence de l’Etat et l’éducation.
Jean Lassalle n’est pas pressé d’achever son périple tant l’entreprise d’écoute le passionne. Le jour où il reviendra dans sa vallée, il ne sera assurément plus le même et n’aura probablement de cesse que de repartir…
Alternatives Pyrénées – Dans le Progrès de Lyon, vous dites qu’en Béarn votre démarche est incomprise. N’est-ce-pas parce que les Béarnais n’en voient pas la finalité ?
Jean Lassalle – Ma démarche n’est pas incomprise par tous. Quand Pyrénées Presse a fait son sondage, au début de mon périple, j’ai terminé avec 70% d’intentions favorables. Si je n’ai pas fait de campagne d’explications, c’est qu’à aucun moment, je n’ai voulu donner le sentiment qu’il s’agissait d’une opération électoraliste. Je suis l’élu des Béarnais et des Basques. Ils m’ont toujours renouvelé leur confiance. Sans elle, jamais je n’aurai pu faire ce que je fais. J’en suis honoré. Si l’initiative avait été prise par un député du Nord, tout le monde aurait considéré que c’était bien. Nul n’est prophète dans son pays.
Les temps sont extrêmement durs en France même si, chez nous, comme vient de le répéter Axel Kahn, « c’est une oasis ». Le contexte national est dangereux à court et moyen terme parce que, hélas, beaucoup de conditions sont réunies pour que des évènements graves se produisent dans notre pays comme cela a pu être le cas dans le passé.
Les gens se rendent compte de la profondeur de mon engagement. Je ne ménagerai pas ma peine lorsque cela sera fini pour leur rendre compte de ce que j’ai fait, pourquoi je l’ai fait et quelle en est la signification profonde.
Comment seul seriez-vous capable de faire bouger les lignes ? N’avez-vous envie de créer un mouvement pour fédérer tous les « réformateurs » potentiels que vous avez croisés ?
Je suis un député de la Nation. Une notion que je fais réapparaître et qu’aucune des constitutions des cinq Républiques n’a changé d’un iota. Le député est le représentant de la Nation et c’est pour cela, entre autres, qu’il bénéficie de l’immunité parlementaire. A tout moment, si nous le souhaitons, nous pouvons aller visiter une prison, un commissariat au nom des citoyens. Une chose que ne peut pas faire le simple citoyen.
Cela permet au député de rentrer directement en contact avec l’ensemble de ses concitoyens. Une phrase résume tout : « Le peuple souverain, dans sa diversité, élit ses représentants députés au suffrage universel. Lorsque les députés se réunissent, ils fondent l’Assemblée Nationale » . Les axes majeurs de l’Assemblée nationale sont l’élaboration et le vote de la loi, l’élaboration du budget, le contrôle du gouvernement.
Vous parlez de la désaffection des Français pour la politique et la technostructure. Quelles mesures simples pourraient commencer à effacer cette désaffection ?
La France est « soulée » de partis, de groupes de réflexions, de ceci et de cela. La France a besoin de retrouver son calme et ses citoyens forment un peuple capable du pire mais aussi du meilleur. La Révolution français est la seule qui se soit faite au monde mais elle parle au monde entier. Ce n’est pas la peine d’en faire une seconde. La France est un des rares pays que l’on qualifie d’universaliste. Le pays parle toujours au monde.
Si moi, après avoir fait 3600 kilomètres, j’avais déjà compris ce qu’il manque en France, ce qui n’est pas bon pour la France, je serais alors « super Einstein ». Il faut, en fait, que je poursuive mon action pour bien prendre la mesure de ce que ressent profondément ce peuple qui a fondé les droits de l’homme, qui a osé, le premier, écrire qu’il était « le peuple souverain » et qui, aujourd’hui, ne se sent souverain de rien.
J’ai besoin d’écouter et de faire remonter par lui même, par l’intermédiaire des « cahiers de l’espoir » inspirés des « cahiers de doléances », ses propres griefs. Les « cahiers de l’espoir » sont une démarche que j’ai entreprise sur mon site internet où je propose à tous les Français de dire leur sentiment. Celui qui domine actuellement, et c’est très grave, c’est un sentiment de résignation. Dans une très grande majorité, les Français ne croient plus en rien et surtout plus en les politiques qu’ils détestent. Ils n’ont plus confiance en eux. Ils ne croient plus dans l’ensemble des élites.
