Indigestion
Samedi dernier, à propos de la réforme territoriale, la page 39 de notre quotidien local, La République, révélait deux points de vue contrastés…en apparence. Le premier, écrit, semble t-il à trois mains (?), par les actuels présidents des régions Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes. Surprenant d’abord en ce qu’ils ne pas semblent pas considérer que le projet de la grande région qui les concerne ( et nous concerne) ressort d’une obligation légale mais d’une sorte d’aimable invitation à « se rapprocher » !
Suivi des considérations habituelles et promesses rassurantes, sur la nécessité de ne rien précipiter, de conserver la proximité de décision, de maintenir les services publics de qualité… ! Bref. Selon une formule désormais consacrée : « faire mieux et plus, ensemble ». Ou, comme disait un élu de la Belle Epoque : « demander plus à l’impôt. Et moins au contribuable » !
Qui s’en plaindrait ? Probablement pas le porte-parole du PCF qui, quelques lignes plus bas, disait , en fait, à peu près tellement la même chose que, si personne ne veut rien changer, il n’est peut être pas vraiment utile de faire une réforme territoriale.
D’autant que, – entre les Communautés de communes sensées se substituer peu à peu aux communes au nom d’une mutualisation génératrice d’économies (Elles ont toujours bon pied bon œil et les économies promises se sont, finalement, traduites par une augmentation vertigineuse des dépenses) – les « nouveaux cantons » qui, sans se soucier d’une réalité qui depuis 235 ans, a, probablement, quelque peu changé, se sont surtout attaché à ménager les espaces électoraux – ou le département qui pour pallier sa disparition programmée s’est, notamment, ici ou là,dépêché de bétonner son territoire par de coûteuse « Maisons du Département » d’une douteuse utilité – jusquà présent, la question de supprimer un étage de notre désormais célèbre mille-feuilles administratif a, toujours, finalement, abouti, soit au statu quo, soit à l’apparition d’un couche de plus. Et, comme il semble probable que, pas davantage que leurs collègues, aucun de nos trois « barons socialistes » n’envisagent de renoncer à sa couronne. Ne vont-ils pas imaginer, ensemble, une sorte de « super-région » ? Étage administratif supplémentaire qui rendra notre mille-feuilles carrément… indigeste !
Maurice Meireles PONTACQ