Alain Juppé, maintenant ou tout de suite ?

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Alors que des signaux de plus en plus récurrents indiquent que François Hollande ne pourra pas finir son quinquennat avec sa majorité actuelle, s’il le finit, ce qui n’étonnera pas réellement ceux qui depuis l’installation d’un Président normal sont accablés par l’impuissance d’une majorité de gauche d’abord stupidement dogmatique et archaïque puis bêtement incompétente à assumer la moindre réforme susceptible de freiner notre effroyable descente aux enfers, voici qu’ Alain Juppé s’ est précipité pour nous faire part de son intention de postuler à 72 ans pour la responsabilité suprême en 2017.

Le pouvoir actuellement en place tire ses dernières cartouches. Aucune des recettes des docteurs Diafoirus qui se sont emparés des commandes d’une économie qu’ils croient encore administrer ne pourra compenser la perte de confiance des français dans l’avenir de leur pays. Les plus agiles le fuient en masse pour tenter leur chance ailleurs et y sont remplacés par une immigration toujours plus avide de conditions matérielles et sociales sans égal dans leurs pays d’origine. Les français épargnent au lieu de consommer, battant chaque mois des records d’entassement stérile et improductif consacrés pour l’essentiel au financement de la dette nationale. Et ce n’est pas le moindre des paradoxes de voir nos concitoyens si peu formés au fonctionnement de l’économie, afficher leur préférence pour une épargne dite sécurisée qui est garantie par un état de moins en moins solvable.

Je lisais avec accablement l’ éditorial de JC Guillebaud dans Sud-Ouest dimanche, intitulé sobrement « La nausée nous guette ».  Voilà comment on fait un titre sartrien en jetant en vrac à la tête du lecteur des paroles définitives, comme « la goinfrerie obsessionnelle (« la maladie de l’argent ») des actionnaires, le « record de rapacité des plus riches » et autres épithètes lancées à la cantonade pour édifier la bien pensance de la gauche bobo. Le tout à propos des dividendes versés par les sociétés du Cac 40 en progrès notable certes, mais après une période de vaches maigres sans précédent, en particulier dans le secteur bancaire et alors même que le financement de nos entreprises est de plus en plus assuré par des fonds étrangers qu’il faut donc bien rémunérer. Mettre en face de ces dividendes les diminutions de charges issues du CICE est à l’évidence une escroquerie intellectuelle qui ne résiste pas à 5 minutes d’analyse. Mais pourquoi s’en encombrer ? D’ autant qu’il n’est venu à personne et surtout pas à M Guillebaud, l’idée de lire sur la page précédente de son journal que l’ épargne de précaution investie par les français en assurance-vie a doublé l’an dernier. Oui, vous avez bien lu, elle a doublé…Mais elle ne s’est pas investie dans l’entreprise. Guillebaud est journaliste, licencié en droit et en criminologie, ce qui en fait certainement un excellent commentateur de faits divers. Comme Montebourg, notre Ministre de l’ Economie, avocat comme sa consoeur Le Pen, Duflot, géographe et urbaniste, Hamon, licencié en histoire, Mélanchon, licencié en philosophie etc…etc…et tant d’autres qui accaparent éditoriaux et micros avec leurs recettes de bazar. Terrifiant.

J’ai pour Alain Juppé le plus grand respect, même si lui aussi hélas ne peut revendiquer ni par sa formation, ni par son vécu personnel, une véritable expérience de l’entreprise. Ce fier landais, droit dans ses bottes est un exemple réussi de ce que notre République a su produire comme élites lorsque son ascenseur social fonctionnait encore. Inutile de s’appesantir sur ses échecs ni même sur ses mésaventures au service d’un système qui n’a plus cours. Ce serait un bien mauvais procès que de lui reprocher d’autant qu’il a toujours fait face avec courage et abnégation, fidèle à ses engagements jamais reniés.  Son sens de l’ Etat est indiscutable, de même que son intelligence pragmatisme qu’il a su mettre au service de sa ville de Bordeaux dont la transformation sous ses mandats fait l’unanimité. Mais fallait-il pour autant qu’il se propulse comme un des futurs candidats à la Présidentielle ? N’aurait-il pas mieux valu qu’il prenne avec courage et tout de suite les rênes d’une droite d’opposition dont tout laisse à penser qu’elle pourrait bien vite se retrouver aux commandes d’un exécutif acculé aux décisions les plus impopulaires qu’il ne lui ait jamais été donné de prendre depuis fort longtemps.

