De Pau …… à la Mairie de Grenoble.
Deux destins, deux modèles: l’un réalisé, l’autre …..en devenir ?
1963-1965 : un ancien Officier de Marine, Ingénieur au Centre d’Etudes Nucléaires de Grenoble, excédé par le sous-équipement de la ville, notamment celui du Service des eaux, crée un syndicat des Usagers en passant une annonce dans la presse. Il reçoit plus de 2000 réponses dans la semaine. Après plusieurs initiatives identiques, déçu par les partis politiques traditionnels, il crée une structure citoyenne : le GAM (Groupe d’Action Municipale) qui se déploiera à travers la France.
A l’approche des élections municipales de 1965 il présente une liste de renouveau (GAM-PSU-SFIO) que personne ne donne gagnante face à la municipalité sortante et à la liste du Parti Communiste Français. A la surprise générale, il est élu Maire Sans Etiquette. Sous son autorité, Grenoble devient alors un modèle de gestion municipale. Souvent cité en exemple, il est considéré comme le « meilleur Maire de France » des années 60-70. Il initie un nouveau modèle de gestion municipale : important travail de concertation avec les habitants, intercommunalité, promotion de la mixité sociale, ouverture inter-culturelle, important travail avec les associations, retour du tramway en ville (près de 400 Grenoblois iront visiter le tramway de Zurich). En sa qualité de Maire, il recevra des mains du Président du CIO Avery Brundige, devant 500 millions de téléspectateurs, le drapeau olympique le 6 février 1968.
En tant que Maire, réélu en 1971 et 1977, il développe un urbanisme « politique » autour de la mixité sociale, la quotidienneté, l’accès à l’habitat, l’action éducative… refusant de s’en tenir aux seuls critères « techniques » : POS, ZAC…. Cet ancien Officier de Marine, s’appelait Hubert Dubedout. Né à Paris, il avait grandi dans le Béarn et avait fait ses études au Lycée Barthou de Pau.
« Pour Hubert Dubedout, la noblesse de la politique résidait dans la capacité à prendre des décisions au nom de l’intérêt général – qui n’est pas forcément celui du moment – et non à déresponabiliser les élus en invoquant le principe participatif »*
2014 : un autre Ingénieur, ancien cadre dirigeant chez HP à Grenoble, licencié pour ne pas avoir avalisé un plan de délocalisation, militant associatif, adhère à EELV en 2009. Militant atypique « il n’a pas fait de Congrès, il n’a signé aucune motion » comme il aime le dire, il décide de présenter une liste également « atypique » à la la Mairie de Grenoble avec des militants écologistes, des militants associatifs, des personnes de la Société Civile et des militants du Front de Gauche. A la surprise générale, sa liste arrive en tête et l’ancien cadre dirigeant de HP devient le premier Maire Ecologiste d’une ville Métropole de 160 000 habitants. Comme son prédécesseur 50 ans auparavant, Eric Piolle, nouveau Maire de Grenoble, a eu une enfance paloise et a suivi ses études au Lycée Barthou de Pau. Saura-t-il donner à la politique de la ville un nouveau sens comme Hubert Dubedout l’a fait il y a 50 ans ? Il se défend d’un tel objectif. C’est cependant tout « le mal » que nous pouvons lui souhaiter et ses premières paroles de nouveau Maire nous laissent espérer: « Je serai un maire à l’écoute, un maire qui respecte, un maire qui rassemble par-delà les clans! » – « la politique moderne ce n’est pas de tordre la société pour faire rentrer telle ou telle idéologie ou telle vision partisane, le temps des dogmes et des prophètes est révolu » . Pas mal comme mise en bouche.
“Il est très pragmatique. Il a une expérience du secteur privé et industriel qui n’est pas majoritaire chez les écologistes. Il est arrivé il y a quatre ans pour changer les choses pour de vrai, pas pour faire de la politique”, précise un de ses jeunes collaborateur.
Grenoble ville laboratoire pour la deuxième fois grâce à deux Palois, anciens élèves de Barthou ? Peut-être que chez nous également ….. (expérience du secteur privé et ne pas faire de la politique , en moins)
* Michel Destot (ancien Maire de Grenoble)
– Par Ségali
En voyant l’illustration, j’ai pensé qu’il s’agissait d’un projet de téléférique urbain entre la gare et le Boulevard des Pyrénées.
Piolle est en fait un écologiste « pastèque » vert à l’extérieur, rouge à l’intérieur.
Rien à voir avec Dubedout.
D’ailleurs la liste PS a refusé de s’associer à lui tellement il est proche des débilités de Mélenchon.
Vert – Rouge – Bleu – Noir : peu importe la couleur, ce qui me parait primordial, c’est la politique municipale qui est mise en place et là, dés lors que l’on analyse de près, les surprises peuvent être au bout de la route. On découvre ainsi que les collectivités les plus « dépensières » et employant le plus de personnel ne sont pas nécessairement classées à gauche, qu’il existe des municipalités dites de droite qui ont des politiques municipales beaucoup plus « sociales » que certaines municipalités dites de gauche, etc…. Bref gardons nous des clichés.
Il m’a paru intéressant d’écouter des débats ou des interventions d’Eric Piolle, la plupart d’entre elles me paraissaient empreintes de bon sens et très pragmatiques. Pour ce qui est de Jean-Luc Mélenchon, je ne trouve pas qu’il dise toujours des débilités (du moins – avis personnel – pas plus que bien d’autres « leaders nationaux ») et j’ai cru comprendre qu’Eric Piolle « maitrisait » bien son alliance avec le Front de Gauche tout en construisant avec lui.
pléonasme!!!!
dans tout ce qui est vert, coule un jus rouge
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Dumont