Réflexions sur l'actualité.

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 imagesPiochés dans l’actualité paloise de ces jours derniers, trois sujets retiennent l’attention : L’homicide d’Alexandre Junca,  la mise en examen du maire de Biarritz et enfin les problèmes financiers de l’UPPA. Sur les deux premiers sujets, j’avais eu l’occasion de m’exprimer dans cette parution. L’évolution des enquêtes judiciaires permet de constater que la justice fait son travail. Réflexions.

 L’homicide du jeune Alexandre. * Les aveux d’une protagoniste permettent de savoir ce qu’il s’est passé ou à peu près, tant ces personnages sont difficiles à cerner et ne sont pas embarrassés par les contradictions et les invraisemblances. L’horreur absolue, ce que l’on craignait semble être la vérité. Ce jeune garçon a été maltraité, torturé avant d’être tué. Dans cette affaire, la détention préventive des mis en cause a porté ses fruits. La juge d’instruction a usé de ce moyen pour parvenir à des aveux. Il faut savoir  reconnaître l’utilité de cette mesure, même si, comme le dit le code, elle doit rester l’exception.

 Le maire de Biarritz. ** C’est sans doute à la suite de problèmes internes à la mairie de cette ville que la police municipale a dévoilé ces pratiques municipales. Le maire se prenant pour un procureur faisait allègrement sauter les P.V. Certes les raisons étaient généreuses, mais les meilleures intentions du monde ne sont pas créatrices d’un droit. Comme le dit l’adage, « Nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes ». On ne s’empêchera pas de penser que certains édiles se croient tout permis et se placent  au- dessus des lois.  Ce cas n’est sans doute pas unique il devrait servir d’exemple.  La police est une chose trop sérieuse pour être confiée à des élus. Rappelons, car il faut le faire, qu’une mise en examen n’est pas une preuve de culpabilité et n’aboutit pas forcément à une condamnation, c’est cela la présomption d’innocence. Cependant une mise en examen repose sur l’existence d’une infraction au droit pénal.

 Les difficultés financière de l’UPPA. L’Université de Pau et des Pays de l’Adour est en difficulté financière. La dotation de l’Etat qui s’élève à 16 millions d’euros ne lui suffit plus pour faire face aux dépenses de fonctionnement. Il manque 4 ou 5 millions. Cela était prévisible. La solution sera de geler quinze à seize postes d’enseignants. Quand l’université se dégrade… Reste à savoir si la participation de l’Etat correspond à un désengagement ou si la gestion décentralisée est déficiente.  Pourtant des travaux de bétonnage de nature à défigurer un des plus beaux et des plus verdoyants campus universitaires de France, sont en cours, ils permettront d’agrandir les locaux de la faculté de Droit de 2.200 m². C’est toute la différence qui existe en frais de fonctionnement et frais d’investissement. Le contribuable, lui, n’a qu’une seule poche.

 Pau, le 12 décembre 2013

                                                                                               Par Joël Braud

 
         *   Affaire Alexandre Junca, un gros travail de flic. A@P du 9 avril 2013
** Biarritz, il se prend pour le proc.  A@P du 2 juillet 2013

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6 commentaires

  • Ce n’est pas en rétablissant la peine de mort pour les meurtriers d’enfant qu’il y aura nécessairement moins de ce genre de crimes car l’Etat, le bourreau qui tue les meurtriers devient lui-même un meurtrier. On ne peut opposer la barbarie, couper des têtes avec la guillotine, à la barbarie et cela toutes les sociétés civilisés l’ont compris. Robert Badinter disait même que ceux qui continuent à la demander pourront un jour être montrer du doigt par leurs enfants. La peine de mort n’existe plus pratiquement à la surface du globe aussi car elle est inefficace et c’est une loterie : si l’accusé se défendait mal et avait un mauvais avocat, il pouvait être sûr de monter sur l’échafaud et d’avoir le corps coupé en deux tandis que s’il avait une bonne défense, il échappait à la veuve noire. Quelle injustice !
    Et lisez Le dernier guillotiné de Jean-Yves Le Naour, abolitionniste, qui retrace l’histoire de Hamida Djandoubi qui le 10 septembre 1977 est guillotinée pour le meurtre d’une femme et des actes de tortures ignobles sur elle et deux autres, séquestrées durant des mois. Ce sera la dernière tête tombée en France. Preuves et chiffres à l’appui, l’auteur montre bien l’inefficacité de cette peine et sa désuétude complète à l’époque. Même Valéry Giscard d’Estaing avoua son « aversion profonde » pour la peine de mort mais ne préféra pas affronter l’opinion publique, opinion qui fluctue hélas suivant les affaires criminelles. Djandoubi ? Il était devenu unijambiste suite à un accident, pervers à cause de cela peut-être nous explique Le Naour. Méritait-il la mort vraiment ?…

  • l’UPPA: « Il manque 4 ou 5 millions. Cela était prévisible. La solution sera de geler quinze à seize postes d’enseignants »
    5 M€ / 15 = 333 K€ le poste d’enseignant ??
    Alexandre: la concentration, dans ce lieu glauque des halles de tous ces « marginaux » ne constitue t-elle pas un creuset pour ce genre de monstruosité ? Est-ce une surprise ?…

    • Vous avez raison RdV. Le déficit de 4 ou 5 millions d’euros, est un déficit cumulé depuis 2010. J’aurais dû le préciser. Mais cela pose cependant la question de l’opportunité de l’autonomie des universités.

  • « Le maire [de Biarritz] se prenant pour un procureur faisait allègrement sauter les P.V. » . Sous d’autres formes ça se trouve assez souvent ailleurs que sur la côte; à Biarritz annulation des PV, ailleurs une exemption de PV. Une forme de singularité qui montre que tous ne sont pas égaux .
    A Pau c’était même acté de façon presqu’officielle, où certains véhicules bien identifiés échappaient (échappent encore?) aux PV. La maire de Pau l’admettait à demi-mots en conseil municipal il y a quelques mois. Elle en rigolait franchement. Pour autant est-ce admissible?

    • Peyo vos infos sont erronées.
      La Maire de Pau a toujours transmis les demandes d’exemption de PV aux autorités compétentes, en l’occurrence la police nationale.

      • ce n’est pas ce que dit Peyo. Il dit que certains n’étaient pas verbalisés du tout ! Il ne parle pas de demande d’exemption ou autre.