ASPOROTSITTIPI & L'U.E.

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Corniche basqueVous devez vous demander où je veux en venir. C’est très simple : un bon exemple vaut souvent mieux qu’une longue théorie. Alors, suivez-moi. Le lieu est magique.

La ferme Asporotsittipi est située sur la Corniche basque. Le Conservatoire du littoral est en train de l’aménager pour en faire un centre d’interprétation de la Corniche basque qui accueillera les visiteurs. Précédemment elle était devenue une discothèque. Cette transformation entre dans le cadre du projet Txinbadia qui comporte plusieurs actions en direction de différents milieux naturels (marais de Txingudi, corniche basque…).

Les travaux sont évalués à 1,7 million d’euros. Ils seront financés par :

– le Conseil général des Pyrénées atlantiques 388 856 euros,

– la Région 457 500 euros,

– l’Europe  676 149 euros,

– le Conservatoire du littoral 192 180 euros.

Ces données sont instructives. Elles montrent d’une part que l’Europe joue un rôle important dans une telle opération, contrairement à ce que proclament certains qui pensent que l’Europe ne sert à rien. Elles montrent aussi qu’un tel projet passe par plusieurs instances. Ce  n’est pas anormal, et on peut même penser qu’il est bon que les projets importants soient examinés sous plusieurs angles et contrôlés à  plusieurs niveaux. Mais on réalise aussi que le mille-feuille administratif a plus de strates qu’on pourrait le penser. Si le cas est un peu particulier en raison de son caractère transfrontalier, n’y a-t-il pas en France trop d’étages administratifs ?

Ce qui se passe au niveau de l’Europe doit aussi nous mettre en garde contre des mesures qui peuvent paraître séduisantes mais qui n’apporteront pas nécessairement toutes les économies escomptées. Fusionner des régions peut être légitime. Mais il est probable que les villes qui perdront le statut de capitale régionale demanderont des compensations. On pourrait alors assister à des dispositions aussi choquantes (et dispendieuses) que la migration mensuelle des parlementaires européens de Bruxelles à Strasbourg.

Voir la réforme territoriale sous cet éclairage européen peut avoir son intérêt, mais ce n’est pas notre propos. En sens inverse, on peut se demander s’il ne serait pas opportun de considérer l’avenir de l’Europe avec l’expérience de notre pays. Il a connu un aménagement du territoire volontariste avec la DATAR. Son bilan mériterait d’être médité. On constate aujourd’hui un mouvement en faveur des « métropoles régionales » dont on peut se demander s’il est bien fondé si son effet essentiel est de vider les territoires de leur substance et de renchérir les coûts (prix des locaux, coûts des aménagements et infrastructures…).

Au niveau européen (et mondial), c’est à une optimisation fiscale exacerbée que l’on assiste. Le Luxembourg et l’Irlande en profitent. Mais est-il sain que les profits générés par SFR en France aillent alimenter les caisses du Luxembourg ? Ce n’est là encore qu’un exemple. Mais il montre que l’Europe est l’affaire des citoyens et qu’il faut qu’ils se saisissent de l’occasion d’exprimer leur avis par un vote.Aussi, dimanche, pas de balade sur la Corniche, la Vire des fleurs ou ailleurs avant d’avoir voté !

– par Jean-Paul Penot

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