CODE Béarn : lettre ouverte aux candidats aux élections municipales

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NewLogo_324Le « Collectif pour les Déplacements en Béarn » (CODE Béarn) a soumis aux candidats aux élections municipales une réflexion sur les déplacements Béarn, en leur demandant de faire connaître les propositions sur le sujet.

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Madame, Monsieur,

Les grands élus aquitains (A. Juppé, H. Emmanuelli, F. Bayrou, D. Habib…) ont signé le communiqué de presse du 5 avril 2008 du Président de Région A. Rousset pour demander la construction de l’autoroute A65 Pau-Langon.

On pouvait y lire : « Elle permet enfin de ne pas transformer l’axe A65/RN134 en corridor international de fret routier. Alors que l’aménagement sur place d’une 2×2 voies gratuite aurait créé un formidable aspirateur à camions – dont l’Aquitaine subit déjà les nuisances tout au long de la nationale 10, l’instauration d’un péage sur la future A65 s’inscrit dans nos objectifs de développement durable.»

Nous ne comprendrions pas cet engagement public s’il permettait de défendre le projet de nouvelle route Pau-Oloron, en prolongement de l’A65 ; ce projet avait été abandonné lors du Grenelle de l’environnement. On ne rappellera pas les promesses faites à l’époque pour justifier l’A65 en termes de trafic, d’emploi, d’activité économique…

Aujourd’hui, les plus importantes industries du Béarn sont liées au pétrole, par son exploitation ou son utilisation. Or la production de pétrole des cinq plus grandes sociétés mondiales d’exploitation diminue depuis quelques années. La priorité ne devrait-elle pas être la transition énergétique et l’abandon de la politique de construction de nouvelles routes qu’un trafic stagnant ne justifie pas. Les déplacements du Grand Pau sont rythmés chaque matin par les flux entrant (23000 navetteurs) et sortant (8000) [1] de l’entité urbaine paloise .

Cette saturation bi-journalière de l’accès à la ville nous fait penser au syndrome du château fort assiégé : ceux qui sont dedans voudraient être dehors et ceux qui sont dehors voudraient être dedans…

Les transports collectifs dans le Grand Pau (TER, BHNS, bus), le centre intermodal à la gare de Pau et les liaisons ferroviaires vers Gan, Oloron, Lacq, Lescar, Bordes/ Assat, Nay, les parking relais, l’amélioration des entrées nord de Pau, la liaison entre Pau et Gan, les pistes cyclables, le covoiturage, la taxe carbone sont pour CODE Béarn autrement plus pertinents pour le quotidien des habitants qu’une nouvelle route Pau-Oloron ; ses devis révèlent un coût au kilomètre deux à trois fois plus élevé que le coût moyen d’une autoroute, pour un temps de parcours entre les deux cités qui ne serait pas réduit : 400 Millions€ pour 1330 navetteurs oloronais [2]. Il est temps d’arrêter ce projet inutile.

Les technologies de l’information et de la communication nous paraissent à même de répondre aux besoins économiques en continuant à préserver l’environnement, les paysages et la qualité de vie en Béarn.

Ces atouts reconnus comme majeurs pour notre développement économique local ne devraient pas être gâchés par des jérémiades ad nauseam sur un Béarn enclavé.

Après avoir proposé sa vision, le collectif CODE Béarn souhaite connaître votre position sur les déplacements en Béarn, une des préoccupations quotidiennes des citoyens du Béarn.

Dans l’attente de votre réponse, veuillez recevoir, Madame, Monsieur, nos salutations respectueuses.

Pour CODE Béarn ,

La présidente : Sylvie Merle-Vignau

[1] INSEE Aquitaine N°205, Janvier 2013

[2] INSEE Atlas 2010 du Grand Pau

ANNEXES

Olivier de Guinaumont, PDG d’Aliénor, autoroute A65.

 » Lorsque nous avions lancé ce chantier, nous pensions que la nouvelle voie Pau-Oloron et la rénovation de la RN 134 seraient réalisées. Or, en Béarn, le premier dossier est pour l’instant sinon en panne, du moins en retard. Quant à la modernisation de la RN 134 au sud de Pau vers le tunnel du Somport, elle fait l’objet de crises d’urticaire régulières entre les collectivités locales et l’État pour savoir qui devra payer ».

Patrick du Fau de Lamothe, conseiller régional d’Aquitaine :
 » Les incertitudes sur la viabilité financière de la concession de l’autoroute A65 s’accroissent, renforçant les risques, pour les collectivités territoriales signataires de la convention financière, de devoir acquitter à terme les dettes du concessionnaire.
Mise en service à la fin de l’année 2010, l’A 65, l’autoroute qui relie Langon à Pau, file un très mauvais coton. En 2012, Aliénor, la société concessionnaire de ce ruban de bitume long de 150 kilomètres, a accusé 35 millions d’euros de pertes.
Les promoteurs de l’A 65, chaudement encouragée en son temps par les grands élus aquitains et les responsables économiques de la région, prévoyaient le doublement de la fréquentation à l’horizon 2020. »

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3 commentaires

  • Le Conseil Général dont la gestion est calamiteuse (Voir « G Labazée: zéro en mathématiques » sur Alt Py) n’a heureusement plus les moyens de financer cette nouvelle lubie.
    Il ferait mieux, ce qui est dans ses attributions, de doubler le sentier périphérique et la route actuelle jusqu’à Gan au plus grand bénéfice de tous les usagers.
    Cela sera bien plus efficace et beaucoup moins coûteux.

  • et de bons sens!

  • Texte plein de bon sens.