On dresse une partie de la France contre une autre.

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«C’est aux habitants des vallées concernées d’en décider et à ceux que ces sujets intéressent de les convaincre de la justesse de leurs idées, sans prétendre à décider à leur place au nom de je ne sais quel intérêt supérieur qui ne relèvera plus de Bruxelles.»
Cette remarque soulève en fait un problème bien plus général, celui de la dépendance reconnue comme légitime, des populations locales, aux décisions d’une autorité soutenue par nos élus, locaux et nationaux, sous la pression antidémocratique de lobbys de toute sorte : BTP, industriels, économiques, agricoles, financiers…

Cette rupture est décrite par Christophe Giulluy, géographe, dans «Les fractures françaises».
L’actualité de plus en plus chaude montre que des populations, non consultées, commencent à réagir, chacune suivant ses moyens et son degré de révolte, à cette pression antidémocratique dont l’objectif est :

Toujours plus pour les uns et toujours moins pour les autres.

Les exemples ne manquent pas, citons deux domaines couverts par les événements récents.

>La construction de nouvelles autoroutes, de LGV contribuent fortement à la dégradation économique, sociale et environnementale des villes petites et moyennes, des zones rurales, qui abritent 60% de la population (la France périphérique. Christophe Guilluy chez Flammarion).

C’est dans ces zones que sont construites les grandes infrastructures qui accaparent, polluent, détruisent, des surfaces agricoles, exproprient les habitants sans qu’ils y trouvent une compensation raisonnable.

On ne fait que passer et libérer nanoparticules et GES !

La valeur du patrimoine foncier et immobilier des riverains s’effondre, plus rien n’est vendable ! Mieux que cela, on leur demande de contribuer au financement !
Qu’importent la destruction des milliers d’ha de nature, la propriété des riverains, la consommation effrénée du pétrole, les émissions locales de GES…., il faut toujours transporter plus, aller plus vite, plus loin et permettre à ceux qui ont les moyens financiers de franchir le plus vite possible ces territoires «sans intérêts».

On ne voyage plus, on transporte !

Le bilan socio-économique ignore d’ailleurs le «temps perdu» en correspondances ou pour rejoindre les nouvelles gares ! Ce raisonnement reste aussi valable pour le développement des aéroports.

>La construction ou l’extension des aéroports est d’ailleurs à l’ordre du jour.

Les nuisances aériennes sont multiples :

• Au niveau des corridors empruntés par les lignes aériennes, surtout à l’approche des zones aéroportuaires.
• A proximité immédiates de ces zones, c’est l’enfer: bruit intense répétitif, pollution (les polluants concernés sont notamment les différents oxydes d’azote Nox, le dioxyde de soufre (SO2), l’ozone (O3) qui est un polluant résiduel, et les particules solides «PM10» (10 microns) résultant de la combustion du kérosène). La densité de la circulation automobile en rajoute !

Pour transporter des touristes privilégiés vers les îles paradisiaques, des hommes d’affaires, des denrées périssables entre le N et le S, l’E et l’W, au détriment des producteurs locaux (ex : ail ou mouton d’Australie !), on n’hésite pas à condamner, sans demander leur avis, des générations de jeunes des écoles environnantes aux désordres physiologiques, psychiques ou à la surdité ! Le relogement des populations dans un rayon supérieur à au moins 20kms n’est guère possible du fait du manque d’espace, de logement, du prix d’acquisition, du lieu de travail des familles….

Le modernisme concrétisé par l’essor de la recherche donc de la connaissance, le développement des technologies, anciennes et nouvelles, de la mondialisation des échanges, des personnes et des biens, est inexorable.

C’est la possibilité d’un immense plus pour l’ensemble de l’humanité.

Ce sera le cas à condition de développer une adaptation équilibrée et que ces richesses nouvelles soient partagées équitablement. Le drame actuel n’est pas celui de l’évolution technologique, réelle et virtuelle, qui se produit sous nos yeux, c’est au contraire un ensemble d’acquis prodigieux pour plus d’humanisme ; c’est le manque de régulation, de concertation, l’extension de fractures géographiques, sociales, des fossés qui s’agrandissent entre des clans, des cultures, des religions, des corporations…par manque d’explication et surtout de volonté de faire la somme des plus donc de trouver la solution permettant de prendre en «considération» le côté positif forcément «inclus» dans les raisonnements de chacun :

ces derniers ne sont alors plus antagonistes mais complémentaires.

Le TOUT, c’est-à-dire la France, ne sera jamais plus que la somme de ses parties si 60% de sa population, les sans travail,… ne sont pas respectés et sont exclus de la participation à son fonctionnement et à son destin.

– par Georges Vallet

Crédit photos : archives-lepost.huffin.

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3 commentaires

  • Si la France s’intéresse tant à ses ours, c’est qu’elle n’a pas d’autres problèmes aussi importants à gérer.

  • Cette situation découle d’ un manque de volonté de la part de l’ Etat et de l’ Europe de faire respecter leurs propres directives, face à la puissance des donneurs d’ ordres privés ou administratifs. Tant qu’ il n’ y aura pas de concertation démocratique équitable entre tous les concernés en amont des projets, il y aura ce type d’ incompréhension.
    Cela nécessite d’ y consacrer du temps et c’ est ce qui manque le plus aux donneurs d’ ordres, alors on fait dans la précipitation du fait accompli, avec les résultats que l’ on connaît. ( A65, Sivens, Notre Dame des Landes, Régionalisation etc etc …)
    L’ affrontement perpétuel n’ est pas prêt de s’ arrêter. On risque même d’ y user le soleil au grand plaisir de certains, qui en tirent les marrons du feu.

  • La référence aux travaux de Christophe Guilluy me gêne.
    Evidemment, il ne faut pas laisser à M. Zemour, Mme Le Pen ou Chasse Pêche Nature et Tradition l’exclusivité de ces thèses. D’ailleurs chaque partis politiques a ses têtes de pont (par exemple l’UMP avec M. Wauquiez , le PS avec les frondeurs). Mais quand même.
    Si la province « profonde » représente 60% de la population. Cette population est très diverse. Que ce soit à l’échelle locale ou régionale.
    Je ne pense pas que l’on puisse amalgamer, les habitants qui fuient les quartiers difficiles, ceux qui cherchent à se loger au meilleur coût au fond des campagnes, ceux qui fuient les métropoles, ceux qui sont touchés par les restructurations industrielles, ceux qui sont bloqués dans des déserts ruraux (il y a quand même plus de 150 ans que les campagnes se vident…), ceux qui sont touchés par les restructurations industrielles ou encore ceux qui vivent sur la côte d’Azur.
    La Société s’individualise. Comment peut-elle évoluer vers un développement plus harmonieux ?
    Je ne pense pas que courir derrière le modèle métropolitain pour tout le territoire (LGV, voies rapides pour reprendre les symboles souvent évoqués localement) soit la solution pour la province.
    Des initiatives basées sur des spécificités locales seraient préférables. La qualité de notre environnement en fait partie.
    Bonne année à tous