Des votes et des veaux
A suivre toutes ces mascarades on ne peut qu’envisager un dernier carnaval jubilatoire pour les spectateurs (en février/mars 2014) et une longue nuit de cendres passé le mois d’avril. Il est navrant, désespérant, de voir chaque jour la « démocratie » se déliter, par le fait de disputes délirantes d’ego, d’erreurs magistrales, d’annonces inconsidérées, de conflits puérils, d’interventions totalement à l’encontre des préoccupations essentielles de tout un chacun, ce chacun que le dictionnaire nomme citoyen, mais qui a maintenant son alter citrouille d’Halloween : la banque « citoyenne », (pub la banque postale), ses capteurs , ses cirques, ses anneaux…
Ici, en Béarn, les cartes de la main gauche sont distribuées, et JB nous en sort d’autres, par un article de SO ; ici, en Béarn, on frissonne et on fraye à Bordères, ici l’on décide de ne pas se représenter et sans femmes que deviendra le petit pays, MLC, qui nomme illico presto un successeur puis adoube l’autre belligérant (compagnons de misère, allez dire à ma maire qu’elle ne me reverra plus, j’suis un adjoint/électeur perdu).
Plus loin, les Verts deviennent de plus en plus haïssables, et l’on comprend Mamère fuyant avant Noël l’Apocalypse annoncée (et Cohn Bendit avant lui). Les Verts sont devenus un genre de secte, une race d’insectes qui pourrissent la belle pomme dans laquelle ils se sont incrustés. Il n’y a plus de grandes idées, il n’y a que de pusillanimes destinées. Plus à gauche, Mélenchon le tribun n’impose plus son discours contre productif aux communistes, réduits à l’état de nains de jardins de la real politik ! A droite, même tabac, mélange Copé, Fillon, Sarkozy, smoke in the CO2. C’est une telle gabégie qu’il n’est plus besoin d’enseigner l’Histoire dans les lycées : devine qui pointe le bout de sa moustache et sa frange brune ? La politique se caricature, les médias instrumentalisent chaque parole pour entretenir une foultitude de faux débats, c’en est impressionnant.
Mais le pire réside dans la simplicité d’une seule réalité : nous sommes impuissants à l’action. Bien que nombreux, bien qu’à l’écoute. Le choix n’existe pas. Le PQ dans les urnes ne changera pas le résultat. L’abstention ne changera pas le résultat. Le Bus Tram passera là où il passera. Notre impuissance est celle qui régit le pouvoir : partager le gâteau d’avance (en croyant qu’on le mangera), laisser monter la chantilly des haines et des oppositions, poser sur le-dit gâteau la cerise d’une élection qui réjouira ceux qui ne se réjouissent plus d’en jouir de suffrage en suffrage, mais savourent l’habitude concrète de ne pas appartenir au vulgum pecus, aux broutilles d’un quotidien, qui marchent avec assistance pour essayer de comprendre un monde différent, comme Marie Antoinette, dans sa bergerie versaillaise, comme une graphie sur le carnet de Louis XVI : aujourd’hui, rien, comme si le monde n’était que la représentation de leur image, le tableau qui trône dans le salon que les petits enfants regarderont plus tard, quand ils occuperont la même fonction que grand père, dont la tête est dans le formol, à côté du Lagarde et Michard édition 1975.
En fait, quand le citoyen intervient dans la cité par le simple truchement du vote, il agit en son propre nom, et selon son engagement personnel. Si le choix diffère du sien, il survit jusqu’à la prochaine échéance. En général, le temps qui le sépare de cette échéance contribue à construire de nouvelles oppositions de sa part. Car il est difficile de modifier un avis personnel quand on reste dans ses certitudes, ses quatre vérités. Ce qui est le cas de bon nombre d’individus, sauf moi, bien sûr, quand je lisais certains articles d’Oscar du Pont. L’urne, c’est ferme ta boîte et vote pour un groupe.
Le groupe est la plus terrible réalité de toutes les sociétés humaines : prenez une bande d’ados en ribaude, un peu éméchée vers minuit, et croisez la dans une rue. Prenez un ado qui passe seul à la même heure, en général, RAS. Donc, de cette définition express, une impression : le groupe est plus puissant que la masse (individuelle), quand il se présente aux élections. En démocratie. Mais la masse a une autre stratégie : elle impose par le nombre, et non plus par l’attirance, par l’aspiration. La masse recrée l’humain au-dessus du citoyen, car la masse est sensible, qui peut joindre vingt mille personnes sur la cruauté d’un assassinat (à la sortie d’une boîte de nuit). Vingt mille personnes qui défilent pour un simple crime opéré par quelques crétins éméchés. Les syndicats, au même titre que les patrons et tout ce qui a trait au monde de la production des richesses au sens large du terme, ont oublié cette notion, l’ont dévolue dans des discours et des contrebandes élégantes de protection complètement irréalistes de la bonne vie, du confort du salarié, ce petit minou qui aime à être caressé dans le sens du poil de sa patte, qui réchauffe ses cals aux radiateurs l’hiver pour pointer ses heures de présence, Celui qui regarde les aiguilles de l’horloge tourner. Le même qui ira demain voter pour : le moins mauvais.
AK Pô
22 10 2013
Ceux qui votent toujours pour la même étiquette, ignorant les hommes et leur bilan et qui ne donnent pas leur avis citoyen en réunion publique n’ont pas à se plaindre de la médiocrité de la classe politique.
Enfin, la feuille de papier toilette (si aucun candidat n’est vraiment valable) doit être accompagnée d’une justification: « Pau: un modèle de gaspillage: stade de kayak etc ».
Par ailleurs, il n’y a sans doute pas que Duchateau qui négocie une bonne place auprès du seigneur de Mourenx… tous les sbires de la municipalité actuelle… Bernos est le seul qui possède une chance de battre Habib, en rassemblant le centre et la droite. Les programmes ne compteront malheureusement pas, à moins que l’un des deux ait une idée folle comme un grand stade pour la Section ou un grand auditorium.
Tout est dit. Merci Antoine. Mais, restons optimiste autrement nous arrêterions-là notre petite action (AltPy). De l’aventure humaine au travers du temps, s’il en a souvent résulté le « pire », le « meilleur » a eu aussi sa place…
« voter pour le moins mauvais »
C’est particulièrement difficile dans notre Béarn …
Pour Bernard, être optimiste c’est être naïf.
Il reste toujours une manière de s’élever, en montant aux lacs d’Ayous…
Dernier en date : Le Lurien. Plus haut en Ossau, il y a le Jean-Pierre. Oui, là haut, on oublie tout ce que soulève Ak Pô… Que du bonheur !!!