La fin du front républicain
Que de gesticulations après les propos de M. FILLON qui est finalement le premier à admettre la fin programmée du « front républicain ».
M. Harlem DESIR, dont le passé judiciaire n’aurait jamais dû conduire aux responsabilités qu’il exerce si la moralisation avait droit de cité dans le monde politique, s’élève contre ce qu’a déclaré M. FILLON qui a bien compris qu’on ne peut pas indéfiniment ignorer le poids électoral du Front National.
Et puis qu’est-ce donc que ce front républicain si ce n’est une entente entre l’UMP, les divers centres, le parti socialiste et le parti communiste qui estiment posséder à eux seuls les vertus justifiant leur droit à exister sur l’échiquier politique, même si socialistes et communistes n’ont aucun scrupule à s’allier avec le Front de gauche dont ils acceptent sournoisement le soutien.
L’existence du « front républicain » n’a pour but que de protéger ceux qui ont fait les règles d’un jeu qu’ils se sont accaparé, à savoir le pouvoir politique qu’ils ne veulent pas partager pour ne pas s’affaiblir ou même disparaître. Ils méconnaissent ou ignorent l’article 4 de la Constitution qui « garantit les expressions pluralistes des opinions « .
Les centres ( car il y en plusieurs ) et la droite se sont laissés embarquer dans la diabolisation du Front National, piège que leur a tendu le parti socialiste et aujourd’hui, malgré leurs rodomontades, ils voient bien que le statu-quo n’est plus tenable.
Quand certains affirment n’avoir rien en commun avec le Front National, on aimerait leur dire qu’ils devraient avoir au moins en commun l’amour de la France, de sa culture, de son histoire.
Et ceux qui imputent au Front National l’échec de M.SARKOZY, n’ont pas compris qu’on ne peut le mépriser sans mépriser aussi ses électeurs.
Mais puisque le peuple demande une moralisation de la vie politique, il faut empêcher les triangulaires du deuxième tour qui donnent lieu à toutes les magouilles, soit en n’en laissant le droit qu’aux deux candidats arrivés en tête au premier tour, soit par l’adoption du scrutin majoritaire à un tour où le candidat arrivant en premier serait élu. Mais de cela ni vous, ni personne n’en entend parler.
Pourront-ils, ces faiseurs de vertu républicaine, ignorer encore longtemps quelques 20% des suffrages exprimés ? Ne voient-ils pas l’énormité d’une injustice qu’il vaudra mieux réparer sans attendre des réactions dont on ne peut prévoir ni la nature, ni l’intensité ?
– par Pierre ESPOSITO
Docteur en droit
Ancien bâtonnier du barreau de PAU
crédit photo : http://www.bvoltaire.fr/dominiquejamet/villeneuve-sur-lot-le-front-republicain-a-vecu,28119
gnagnagna le PS, gnagnagna l’UMP, gnagnagna Mélanchon, gnagnagna le FN…
pfff….
soyez plus précis…
Le FN a favorisé indirectement le PS en diminuant le nombre de votes UMP. Au niveau économique, l’élection du FN dans une ville aura conduit à un échec dans 3 des 4 cas. Au niveau culturel, c’est encore autre chose…
L’électorat du FN est, à ma connaissance, composé d’une partie de racistes (une minorité, sans compter qu’il existe de nombreux racistes qui votent pour un autre parti) et d’une majorité qui exprime ainsi sa déception et sa rancune à l’égard du PS et de l’UMP. Puisqu’il s’agit dans ce cas d’un vote contestataire et non d’adhésion, le bulletin « papier toilette » me paraît plus approprié. Ca ferait davantage de bruit que le bulletin blanc ou nul, dont personne ne parle ou que l’abstention qui est pourtant bien souvent « le premier parti ».
Plus personne ne croit à ce front républicain, qui n’est qu’un stratagème pour permettre aux cumulards et clientélistes de conserver leur poste..