Alternatives Pyrénées : comment se sont-ils rencontrés ? (chap 2)

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Ainsi qu’il a été narré dans le chapitre un, il me faut poursuivre cette aventure que constitue les rencontres en un temps passé des différents rédacteurs d’Alternatives Pyrénées encore vivants, vivaces et dont l’obsolescence n’est pas, pour l’heure, programmée, mais mieux vaut se presser, on ne sait jamais. Avant de nous rapprocher de BB, de sa vie digne des « aventures de Huckleberry Finn » de Mark Twain ou des « Palmiers sauvages » de William Faulkner, il semble intéressant de mentionner comment intervînt dans cet entrelacement relationnel Daniel Sango.

Nous étions alors en des temps qui n’avaient pas forcément la vitesse collée aux fesses. L’avion coûtait encore cher (la ligne low coast Laker Airways assurant la liaison Londres New York venait à peine de naître). Les traversées transatlantiques offraient donc a priori une part d’aventure et de découverte plus accessibles palpables et naturelles que les poinçonnements de la couche d’ozone du Concorde, hors de prix. Sans compter cet imaginaire lié aux grands voyageurs et à leurs récits térébrants, leurs amours fugaces et leur mal de mer chronique .

C’est donc sans se connaître que BB et DS embarquèrent au Havre par une après-midi pluvieuse, chacun portant sur son dos un havresac tricoté main pour tout bagage . Le paquebot se nommait «New Smile of America », il pouvait transporter 800 passagers et cinquante membres d’équipage. La première escale fut les îles Canaries, où l’appareillage durerait deux jours. Les premières heures de la traversée s’avérèrent paisibles et un tantinet ennuyeuses. Un incident mécanique obligea le bateau à se détourner de Las Palmas et c’est à Santa Cruz de Ténérife que les passagers accostèrent. Le hasard voulut qu’à cet instant BB et DS soient ensemble sur la passerelle, et qu’ils se poussassent du coude. Selon des témoins de l’époque, ce fut le plus grand des deux qui, posant pied à terre, s’exclama : «  voici un endroit idéal pour construire un auditorium ! Son voisin lui répliqua : d’où venez-vous donc ? Du Sud Ouest, n’est-ce pas ? Ne seriez-vous pas un peu bayrouiste  sur les bords ? BB répondit avec franchise : comment l’avez-vous deviné ? Par intuition, répondit DS. D’ailleurs mon intuition me perdra, ajouta-t-il, et savez-vous pourquoi ? Parce qu’ici, dans trente ans, il y aura effectivement un auditorium, oui monsieur, signé par le grand Santiago Calatrava. J’en mets ma main au feu. Etes-vous célibataire, BB ? Cela vous dirait-il d’aller faire un tour dans les bistrots du port et de laisser claquer nos mains aux fesses de quelques jolies femmes ?

L’Histoire est ainsi faite que c’est bel et bien dans un rade qu’ils firent connaissance. DS raconta qu’il avait répondu à une annonce de France Soir, (saisie au vol à six heures du mat, rue du 4 septembre): « cherche doublure pour interpréter Dustin Hoffman faisant son jogging à Central Park » dans le cadre du film « Marathon Man » ; la concurrence était sévère, mais le physique était parfait. Il y eut des castings dans toute la France, mais DS connaissait tous les raccourcis et recoins de la place des Vosges, à Paris, où il vivait (malgré la ferme opposition de ses parents, fermiers dans le Poitou), seul endroit où se tenaient les vrais casteurs (les incursions en province étaient trop risquées, avec tous ces hippies dégénérés et autres adeptes de René Dumont, lecteurs assidus de la Hulotte, buveurs d’eau, fumeurs d’herbe, donc les producteurs avaient chargé les radios locales de gérer les faux castings ( appelés ici Castaings)…

BB lui confia qu’il faisait une thèse sur « les sept plumes de l’Aigle » d’Henri Gougaud, raison pour laquelle il se rendait en Louisiane, où ne vivent pas que des pélicans et des noirs cormorans. L’Atlantique étant un océan, l’arrivée à Fortaleza fut la bienvenue. Puis ce fut Paramaribo, et après un mois de traversée, l’arrivée à La Nouvelle Orléans. Ils se séparèrent sur les docks, DS lui promettant que s’il croisait Didier Decoin à l’angle de Central Park il lui ferait parvenir quelques plumes de John l’Enfer. Autant dire qu’ils se quittèrent bons camarades, raison également pour laquelle, certainement, ils sévissent côte à côte encore dans les colonnes de ce site.

Pendant ce temps, PYC atterrissait à Kennedy Airport pour y rencontrer la femme de sa vie. Non, Martha, promis juré, je ne parlerai pas de toi dans cet épisode.

AK Pô

15 08 14 

Petit bonus ; Lourdes, Assomption -aujourd’hui- re-Bigorrant !

IMGP2645

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