Les Français sont en manque d’identité. Une Alsacienne me disait : « J’ai 70 ans. J’ai vu cette maison changer 5 fois de nationalité. Aujourd’hui à 70 ans, alors que j’ai enseigné passionnément mon pays, je ne sais plus si je suis Alsacienne, Française, Européenne ou Mondiale… ». « Pour en arriver à quoi ? Pourquoi tant de sacrifices, tant de sang, tant de malheur ? » Je trouve qu’elle résumait très bien la situation.
N’est-ce pas au gouvernement de faire bouger la France…
Les gouvernements se succèdent pour le résultat que l’on sait. Ils sont aussi rapidement désavoués les uns que les autres. Pour preuve, les indices de popularité des présidents et premiers ministres. Effrayant !
Les décideurs n’ont plus de marge de manœuvre. La financiarisation a confisqué l’argent des Etats. D’immenses empires financiers ne font plus que de la spéculation et mettent à mal les pays les uns après les autres et en particulier le nôtre. Quant au peuple, il est tellement bloqué en lui-même, brisé dans son lien social jusqu’à l’intime et sa famille…
Votre constat est très négatif…
Ce constat, ce n’est pas le mien mais celui de 9 Français sur 10. Tous les jours, je suis accompagné par 3 ou 4 accompagnateurs et des journalistes. Ils sont abasourdis par ce qu’ils entendent.
Si c’était moi qui le disais, on ne me croirait pas et ce n’est pas uniquement le « Français moyen » qui dit cela. Si vous saviez le nombre de juges, de procureurs de la République, de préfets même, de généraux de gendarmerie qui me rencontrent incognito pour me dire : » on ne sait pas ce que donnera votre initiative. En tout cas, elle est salutaire parce que notre pays est en grand danger ». 9 français sur 10 que je croise sont très inquiets.
L’originalité de ma démarche, c’est d’aller à la rencontre des Français d’une manière très simple : en marchant. Autre démarche aussi simple : celle d’écouter. J’écoute des heures et des heures. Les Français ont un énorme besoin de dire leur désarroi.
Lorsque, en tant que député, je suis normalement aux affaires sur mon immense territoire, je suis tenu par la montre, je suis tenu par d’autres rendez-vous, et je ne peux pas passer des heures à écouter des citoyens. Pendant la marche, si on ne peut pas finir notre échange, la personne revient me voir le lendemain ou vient à mon hôtel ou encore vient même marcher avec moi…
Je trouve très peu de gens qui ne sont pas d’accord avec moi. L’un d’entre eux, après m’avoir signifié son désaccord, a fini par me rejoindre pour marcher 3 jours avec moi.
Une fois nos entretiens terminés, je leur dis qu’il faut se prendre en main, qu’on ne peut pas laisser les événements nous emporter. Je les appelle à compléter leur « cahier de l’espoir ». Ils y disent leur sentiment de peur, de résignation, de très grande déception mais aussi de grande colère qui les animent comme celui qui, à 45 ans, vient de perdre son emploi ou celui qui, à 28 ans, avec son Bac +6, est obligé de partir au Canada. Je leur demande aussi de donner dans leur « cahier de l’espoir », quelques pistes de réflexion et de mentionner les dossiers qu’il faudrait remettre sur la table.
Vous-même, vous ne voyez pas des pistes urgentes à apporter dès maintenant à nos décideurs ?
Si je rentre dans ce jeu-là, je vais apparaître comme le 3250ème à faire des propositions pour la France, comme quelqu’un qui veut créer son propre parti et me retrouver pris à nouveau dans une mêlée qui ne mène à rien.
Il faut que je reste dans cette dynamique où le peuple continue à faire ses propositions. Néanmoins, je sais les points les plus importants qui reviennent partout et qui chagrinent les Français. Le monde a changé au cours de ces 25 dernières années, le mur de Berlin est tombé. On a cru que notre système était le meilleur, il est devenu fou furieux.
Les Français disent en premier lieu: « nous aimerions savoir ce qu’il en est de la dette ». « Comment, alors que nous n’avons rien fait de spécial au cours de ces 10 dernières années, pouvons-nous nous retrouver aussi endettés ? Et avec des intérêts d’emprunt pas très chers au départ qui ensuite deviennent exorbitants ? ».