Ce serait la grandeur d’ Alain Juppé que d’accepter dès à présent de se placer en arbitre et en recours dans la période d’extrême difficulté qui s’ouvre et qui conduira inévitablement à un changement de majorité avant l’échéance présidentielle. Lui seul a la stature suffisante pour ramener au second plan les ambitions personnelles plus ou moins déclarées de candidats en surnombre. Fallait-il qu’il se précipite pour occuper le terrain avant que Nicolas Sarkozy ne se déclare et avec lui ramène au premier plan le grand tintamarre de ses casseroles et une personnalité qui n’apparait plus comme susceptible de contribuer à la cohésion nationale. Qui d’autre que lui peut empêcher un vote désespéré et suicidaire des français en faveur d’un Front National ? Qui d’autre que lui aura comme Premier Minsitre de transition l’autorité nécessaire pour que la droite désigne son candidat lors de la prochaine échéance présidentielle ? Aura-t-il à ce point démérité, à ce point manqué à ses ambitions, s’il renonce à 72 ans à la charge épuisante que devra supporter un prochain Président de la République qui ne devra d’ailleurs son succès éventuel qu’en la capacité du prochain Premier Ministre de cohabitation à assumer l’urgence des réformes qui s’imposent, mais qui bien entendu lui brûleront les ailes et mettront 25% des français, toujours les mêmes, dans la rue.

C’est bien à cet ultime sacrifice, Monsieur le Premier Ministre qu’il me semble que vous devriez vous préparer d’urgence, si comme je le pense, vous voulez sincèrement rendre à notre pays ce dernier service dont vous seul avez les moyens. Votre autorité s’imposera à tous si elle est dénuée de toute ambition personnelle. Alors se préparer à 2017, pour quoi faire si c’ est trop tard ?

PS: bien entendu, je n’ose imaginer que vous laissiez à notre Maire de Pau le soin d’assurer un éventuel intérim afin de vous préparer à la magistrature suprême ? Comme vous le savez, il nous a juré permanence et fidélité, histoire de nous faire oublier sa part de responsabilité dans le désastre actuel qui n’a d’égal que l’état de la voirie de notre bonne ville. …/…
 

                                                                                                              – par Oscar

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29 commentaires

  • Juppé… ou Macron ?

  • Un commentaire sur le forum de Boursorama, à orientation négative, mais il y a du vrai:
    http://www.boursorama.com/actualites/moins-d-economies-que-prevu-en-2015-pour-cause-de-trop-faible-inflation-10a86046c68af058a2ea3f91f0027a77
    M5805986: « Nous français avons les politiciens que nous méritons. Baratineurs, menteur, démago comme on les aime… De toutes façons, c’est foutu, les français dans leur majorité bénéficient de rente de situation (fonctionnaires, politiciens, RATP, EDF, SNCF, SNCM, AREVA, professions réglementées…). C’est quand le bateau France aura sombré, comme en Grèce, que les choses bougerons. Dommage mais malheureusement nous allons tous payer cette gabegie. PS, j’ai de la famille en Grèce et j’ai vu le désastre ! »

  • M. Vallet est toujours aussi admiratif de JC Guillebaud, vous savez c’est ce journaliste qui en 1995 a soutenu les grévistes contre le grand projet de réformes des retraites d’A Juppé. Un acte de courage qui lui a fait perdre les élections en 1997. 20 ans de perdus avec ces journalistes coupés des réalités économiques

    • « 20 ans de perdus avec ces journalistes coupés des réalités économiques »
      Non, c’est 20 ans de perdus avec des réalités économiques qui sont coupées des réalités sociales! Voilà ce que ces journalistes dénoncent.

