Houlala les Chinois arrivent !
L’entrée au capital de l’Aéroport de Toulouse d’un consortium constitué de sociétés chinoises, a une nouvelle fois mis en évidence l’incapacité qu’ont nos media et la classe politique et donc l’opinion derrière eux, de comprendre le mode de fonctionnement d’une économie mondialisée et d’en accepter les conséquences sans nécessairement les redouter.
De quoi parle-t-on d’abord ? L’Aéroport de Toulouse n’est qu’une société d’exploitation d’une infrastructure qui elle reste la propriété de l’Etat et des collectivités. L’ Aéroport exploite un contrat de concession de ces infrastructures sous la protection de notre réglementation nationale contrôlée par la DGAC . Il n’est donc pas question de démonter les pistes et les bâtiments pour les transporter en Chine. Qu’avons-nous vendu au Chinois ? Une minorité dans ladite société d’exploitation qui était détenue par l’Etat dont on sait bien qu’il n’est pas le meilleur gestionnaire d’entreprise qui soit. Le tout contre beaucoup d’argent. Beaucoup plus que n’en offraient les deux autres compétiteurs intéressés, Aéroport de Paris et Vinci. Une décision donc logique de la part de l’Etat qui se désengage de l’exploitation d’une plate-forme aéroportuaire dans laquelle il laisse la majorité aux collectivités locales adossées à un groupe spécialisé.
La gestion d’aéroport et plus généralement des grandes infrastructures de transport est en effet devenue un métier, une affaire de spécialistes. Il faut être capable de faire valoir auprès des compagnies aériennes la plate-forme dont on a la gestion pour y développer du trafic, leur offrir des services de qualité au meilleur prix, assurer la promotion de l’aéroport auprès de ses clients, recruter et former un personnel spécialisé. On peut donc se réjouir à juste titre de voir Toulouse bénéficier d’un soutien international conséquent même si on peut sans doute considérer les projections de trafic du Groupe Symbiose comme un peu optimistes.
Et qu’avons-nous entendu ou lu ? L’expression des pires fantasmes dont les medias se sont emparés avec une délectation stupide afin de faire peur au bon peuple. Les Chinois débarquent ! Ils vont tout nous voler. Nos plus grands secrets chez Airbus depuis la tour de contrôle de l’aéroport, qui sans nul doute sera tenue par des contrôleurs aériens chinois. Ils vont tout acheter en France et nous forcer à manger du riz. Ils vont nous obliger à rire tout le temps et à travailler plus encore. On n’en veut pas des Chinois nous en France. Et c’est lamentable que l’ Etat vende les « bijoux de famille », les joyaux de ce que la France a de meilleur..etc…etc..
Les politiques, surtout localement d’ailleurs, se sont exprimés gravement sur ce nouvel recul de notre indépendance nationale et ont protesté contre la « dilapidation » des investissements consentis par les collectivités dans l’aéroport. Alors qu’ au prix où l’Etat a vendu ses actions, on ne peut que redouter de la part des acheteurs qu’un excès d’optimisme ou la volonté de payer « un ticket » d’entrée dans un métier que les CCI dominaient jusqu’à présent mais qu’elles seront désormais incapables de maîtriser dans l’avenir.
Un point cependant mérite notre attention. C’est la présence d’un autre spécialiste dans le tour de table réuni par des entreprises chinoises à Toulouse. Il s’agit de la société canadienne Lavallin déjà présente dans la gestion de l’aéroport de Tarbes et dont on parle pour prendre la concession de l’aéroport de Pau à la suite de la CCI. Or c’est bien Lavallin qui sera dans les faits le véritable opérateur de Toulouse. Deux visions stratégiques devront donc être confrontées. Celle d’une gestion commune des aéroports du grand sud-ouest qui risque fort désormais de privilégier largement Toulouse, ou celle d’une gestion indépendante de Pau et/ou de Tarbes, mais probablement sans Lavallin. Ceci dit, ce sont d’abord les compagnies aériennes qui décident de l’ouverture des lignes, même si le coût d’utilisation des infrastructures intervient d’une manière ou d’une autre dans leurs décisions.
On peut donc s’attendre à d’autres débats sur ce sujet.
1- Les règles européennes en matière de lutte anti blanchiment devraient en théorie s’appliquer (on n’imagine pas la paperasse à fournir pour quelques milliers d’euros). Mais nos amis chinois sauront trouver les justifications officielles.
2- On peut s’intéresser à l’évolution du port Grec du Pyrée depuis son rachat. Une forte intensification du trafic cargo notamment. Donc une porte d’entrée européenne pour tous les produits authentiques. Au moins cela créera des emplois dans la douane.
http://ernstseconomyforyou.blogspot.de/2011/08/import-of-counterfeit-products-in.html
On ne pourrait pas essayer de leur fourguer notre stade d’eau vive ? Et si au passage ils pouvaient récupérer tous nos politiques et institutionnels omnipotents et cumulards, on ne s’en porterait pas plus mal. Mais qu’en feraient-ils ? des eunuques ?
