C’est à cause de l’Europe…

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Nous n’en sortirons donc jamais. Notre incroyable inaptitude à l’autocritique et à la contrition qui s’accompagne d’ailleurs étrangement d’un goût certain pour l’autoflagellation, nous pousse en permanence à rechercher si possible hors de notre portée les vrais responsables de la situation désastreuse de notre pays. Ce serait donc l’Euro et l’Europe dont les organes exécutifs, tous soumis à un Ordre Libéral bien plus puissant que toutes les confréries, catégories, groupes de pression, associations, courants de pensées et mouvements politiques de tous bords qui animent ou minent ( ?) la démocratie française, qui seraient les grands Satan. Un retour au Franc et la fermeture de nos frontières nous ramèneraient donc automatiquement à la maîtrise de nos affaires, à la légitime protection de nos intérêts nationaux, de notre industrie nationale, de notre droit qui ne l’est pas moins et d’un parti qui prétend l’être.

En d’autres termes, nous aurions d’un trait de plume (« a pen » in English) oublié que l’incurie des politiques économiques qui nous ont été imposées par des gouvernements généralement incompétents et irresponsables quel que soit leur bord, nous a conduits à accumuler des déficits vertigineux à affaiblir le franc au point de le ramener, avant la création de l’ €, au rang des sous-monnaies constitutives de la zone Mark. Nous aurions oublié que cette politique monétaire désastreuse qui tint lieu de politique économique pendant des décennies et qui  porta nos dépenses publiques et sociales à des niveaux ahurissants, nous fut imposée au prix d’une inflation rampante qui minait de manière invisible notre pouvoir d’achat et rendait inutile ou inefficace le nécessaire ajustement de notre compétitivité industrielle. Nous aurions oublié aussi que l’ouverture de nos frontières a considérablement élargi nos marchés et a permis à nos entreprises les plus dynamiques de se développer et de placer la France au tout premier rang des économies européennes.  Alors même que l’ Allemagne ployait sous la charge de sa réunification, et avant que l’accélération de la globalisation de l’économie mondiale ne nous entraîne avec toutes les autres économies occidentales dans une spirale que désormais nous ne contrôlons plus. Et nous en aurions donc conclu que si nos gouvernes ne contrôlaient plus notre avion sans ailes, c’était forcément de la faute du contrôle aérien européen. Cqfd, Tout le monde l’a compris.

Ce que nous n’avons toujours pas compris, semble-t-il, c’est que nous n’avons même plus le choix de nous poser la question et que personne de sensé ne peut, ne serait-ce qu’en rêve, imaginer une sortie unilatérale de la France de l’ €, et donc de l’Europe. Ne serait-ce que parce qu’elle se traduirait immédiatement par l’assèchement de nos capacités d’emprunt sur les marchés financiers et donc par la sortie de la bonne vieille planche à billet, ce parangon de notre souveraineté. Avec pour conséquence instantanée, la hausse de nos prix et la perte d’un avantage compétitif théorique lié au taux de change. Ce qui rendrait nécessaire une nouvelle dévaluation et ainsi de suite. Fuite des capitaux et des investisseurs, débâcle sociale et xénophobie en seraient les conséquences et nous engageraient dans un processus que personne ne peut raisonnablement évaluer.

L’Europe souffre d’un décalage culturel entre les sociétés du Nord, traditionnellement protestantes, ouvertes au monde, actives, progressistes, libérales et sociales et celles du sud, catholiques ou angélo-socialistes ce qui revient au même et qui pensent que la compassion sociale ou  la recherche éperdue d’un monde idéal ou du paradis terrestre constituent en soi une forme d’action supérieure et qui doit s’imposer aux sociétés marchandes. A force d’en débattre, nous sommes devenus d’indécrottables paresseux, d’insupportables ratiocineurs enfermés dans un pessimisme désespéré, derviches tourneurs d’un débat droite-gauche qui n’a plus aucun sens ou de visions idéalistes ou décalées pour lesquelles le mot « durable » tient désormais lieu de panacée universelle, alors même que la population mondiale dont la nôtre continue de croître et nous impose donc de rechercher des solutions pour la nourrir, l’éduquer et lui donner du travail.