Ils veulent comprendre car, au nom de la dette, on leur demande des sacrifices qui font que nous ne pouvons plus rien mettre en place. Les petits chefs d’entreprise, les patrons de PME me disent : « Je voudrais faire quelque chose. Mais, je suis incapable de trouver un bout d’emprunt, de ramasser trois sous car on me retire tout ». La mère de famille dit la même chose : « J’ai du mal à boucler la fin du mois parce qu’on me prélève sans arrêt pour cette dette. Qu’en est-il exactement de cette dette ? N’a-t-on pas le droit de savoir la vérité ? »
Deuxièmement, et c’est ma plus grande surprise, je ne l’avais pas senti, contrairement au reste. L’Europe est très gravement remise en cause. Je suis étonné, estomaqué. Je suis passé par Lille, tout le Nord où j’ai fait tant de mariages, de meeting politiques dans ces terres profondément européennes. J’ai passé toutes ces zones frontalières qui ont eu tant à souffrir de la guerre. Partout, le sentiment de méfiance vis-à-vis de l’Europe est devenu « radical ». Une fois sur deux, le rejet de l’Europe est même violent.
Je leur dis : « Ce n’est pas possible que vous teniez des propos pareils, vous avez un cimetière militaire tous les 300 mètres, vous ne pouvez pas dire cela ». Ils répondent : « Mais enfin, M. le Député, que nous apporte l’Europe aujourd’hui ? Nous sommes dans les plombs, les uns après les autres, parce que nous ne sommes pas à égalité avec les charges que nous payons. Nous subissons des concurrences extrêmement déloyales, organisées par nos propres frères des autres pays européens ».
Personne ne semble être maître du jeu. On a l’impression que cela avance au petit bonheur la chance. Les Français vont mettre fermement ce sujet sur la table à l’occasion des européennes en mai 2014. Nous allons voir à quel point ils vont voter extrême pour ces élections. Ils le disent : « on ne va pas faire de mal directement à la France et on va poser le problème pour savoir une fois pour toutes où nous en sommes… »
Troisièmement, les Français sont très désappointés qu’on ait détruit leur Etat. La France a besoin d’un Etat rationnel, or il a été « dézingué » pour diverses raisons. Tantôt pour mettre la poste directement en compétition avec la poste allemande. Comme si cela à un sens… Tantôt pour mettre les télécoms français en compétition avec les télécoms allemands etc.
On a enlevé un peu partout des fonctionnaires qui étaient des fonctionnaires utiles et qui faisaient dire que l’Etat aux yeux des Français était le symbole de l’égalité des chances pour tous les territoires. Aujourd’hui, on a laissé des croupions d’administration partout. Des croupions qui sont devenus pratiquement autonomes, car trop peu nombreux, et presque revanchards. Une espèce de technocratie qui ne fait pas la part des choses.
Ensuite, ils sont trop nombreux là où il ne faudrait pas. Par exemple à Bercy ou au « commissariat au plan » alors que nous n’avons même plus de plan depuis 20 ans. Nous y avons des fonctionnaires de très haut niveau qui préparent la politique de la France en la peignant tantôt en bleu, tantôt en rose.
Les Français voudraient retrouver un Etat moderne, plus léger mais plus efficace qui puisse remettre de l’égalité sur tous le territoires parce qu’il n’y en a plus aucune. Le Français ne sait plus du tout qui s’occupe de quoi et dans quelles conditions ? Comment les lois votées sont mises en application ? Qui s’en occupe ? Qui contrôle ? Rien n’est prévu.
Les Français pensent aussi qu’on a beaucoup trop alourdi ces régions pléthoriques où vous avez 2.000, 3.000, 4.000 voire 5.000 fonctionnaires. Mais pour quoi faire ? Où sont les résultats si probants pour que l’on ait à payer de telles additions ? Partout les Français disent cela.
Maintenant, cela va être la mode des immenses communautés de communes, communautés d’agglomérations et les métropoles. Les Français réagissent alors : « On nous dit que le cumul des mandats est fini, mais les 3 ou 4 hommes ou femmes dominants de chaque département vont présider une des 3 ou 4 grandes communautés de communes du département… ». Dans les Pyrénées-Atlantiques, il y a environ 600 communes. Chacun aura pratiquement 200 communes à soi. Mais ce seront, dans les faits, les directeurs choisis qui auront les réelles responsabilités. On va à nouveau recréer des administrations pléthoriques mais qui régleront quoi ?