Scoop Alternatives Pyrénées : l’aéroport de Toulouse Blagnac changera de nom en juillet 2015. Il s’appellera « Aéroport Marco Polo ». La raison officielle en est que Marco Polo ayant rapporté de Chine les pâtes, dont les enfants (et certainement les artistes chinois) croient qu’elles poussent et se moissonnent dans les champs -cf http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/La-Chine-renvoie-ses-artistes-a-la-campagne-2014-12-03-1273795-, il est devenu nécessaire de rééduquer le peuple occidental, cette masse touristique que l’Europe libère a flot continu chaque année à dates fixes, et la référence historique à ce grand voleur (sept oeufs frais au kilo) que fut Marco Polo servira à enrichir la poudre aux yeux, et la poule aux oeufs d’or qu’est Airbus.
Et nous n’aurons que Lao Tseu pour pleurer. (Et Nino Ferrer pour en rire)
https://www.youtube.com/watch?v=Uz0yvngSW-M
Les « chinois » n’arriveront jamais mais les « Chinois » sans doute !
Cours de bourse d’Aéroport de Paris;
Juin 2006 (privatisation) : 48 E
JUIN 2009 (plus bas) : 42 E
OCT 2012 (début croissance) : 59 E.
Déc. 2014 : 102,4E
La vente d’ un aéroport en elle même n’ est pas un drame, cela relève du commerce
international. Par contre, cette vente révèle l’ incapacité qu’ ont les Européens a relever les défis qui concernent notre avenir, mais surtout celui des générations futures.
Une solution Européenne aurait été la bienvenue. Demain sous le couvert que la Chine sera le premier client d’ Airbus, ce qui est quasiment certain, elle pourra prétendre à en être le premier actionnaire et dans le même esprit on s’ empressera de lui vendre nos parts.
Bel avenir qui déchante pour nos jeunes. Surtout ne pensez pas que les Chinois soient prêts à nous vendre les aéroports de Pékin ou de Shanghai. Cela n’ arrivera que le jour où les poules auront des dents !!!!
Le prix proposé par le consortium chinois, supérieur de 50 m€ environ aux autre offres (ADP, Vinci), pour une minorité du capital ne peut se justifier que dans la perspective d’une forte croissance qui pour le moment n’est envisagée que par lui. Il restera à vérifier si elle est effective, ce qui risque d’ entraîner de très intéressants débats au CA d’ Aéroport de Toulouse toujours contrôlé majoritairement par des établissements publics. Pour remettre les choses en perspective,l’ Aéroport de Toulouse est 25 fois plus petit qu’ ADP en chiffre d’affaires et 50 fois plus petit en résultats. On ne parle que d’une grosse PME, même s’il y a donc sans doute quand-même une marge de progrès..
Autre conséquence de notre incurie, le caractère d’établissement public d’ ADP. Il est certain qu’ ADP contrôlé par l’ Etat, ne saurait être le mieux disant pour racheter une participation de l’ Etat, m^me si au plan strictement financier, il ne s’agit pas de la même poche. Ni pour conduire une politique de développement dans l’ airport business international. A comparer avec l’ aéroport d’ Heathrow, le 4ème plus grand du monde, lui-même contrôlé par BAA (British Airport Authorities) qui appartient à un consortium dirigé par le Groupe espagnol Ferrovial. BAA gère 5 aéroports en UK et une dizaine d’autres dans le monde, aux USA, en Australie ou même à Naples ou à Budapest
http://fr.wikipedia.org/wiki/Heathrow_Airport_Holdings#A.C3.A9roports_poss.C3.A9d.C3.A9s_et_g.C3.A9r.C3.A9s_par_BAA
Il n’y a pas ( à ma connaissance) de Direction du Developpement International au comité exécutif d’ ADP. A juste titre sans doute. Qui voudrait voir son aéroport géré par le gouvernement français ? Même si ADP management dispose de participations financières minoritaires dans un certain nombre d’aéroports internationaux qui ne semblent pas en avoir fait une jaunisse
http://fr.wikipedia.org/wiki/A%C3%A9roports_de_Paris#Gestion_.2F_prise_de_participations_dans_des_soci.C3.A9t.C3.A9s_a.C3.A9roportuaires
Mon pauvre Jean Yanne, comme tu les sentais venir !
http://www.dailymotion.com/video/x15o6o4_les-chinois-a-paris-jean-yanne-extrait-francais-fumistes_shortfilms
Et si la ville de Pau et/ou son agglomération leur vendaient l’exploitation de l’Aéroport, du Zénith, du Palais des sports, du Stade d’eaux vives, du Jaï Alaï, du Camping Municipal, de tous les futurs stades et futures salles de spectacles…. Et bien sûr de Grosbus !
Personne ne voudra du Grobus, Hélène 🙂
Il existe trois autres volets qui doivent être discutés dans cette acquisition.