C’est un curieux climat à la manière de juin 40 qui semble s’installer au-dessus de la dépression collective qui nous accable. On cite çà et là des noms de personnalités plus ou moins en vue, plus ou moins éminentes qui se rallient à des thèses pourtant parfaitement incohérentes mais auxquelles ils ou elles apportent une sorte de caution intellectuelle qui leur manque cruellement et qui ne repose que sur de pures affabulations. L’incurie des décisions prises par la majorité en place laisse apparaître progressivement son impréparation, son incapacité à la compréhension la plus élémentaire des mécanismes économiques les plus simples, sa lâcheté intellectuelle et son appétence continue pour des modes de pensée totalement obsolètes, archaïques et inadaptés. Tandis que l’opposition qui n’est guère plus capable n’offre actuellement aucune alternative crédible, ni aucun programme susceptible de nous relever, le peuple est à l’écoute de ceux qui nous proposent « le changement » et déclarent que trop c’est trop et qu’un point c’est tout. Les bonnets rouges sont dans la rue. Et c’est encore de la faute de l’Europe. Cette Europe qui voudrait simplement que le transport routier devienne plus cher, le seul moyen pour que d’autres modes de transport deviennent eux, un peu plus compétitifs et que ceux qui utilisent nos infrastructures publiques les payent. Et aussi qu’à terme des productions soient ramenées au niveau local du fait de coûts de transport dont le prix serait effectivement payé à son coût. Ces Bretons qui aujourd’hui protestent et détruisent sans vergogne des équipements dont la facture nous sera présentée un jour, n’en doutons pas, sont les mêmes à qui l’ Europe a permis de développer des marchés considérables, grâce à des subventions sur lesquelles ils se sont endormis, sans jamais se remettre en question et en intégrant dans leur stratégie de la manière la plus cynique leur capacité à mobiliser leurs troupes si un jour elles venaient à devoir s’interrompre. Et ce serait de la faute d’une Europe trop libérale ? Il faudrait donc que le contribuable européen subventionne pour l’éternité des poulets bas de gamme vendus au Moyen-Orient ou des cochons abattus en Allemagne par des travailleurs polonais pour que des grandes surfaces nous les resservent sous des  blisters gluants ? De qui se moque-t-on ?

Nous n’avons voulu prendre de l’ Europe que les avantages considérables qu’elle nous a donnés. En croissance de nos revenus par la taille de ses marchés mais aussi grâce à l’intégration progressive de nos législations et de nos systèmes, même si c’est vrai il y a beaucoup à dire et à déplorer. Oui, l’ouverture des  frontières européennes a probablement été trop rapide, oui l’entrée de nouveaux membres aussi, mais  avions-nous le choix de les laisser dans des griffes russes que leurs peuples rejetaient ? Oui, il nous reste beaucoup de chemin à parcourir. Pour plusieurs générations sans doute, tant que nous ne parlerons pas la même langue. Mais face à ces avantages que la crise financière internationale a largement anéantis , nous ne pouvons en faire le bouc émissaire facile de nos propres incuries. Cette tentation qu’ont nos élus à vouloir récupérer des bribes de pouvoir qu’ils ont définitivement perdu en creusant à nouveaux des trous sans fonds dans nos déficits publics, seule l’ Europe peut aujourd’hui de gré ou de force nous en protéger. Nos élus, aveugles et sourds se sont refusés à préparer notre pays à la compétition internationale. Ils ont fait de la taxe et de la redistribution passive, un mode de pensée et d’action qu’ils tentent faiblement de corriger alors qu’il est trop tard, que le découragement s’est installé chez les plus entreprenants et les plus actifs, que le peuple qui ne comprend pas les mécanismes économiques les plus simples parce qu’on s’est bien gardé de les lui enseigner, pleure sur son destin après avoir voté à deux mains pour moins de travail, plus de garanties, moins de risques et plus d’impôts…mais chez les autres.