  • Mes chers amis,
    Je vous écris depuis la Chine où je viens d’être témoin du surgissement d’une ville nouvelle de 400 000 habitants avec industries de pointes, universités, parks, éco-quartiers, bureaux, métro aérien, autoroutes, etc… en 3 ans…
    Bien loin des rodomontades des politiques français de tous bords. La recette ?
    un soutien massif à l’innovation, et un fort investissement sur les infrastructures, une politique monétaire indépendante et efficace et tout ça avec un patriotisme économique exacerbé qui rassemble tout le monde. Résultat : Google et facebook inexistants en Chine, des sociétés chinoises ont pris le relai.
    Et nous ?
    On alourdit encore les entrepreneurs de règles, charges et autres fardeaux
    on bloque la société en protégeant les rentes et autres privilèges
    on continue à élire des Laurent Fabius et cie depuis 40 ans à l’assemblée nationale et dans les autres collectivités
    On continue de croire dans une gouvernance européenne qui nous a amené la récession économique et le chomage depuis 20 ans
    On continue de confier les responsabilités de ce pays à une caste de technocrates sans imagination
    On n’a plus de politique étrangère indépendante et respectée
    On oublie nos valeurs, notre histoire,ce qui a fait la grandeur de la France
    On n’a plus confiance en nous
    La marseillaise est sifflée dans les stades
    On ne s’aime plus
    Comment réussir dans ces conditions ?
    La société française doit évoluer et se remettre en cause en profondeur. Etant donné la résistance de ceux qui profitent de privilèges et rentes de situations, on en viendra peut-être à espérer un mouvement insurrectionnel, du type de celui des bonnets rouges, afin d’accélérer la mutation et de rebattre les cartes

    • Les bonnets rouges n’ont rien contre les taxes.
      Ils veulent juste que ce soit les autres qui continuent à les payer pour eux.

      • Exact. Quant à l’insurrection, elle constitue l’essentiel du programme de l’ineffable Melanchon et de ses ex-futurs-amis actuellement réunis à nos frais sous la houlette du Président de la Fac de Lettres de Pau qui les accueille et qui n’a sans doute rien de mieux à faire pour assurer la pérennité de cette institution hautement formatrice. Je me demande si je ne vais pas aller y faire un tour pour voir de plus près les yeux revolver de la charmante Clémentine au teint frais qui je l’espère retrouvera vite sa place dans le prochain talk show décapant que nous proposera sans doute une chaine subventionnée. Il faut bien vivre en attendant la révolution.

    • Je comprends votre enthousiasme face à la vitalité économique de la Chine… Vous avez raison, la France se replie sur elle-même et ses citoyens recherchent, parmi … ses citoyens, les responsables. Mais, en Chine, toute cette richesse née de cette suractivité comment est-elle partagée ? N’y a-t-il pas des oubliés ? C’est aussi un point à étudier.

      • Tout développement amène des inégalités; Il faut faire en sorte qu’il n’y en ait pas trop. Mais la stagnation ou la récession n’amènent que la pauvreté

  • Le délabrement de notre classe politique s’étale de plus en plus au grand jour.
    La gauche de la gauche voudrait faire croire aux français que la recette qui est utilisée depuis trente ans qui consiste a vivre à crédit avec une dette toujours plus importante est une solution. A l’extrême droite, les propositions sont tout aussi sur réalistes.
    Reste une majorité comprenant sociaux démocrates centre et UMP qui ont, quoiqu’ils en disent, une vision analogue a défaut d’être identique.
    Mais hélas c’est là que depuis des decennies une classe politique uniquement animée par les ambitions personnelles sévit et coule petit à petit notre pays.
    La situation y est pitoyable.
    Regardez l’UMP ou le centre, aucun programme politique réfléchi ne peut être proposé par aucun de ces ambitieux de salon. D’ailleurs ils ne veulent pas du pouvoir. Personne ne demande une dissolution, Bernard Acoyer disait qu’ils ne souhaitaient pas prendre le pouvoir.
    Et pour cause ! Pas de programme, mais surtout impossibilité de faire passer la moindre réforme sérieuse. D’ailleurs Juppé dont il est ici question a bien en mémoire ses mésaventures passées dans ce domaine.
    La seule solution serait bien sûr que la droite et le centre votent avec les « Hollandais », car après tout, ce qui est proposé va tout à fait dans le sens de ce qu’ils envisageraient de faire s’ils étaient au pouvoir (et il n’est même pas sûr que la rue leur permette d’en faire autant)
    Mais hélas seule l’ambition personnelle compte. Et si la France est l’homme très malade et la risée de l’Europe, peu importe. Pauvres politiciens de pacotille.
    L’Allemagne là aussi montre l’exemple en gouvernant avec une large coalition, et Angela a réitéré son soutien aux réformes envisagées par Hollande.
    Encore faudrait il au moins les mener à bien.
    Faute de quoi la potion sera bien plus amère, car aujourd’hui soyons clair, il n’y a aucune austérité en France, rien n’a changé.