Le premier consiste à l’apprentissage ou au transfert de savoir faire que constitue l’aéroport de Toulouse pour les chinois dont l’aviation intérieure se développe d’une manière très forte. Savoir faire non seulement pour un aéroport moderne mais surtout un aéroport qui gère le frêt Airbus (les chaines de montage alimentées par les divers ateliers européens) Et Airbus va construire des avions en Chine, et sous peu ce seront les chinois seuls qui le feront…
Le second consiste à s’interroger sur les acquisitions chinoises et l’origine des fonds. La corruption règne en Chine et il semblerait qu’une partie viendrait des iles Vierges…
Fond virginal?
Le troisième plus vaste touche le système monétaire mondial et la gabegie des banques centrales américaines, japonaises plus récement, et européene très bientôt qui innondent par leurs programmes de QE (quantitative easing : création de monnaie pour rachat de la dette de l’Etat a des rythmes de 85 milliards de dollar par mois depuis des années pour les USA, en gros et sans rentrer dans le détail ) le monde de fausse monnaie.
La Chine dispose ainsi des plus grosses réserves de devises en dollar et sans doute en euros. Or ils savent bien que les banques centrales, par leur politique actuelle, vont dans le mur et donc vont échanger ces réserves monétaires à risques contre des actifs réels…
Les emplettes chinoises ne font que commencer…
J ‘ai peur qu’en la matière et au vu de la taille de leurs plate-formes, nous ayons plus à apprendre d’eux que le contraire
Les sociétés chinoises utilisent logiquement les structures off-shore adaptées pour effectuer leurs investissements internationaux. Comme nos grandes banques d’ailleurs. Pas de quoi fouetter un chat ni de nécessité d’y voir de l’argent sale. Autre vieux fantasme..
Ce sont davantage les excédents de la balance commerciale chinoise qui alimentent leurs réserves en $. Réserves qui sont en effet en recherche d’investissements.Réjouissons-nous s’ils se font en France
L EXPRESS 26/11 :
« Seulement, depuis la révélation de la position de leader de l’offre canado-chinoise, une rumeur court le long de la Garonne à propos du profil de ces investisseurs. En premier lieu, SNC Lavalin suscite des interrogations car la société a souvent été mêlée à des scandales de corruption (dernièrement un contrat pour la construction d’un hôpital à Montréal). La Banque mondiale a d’ailleurs été confrontée à une « faute professionnelle » du groupe canadien et décidé l’année dernière de le radier ainsi que ses filiales de toute participation à ses projets pendant une durée 10 ans. Soit « la plus longue période d’exclusion jamais fixée » indique la Banque mondiale
Partenaires de SNC Lavalin pour le rachat de l’aéroport toulousain, deux fonds chinois soulèvent aussi des interrogations. D’après nos informations, aux côtés de Shandong High Speed Group, Friedmann Pacific Investment Group (FPIG), créé et installé à Hong-Kong, disposerait en réalité d’une holding, Capella Capital Ltd, immatriculée aux Iles Vierges et détenue par le président de FPIG, Mike Poon et son épouse. Diplômé de l’université de Hong-Kong, spécialiste des fusions-acquisitions sur la bourse locale, Monsieur Poon disposerait également d’une participation directe dans la China Aircraft Leasing Company (CALC), entreprise enregistrée, elle, aux Iles Caïmans et qui loue des avions à des compagnies »
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/region/midi-pyrenees/toulouse-va-t-elle-vendre-son-aeroport-a-des-chinois-installes-aux-iles-vierges_1626205.html#XrD78d6fPTehYUzr.99
Rumeurs, rumeurs…Vous qui êtes si prompt à dénoncer les lobbies, vous devriez pour le moins vous interroger sur l’origine de ces révélations opportunistes, s’agissant du milieu des BTP pour ce qui concerne Lavallin et ses concurrents . Ensuite je ne vois pas en quoi la structure juridique d’un groupe chinois opérant internationalement devrait à ce point nous interroger sous prétexte qu’il aurait un siège dans les BVI, une situation partagée par la presque totalité des multinationales y compris françaises. So what else ?
Monsieur Oscar, vous ne devez pas souvent lire les actes juridiques des multinationales de ce type. Je vois au moins deux interrogations manifestes:
(1) l’origine et le mouvement des fonds. Passer par une structure d’état est pratique pour légaliser des mouvements financiers.
(2) le transfert de bénéfices: la remontée des bénéfices au lieu d’être taxée en France . En plus la taxation des distributions (notamment les officieuses) a évolué avec la récente convention fiscale OCDE entre la Chine et la France…
Vous êtes bien naïf de croire que la Chine n’a pas l’intention de s’approprier les actifs français comme le Quatar. Rappelez vous son état économique une trentaine d’années auparavant.
La France dispose d’infrastructures saines peu couteuses et fiables (électricité, eau, poste, santé) avec un clmat politique stable (pas de guerre ni de conflit)