L’histoire de la France n’est pas dans ces administrations là. Elle est dans la subsidiarité : démarrer au plus bas. Là est la démocratie. Au contraire, on va laisser tomber 25.000 communes de moins de 1.000 habitants. En 2014, elles vont voter pour la dernière fois car, en 2020, elle n’auront même plus besoin de voter puisque les habitants se seront rendus compte que cela ne sert à rien. Entre temps, la communauté de communes aura tout pris, toute la DGE et toute la DGS. Ce n’est pas cela qu’aime la France. Ce qu’aime la France, c’est sa complicité historique entre l’homme et son territoire.
Il faut retrouver ce mouvement qui était très bénéfique pour la France entre, d’une part un Etat, organisé et moderne, et d’autre part les Provinces de France. C’est cela qui a fait l’originalité de la Nation : ce sont ses Provinces. Là où cela se passe encore mieux, c’est dans les territoires où l’identité est restée la plus forte. En Alsace, j’ai trouvé une forte identité tout comme en Bourgogne, composante historique de la France. Dans ces régions, on y retrouve un sens commun, tout comme en Béarn et au Pays Basque.
Le quatrième point soulevé par les Français est que l’on ait un véritable projet d’instruction publique pour la France. Après Sedan, où nous venions d’être fracassés, il s’est trouvé des hommes pour dire : « on va instruire, apprendre à lire et à compter à ce peuple ». On a eu, ce jour là, un des plus beau projet qui ait jamais été réalisé en France. S’il n’y avait pas eu la République pour m’apprendre à lire et à compter, je ne serais jamais devenu ce que je suis devenu. Les Français sont très attachés aux valeurs républicaines et à celles de l’instruction. Ces 4 exemples, je les entends tous les jours.
C’est une entreprise énorme que vous abordez. Qui pour la conduire ?
Ce n’est pas si énorme que cela. La France a déjà montré qu’elle était capable de se refaire en 10 ou 12 ans. Regardez, pendant la dernière guerre, l’Etat avait collaboré avec l’ennemi tant qu’il avait pu et plus rien ne fonctionnait. 15 ans plus tard, les « 30 glorieuses » démarraient.
Notre pays a tout ce qu’il faut. Les Anglais nous attribuent le « French flair ». La France peut être en mauvaise position, menée face à l’Uruguay au dernier match qualificatif, alors qu’on a perdu les deux premiers matches, et par 3 pirouettes elle va les battre pour finir championne du monde.
Aujourd’hui, la France et son peuple souffrent d’un manque de considération. Les Français sentent très bien que nous sommes dans un monde mondialisé. Ils ne sont pas idiots mais personne ne leur a expliqué pourquoi ? Personne ne leur a expliqué ce que devenait ces flux financiers ? Personne ne leur a dit quelle Europe on avait choisie? D’ailleurs, on en a choisi aucune puisque entre l’Europe des Nations de de Gaulle ou l’Europe fédérale d’Etats fondateurs, on a toujours pas choisi. On a laissé glisser la misère. On a laissé filer les très grands cerveaux qui sont devenus des technocrates.
Les Français disent aussi : « Mais si nous, nous trouvons une réponse, cela permettra aussi de trouver des solutions au monde. Un monde aujourd’hui sans le moindre élément de régulation, en dehors de deux connus et au cœur de pierre : le Front Monétaire International, dont chacun connait la profondeur de sentiment et l’Organisation Mondiale du Commerce. » En quoi les citoyens français sont-ils instruits des décisions prises dans ces lieux mystérieux et dont les chefs d’Etats ne paraissent même pas en avoir fait le tour ?
Le Français n’est pas bête. De Gaulle disait « le populo a du bon sens ». Il suffit de les écouter et pour cela, il faut du temps.
– propos recueillis par Bernard Boutin
Les cahiers de l’Espoir : http://www.ledeputequimarche.fr/blog/cahiers-de-lespoir/
crédit photo : l’Express
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6000 km pardon !!!….
Guy Amalfitano, a fait un tour de France autrement plus intéressant que Jean Lassalle… et en courant avec une jambe et deux béquilles ! 4000 km. Venez vendredi à Orthez le voir, discuter avec lui. C’est un champion hors norme, simple, pas orgueilleux du tout. Lassalle, on s’en tape complètement. Mais pas des français….
Merci à l’homme qui, en marchant, crée un espace où le temps se ralentit et se prête à un échange authentique
Est ce que JL se rend compte du comique de son comportement?
