Comment couper les oreilles du monde ? (Épisode 2/ le retour)
Face à la mondialisation des esprits et des cœurs au rouleaux compresseurs des Google des Facebook ou autres Twitter. Nous autres européens avons le pouvoir et le devoir de regarder ailleurs. Nous ajouterons, aujourd’hui que chaque internaute a également du pouvoir.
Le 1er Août PYC écrivait : « Comme le rappelle l’actualité récente toute activité Internet, quel que soit l’appareil d’accès, (portable smartphone voire tablette ou PC) laisse des traces indélébiles et interconnectées dans les grandes oreilles du monde. » Il proposaient à ses lecteurs de fermer, pour tout ou partie, et à supposer qu’ils en possèdent leurs comptes : Facebook, Twitter, Gmail.
Aujourd’hui il ajoute dans une liste naturellement non exhaustive : Paypal
Éventuellement de proposer à leurs entourages (voire à leurs éventuels enfants de les couper également. ce qui n’est peut-être pas gagné).
Depuis après WikiLeaks est apparue l’affaire de la NSA. Rien d’étonnant en fait simplement la confirmation que nous étions tombés dans un monde orwellien et totalitaire. Bien au delà, de ce que nous avions pu imaginer.
De fait comme tous les mondes totalitaires et, malgré tout, dans un contexte plus ou moins démocratique, plus ou moins libéral, le dit monde est devenu fou et incontrôlé.
Il n’a pas donc manqué de générer ses docteurs Folamour. En l’occurrence des « donneurs d’alerte » qui, connaissent les pratiques du conglomérat des géants américains du web et de l’informatique forcément alliés. Par la loi et l’intérêt économique. Ceci en profitant de leur position sociale et/ou de leurs compétences techniques.
Il ne pouvait pas en être autrement.
En fait tout sauf un hasard ; ce monde est totalitaire et surpuissant doté de moyens technologiques et financiers illimités. C’est une sphère dont le centre est partout, la circonférence nulle part. Mais c’est un géant au pied d’argile, plus précisément un tigre de papier où les informations, quelles qu’elles soient, sont à la disposition de tous et de chacun pour autant qu’il dispose (monsieur ou madame toutunchacun) de trois sous de jugeote et d’appareils en vente libre ici ou là et d’abord sur Internet.
D’autant, qu’au cœur du système, sont employées des personnes plus ou moins fiables ou sans doute plus scrupuleuses que leur conscience ou leurs ressentiments viennent perturber.
Alors tout ce qu’on avait vendu la Silicon Valley les génies de l’informatique en jean et chemises blanches ou noires qui bâtissent des empires le soir dans leurs garages les Steve Jobs ou autres Mark Zuckerberg ou Jef Bezos : du flanc beaucoup.
Même s’ils ne sont certainement pas dénués de talents dont celui non négligeable, de type darwinien, d’avoir, mieux que d’autres, su tirer profit d’un contexte militaro-industriel basé sur de (bonnes) universités le renseignement industriel et militaire et ce qui reste d’un capitalisme compulsif. Même si le dit capitalisme s’est largement autodétruit en laissant les rênes aux machines et aux algorithmes que personne ne contrôle. Que personne ne comprend.
Alors que faire ?
Deux solutions se désabonner pour peu qu’on y soit rentré dans les sites qui piratent vos données (voir liste en en-tête) soit pour vous imposer leurs produits, beaucoup plus souvent pour les vendre au plus offrant.
Pour cela, en guise de test, il suffit de rentrer sur n’importe quel site marchand ou autre pour que, dans la seconde même, des offres vous soient proposées sur tout type de site marchand malgré la protection illusoire des identifiants ou autres mots de passe. Sachant que ce qui est espionné c’est beaucoup plus que vos achats mais aussi votre profil idéologue voire affectif et politique au sens large.
Plus grave on peut penser que beaucoup d’industries technologiques européennes ont, par des voies similaires, été anéanties par de tels procédés. Les cyniques diront que c’est la règle du jeu et vous traiteront de naïfs ou de demeurés.
Autre solution bâtir un rapport de force au niveau européen aux fins de bâtir des mécanismes où quelques règles de droit seraient respectées. Des règles fiscales également car ce commerce illicite des données échappe à l’impôt grâce à l’optimisation fiscale. Encore une fois le bon échelon est européen.
Il n’est pas certain que la première solution, pour peu qu’elle s’intègre dans un mouvement puissant et coordonné, soit moins efficace que la seconde. Dans tous les cas les solutions ne sont pas exclusives l’une de l’autre.
Tout cela n’est pas faire œuvre d’antiaméricanisme primaire qui, il est vrai, est facile de flatter chez nous, mais d’essayer d’enrayer, avec nos faibles moyens, un système qui s’est emballé pour échapper à tout le monde y compris à ses créateurs. Dans tous les cas il convient de s’opposer farouchement à l’accord général de libre échange que le monde anglo-saxon voudrait nous imposer. Là ce sont les députés européens qui ont la main. Des élections qui se profilent, me semble t’ il très rapidement.
Des élections moins affectives et moins rigolotes que les municipales qui font beaucoup gloser sur Alternatives Pyrénées, mais certainement aussi implorantes, beaucoup plus importantes.
– par Pierre Yves Couderc / Oloron