  • Jean-Claude Guillebaud ne faisait que reproduire des informations parues dans la presse à savoir, dans le Nel Obs du 23/08/14 par exemple:
    «La France est le pays « qui est le plus important payeur de dividendes en Europe, en hausse de 30,3% » par rapport au deuxième trimestre 2013, souligne une étude publiée par la société de gestion Henderson Global Investors. Soit près de 31 milliards d’euros versés par les entreprises françaises.
    Les entreprises hexagonales, avec ces 30,3%, sont les plus généreuses en Europe avec leurs actionnaires devant l’Allemagne et le Royaume-Uni, qui ont respectivement augmenté de 4 et de 9,4% la distribution de dividendes à leurs actionnaires.»
    Ou c’est faux, et c’est grave, surtout de la part d’un journal aussi important dans la presse!Qui pourrait alors rétablir la vérité?
    Ou c’est vrai, et alors cela fait vraiment réfléchir sur le désir réel des entreprises du cac40 d’investir pour leur avenir et celui de la France. On peut quand même, dans ce cas, se poser la question de l’opportunité d’utiliser l’argent public pour financer la première tranche (7 milliards d’euros) du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi que leur a consenti le gouvernement et qu’il a versé au 2ème trimestre de cette année!

    • Ces chiffres sont bien entendu exacts. Ce sont les conclusions qui en sont tirées qui ne le sont pas. Est-ce par ignorance ou pour qu’à tous prix on fasse coller la réalité avec un préjugé idéologique c’est une question à laquelle chacun répondra comme il le pense. Mais que les lecteurs de Sud-Ouest soient trompés par M Guillebaud, ça c’est une certitude. Remarquez ceux de Libé le sont aussi sur le même sujet; mais au moins ils le savent d’avance en achetant leur journal.
      Je me risque à quelques explications liminaires les plus simples possibles
      Sans entrer dans des détails techniques très rébarbatifs on peut tout d’abord essayer de mettre en perspective la nécessaire évolution du versement des dividendes avec l’ augmentation de leur fiscalité. Pour maintenir à leurs actionnaires qui, faut-il le rappeler, ne sont plus vraiment les Frères Rapetout comme le pense JC Guillebaud pour ce qui concerne les entreprises du Cac mais plutôt, votre banque, votre Compagnie d’ assurance et de nombreux fonds de pension étrangers, un niveau de revenus constant après impôts, il est hélas logique d’en relever le niveau avant une imposition qui a été considérablement accrue depuis 2012. Et pourquoi diable, me direz-vous, faudrait-il maintenir le niveau de revenu des ces actionnaires à un niveau constant alors que nous sommes en crise et qu’ils devraient en prendre leur part ? Tout simplement parce qu’ils ont le choix d’investir ailleurs si les revenus qui leur ont été promis et qui garantissent le paiement de vos avoirs et la rémunération de vos dépôts d’épargne ne sont plus au rendez-vous. Sur un plan strictement financier, il faut également savoir qu’une politique de dividendes vise à garantir à l’entreprise un actionnariat stable et à long terme. C’est juste le contraire de ce qui intéresse les fonds spéculatifs.
      On pourrait également se poser la question des bases de comparaison et constater par exemple que bon nombre de sociétés du CAC avaient en 2013 limité drastiquement leurs dividendes, qui sont donc simplement revenus à un niveau antérieur. En particulier les banques..Rappelons que les dividendes s’établissent en moyenne entre 2 et 3% du capital investi. Pas de quoi pousser des cris.
