Les guerres de sécession n'ont pas cessé, ça c'est sûr.

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Cet article n’a d’autre ambition que celle de refléter la pensée de celui qui l’écrit. Avec sans doute ses erreurs et oublis. Que ceux-ci m’en excusent.

« Sécession »: action menée par une fraction de la population d’un Etat en vue de se séparer de la collectivité nationale pour former un Etat distinct ou se réunir à un autre.

Alors qu’en Espagne le pays Basque et la Catalogne ont acquis une autonomie certaine, de même qu’à un moindre niveau l’Andalousie, Valence, l’Aragon etc, voici que l’Europe voit se développer un mouvement indépendantiste qui prend, au même titre que la montée de l’extrême droite, une dimension plus impressionnante qu’anecdotique : l’Ecosse , la Vénétie (et au-delà la Padanie), la Catalogne, la commune de Laàs, les Flamants en Belgique, les inuits au Danemark, le Groland -d’où est native ma femme-, (sans compter ce qui se passe en Ukraine, en Moldavie actuellement), ces régions européennes revendiquent la création d’un Etat indépendant de leur nation mère.

A l’heure où l’Europe apparaît comme le continent faible, sans véritable diplomatie, sans pouvoir sur les décisions onusiennes, dispersée dans les intérêts de chaque nation qui la compose aux dépens de l’union des peuples et d’une stratégie commune qui serait réellement efficace, il appert que des minorités jouent le jeu de l’indépendance territoriale et politique, et ce, dans quel but, pour quelles raisons ? Tout d’abord, parce que ce sont des régions riches. L’Ecosse possède des gisements pétroliers en mer du Nord, au large des Shetlands, la Catalogne, si elle est aujourd’hui fortement endettée, a été, à l’instar du pays Basque, une des principales locomotives de l’Espagne (contre Madrid) ; l’Espagne coule (mais elle se relèvera) et les catalans voudraient bien quitter le bateau espagnol pour rejouer l’aventure des Amériques à la Christophe Colomb. La Flandre est un pays riche, surtout après l’effondrement industriel de la Wallonie, dans les années soixante, soixante dix (comme le Nord en France, qui ne revendique pour l’instant que la langue et la culture des roses). Il est vrai que les deux mentalités diffèrent, entre ces deux régions belges. Quant à l’indépendance de Laàs, elle est purement transhumante selon les errances musicales de son maire (l’est-il encore ?). Les inuits du Danemark sont allongés sur des réserves pétrolières et gazières que russes, canadiens, norvégiens et américains tentent de s’approprier et finiront par le faire, grâce aux nouvelles routes maritimes ouvertes par le réchauffement climatique dont nous ne voyons ici que la douceur de la température et l’éclosion forcenée des fleurs de cerisiers. La Padanie, berceau de la Ligue du Nord, est également la partie riche, industrielle et financière, de l’Italie (opposée à Rome, déjà trop méridionale).

Mais il faut admettre que rien n’est véritablement nouveau, juste exacerbé en temps de crise : le racisme intérieur de ces pays existe depuis des décennies. C’était visible en Italie, avec la rupture entre peuple du sud (tout ce qui est en dessous de Naples) au type méditerranéen et celui du nord plus autrichien (enfin, tête d’a…), il en va de même en Espagne (l’Andalousie avec ses millions d’ouvriers sous-payés -en grande majorité immigrés, mais la crise est passée par là- au service d’une agriculture intensive dirigée par quelques estancieros). Les écossais, avec leurs kilts et leur façon de rouler les « r », la déglingue de Glasgow, la chute industrielle subie au XX ième siècle, la rudesse du pays (hormis Edimbourg) et le climat rugueux, un taux de chômage important (on le retrouvait à Cork, en Irlande, à la même époque), et mille autres contingences plaçaient l’Ecosse en perdante vis-à-vis de l’Angleterre (et surtout de Londres). La Vénétie, quant à elle, possède des atouts non négligeables : l’attractivité touristique de Venise, ville musée, les ports industriels de Mestre et Chioggia, et, tout proche, le Frioul. Ce n’est qu’une parcelle de la Padanie…

La plupart de ces régions, qui retrouvent ou conservent une prospérité (fragilisée en Espagne et en Italie) voient naître une montée de nationalisme immodérée, qui ne veut pas payer pour les autres, qui veut sauvegarder ses intérêts propres avant tout. Sortir de l’Europe, et, pour l’Ecosse, peut-être de la livre sterling, ce qui est plus que stratégiquement compliqué, car l’indépendance de l’Ecosse l’obligerait à demander une réintégration en tant que nation à l’Europe, procédure longue et très certainement coûteuse pour le nouvel Etat. Le constat, certes bref et simpliste, est que certaines entités, composantes à part entière de l’Europe, ne veulent pas s’intégrer à la réalisation d’une vaste communauté, dès lors qu’ils ont en main certaines opportunités de prospérer à moyen terme.

A contrario, l’opacité, le manque de pédagogie, l’absence totale d’explications -par les médias, notamment-, le flou peu artistique qui entoure les institutions européennes, de Bruxelles à Strasbourg, l’incompréhension de tous les européens quant aux lois, leur élaboration, les discussions, les votes, les amendements, les sujets tout simplement mis en délibérés, sont à des années lumière de tous et de chacun. Bruxelles a dit oui, Bruxelles a dit non. Can you repeat the question, please (une page de pub). Comment être européen quand on n’y comprend rien ? Eh bien, tout simplement, on ne le devient pas. Parce que l’image de l’Europe ressemble à celle de l’ogre qui va vous manger tout cru tout nu. Qu’alors mieux vaut se replier sur soi-même, rester bien au chaud, dans son petit pays prospère pour quelques très courtes années, créer sa monnaie propre, comme au Luxembourg, à San Marino, au Vatican, au Liechenstein, avoir sa propre garde républicaine parée, casquée, tenant hallebarde au poing, propre sur elle, couleurs chatoyantes sous les flashes des touristes. Oui, l’Europe ne se fera qu’en balayant la peur, la peur de l’autre, l’économiquement faible.

 -par AK Pô

18 04 2014

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