90 % des français sont contre le cumul des mandats et JL avec ses postes de Conseiller Général, Maire, membre de x Syndicats mixtes et autres institutions est un exemple de ce que les citoyens ne veulent pas.
Idem pour le travail à l’Assemblèe Nationale où sa présence n’est remarquée que lorsqu’il est en dehors des clous (chansonnette ou grève de la faim…)
Je suis certain que nombre de citoyens lui ont dit: au lieu de vous promener pour attirer les media: allez donc travailler à l’Assemblée, faites des propositions, on en a plus besoin…et démissionez de vos multiples mandats!
Oscar: » tout là haut dans l’hémicycle où il [JL] est volontiers raillé ».
… par des parlementaires qui ne valent pas forcément mieux que lui (exemples : MLC, Habib ???).
D’ailleurs, faut-il le railler ? Il est un sujet de plaisanterie facile, c’est sûr. Néanmoins, je trouve que sa démarche et ses propos ne sont pas débiles.
Parler de cahier de doléance (ou de l’espoir) comme en 1789, me semble exagéré.
Quelques « libéraux » ne précèdent-ils pas le bon peuple pour rafler la mise et conforter ainsi une horde de « chouans »?
C’est ce qui s’est passé me semble-t-il à la révolution et c’est ainsi que je ressens les choses actuellement.
M. Lassalle ne risque-t-il pas de finir sa marche en — « Charette » ?
Jean Lassalle découvre le rejet de l’union européenne, ou en tout cas du « système » actuel de l’union européenne, et c’est une bonne chose pour le représentant d’un parti politique dont le leader, françois Bayrou, est un fédéraliste. Les français sont attachés à leur nation, et ne veulent pas être dissous dans un magma informe et dont ils ne voient ni les effets bénéfiques ni la finalité.
Merci de ne pas parler au noms « des français », EP.
Si François Bayrou est réellement l’européen convaincu qu’il dit être, il ne lui reste plus qu’à prendre la tête de liste du Modem aux élections européennes de mai 2014 pour aller défendre, au Parlement de Strasbourg, sa conception de l’Europe. C’est maintenant ou jamais.
Dans cette hypothèse, il lui faudra être honnête et dire, très vite, aux palois de ne pas compter sur lui aux prochaines élections municipales.
On ne peut pas courir deux lièvres à la fois (sans parler du cumul) et pour la France, sa place est plus importante à Strasbourg qu’à Pau.
Martin Luther King avait compris une chose. « A quoi bon s’agiter dans les états, rien ne bougera. Il faut que notre marche se termine là où est le pouvoir » : ce fut donc à Washington qu’il délivra devant 250.000 personnes son « I have a dream » qui ramenait directement aux racines créatives de l’Amérique.
Qui poussera un « I have a dream » français, à Paris, ramenant à nos valeurs issues de la révolution française. Liberté (d’entreprendre), égalité (devant la loi), fraternité (le plus difficile à achever…)
NB: »Rejet des politiques dans leur ensemble dans lesquels les français n’accordent plus aucune confiance »
Allons, c’est ce qu’on (la presse) nous dit, c’est même ce qu’ils (les Français) disent. Et pourtant, il n’y a pas tant de rejet que ça. Les candidats les plus pourris (ayant été mêlés à maintes affaires) sont même souvent les mieux élus. Les électeurs se disent grande majorité « pour l’intérêt général » mais en vérité, raffolent de clientélisme. Au niveau local, ils disent s’intéresser mais ne savent rien. Ils ont leur avis (bien-sûr, faut pas passer pour un c. qui n’aurait pas d’avis) « Martine, elle est en train de vider les caisses de la ville avec tous ces travaux dans le centre-ville »… (sauf que dans le même temps, le sport professionnel coûte 3 fois plus cher, mais ça, ils n’en savent rien) ou « avec Bayrou, ça aurait été autre chose » (pourtant, il ne conteste pas grand-chose). Ils ne s’intéressent pas aux questions locales. Comment donc pourraient-ils comprendre les questions nationales, plus complexes ? Et surtout, que font-ils à part manifester lorsque leurs intérêts personnels sont menacés (peu importe que le reste du monde crève), regarder des joutes verbales et autres discours lénifiants à la télé et glisser un bulletin de vote dans l’enveloppe, qui leur donne l’impression d’être de bons citoyens ?
Ce constat est réaliste !