      On pourrait ensuite ajouter que vu de l’étranger, puisque les français n’investissent pas dans leurs entreprises, notre système n’est guère attirant, qu’il est socialement fiscalement et politiquement instable et que la faible rentabilité de nos entreprises doit donc souvent être compensée par un niveau relatif de rémunération plus élevé si nous voulons trouver du financement. Comment faire en sorte qu’un fonds de pension américain ait suffisamment confiance dans la stabilité de notre fiscalité ou de nos lois pour investir en France si on se remémore les épisodes récents de notre vie politique.?
      Concernant le CICE et les différentes « aides » aux entreprises. Je ne vous fais pas de mauvais procès. Tous les français pensent en effet qu’il s’agit d’argent public versé aux entreprises alors qu’il ne s’agit que d’un « crédit d’impôt ». La vision économique correcte consisterait à observer d’abord que l’augmentation récente de la fiscalité des entreprises a pesé sur leurs comptes pour 10 milliards d’ € et que donc le CICE n’est qu’une manière de revenir ici encore à la situation antérieure. Que des compensations devaient y être trouvées par l’augmentation de la TVA qui certes est payée par les consommateurs, mais pèse aussi négativement sur la demande. Donc sur l’activité des entreprises.
      Et qu’enfin et surtout, le CICE n’ impacte que très faiblement les grandes entreprises puisque sa base repose sur les salaires inférieurs à 2.5 le smic. Parmi les grandes entreprises , les principaux bénéficiaires du CICE sont d’abord La Poste puis les Sociétés de Grande Distribution puis France Telecom et ensuite ce qui nous reste de société industrielles, comme les constructeurs automobiles. Les entreprises du Cac 40 ne perçoivent que 7% du CICE. Ce sont surtout les milliers de PME qui n’ont d’ailleurs pas toutes des problèmes de compétitivité qui sont majoritairement les bénéficiaires de ce qu’il convient d’appeler un allègement de charges ou d’impôts plutôt qu’une subvention aux patrons. Dire que les entreprises « ont touché » 7 milliards au 2d semestre vise à agiter un chiffon rouge sous le nez de ceux qui n’attendaient que ça.
      Enfin et pour la forme, les normes comptables font obligation aux entreprises ayant bénéficié du CICE de détailler dans leur rapport annuel l’usage qui en a été fait en termes d’investissement et d’emplois. Il est très facile de s’y référer.
      On peut trouver le CICE peu efficace, c’est d’ailleurs mon cas. On n’a pas le droit par contre quand on se prétend être un journaliste de qualité, de procéder à des amalgames ou a des raccourcis imbéciles qui visent à éloigner encore un peu plus les français de leurs entreprises, au moment ou précisément, il faudrait qu’ils se réconcilient avec elles.

      • Il y en a mare d’entendre toujours parler des sociétés du CAC 40 en éludant leur fonctionnement réel.
        Tout d’abord ce sont des sociétés dont pour beaucoup, l’activité principale ne se fait pas en France. On pourrait dire d’ailleurs qu’elles ne sont françaises que parceque leur Conseil d’Administration le veut bien, et pourraient demain être à Londres ou New york
        TOTAL, LAFARGE, LVMH, etc travaillent, paient des impôts, investissent majoritairement à l’étranger.
        Leur prosperité n’est pas liée à la croissance française mais à la croissance mondiale, optimisée par leur stratégies individuelles.
        Et ces sociétés investissent ! Par exemple Total a investi 28 milliards d’euro en 2013.
        Evidement pas en France puisqu’il n’y a ni pétrole ni gaz…enfin presque.
        Quant aux dividendes, on ne peut en parler qu’en comparaison avec les autres groupes similaires, en tenant compte d’un facteur important dont on ne parle jamais: la valeur de l’action.
        Rapelons à ce sujet que le CAC 40 qui était à plus de 6000 points est maintenant à un peu plus de 4000 alors que la bourse de New York est à ses plus haut.

