Mais que fait la police nationale ?
A partir d’une anecdote, qui n’est pas un cas isolé, il est possible de se poser effectivement la question. Quand un service public considère qu’il n’est plus au service du public, les politiques s’emparent du sujet, la sécurité, le créneau est porteur… mais cher pour le contribuable.
L’anecdote est classique, il s’agit d’une dame, artisane de son état, qui participe à un salon dans un hall du parc des expositions de Pau. Cette dernière expose sur un stand des produits de sa réalisation. En revenant à son stand, elle constate la disparition de certains objets dont elle chiffre la valeur à environ 700 euros. Elle se déplace donc au commissariat de police de Pau afin de faire enregistrer sa plainte pour vol. Là, un vendredi, aux environs de 18 h 00, on ne la laisse pas entrer dans les locaux mais, par une sorte de guichet, on lui indique qu’il n’est pas possible dans l’immédiat de recevoir sa plainte car c’est le moment de la relève (sic). Elle est priée de revenir dans une heure trente. Ce qu’elle fait, mais sans plus de résultat puisque à 19 h 30, on lui fait savoir que les policiers ne gèrent que l’urgence et qu’il lui appartient de revenir le lundi suivant. Elle aura beau expliquer qu’elle n’est pas de Pau et qu’elle ne pourra revenir, rien n’y fait, elle est invitée, sans détour à s’adresser à la gendarmerie compétente en fonction de son domicile.
Cette expérience est véridique, ce n’est pas un cas isolé, elle dénote qu’il y a des services publics qui ont perdu de vue qu’ils étaient au service du public ; une sorte de désengagement. D’ailleurs existe-t-il un meilleur moyen de faire baisser la délinquance que de ne pas enregistrer les plaintes ? Ce sera la gendarmerie à laquelle cette dame ne manquera pas de s’adresser, qui s’infusera un fait supplémentaire dans les colonnes de ses statistiques. Il est nécessaire de rappeler que le code pénal fait obligation aux policiers de recevoir les plaintes lorsque l’infraction pénale est caractérisée.
Au-delà de la mésaventure de cette artisane, il faut savoir que les candidats à la prochaine élection municipale de Pau, ont trouvé là, dans le thème de la sécurité, un créneau porteur. David Habib a lancé l’idée de placer des caméras dans la ville. Il ne parle pas de vidéo surveillance mais de vidéo protection. Coût pour le contribuable palois : 400 000 euros, dont 200 000 à la charge de l’Etat, puis 240 000 euros de frais de fonctionnement d’un pool de 5 agents qui visionneront et interpréteront les images. A cela il faudra ajouter l’augmentation des effectifs de la police municipale qui passera de 15 agents à 25. Coût annuel estimé à 300 000 euros. Sans compter un bureau de police aux halles.
Les autres candidats de leur côté, font savoir haut et fort que déjà, ils ont eux aussi formulé les mêmes propositions. On n’est pas loin de la surenchère. La sécurité, réelle ou ressentie d’ailleurs, c’est porteur, la preuve un sondage fait apparaître que 70 % des Palois sont favorables à l’installation de caméras. Et le contribuable, lui, qu’en pense-t-il ?
Il est loin le temps où la police nationale patrouillait dans la ville, à pied, en scooter ou même en VTT. A l’époque, il n’existait pas de police municipale, il existait une police de proximité gérée par la police nationale. Elle aurait laissé comme un vide que les politiques, pour des raisons principalement politiciennes, s’empressent de vouloir combler. Et si les missions régaliennes étaient de la compétence exclusive de l’Etat ?
Pau, le 4 décembre 2013
Par Joël Braud
Soyons réaliste : bien sûr qu’il faut avant tout une police de proximité, on ne pourra pas mettre des caméras à tous les coins de rue et vouloir faire croire aux électeurs qu’en mettre aux Halles est la panacée, que cela résoudra le problème de la délinquance est pitoyable vraiment. A moins que l’on n’ait décidé de regrouper tous les marginaux ici… Martine Lignères-Cassou a commis une erreur monumentale en mettant des bancs anti-SDF place Clémenceau, les trouvant indésirables là, et les chassant ainsi vers les Halles, plus hospitalières et devenues la Cour des miracles. L’endroit est aussi devenue un vraie coupe-gorge… et nous apprenons aujourd’hui que le jeune Alexandre Junqua a été torturé puis tué au 31 rue Émile Guichenné pratiquement juste en face de sa permanence de député non loin des Halles. Ca devient glauque vraiment, nous devenons glacé d’horreur…
Ce qui est rigolo, ou plutôt pitoyable c’est cette histoire d’augmentation des effectifs de la police municipale.
Tout d’abord j’ose espérer que les agents sont payés au salaire minimum donc le coût annuel d’un agent est plutôt de 30 000 euros donc pour 25 c’est plutôt 700 000 euro de salaire auquel il faut ajouter l’environnement ce qui fait plus du million d’euro…
Mais le pire, et qui n’a l’air de poser problème à personne, c’est qu’il y ait une police municipale à Pau mais aussi une à Lons et peut etre à Billère et pas à Bizanos…
Donc les policiers de Pau patrouillent av Jean Mermoz mais ne regardent que ce qui se passe sur le trottoir de droite et ceux de Lons le trottoir de gauche…
Quant aux habitants de Bizanos…
Ben voyons tant que le con tribuable ne dit rien ce serait bête de ne pas en profiter…
Rectif: 1 million c’est le total des coûts de fonctionnement et Joël en bon gestionnaire parlait de l’augmentation, c’est donc aux correct, aux coûts d’environnement près.
Cet article décrit parfaitement le ressenti et le vécu que l’on a face à l’évolution de la police.
Des drames auraient certainement été élucidés plus rapidement et avec un coût moindre, voire évités, si une police de proximité existait encore.
Mais l’évolution de la société est irréversible. Le « sereno » a bien disparu. La sécurité sera l’affaire des communes mais aussi des particuliers ou de partenariats publics privés : Développement des polices privés ou vigiles, lotissements fermés par exemple.
C’est comme çà…
Il me semble que les caméras ont pour résultat de faire baisser les infractions dans les zones surveillées, même si les voyoux s’adaptent en mettant une cagoule pour commettre leurs méfaits.
La police nationale, paraît qu’elle est occupée à courir après des bandits qui sont remis en liberté le jour même, après avoir été arrêtés…
Cette petite histoire est totalement banale, mais sert à rappeler la grande part d’absurdité du monde actuel, ce qui n’est pas acceptable, même si la grande majorité de la population accepte cet état de fait.