On peut par ailleurs se demander ce que fait JL pour restaurer la confiance envers les politiques : d’après le site nosdeputes.fr, JL a été présent à l’assemblée seulement 21 semaines sur les 12 derniers mois, c’est à dire en gros à mi-temps et qui le place au-delà de la 500ème place sur les 577 députés.
Je pense que Mr Jean LASSALLE constate concrètement le désastre qu’ il s’ est bien employé à semer avec ses » amis » pendant de nombreuses années. Sans jamais se poser de questions, ni de bonnes, ni de mauvaises, si ce n’ est celle de faire en sorte que la facilité financière se perpétue pour ses » amis » et sa Vallée. Sans jamais chercher à savoir d’ où provenait l’ argent et surtout en impactant irrémédiablement
l’ avenir des générations futures, qu’il a totalement ignoré, comme l’ ont fait quantité de nos responsables politiques.
Nous sommes là, à l’ opposé de Martin Lutter King, qui avait fait un rêve pour les générations futures. Et oui……
Il est comme un bringueur, au petit matin, qui se réveille avec une monumentale gueule de bois, incapable de comprendre ce qui lui arrive. Incapable de réagir, ko debout !!!!!
Au travers de la découverte de cette triste réalité de l’ état du pays, peut être que cela lui fera ouvrir les yeux, de même qu’ aux autres responsables politiques qu’ il aura voulu informer avant qu’ il ne soit trop tard. La seule chose crédible que l’ on puisse lui demander, c’ est de se faire le porte parole du » petit peuple » auprès de ses collègues qui ont encore les têtes dans les nuages……
Michel LACANETTE.
quelque chose sonne faux, dans ce discours. Non pas l’engagement physique, non pas (à pas) la démarche, mais je reste très dubitatif vis-à-vis d’un homme qui parle « au nom des français », évoque leurs profondes déceptions, leur « résignation », leurs doutes, leurs questions insolubles devant le café du matin ( la fameuse et fumante « dette »), bref, cela est très médiatique (j’avais même mis un lien tiré « dhttp://www.franceculture.fr/emission-les-pieds-sur-terre-la-longue-marche-de-jean-lassalle-2013-07-01 » sur AltPy, où je disais du bien de l’homme dont je ne pense pas de mal, malgré tout).
La marche est à la mode ces temps-ci (Axel Khan, Jean Christophe Rufin, sans citer les plus anciens,Lanzmann, Bouvier, Tesson…), mais elle reste pour la majorité une expérience strictement personnelle, qui influera certainement, au retour du voyage, sur une vision différente du monde environnant. Ici, Jeannot (et sa maman enthousiaste) interprète le chant triste des français qu’il rencontre un peu comme il régule ses pas : à sa convenance. Parlez de moi parce que je parle de vous.
Je préférerais un Jean Lassalle disant « je marche d’abord pour comprendre. Je tirerai un bilan une fois le tour achevé. » Mais en cours de route, pas de constats hâtifs. Juste le temps qu’il faut, le vrai temps, celui qui ne passe pas dans les médias, le temps taiseux, celui d’avant les élections de 2014.
Mais sans médias, la politique, ça ne marche pas.
Bonne route quand même !
Karouge,
Jean Lassalle m’a dit : « je marche d’abord pour « écouter ». Je tirerai un bilan une fois le tour achevé… »
Je l’ai poussé à me donner quelques pistes. Elles étaient prêtes car il est poussé dans ce sens par les médias en permanence.
OK pour la méfiance (qui nous caractérise par rapport aux politiques) mais indiscutablement une expérience hors norme de contacts avec les Français. Qu’en faire après ?
Bernard
« Qu’en faire après ? »
c’est bien là que je formule le plus de doutes.(mais attention, je ne dénigre pas du tout la démarche)
Entre un scientifique, un académicien et un politique qui marchent en même temps ou presque (2013) sur des chemins différents, lequel sera « au plus près » des réalités d’un quotidien dont tous trois ignoraient l’existence terre à terre ?
L’académicien fera un bouquin sympathique et bien écrit, le scientifique une thèse sur la nature humaine et le politicien un bulletin de vote.
Dans le doute, Karouge, abstiens-toi !
Autres marches :
marche pour l’égalité des droits et contre le racisme (1983):
La marche part de Marseille avec 32 personnes le 15 octobre 1983. Une seule personne les accueille à Salon-de-Provence. Elles seront plus de mille à Lyon. La marche est marquée par la nouvelle de l’assassinat d’Habib Grimzi, jeté du train Bordeaux-Vintimille par trois candidats-légionnaires6.
