Grâce au Giec, le réchauffement climatique nouveau est arrivé! Enfin, une bonne nouvelle pour le P.I.B

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Capture d’écran 2013-10-22 à 17.24.39Que de travaux en perspective, que de maladies nouvelles et de blessés à soigner, que de médicaments à fabriquer, que de constructions à démolir et à reconstruire, que d’ouragans, inondations, en vue…! L’économie a de beaux jours devant elle ! Et puis, pour ceux qui ne voient pas plus loin que leur chaudière, il va faire plus chaud, cela diminuera les frais de chauffage ! Enfin, la croissance salutaire va repartir !

Est-ce vraiment aussi rose que cela ?

L’Aquitaine est l’une des régions qui se réchauffent le plus, nous dit un quotidien du dimanche.

«Les scénarios de la vie en Aquitaine en 2100. Un panel de chercheurs a analysé l’impact d’une hausse des températures de 2 à 5 degrés sur la santé, le tourisme, l’agriculture.» Sud Ouest.

Les «P.I.B.-philes» s’en réjouissent. Les candidats aux futures élections à tous les niveaux du mille-feuille territorial s’en moquent, ils ont bien d’autres motivations. Dans les débats, peu de chance que ce sujet soit abordé, d’ailleurs beaucoup de citoyens ne se sentent pas concernés non plus, opposés même à toutes les mesures visant à modifier leurs habitudes de mode de vie.

Des réformes ? Absolument !!!! Mais pour les autres !!

La taxe carbone, par exemple, est un sujet tabou, et pourtant, c’est la première mesure à prendre !

Par contre, tout ce qui amplifie ce réchauffement sera mis en valeur : relance de l’industrialisation de la région, recherche des gaz de schiste, développement des autoroutes, des aéroports ; gloire à Arkéma qui milite en faveur de la diminution du rejet des gaz à effet de serre et de la pollution chimique !!!!

Un tel déni est consternant !

Le bassin d’Arcachon est un territoire particulièrement exposé à la montée de la mer du fait d’une urbanisation côtière dense, il est théoriquement classé à 90%. Des mesures draconiennes devraient donc être prises pour interdire les constructions sur certaines zones et prévoir même, pour les années à venir, un repli de l’urbanisme vers l’intérieur. Que nenni ! La pression n’a jamais été aussi intense : 70000 habitants de plus d’ici à 2030, 130000 actuellement en permanence, 400000 en été.

Un plan de prévention des risques est en cours mais, rien à faire, il se heurte aux oppositions des habitants et des municipalités !

D’Andernos à la dune du Pyla, c’est une poudrière juridique !!

Par exemple, le tribunal a estimé qu’un parcours de golf, même verdoyant, à Andernos, ne pouvait se substituer à la forêt mais le maire fait du harcelement, il revient à la charge périodiquement ! A l’instar d’Andernos, Lège-Cap-Ferret doit revoir son PLU.

Souvent les décisions de justice sont des coups d’épée dans l’eau ; malgré l’interdiction, le centre Leclerc de La Teste-de-Buch de 6000m2 poursuit ses travaux !

Les campings sont devenus de véritables lotissements ; depuis le classement du site du Pyla, le nombre de mobile-homes dans le campings est passé d’une cinquantaine en 1994 à environ 500 ces dernières années ! Sans «autorisations spéciales» !

La prochaine catastrophe naturelle ne servira pas de leçon, comme les précédentes, d’ailleurs !

On s’apitoiera sur le sort des victimes, on dira des messes, on revendiquera des subventions pour les réparations, on délimitera de nouvelles zones non constructibles de toutes les couleurs….; l’actualité passera à autre chose, les dérogations «exceptionnelles» se multiplieront, le brouillard automnal se lèvera…..

Pour l’ensemble de l’Aquitaine, on parle d’une montée des eaux de 1m d’ici 2100. Pour les côtes rocheuses, c’est peu. Pour le bassin d’Arcachon, les côtes sableuses, les embouchures fluviales, c’est différent. Xynthia a généré des hauteurs d’eau de 90cms.

L’augmentation de la fréquence et de la force des vagues (tempêtes) et des houles entraînent une érosion accrue du littoral et une éventuelle destruction des ouvrages de défense. Les dépôts sédimentaires par la remontée de l’eau dans les fleuves, l’érosion marine de la côte, sont autant de facteurs qui perturberont la répartition des dépots et le paysage urbanisé.

Dans la mer, déjà, l’eau est plus chaude, de 2 degrés en 30 ans dans l’estuaire de la Gironde, des espèces marines comme l’anchois commencent à remonter. Le réchauffement favorise les espèces «sudistes» : bars, daurades et moins de maquereaux, plus de dauphins et moins d’épaulards.

Des changements, il y en a toujours eu mais ce qui est préoccupant c’est la rapidité de l’évolution, certaines espèces n’auront pas le temps de s’adapter. On observe aussi l’arrivée de phytoplancton toxique transporté par les activités maritimes humaines. Les physalies (espèce de méduse), sont de plus en plus nombreuses; comme elles se nourrissent de zooplancton elles pèsent sur la nourriture des poissons : 150 cas d’infections ont été déclarés par le CHU de Bordeaux il y a deux ans. Des virus nouveaux sont en chemin ! Des aides seront demandées pour les pêcheurs ! Avec quel argent ?

Les méduses, encore elles, ont paralysé le réacteur d’une centrale nucléaire en Suède ! Quid de la Centrale du Blayais ?