        • DS: « Rappelons à ce sujet que le CAC 40 qui était à plus de 6000 points est maintenant à un peu plus de 4000 alors que la bourse de New York est à ses plus haut. »
          Les EU ne sont pas un exemple de manière globale, même s’il y a certaines bonnes choses comme ailleurs. Hyper-capitalisme, hyper-pollution, hyper-endettement. Si la bourse de NY est à ses plus haut, c’est probablement davantage par l’action de la FED et le rôle du dollar au niveau mondial, que par une politique économique saine. D’ailleurs, les investisseurs chinois désertent le pays…
          Remarquer en Europe que si les politiques ne veulent pas prendre de mesures « courageuses », ils sont également créé de la croissance, par endettement. C’était bon pour leur image, le bon peuple ne voyant que la croissance officielle (non corrigée de l’inflation et de l’évolution démographique) et le chômage officiel (l’officieux étant proche du double), et pas l’endettement augmenter (public et privé). Pour les politiciens de l’époque comme pour ceux d’aujourd’hui: « après moi, le déluge… »

          • Quand je parle du niveau des bourses c’est tout simplement pour montrer qu’il n’y a pas que le dividende qui compte aux yeux d’un investisseur il y a aussi la valeur de l’action, et en europe les investisseurs sont moins bien servis.
            Quand à la politique du QE de la FED c’est elle, en déversant quantité de monnaie qui permet aussi que la France emprunte à un taux anormalement bas

        • Et à propos des Etats-Unis, le pays étant aux mains d’une mafia financière composée des grands noms de banques d’affaires et d’agences de notation, dont le personnel perçoit des salaires exorbitants (qui devraient interloquer le patron d’une entreprise industrielle…), et dont on connait les méthodes, les résultats et la quasi-absence de condamnation.

  • Pourquoi la France emprunte t-elle toujours à un des taux les plus bas du marché ?
    http://www.boursorama.com/bourse/taux/taux-souverains.phtml
    Remarquez, un couic ou un pchit quelque part, ou un algorithme qui ne fonctionne plus et ça peut vite changer. Ah, le numérique et la finance… et la spéculation !

    • La France emprunte à un taux très bas parce que sa dette est garantie par la BCE, donc par l’Allemagne et les autres pays de la zone €. Rappelons en effet que les banques qui achètent de la dette française ( nos anciens bons du Tresor) peuvent obtenir en contrepartie des liquidités auprès de la BCE au taux très faible du moment. Cette histoire de « signature de la France » qui nous est racontée tous les jours est une ânerie. Pour en vérifier la qualité, il faudrait évidemment sortir de l’ €. J ‘ai déjà écrit sur le cataclysme qui en résulterait en particulier sur l’épargne des français.

      • Cher monsieur Oscar
        Votre analyse sur les taux bas auxquels la France emprunte n’est pas tout à fiat exacte. La France emprunt à 10 ans autour de 2.7 avec un plus bas à 1.7.La différence (le spread pour faire chic) avec l’Allemagne est d’environ 0.30 % (30 points de base..).les pays latins Portugal Espagne Italie restent encore autour de 5 %.Des taux qui seraient (qui seront ?) insupportables pour la France.
        Enfin la dette française, comme celle des autres pays, n’est aucunement garantie par la BCE…pour le moment au moins….Si la France, comme la Grèce fait défaut, ce seront les bailleurs de fond qui trinqueront..
        Toute la problématique est de faire une dette réellement européenne avec des taux uniques en considérant que c’est un bien pour l’ensemble des pays de la zone euro. Car l’Allemagne exporte aussi en zone euro et les taux appliqués sont insupportables pour les pays qui sont aussi ses clients. Au delà de la question de savoir si l’Europe est simplement une zone de libre échange ou une construction politique irrémédiable.
        Maintenant que l’euro n’est pas mort il s’agit de la prochaine étape qui suppose cohésion et confiance.
        Enfin la problématique de la BCE n’est pas tant d(‘offrir des liquidités, actuellement surabondantes à des taux très bas mais plutôt d’empêcher les banques de placer leur argent auprès d’elle par sécurité en offrant des taux de placement très bas voire négatifs.
        Bien à vous,