On voit bien que de gré ou de force, le chemin de notre rédemption passera par l’Europe, seule à même de donner à nos entreprises des champs d’action homogènes et à notre portée. Qu’il nous faut nous adapter, changer certes mais pour nous mettre au niveau. Que c’est possible, parce que notre melting-pot démographique nous en donne les moyens, grâce à notre diversité et à nos compétences qui sont recherchées partout. Qu’il nous faut envoyer nos jeunes trouver en Europe ce qu’ils ne trouvent plus, provisoirement on l’espère, chez nous, afin qu’ils nous reviennent, car ils reviendront, plus forts, plus ouverts, plus critiques et mieux formés. Les programmes Erasmus et d’autres ont préparé les élites à cette mobilité devenue indispensable et tellement enrichissante qu’il faut aussi trouver les moyens d’y soumettre les moins instruits de leurs camarades, afin que cet insupportable chômage des jeunes soit combattu autrement qu’avec des emplois bidon en France si l’Allemagne et bientôt l’ Angleterre manquent de bras et de cerveaux.

L’Europe est notre bouclier. Contre notre déclin qui est bien loin d’être inéluctable si nous nous battons et remettons à plat nos systèmes y compris sociaux que nous ne pouvons plus financer. Mais aussi contre nous-mêmes, contre nos propres errements et nos rêves fumeux de modèle français ou de changement de paradigme auxquels personne d’autres que quelques agitateurs d’idées hélas inexportables, ne croient plus sérieusement.

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27 commentaires

  • @RDV Admettons que le premier problème soit celui de la monnaie, « optimisation » pour qualifier le reste à faire, c’est quand même un peu faible comme terme ! D’ailleurs, la situation du RU ou des EU n’est pas brillante non plus (sauf pour certains évidemment…) bien qu’il aient leur propre monnaie
    ils
    Question EU : L’ingénierie financière a crée l’argent facile. C’est le point de départ de cette crise. Mais le point de départ se situe en 1971 qd Nixon a coupé le lien dollar -or. Qd les boites industrielles gagnent plus de fric avec l’activité financière qu’avec la production, on invente l’usine vide, avec concierge, peintre et standard. Et elle vaut une fortune. C’est cela qui a crée richesse et chômage. C’est des pb qu’il faudra régler en Europe. La fausse monnaie chasse la bonne, le faux travail chasse le vrai, c’est toujours la même histoire. Aux US ils ont fait quelques vrais procès, ils ont freiné le faux. Et ils semblent qu’il y ait quelques améliorations; Eux n’ont pas à traiter le pb de la dévaluation. Nous si on fait le pas de la monnaie nationale, cela remplacera l’impact des procès sur l’ingénierie financière. Et si on tue l’emploi facile, rémunérateur, on re fera de la production.
    Question RU : ils suivront sensiblement le même chemin que les EU. Ils redémarreront au rythme de la destruction des emplois à argent facile.
    Mais nous il faut déjà qu’on se débarrasse de l’Euro qui est inadaptable dans un ensemble trop hétérogène.

  • @LouisH J’ai du mal à vous suivre quand vous écrivez « Ça c’est le catéchisme selon Maurois, avec ses dévaluations compétitives! Vous faites (volontairement?) comme lui, en oubliant que la dévaluation pèse sur les petites gens, bouffe leurs maigres économies à la Caisse d’épargne, et renchérit TOUT ce qui est importé. »
    Cela c’est le catéchisme selon le banquier fan d’Euro. Il y a moins de dévaluations que durant les 30 glorieuses. Mais dévaluations rimaient à l’époque avec revenus. Aujourd’hui non dévaluation rime avec pauvreté. Et il y a pauvreté car on manque de clients pour acheter notre production. Et le prix est un des obstacles. Notre marché, ce n’est pas que la France, ni même que l’Europe. C’est les 9 milliards de terriens qui se profilent. Il faut arriver à faire du commerce avec les pays pauvres
    Ensuite vous écrivez ‘Une dévaluation pour reprendre son souffle, pourquoi pas ».!!!
    Mais avant il faut reprendre possession de notre monnaie nationale. Tous les pays n’ont pas besoin au même moment de la même politique monétaire et pas de la même dévaluation. La Roumanie et l’Allemagne n’ont pas besoin de la même potion.
    C’est cela qui ne va pas dans notre Europe. Avoir des taxes sur les échanges c’est la base du commerce. Il y a des taxes entre l’Europe et les autres pays hors Europe. Cela fait partie de la politique économique. Un pays pauvre peut être amené à taxer ses importations pour protéger un de ses secteurs économiques, quitte à vendre un peu moins, mais avec une marge permettant de se développer. Taxer, dévaluer, subventionner, sont des remèdes de politiques économiques. C’est pas des maladies honteuses. Le Banquier a inversé les produits ! En espérant éradiquer les maladies. Que diriez vous d’une politique de santé qui supprimeraient les remèdes pour supprimer la maladie. Je crois qu’on est dans un système de fous. En 2005 ou 2006 au moment du référendum sur l’Europe, Maurice Allais avait fait un petit article dans la Presse sur ces questions. Personne n’avait repris. J’avais été Chez Gibert pour voir si des livres d’Economie de la question le mentionnaient au moins en Bibliographie. Aucun livre récent ne le mentionnait. On dirait qu’ il y a eu au moins 40 ans d’enseignement d’Economie où on a traité que des choses favorables à l’Europe. C’est une histoire de fous.