Dans les mouvements d’espèces il se produit des décalages entre prédateurs et proies du fait du réchauffement, donc des déséquilibres importants et préjudiciables aux récoltes sont à attendre.

Avec une exposition aux ulraviolets plus forts, le bronzage deviendra un exercice de plus en plus périlleux ; les cabinets de bronzage se frottent les mains et le porte monnaie !

Les allergies s’intensifient déjà car il y a une redistribution géographique des allergènes ; les plantes invasives en apportent des nouveaux ; les insectes invasifs comme le moustique tigre de l’Asie du SE dont les femelles sont porteuses du virus du chikungunya a fait son apparition aux portes de Bordeaux.

En ce qui concerne les cultures, l’Aquitaine compte 350000 ha de surfaces irrigables dont 200000 pour le maïs en rapport étroit avec les filières animalières de volailles et palmipèdes. L’irrigation est importante pour les cultures fruitières et légumières. Le changement climatique va rendre cruciale les ressources en eau pour tous. Si les variétés plus précoces permettent des économies d’eau, la production n’est pas la même ! Le sorgho pourrait le remplacer car il s’adapte à la sécheresse du fait de racines plus profondes, de nombreux essais sont en cours.

Pour la vigne et le vin, le réchauffement favorise la synthèse du sucre et donc de l’alcool. Il va falloir peut-être favoriser des cépages plus tardifs voire introduire de nouveaux cépages, espagnols ou portugais. Produiront-ils toujours du vin «bordelais» ? Quid du Jurançon ?

Le sud de l’Aquitaine est aussi concerné :

Les sports d’hiver sont compromis : absence de neige ou trop de neige ! Un des aspects de ce réchauffement, comme en politique, est le développement des extrêmes ! Les inondations catastrophiques de l’hiver dernier rentrent de plus en plus dans le domaine de la certitude, du recommencement.

Des interrogations portent aussi sur le pastoralisme : il faut s’attendre à de nouvelles bactéries ou virus qui toucheront le bétail ; la qualité végétale des prairies dont s’enorgueillissent les bergers et fromagers des vallées d’Aspe et d’Ossau se modifiera, le goût de terroir aussi !

Des aides de l’Etat, que l’on trouve déjà trop dispendieux par ailleurs, seront demandées pour soutenir la profession. On se plaindra alors de payer trop d’impôts !…… et on continuera à passer le temps à se demander quels seront les futurs candidats aux élections, avec le même désintéressement pour un programme qui oserait s’attaquer aux vrais problèmes.

Une solution peut-être !!

Dire aux Aquitains que depuis quelques années, du fait du changement climatique, on assiste à des remontées de température trop fortes, qui stoppent la fructification des cèpes ?

Peut-être, alors, se réveilleront-ils ?

par Georges Vallet

Crédit photos: actualite.portail.free.fr

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3 commentaires

  • Tant que nos politiciens de pacotille pourront viser d’être élus et réelus à vie ils ne se préoccuperont que de cela. Jamais ils ne feront passer l’intérêt général avant le leur.
    Qui mettra 1 euro de taxe carbone sur l’essence et le GO?
    Qui fera payer l’électricité 40% plus chère simplement pour la mettre au même niveau que celle des autres pays européen?
    qui dira que se déplacer est un luxe et que les transports en commun doivent être payés à leur coût réel en disant qu’habiter en campagne aura un coût insurmontable pour un ménage moyen?
    Qui dira qu’avec cet argent on construira des logements hyper économes et un mix énergétique du futur, plus durable?
    Personne.
    Personne car il ne sera pas ré élu.
    Personne, pas même les comiques d’EELV prêts à toutes les compromissions pour un poste de sénateur ou de ministre
    Par contre, si le cumul était interdit et si après deux mandats on revenait obligatoirement dans la vie active, alors certains n’hésiteraient plus à dire la vérité, et la gestion financière de l’Etat serait aussi grandement améliorée en éliminant la course folle à l’endettement.

    • DS: « Qui mettra 1 euro de taxe carbone sur l’essence et le GO?
      […] et que les transports en commun doivent être payés à leur coût réel »
      A ce compte-là, il vaudra mieux utiliser sa voiture ! Exemple: 120 € en train pour aller à Bx, moins que ça avec une voiture avec une conso de 5 litres aux 100 à 2,5 € le litre, surtout si l’on est plusieurs dans la voiture.
      Je ne pense pas qu’un politique puisse imposer une taxe carbone de 1 € par litre, même si c’est sans doute ce qu’il faudrait. En pratique, il aurait 98% des gens contre lui, presque toutes les corporations, presque tous les lobbies. Il serait forcément éjecté avant d’avoir pu mettre en pratique cette taxe.
      L’interdiction du cumul des mandats et de plus de 2 mandats améliorerait les choses, mais cela ne serait pas forcément suffisant.

  • Les sociétés ont une période de croissance, une apogée, un déclin et une fin, comme l’empire romain. Cependant, le problème est ici à l’échelle de la planète, même si certaines régions seront plus touchées que d’autres.
    Les solutions sont connues et je crois que le français moyen pourrait diviser par 2 son empreinte carbone avec la même qualité de vie. Mais il s’en contre-fiche et les politiques ne prennent que des mesurettes, pas toujours appropriées d’ailleurs (cf dépenses folles dans le photovoltaïque au lieu de se concentrer sur la rénovation de l’habitat et la « gratuité » des transports en commun, (qui génèreraient également un habitat plus dense), obligation d’utilisation du solaire thermique ou de la géothermie pour les logement neufs)