La ville de Pau est un "repaire d'alcooliques".
Par ces fortes paroles prononcées le 7 août lors d’une audience correctionnelle, Jean-Christophe MULLER, procureur de la République à Pau, affirme que notre ville connait des problèmes de sécurité liés à l’alcool. Selon ce magistrat, on y voit en effet de nombreuses personnes accompagnées de chiens consommant sur la voie publique des boissons alcoolisées. Il n’est pas habituel qu’un Procureur de la République prenne position publiquement sur un tel sujet, quelle en est la raison ?
Chacun sait que le procureur de la République appartient à l’administration de la Justice et qu’à ce titre, ne lui incombe pas la compétence de gérer ou diriger les services de sécurité. Tout au plus dans un cadre limité d’enquête judiciaire il dirige les investigations. Au niveau d’un département c’est le Préfet qui assume la fonction de direction des services de l’Etat. Ce magistrat viendrait-il donc sur les brisées de l’autorité préfectorale ? Et s’il se permet de le faire, cela ne sous entend-il pas qu’il se sent autorisé à faire connaître son opinion parce qu’il constate d’importants dysfonctionnements au niveau sécuritaire ?
Alors quelle est la réalité ? Le commissariat de police fait valoir un certain nombre de statistiques en la matière. Ainsi, sur les sept premiers mois de 2014, comparées à la période correspondante de l’année précédente, les interpellations pour conduite en état d’ivresse ont baissé de 60%. La comparaison des mêmes périodes fait également ressortir une baisse de 25 % des interpellations pour conduite sous l’empire d’un état alcoolique. Dans le même temps les accidents corporels de la circulation ayant pour cause une imprégnation alcoolique restent stables. Enfin il est constaté une baisse des interpellations d’individus en ivresse publique et manifeste sur la voie publique, de 14 %.
Que penser des ces chiffres ? Contrairement aux apparences, ils plaident plutôt en défaveur de l’efficacité de l’action policière. Si l’on considère que ces infractions, conduite en état d’ivresse, conduite sous l’empire d’un état alcoolique et ivresse publique et manifeste sur la voie publique, n’existent que parce qu’elles résultent de la seule initiative des services de police, il faut bien admettre une moindre efficacité de ceux-ci. Les fonctionnaires de la rue O’Quin s’investiraient-ils moins dans leurs missions ? Si la réponse est affirmative, alors il faut reconnaître que les observations du procureur de la République sont justifiées.
D’autres chiffres sont fournis, qui disent que le nombre des auteurs interpelés à la suite de violences, est en hausse de 4 %. Aussi les auteurs de ces mêmes violences se trouvant sous l’emprise de l’alcool, augmente de 18%. Autrement dit, plus de violences commises et surtout plus de violences commises à cause de l’alcool. Selon le procureur, l’alcool augmente le risque de passage à l’acte dans un nombre important d’atteinte à la personne. A titre d’exemple, il cite les bagarres devant les boîtes de nuit, devant les bars et enfin les violences conjugales. S’il est évidemment très compliqué d’agir préventivement pour réduire les violences commises dans des lieux privés, il n’en est pas de même pour celles commises sur la voie publique. Les statistiques, ici encore, confirment les déclarations du chef du parquet.
L’implication des marginaux reste sinon exclusive du moins pointée du doigt. Le piéton palois est témoin de leur comportement à différents endroits du centre-ville, qui sont devenus habituels. Il faut, à ce propos, rappeler que certaines dispositions réglementaires interdisent la consommation d’alcool sur la voie publique et restreignent les conditions de la mendicité. Ces dispositions ne semblent pas vraiment respectées à Pau. La répression ne joue pas son rôle de façon efficace.
Que dit le maire ? En rappelant qu’un arrêté municipal interdit la consommation d’alcool sur la voie publique, il dégage sa responsabilité par rapport aux propos tenus par le procureur. Mais il s’interroge pour savoir si les dispositions de l’arrêté sont effectivement respectées. Et de promettre que la police municipale va être renforcée ; que la « vidéoprotection » est en train d’être mise en place. Dont acte, le contribuable paiera. Il financera également par son impôt le recrutement de 8 nouveaux policiers municipaux et l’extension de leur présence durant la nuit.
Comme si un désengagement des services de l’Etat, la police nationale en l’occurrence, ne pouvait avoir comme seul corollaire que l’augmentation de l’effort financier du contribuable palois.
Pau, le 15 septembre 2014
Par Joël BRAUD
Et que dire des petites épiceries comme Le jardin rue du 14 Juillet qui servent systématiquement de l’alcool à des personnes ivres devant et à l’intérieur sans que la police s’émeuve beaucoup de ce manège qui dure depuis des années ?… C’est un bar, pas une épicerie !!!
Et les dealers, à qui appartiennent de nombreux endroits de la ville le soir ? (Parc Beaumont, place Clémenceau) « On » dirait qu’il n’est pas possible de les sanctionner, que c’est trop compliqué, pas efficace. Celui qui se gare mal prend une prune, certes méritée, mais le dealer lui, peut dealer tranquille. Avec un brin de provocation à la BB, je dirais qu’il ne reste que Marine pour nous débarrasser de cette racaille.
Un remake d’Orange Mécanique, en sorte, quand les potes d’Alex (après son traitement) sont eux, devenus des ASVP ? avec un brin de provocation de ma part, comme vous le dites aimablement.
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