    • Contribuable Palois

      Beranard Salsé a écrit  » J’avais été Chez Gibert [grande librairie dans le 5ème arrondissement de Paris] pour voir si des livres d’Economie de la question le mentionnaient [Maurice Allais, prix Nobel] au moins en Bibliographie » . Effectivement, c’est comme ça qu’on peut donner de bons conseils!
      Pour mémoire Allais est un chercheur, économiste libéral (mais protectionniste et antimondialiste !) .
      A défaut de comprendre son oeuvre et ses équations mathématiques, j’ai mémorisé son postulat : selon Maurice Allais il y a équivalence entre l’oubli du passé et l’actualisation de l’avenir, résolument une grande avancée pour la résolution des calculs sur ses équations de la monnaie. Même Pierre Dac n’aurait pas osé s’avancer à ce point!

      • @Contribuable Palois. Au moins pour insulter la mémoire d’Allais faites le en votre nom. Il a fait tellement de choses différentes les unes des autres que son âme mérite un peu de respect; Il n’était pas protectionniste et antimondialiste par aveuglement. Il a eu le malheur d’être contre l’Europe telle qu’elle se construisait et cela dès la fin des années 60 et pour des raisons qu’on peut difficilement contester ( mainmise des banques, monnaie unique…. Les crises l’ont obsédé toute sa vie, mais je crois qu’il faut le respecter.

  • L’EUROPE ET LES ENFANTS – L’Europe, c’est fabuleux je trouve et arrêtons de tout mettre sur son dos, crise, dévaluation, chômage, ça devient vraiment lassant à la fin, stupide même… L’Europe est une avancée majeure notamment dans les Droits de l’homme : la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne du 7 décembre 2000 est très intéressante à plus d’un titre. L’article 24 donne des droits aux enfants, l’article 47 traite de la justice, du droit de recourir à un tribunal impartial, ce sont 54 articles qui la composent en tout et protègent vraiment le citoyen d’abus. La dignité humaine est importante, elle n’est pas respectée dans ce département : l’ASE (aide sociale à l’enfance) qui dépend du Conseil Général et de Georges Labazée commettent de graves irrégularités, privent les parents de leur (s) enfant(s) pendant des mois voire des années et il faut voir pour quels motifs ! Totalement injustifiés, aberrant ! Alors oui, vive l’Europe !

    • Mais quels sont les points, parmi ceux que vous citez qui sont bénéfiques pour plein de raisons et je suis d’accord avec vous, qui nécessitaient d’avoir une monnaie unique pour toutes les nations adhérentes à ce droit. La liberté de circulation des marchandises et des hommes pouvaient être garantie. Il pouvait y avoir une monnaie pour les échanges internationaux ( c’était le SME ). L’Euro pouvait circuler comme circule le dollar, et il pouvait y avoir des monnaies nationales servant aux échanges entre Nations de l’Europe ou a l’ intérieur d’une nation. Qu’ a apporté l’Euro, monnaie unique pour mettre en œuvre les belles idées que vous avancez ?. Et auxquelles j’adhère. Elles ont joué le rôle d’une boîte d’écrin. Mais pour la banquier c’est le contenu de l’écrin qui était le plus important. L’euro a facilité l’augmentation de richesse par l’ingéniering financière. Et c’est bien ce qu’on voit : les retraites qui ne font que 200 milliards ne sont rien par aux richesses des bilans comptables. 200 milliards ce n’est que 10% des actifs financiers circulant de la BNP à titre d’exemple. C’ est si on faisait une gigantesque chasse aux papillons. Beaucoup volent et peu en attrapent. !

