Retraite sur les retraites
François Hollande et le gouvernement auraient-ils enfin compris que l’on ne peut pas redresser un pays si l’on n’a pas la confiance de ses habitants ? Rien n’est encore certain tant que la question du financement des régimes de retraite n’est pas définitivement arrêtée. Mais on constate un soulagement quasi général.
Les salariés peuvent pousser un soupir de soulagement : l’âge légal de la retraite ne sera pas reculé et l’augmentation de la durée de cotisation ne prendrait effet qu’à une date reculée. Les retraités voient s’éloigner la menace d’une augmentation de la C.S.G., même s’ils doivent perdre quelques avantages fiscaux lorsqu’ils ont élevé au moins trois enfants. Les chefs d’entreprise expriment leur satisfaction de voir énoncé le principe d’une compensation à l’augmentation des cotisations patronales pour les retraites. Enfin, la possibilité d’un départ en retraite anticipé pour les travailleurs soumis à des tâches pénibles constitue un acte de justice indéniable.
Ainsi, toutes les menaces qui s’étaient accumulées seraient en train de s’éloigner.
On peut cependant éprouver un certain scepticisme. Il n’y a pas de miracle. En 1960 on comptait quatre actifs pour un retraité ; on en comptera 1,4 en 2040 et aujourd’hui il n’y a déjà plus que 1,7 actifs pour un retraité. La concurrence internationale, la recherche de la compétitivité et l’allongement de l’espérance de vie sont des données incontournables.
Le report de l’âge légal de départ en retraite aurait été une mesure brutale. Il est sûrement préférable de laisser aux salariés le choix de la date de leur passage à la retraite en fonction de leurs aspirations et de leur état de santé. L’allongement de la durée de cotisation préserve cette possibilité et permet de limiter l’écart grandissant entre les ressources et les dépenses. Mais il est clair que cet allongement nuit à celles et à ceux qui ont commencé tardivement leur carrière professionnelle ou qui ont eu un parcours inégal. D’où la nécessité de compensations pour plus de justice sociale.
Est-il bien judicieux de reporter à une date tardive l’effet d’un tel allongement ? Ne va-t-on pas accumuler des déficits ou reporter sur des prélèvements les déséquilibres des caisses de retraites ? Ce qui aurait pour effet de réduire la demande et donc d’empêcher toute reprise ? Il est vrai qu’il n’est pas simple de résoudre un tel problème car pour pouvoir laisser plus de salariés au travail il faudrait encore qu’il y ait plus de postes de travail disponibles et que les entreprises cessent de se défaire de leurs salariés les plus âgés.
Rompre avec un taux de chômage élevé reste un des moyens les plus efficaces pour rééquilibrer les caisses de retraite. C’est aussi lutter contre un malaise social qui ronge notre société. La balle est essentiellement dans le camp des patrons. Leur redonner confiance n’est pas une mauvaise stratégie. Impulser une harmonisation des régimes spéciaux (il existe actuellement 35 régimes par répartition) serait sans doute bienvenu pour une large part de l’opinion pourvu que cette harmonisation soit progressive et fondée sur des faits incontestables (suggestions particulières, faiblesse des salaires d’embauche ou des progressions de carrière). Les Français sauraient apprécier les mesures courageuses allant dans le sens de la justice sociale et du bien-être des générations à venir, surtout si elles sont couplées avec une chasse au gaspillage et à la fraude.
– par Paul Itologue
« basculer vers un pur système par capitalisation individuelle » ? Pas de grand mot, car c’est connu en France, ça fonctionne bien, c’est le système de la retraite par points. C ‘est ce qu’ont déjà depuis 1961 (52 ans!) TOUS les salariés du privé avec les retraites complémentaires obligatoires ARRCO et AGIRC.
Un tarif unique pour cotiser et s’acheter des points de retraite, un taux unique pour valoriser ses points quand on prend sa retraite. Et sans abattement pour « raccordement » quand on a cotisé à plusieurs caisses différentes au fil de ses différents employeurs.
La Suède avait mis 10 ans pour fondre tous ses systèmes de retraite dans un organisme unique par points, sans que ça fasse de drame. Alors pourquoi ça ne serait pas possible en France, pour peu que des politiques le veuillent avec un minimum de pédagogie?
Euh non, les systèmes de retraite par points comme les régimes complémentaires français ou le système suédois actuel sont toujours des régimes par répartition, pas par capitalisation.
il est, de toute évidence que, pour les entreprises en difficultés, l’age légal de départ a la retraite, sera 60 ans quel que spoit le nombre d’années cotisées par le salarié en bout de courses…. qui embauchera cette personne pour lui permettre de survivre avec une… 1/2 retraite?????
Bonjour Cyrano de bellegarde » rien à voir avec votre message » mais je ne savais pas
Comment vous joindre. êtes vous à la recherche d’une Morini 125 ?
Une Morini 125, ça c’est du solide! Ce n’est pas de la poudre de perlimpinpin comme les cours d’EFT que d’autres essaient de placer!
AltPy va t-il concurrencer Le Bon Coin ?
La « réforme » annoncée, comme les précédentes, n’est qu’un énième replâtrage d’un système devenu un monstre technocratique auquel plus personne ne comprend plus rien, sinon qu’on peut de moins en moins compter dessus. Voir http://www.huffingtonpost.fr/benoit-petit/reforme-des-retraites-ou-_b_3827286.html?utm_hp_ref=france
La seule question fondamentale c’est de savoir si on veut conserver un système obligatoire par répartition permettant d’assurer à tous un niveau décent de retraite, ou si on veut basculer vers un pur système par capitalisation individuelle. En repoussant sans cesse toute réforme d’envergure les différents gouvernements laissent pourrir la situation jusqu’au jour où le système explosera et où préparer sa retraite par capitalisation sera de fait la seule solution (elle l’est déjà de plus en plus avec la dégradation du système actuel).
C’est beaucoup plus lâche et irresponsable de la part d’un gouvernement dit « de gauche » que de la part de gouvernements dit « de droite » dont les idées libérales s’accomodent mieux des systèmes par capitalisations qui seront le résultat inéluctable de l’absence de réforme.