        • La BCE est déjà intervenue sur le marché pour racheter des emprunts d’état en période de crise intense. Aucun bailleur de fonds n’a encore réellement « trinqué » sauf à la marge sur de la dette d’état en Europe. C’est l’appréciation du niveau d’une garantie que vous pouvez considérer comme virtuelle si vous préférez qui justifie la différence du spread, donc de la prise de risque pour l ‘acheteur de dette. Pour simplifier les marchés pensent que si la France était défaillante il y aurait plus de chances pour que l’ Allemagne et donc la BCE accepte d’intervenir en créant de la monnaie que si c’était le Portugal. Tout simplement parce que la défaillance de la France entraînerait celle de l’ Allemagne
          S’ y ajoute l’idée que se font toujours les investisseurs étrangers de la capacité de la France à « taper » dans l’épargne des français en en aggravant la fiscalité pour faire face à ses engagements. Et à ce point de vue, elle est bien plus considérable que celle des autres pays cités. La « signature de la France » c’est celle de ses épargnants.. Le problème c’est que personne ne le leur a dit.

          • Merci pour ces 3 réponses instructives.
            @Oscar: je note quand même que le taux d’emprunt de l’Italie à 10 ans est aujourd’hui de 2,5% contre 1,2% pour la France (et 1,0% pour l’Allemagne). Certes, je n’ai pas fait de comparatif d’épargne entre ces pays. Mais quand même, la zone Euro ne résisterait pas plus à un défaut de l’Italie qu’à celui de la France. « Italy: too big to fail », mais paye quand même sa dette beaucoup plus cher que la France. Et il y aurait peut-être un reliquat non couvert par la BCE (d’où le spread – l’écart de taux – avec la France par exemple) en cas de défaut de l’Italie, avec des banques qui supporteraient une partie des pertes (une petite partie d’un gros volume, donc un montant conséquent), d’où peut-être leur valorisation faible aujourd’hui.

          • Voir le comparatif des taux d’épargne en Europe.
            http://www.oee.fr/106-0-Taux+depargne.html
            Il faudrait également mesurer le taux d’endettement des ménages par rapport à leur épargne. Un indicateur qui relativiserait notre dette par rapport à notre PIB
            Lire http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-87713-linsoutenable-dette-publique-francaise-conduit-aussi-a-des-risques-de-fiscalite-insupportable-sur-lepargne-privee-3-1003268.php

          • Donc, on s’acheminerait vers une solution en 3 parties pour éviter le défaut de paiement d’un pays européen
            1) taxation exceptionnelle sur le patrimoine (comme fait à Chypre) ou de manière un peu plus détournée, par l’assurance-vie, avec effet retro.
            2) pertes essuyées par les banques (ce qui constitue un défaut partiel), abaissant leurs bénéfices mais sans faire sombrer le système bancaire (comme fait pour la Grèce)
            3) émission de monnaie de la BCE. Les pays en défaut de paiement seront sans doute sauvés in extremis par la BCE, avec l’accord de l’Allemagne, mais ne s’en tireront pas indemnes pour autant.

          • PS: les taux sont en ce moment très bas, peut-être par des manœuvres de la BCE ou la spéculation à la baisse, et 2,5% pour l’Italie est un taux bas. Un taux moyen sur les 2 dernières années est d’environ 2% pour la France et 3,5% pour l’Italie.

  • En quoi Hollande est-il plus mauvais que Sarkozy ?

  • Quitte à dissoudre l’assemblée nationale ( ce qui serait aujourd’hui la meilleure solution pour engager le renouveau des idées et des élus et mettre la droite dans le cambouis) François hollande terminera son mandat de président en 2017. N’en déplaise aux autocrates de tous bords!