      • L’euro a apporté la stagnation économique, l’inflation des prix les premières années, la destruction d’un secteur d’activités (les bureaux de change), et surtout nous empêche d’adapter la politique monétaire à notre difficile situation d’endettement. On a cru qu’il favoriserait les échanges entre les pays membres. Or, ceux-ci se faisaient déjà avant, et le principale obstacle d’une entreprise à attaquer un autre pays européen est culturel et linguistique.
        Le seul effet positif est celui de procurer aux touristes un pouvoir d’achat important à l’étranger, encore que les commerçants à l’étranger adaptent généralement leurs prix au pouvoir d’achat des touristes de façon à leur en prendre le maximum.
        Maigre bilan.. J’aurais aimé que la France fût aussi clairvoyante que le Royaume-Uni..

        • Un peu d’acide, je me sentais un peu seul ! C’est à croire qu’ils ne connaissent pas Afflelou ! Je crois qu’on peut toujours avoir des différences d’analyse et de raisons, mais je ne comprends pas pourquoi il y tant de personnes qui tiennent à l’euro : A ce niveau c’est du masochisme.

        • EP : « la destruction d’un secteur d’activités (les bureaux de change) »
          Ce n’est pas un argument, ça… Et c’est plutôt un effet positif (même si marginal) de l’euro que d’avoir rendu obsolète une activité artificielle et sans aucune valeur ajoutée comme le change entre monnaies nationales.

  • Je suis vraiment consterné par le niveau de réflexion économique qu’on peut avoir. Vous ne pouvez pas revenir à des notions de base. La phrase choc c’est  » une nation se gère comme une entreprise » Mais non c’est faux ! A tel point qu’une nation peut ne pas payer et qu’elle ne disparait jamais sauf à se faire absorber par une autre. Et c’est quoi une nation : des habitants (un peuple ), un territoire, et une monnaie qui lui est propre. On a là une vraie Nation, indépendante, apte à se réguler si elle fait des bêtises. Contrairement à ce qu’on croit, la dévaluation n’était pas une maladie, c’était un remède. La maladie est restée et le remède est parti. Alors on est malade. Vous avez vu des remèdes contre le rhume efficace. Non ! Le rhume fait partie de l’Homme comme la dévaluation fait partie d’une Nation. Mais on n’a plus de Nations, ce ne sont que des territoires disparates à tout point de vue. Dévaluer ne sert plus à rien, car le même médicament ne peut pas s’appliquer à tout un chacun. Et cela on le savait depuis des décennies. Maurice Allais ( paix à son âme ) y a consacré sa vie à tenter d’expliquer des choses sensées à des fous ( ou à des voleurs, certainement ). Ici n’y a qu’une chose à faire : c’est en terminer avec l’Europe monétaire ; abandonner la monnaie unique, donner à chaque pays sa liberté monétaire et avoir une monnaie de référence pour les échanges hors Europe. Chaque pays peut alors commercer avec sa monnaie dans son pays, utiliser une monnaie de référence pour échanger entre pays. Cela est compatible avec la libre circulation des gens et des marchandises. on ne fait que revenir là à un SME qui fonctionnait très bien.
    Quand vous faites une première affaire , vous partagez le lit avant de partager le porte monnaie. Pour les monnaie c’est pareil. Cela ne gênerait que les banquiers du système virtuel. Cela fait 40 ans quelques énergumènes cherchent à faire connaître ces quelques idées simples, mais le tsunami financier gronde trop. Et le bon peuple pédale dans la semoule pendant que le Chef est sur son pédalo. Au prochain tsunami, on changera de pédalo.

