Célébrons, célébrons ! Mais en reste-t-il quelque chose ?

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imgresLes journées nationales françaises sont, elles, en pleine croissance : on a instauré la journée nationale des gauchers (13 août), des hépatites (19 janvier), de la chips (22 janvier), du sommeil (19 mars), du fromage (8 avril), de l’égalité salariale, entre hommes et femmes (7 avril), de la mère, grand-mère, grand-père, de la femme……

Certains domaines, 7 fois plus importants sans doute (!), donnent lieu à une semaine nationale : la francophonie, la lecture, le redressement productif, les personnes handicapées, le diabète, la langue française,…… et,

du 1er au 7 avril, celle du développement durable !

Je n’ai pas fait l’intégralité du recensement mais je me demande s’il reste encore des périodes disponibles pour en ajouter !

Autant de rappels éphémères, au mieux pour se donner bonne conscience !

Cette semaine du développement durable à laquelle Pau participe depuis 5 ans est passée inaperçue ; il y a plus important paraît-il ! Il y a eu des animations, balades, expositions, colloques, concerts, dégustations…., en bref, tout ce qu’on imagine bon de faire pour que la croissance soit durable ! D’ailleurs, tout semble avoir été prévu pour attirer le consommateur «de développement durable» plutôt que l’acteur efficace d’un changement !

Pour divertir, on apprend à élaborer des soupes que la plupart des familles n’ont plus envie ni le temps de faire ; certains, c’est vrai, restent adeptes, car pratiques, des soupes chimiques pleines de sel, glutamates ou autres ingrédients «inconnus» dont on peut, quand on est myope seulement, parfois, lire le nom sur le sachet !

Cerise sur le gâteau, on peut s’engager dans des trocs de graines à semer sur le balcon de son appartement, une démarche on ne peut plus positive pour le développement durable !

A l’heure où on dénonce les retombées polluantes du chauffage au bois, la chaufferie bois du hameau a servi d’exemple à la bonne orientation de la transition énergétique paloise. Heureusement, comme rien n’est jamais entièrement négatif, la centrale photovoltaïque du Zénith a été mise en exergue. Une bonne pub car il y a bien d’autres toits disponibles à Pau pour des panneaux solaires ou photovoltaïques.

C’est silence et bouche cousue dans les médias, Bayrou grimpe dans les sondages ! D’ailleurs peu de gens sont sensibles aux vraies questions et aux vraies réponses !

Les tempêtes sont passées, la politique politicienne est au cœur des préoccupations, pour le moment !

Un mois environ après les pics de pollution, alors que l’on en connaît très précisément les causes majeures et les remèdes, on n’a aucune intention de les atténuer ou de les supprimer; on se demande, en dehors des retombées commerciales, à quoi peut bien servir encore le rituel de la « Semaine du développement durable » !

La grande leçon que l’on peut tirer, 6 ans après les grands serments du Grenelle de l’Environnement est que l’objectif fixé est dorénavant que l’adaptation doit l’emporter sur la prévention.

Les grandes fonctions biologiques, devront, dans l’avenir s’exercer… en alternance !

  • On pourra émettre, sans problème, des particules fines et des Nox mais chacun à son tour.
  • On pourra respirer profondément, faire des exercices, mais uniquement dans les régions et les jours où les panaches de polluants seront limités légalement.
  • Sortir les bébés dans les parcs et les jardins ? Pas de souci, mais les matins impairs, quand les voitures particulières, les 4×4, et les camions qui roulent tous au gazole seront interdits ou contournés.
  • L’utilisation des pesticides et des perturbateurs endocriniens sera, comme pour l’arrosage du maïs, soumise à un cahier des charges et mutualisée pour que chacun ait son heure et son jour de droit à polluer, en tenant compte de l’alternance des jours avec et sans !

La mère des batailles ne serait donc plus vraiment de traquer à la source le poison de l’ozone, du dioxyde d’azote et des particules fines mais d’aménager les peines de ceux qui toussent, mouchent, pleurent et risquent de contracter une maladie chronique.

Au terme de cette semaine pour un développement parfaitement non durable qui signe la faillite des politiques publiques sur la qualité de l’air, les plus hauts responsables de ce pays ont même eu l’humour de se féliciter du civisme de nos compatriotes !!!!

Les politiques, les ingénieurs….., ne manquent pas d’idées, des programmes, bien modestes, étaient prévus mais, pour les applications, du fait des pressions, on est loin de la coupe aux lèvres !

Par exemple:

  • Les Zapas, Zones d’actions prioritaires pour l’air, devaient être mises en place; elles ne l’ont pas été dans les huit principales villes françaises retenues car c’est trop compliqué et trop stigmatisant. Ce dispositif qui donne de bons résultats en Italie, en Allemagne, en Angleterre ou dans les pays scandinaves n’est pas transposable chez nous !
  • L’écotaxe poids lourds devait précisément financer, dés cette année, à raison de 1,15 milliards d’euros par an les infrastructures (voies ferroviaires et fluviales) des transports collectifs. Bilan ? Reporté sine die, mise à plat pour la nouvelle ministre, à la suite des manifs bretonnes alors que cela marche en Suisse, en Autriche, en Allemagne en République tchèque ou en Slovaquie !
  • Dans le domaine des ordures, la transformation des déchets en ressources ne suit pas le rythme de production ! Plus on trie, plus on recycle (40% des emballages ménagers en plastique seraient aujourd’hui effectivement recyclés), plus sont livrés aux incinérateurs ou à l’enfouissement !

D’après Guillaume Malaurie dans le Nel.Obs ;

  • Le Directeur d’Eco Emballages Eric Brac de la Ferrrière soutient que les bouteilles d’eau en PET ont perdu 40% de leur poids depuis 2007.

Encore une dizaine d’années et il n’y aura plus de bouteilles en PET, la vraie solution qui était à prendre tout de suite !

  • Les récents déodorants compressés de Rexona, Dove ou Monsavon sont deux fois plus petits que les modèles précédents, ils utiliseraient moitié moins de gaz, un quart d’aluminium en moins avec la même efficacité !

Encore de nouveaux modèles et il n’y aura plus de déodorants du tout, une bonne nouvelle pour la santé de la peau!

Et pourtant! Si on avait vraiment la volonté de faire du développement durable les solutions ne manqueraient pas !

D’une façon générale, au lieu de la stimuler, c’est une baisse de la consommation dans tous les domaines qui serait souhaitable, en instaurant, en priorité, une taxe carbone sur la consommation.

Plus concrètement, sur le terrain:

>Promouvoir la gratuité des transports en commun et des parkings périphériques.

>Mettre en place un péage à l’entrée des villes importantes comme le font certaines villes européennes.

>Limiter la vitesse sur les routes.

>Prendre des mesures dissuasives vis-à-vis du fret par la route et incitatives pour le fret ferroviaire.

>Restreindre l’activité industrielle polluante et la consommation énergétique des ménages grâce à du matériel plus durable et plus performant énergétiquement.(obsolescence !)

>Favoriser l’investissement dans l’industrie et l’économie vertes créatrices d’emplois.

Des mesures radicales, prises en urgence en plein pic de pollution, ce n’est que du dépannage. Il faut pérenniser des mesures énergiques, car, compter sur la pluie ou le vent pour continuer à polluer, ce n’est pas la solution!

Signé Georges Vallet

crédit photos: chaunu.fr

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