Gauche, droite, centre, c'est quoi ?
Un récent sondage nous apprend que 88% des français, sans préférence partisane, déclarent ne pas faire confiance aux politiques de tous bords ! Etonnant ? Droite, gauche, centre , qu’est-ce que c’est ?
Bien avant d’entrer en primaire, un enfant sait les distinguer, mais en politique c’est plus compliqué. La gauche représenterait les « valeurs de progrès » formule fourre-tout, car il faut d’abord définir le progrès. S’agit-il d’un progrès économique, sociétal, démocratique ? Ce qui peut être progrès pour l’un peut être régression pour l’autre. De son coté, la droite – celle qui a une représentation parlementaire – se fait le chantre des « valeurs communes » héritées de notre histoire spirituelle, religieuse, philosophique, qui serait le soubassement d’une « société plus juste ». Là encore, ce qui sera juste pour l’un ne le sera pas pour l’autre. Mais où tout se complique c’est qu’il y a aussi la gauche de la gauche, la droite de la droite, le centre droit, le centre gauche et, à l’intérieur de chaque positionnement, diverses sensibilités, chaque camp ne voulant pas être trop éloigné de tout ce que peut représenter l’électorat. Et on voit fleurir de nouveaux partis dont les initiateurs méritent d’être félicités pour l’art avec lequel ils usent des qualificatifs « moderne », « nouveau » , « indépendant », « démocratique », « populaire », « centriste » « républicain » ou du substantif « union ».Tout revient à se faire ou se refaire un nom, même à l’intérieur de son propre mouvement car il faut aussi se préparer à une éventuelle primaire !
Mais grâce à ces subtilités et à la souplesse vertébrale de certains, des adversaires de la veille peuvent se retrouver dans un nouveau mouvement, quand ce n’est pas dans un parti qu’ils ont antérieurement combattu quitte à faire un très grand écart. Beaucoup d’électeurs en sont déboussolés, mais les politiques ne perdent pas le nord, leur boussole a toujours une orientation : le pouvoir.
Et puis, pour mieux dérouter l’électeur, on parle de « droite républicaine » sous-entendu celle qui exclut le front national qualifié aussi d’extrême droite. Au demeurant on n’évoque jamais « la gauche républicaine » qui interdirait au parti socialiste de fréquenter « l’extrême gauche ». L’extrémisme ne repose sur aucune valeur objective : c’est une appréciation personnelle et donc subjective. Il n’y a pas de curseur; il n’y a en fait qu’une stratégie pour apeurer l’électeur et cette qualification devrait être sanctionnée car elle est porteuse de discrédit politique, alors qu’elle n’a aucune justification objective… Quant à invoquer la « droite républicaine » c’est d’une habileté démoniaque de la part de la gauche, car elle laisse entendre par là qu’elle respecte cette droite en l’empêchant de se rapprocher du front national qui, lui, ne serait pas « républicain ». Mais alors, de deux choses l’une : si ce parti n’est pas républicain, il faut le dissoudre ; dans le cas contraire, il faut cesser de le diaboliser et c’est à la droite qu’il appartient de le faire, car elle se trouve face à un dilemme dans lequel elle s’est laissée enfermer par « la gauche »: accepter des désistements réciproques avec le front national ou perdre régulièrement les élections, y compris la « présidentielle », comme cela se produit depuis 2007, alors même que la gauche serait minoritaire dans le pays !
– Par Pierre Esposito
Porte parole de PAU BLEU MARINE.
Crédit photo : Marianne.net
Cet article commence par renvoyer gauche et droite dos à dos, en reprenant en quelque sorte la rhétorique officielle préférée du FN sur l' »UMPS » et le « ni droite ni gauche » ( http://www.frontnational.com/2013/06/nouveau-tract-ni-droite-ni-gauche-front-national/ ), mais finit par un appel à la droite, donc en pratique à l’UMP même si ce n’est pas dit, pour passer des accords électoraux avec le FN. Comme c’est étonnant…