    • La TVA et le niveau de la monnaie par rapport aux autres monnaies sont effectivement des paramètres importants. Mais je crois que le premier paramètre, c’est les dépenses de fonctionnement des collectivités locales avec des équivalents de centaines de milliers d’emplois fictifs, qui ont fleuris ces dernières décennies, ce qui représente des dizaines de milliards d’euros dans le budget de l’Etat. Aussi fournir des chiffres qui ont un sens… C’est quand même un enfumage ahurrisant d’exprimer un déficit public en % du PIB. 4% du PIB, ça paraît pas grand chose…. En fait, c’est 20% du déficit de l’Etat. L’Etat dépense 20% de plus qu’il ne reçoit. Faut pas être un génie pour voir qu’il y a là un problème.

      • Tout fonctionne selon une logique simple. Des masse monétaires ( billets, ligne de crédits, et autres ) sont déversés dans les banques par la BCE, la FED et autres entités équivalentes. Nos Banques font voyager la monnaie, et nos banquiers retirent quelques lingots pour vivre et acheter leur steak. Les lingots sont apportées par quelques gentils épargnants ( des millions ) et peuvent être retirés par nos banquiers. Pour faire durer le plaisir les banquiers peuvent prêter quelques billets, mais c’est simplement pour faire varier les décors. Il y a bien longtemps qu’à ce jeu là la meilleure usine c’est celle où il y a juste un concierge pour faire la conduite et un peintre pour renouveler le cadre ( en bois ). En fait les voleurs ( les banquiers ) nous ont tout pris y compris notre monnaie. Notre travail n’est que très secondaire. Tant qu’on est sous l’emprise des voleurs, à quoi cela peut-il servir à optimiser situation budgétaire, monétaire et autres fariboles ? La première chose à traiter, c’est les voleurs. Quelle est la première chose à faire ? Voler les voleurs, garder les euros pour commercer à l’international, et utiliser une monnaie nationale pour les échanges nationaux.
        Ce n’est pas un pb économique à traiter. Nous avons à traiter un cas d’éradication de voleurs ! Il faut éradiquer les voleurs. Je croyais qu’Hollande avait compris. Mais visiblement non ! il est devenu lui-même un voleur !!!

        • Qu’entends-tu par « banquiers » ? Quels services financiers et institutions faut-il supprimer ? (Pour ma part, les agences de notation et bien d’autres…) Quel doit être le ratio de fonds propres minimum pour une banque ?

          • A RDV Toutes ces questions ( fonds propres, services financiers à supprimer…) sont très secondaires. L’essentiel c’est que chaque Nation récupère sa monnaie, ou bien toute groupe de nation à niveau de vie identique ou à peu près, récupère une monnaie commune. Mais dans l’état des choses d’aujourd’hui il est préférable que chaque Nation ait sa monnaie pour pouvoir réajuster son niveau de vie à tout moment par rapport aux pays. C’est le premier pas. Le libéralisme est un système très performant pour que chaque Nation ait un grand marché pour ses spécialités. Mais le libéralisme sans aucune taxe n’a pas de sens quand les 2 pays qui échangent n’ont pas le même niveau de vie. J’ai expliqué 10 fois ou plus pourquoi . Mais Ricardo l’a expliqué bien mieux que moi il y a déjà 3 siècles. Si un pays pauvre échange avec un pays riche sans aucune taxe, le pays riche achète de plus en plus de produits dans le pays pauvre, cela augmente le travail dans le pays pauvre, mais sans enrichir le travailleur qui n’ayant pas le moyen d’acheter dans le pays riche, ne donne pas du travail à faire dans le pays riche, le pays riche sombre alors par manque de travail et le pays pauvre sombre ensuite. La Chine est un cas à part car il y a 2 systèmes, comme le disait Deng Xiao Ping.
            Remettre les taxes dans les échanges permettraient de remettre les monnaies à leur vraie valeur. Et chaque pays jouerait alors des remèdes tels que dévaluation et reévaluation Maurice Allais en a fait des tartines sur la question. Les acrobaties bancaires n’existent que parce qu’on ne sait plus travailler.
            Ensuite coût du travail, taxer la consommation, ou le travail sont des questions importantes, mais une fois qu’on a récupéré la monnaie. il est pitoyable que depuis près de 45 ans on ait pas vu ce qui se profilait.