Le mouvement prend de l’ampleur. Les partis politiques de gauche et les associations appellent leurs militants. À Paris le 3 décembre, la marche s’achève par un défilé réunissant plus de 60 000 personnes, Libération titre en une « Paris sur « beur » »15,16. Une délégation rencontre le président de la République François Mitterrand qui accorde alors la possibilité d’une carte de séjour et de travail valable pour dix ans6.
marche de « ni putes ni soumises », 2003 :
Du 1er février au 8 mars 2003, Fadela Amara et son équipe organisent la « Marche des femmes des quartiers pour l’égalité et contre les ghettos ». Les 6 « marcheurs » permanents sont au départ : Safia Lebdi, Loubna Meliane, Olivier Bassuet, Christelle Raspolini, Ingrid Renaudin, Farid Belmouloud2. Leur parcours se déroule sur 23 villes étapes. Les marcheurs multiplieront les réunions, rencontres et discussions sur les oppressions, le sexisme, les violences morales et physiques.
http://www.dailymotion.com/video/xluy8_jean-ferrat-nuit-et-brouillard_music
that’s all, folks !
« that’s all, folks ! »: ? Pourquoi « that’s all ». Où est le rapport entre un député qui part à la rencontre de français de tout milieu et de tout horizon, ce qui constitue une expérience hors norme , et les marches d’octobre 1983 et février 2003 ?
J’avoue que j’aime assez l’appel ci-dessous, tout simplement parce que beaucoup de français de tout milieu seraient près à faire les efforts nécessaires si ceux qui les leur demande, commençaient par se les appliquer:
http://tempsreel.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20130619.OBS3816/l-appel-de-10-deputes-en-colere-nous-avons-trop-de-privileges.html
La fin du cumul des mandats revient souvent. Il est même possible (?) que des maires cumulent un mandat de député sans mettre les pieds au Palais Bourbon et quand j’écris sans mettre, cela signifie bien sans mettre (0..ou peut-être 1 ou 2 fois) !!
HB: « »that’s all, folks ! »: ? Pourquoi « that’s all ». Où est le rapport entre un député qui part à la rencontre de français de tout milieu et de tout horizon, ce qui constitue une expérience hors norme , et les marches d’octobre 1983 et février 2003 ? »
Le rapport vient du fait que ces mouvements sont partis spontanément, issus de milieux populaires, sans gloriole mais certainement en réaction à un abandon, un je m’en-foutisme de la part des élus de la Nation. Les banlieues savent aussi se mettre en marche ; pour autant qu’en reste-t-il, des dizaines d’années plus tard ?
Quelques politiques issus de ces mouvances (Harlem Desir, Djida Tazdaït, Alima Boumediene-Thiery (eurodéputées issues des « Marches des Beurs »), Fadela Amara… mais ont-ils (elles) changé la société, que sont devenus ces mouvements spontanés (apolitiques), le vent les a balayés, pourtant ils étaient vingt et cent (et par de prompts renforts se trouvèrent dix mille en arrivant aux portes de la ville).
Ceux qui ont la responsabilité de la Nation peuvent parcourir tous les chemins de France, quand il leur suffirait de prendre le métro parisien, le bus montalbanais, marcher dans les rues de Pau, pour comprendre pourquoi nous ne les comprenons plus, nous.
Allez, chérie, allume la radio, c’est l’heure des infos.
PS: « that’s all, folks ! » : ça veut dire « c’est tout pour aujourd’hui les amis » , c’est la phrase de fin des dessins animés de la warner bros, une sorte de signature que tout le monde connait, sauf HB ?
Aller au contact de la France profonde ouvre effectivement les yeux à Jean Lassalle.
On dit souvent qu’au retour d’un voyage on n’est jamais identique au départ; cela se confirme. Fini alors sans doute son compagnonnage avec Bayrou; lui n’a pas fait ce voyage et il a encore les illusions d’être le seul à détenir la vérité.
Il y a encore un éclaircissement à demander à J.Lassalle: aime-t-il maintenant les ours????
Rejet des politiques dans leur ensemble dans lesquels les français n’accordent plus aucune confiance, de la technostructure, de la financiarisation, de l’Europe tchatchérienne: tout y est et cela semble assez largement partagé à la lecture de l’article. Les Français ont bien noté que la dette de la France a doublé ces dix dernières années,
Merci Monsieur Lassalle !!!