          • A mon avis, il n’y a pas de hiérarchie flagrante entre ces différents facteurs de crise. Est-ce l’euro trop fort ou la folie immobilière qui a amené l’Espagne dans le mur ? Les 2 sans doute, mais dans quel ordre, je ne sais pas. Idem pour la Grèce entre la fraude fiscale, l’administration pléthorique et l’euro fort.
            En France, l’euro fort est toujours plebiscité par la population. Sa première préoccupation est le pouvoir d’achat (pour 80% des gens). Les problèmes d’emploi ne concernent « que » 20% de la population… Qqes centimes d’euros de plus sur le litre de carburant et c’est une colère bien plus grande à l’échelle du pays que celle à propos du chômage. Mais il grimpera encore plus quand il sera en partie réquisitionné pour les tanks !

          • RDV , Vous dites « A mon avis, il n’y a pas de hiérarchie flagrante entre ces différents facteurs de crise »C’est comme le plombier qui dirait « je pompe l’eau et ensuite je boucherai le trou » Le mythe de Sisyphe. La monnaie ne peut pas être unique dans une zone disparate. Des pays ont besoin qu’on réévalue et d’autres ont besoin qu’on dévalue. C’est l’un des problèmes qu’on a. On dévalue pour travailler plus pour avoir le même salaire mais en vendant et on réévalue pour acheter plus. avec le même temps de travail. Roumanie et Allemagne ne sont dans la même situation. Il faut déjà régler ce type de problème. Le reste, c’est de l’optimisation.
            Il est évident que si ce n »est pas réglé, les bandes armées passeront les frontières. C’est une forme de travail qui a pour but de niveler les différences entre pays. En soi c’est un progrès. Et c’est pour cela qu’on risque d’en passer par là.

          • Admettons que le premier problème soit celui de la monnaie, « optimisation » pour qualifier le reste à faire, c’est quand même un peu faible comme terme ! D’ailleurs, la situation du RU ou des EU n’est pas brillante non plus (sauf pour certains évidemment…) bien qu’il aient leur propre monnaie.

          • @Bernard Salsé qui écrit « On dévalue pour travailler plus pour avoir le même salaire mais en vendant et on réévalue pour acheter plus. avec le même temps de travail ».
            Ça c’est le catéchisme selon Maurois, avec ses dévaluations compétitives! Vous faites (volontairement?) comme lui, en oubliant que la dévaluation pèse sur les petites gens, bouffe leurs maigres économies à la Caisse d’épargne, et renchérit TOUT ce qui est importé. Évidemment il ne faut pas le claironner: la manipulation de la parité des monnaies c’est l’ultime recours des gouvernants qui n’arrivent plus à contrôler la balance des paiements de la maison France.
            Par contre la dévaluation est presqu’indolore pour ceux qui ont pu/su anticiper, par exemple avec l’immobilier ou des placements indexés. Ce qui explique que les bobos et les hauts fonctionnaires n’aient pas trop d’aversion pour une dévaluation qui ne leur fera pas spécialement mal. Ils diront juste avec des trémolos dans la voix que la vie devient dure et que la dévaluation leur fait exploser le budget de vacances à Marrakech ou aux Seychelles, ou que rouler en Porsche devient inabordable!
            Une dévaluation pour reprendre son souffle, pourquoi pas. Mais quand il n’y a plus de barrières douanières ça ne peut pas tenir lieu de politique économique.

    • Le courage, certes impopulaires pour nos dirigeants de tous bords, serait de prendre à son compte les économies de fonctionnaires, commencées à la fin de la précédente législature, en encourageant leurs départs anticipés à la retraite. Le problème vient d’abord de là.
      Si l’Etat voulait donner l’exemple, (mais il s’agirait là de modifier la constitution), serait aussi moins de ministres, moins de députés, moins de sénateurs, moins de conseillés généraux, moins de conseilles régionaux, et tous les frais faramineux qui vont avec. Par exemple copier nos voisins allemands qui n’affichent eux, aucun déficit. Chiche! 🙂

      • Dans l’absolu vous avez raison, on devrait faire des tas de choses pour s’améliorer. Mais imaginez que vous êtes entouré de voleurs. Qui, quoique vous gagnez, vous laisse juste de quoi vivre pour que vous puissiez travailler. Que faites vous ? Vous commencez par vous débarrasser des voleurs. C’est la première chose à faire. Peut être que la première chose, c’est de bien prendre conscience que ce sont des voleurs. Et qu’est ce qu’un voleur ? C’est quelqu’un qui vous prend ce qu’il ne lui appartient pas; Et ils ont pris notre monnaie et notre travail. Notre monnaie à travers l’Euro et notre travail à travers un faux libéralisme. Vous êtes de bons élèves, vous cherchez à vous améliorer. Mais tant qu’il y a des voleurs, on ne peut pas y arriver. Et c’est le piège dans lequel est tombé Hollande, et il nous y entraîne. J’ai un peu de mal à comprendre cet entêtement.

  • Oscar est bien sympathique de nous offrir une perspective optimiste, entreprenariale (à l’opposé des « insupportables ratiocineurs enfermés dans un pessimisme désespéré » !) mais sans refondation administrative de la France avec suppression de centaines de milliers d’emplois dans les collectivités locales, rien n’est possible. Et là, les politiciens vont-ils scier la branche sur laquelle ils sont assis ?…

  • Vous voulez des sous ? C’est facile, il suffit de demander en se fâchant un peu si nécessaire :
    « Le Foll annonce le doublement des aides de la PAC en Bretagne »
    http://fr.news.yahoo.com/le-foll-annonce-le-doublement-des-aides-la-171328315.html

  • 1°)De toute manière, le coupable, c’est toujours l’autre!
    2°)Les pollueurs ne sont pas les payeurs!
    3°)«L’histoire montre que le meilleur moyen de justifier des relations fondées sur la violence, de les faire passer pour morales, est de les traduire en termes de dettes,
    cela crée l’illusion que c’est la victime qui commet le méfait.
    La dette est le levier politique le plus efficace jamais avancé par les riches et les puissants: elle pare les inégalités les plus violentes entre créanciers et débiteurs d’un vernis de moralité et
    elle donne en prime aux débiteurs-victimes le sentiment qu’ils sont coupables.
    Le niveau actuel de la dette la rend impossible à rembourser. Le jubilé viendra-t-il d’en bas, du fait de la pression politique exercée par des mouvements populaires, ou d’en haut, de manière à préserver au maximum les inégalités sociales existantes avec un minimum de changements?» David Graeber, anthropologue et économiste américain.

  • « Nous aurions oublié que cette politique monétaire désastreuse qui nous tint lieu de politique économique pendant des décennies et qui porta nos dépenses publiques et sociales à des niveaux ahurissants ».
    Ce n’était pas le même système monétaire dans les autres pays d’Europe ? (Eponger le déficit public par une émission de monnaie).
    Puisque vous parlez des 30 glorieuses… Il me semble qu’il y avait peu de chômage et de très grands chantiers de recherche publique qui ont donné lieu à ce qu’il reste de grosse industrie aujourd’hui.
    Qu’est-ce que vous critiquez ? Les avantages sociaux en général ? Un prof est mieux payé en Allemagne qu’en France… Il faut voir simplement ce qui crée de la valeur ajoutée et ce qui n’en crée pas. Les centaines de milliers d’emplois semi-fictifs dans les collectivités locales, dus au clientélisme, n’en créent pas. Le chômage n’est que la conséquence d’une mauvaise orientation de l’argent public. Maintenant, il est vrai aussi que sur les avantages dans certaines entreprises publiques… (exemple: salariés d’EDF qui ne paient presque pas leur électricité…) il faut passer le bulldozer.
    Ce qui distingue les pays d’Europe du Sud par rapport à ceux du Nord, c’est le côté latin, le blabla et ce qui en découle… davantage que le Catholicisme par rapport au Protestantisme. Les Espagnols sont des bosseurs et des cathos. Pour autant, ils sont allés dans le mur.

    • Enfin, à propos du Protestantisme, il est vrai que le « travail » (réel… pas fictif) est une valeur particulièrement forte. Le catholicisme est également parfois associé à un côté « rentier »…