Séismologie et Enseignement : une histoire de mouvements de plaques.

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GV  2015  05 19Un nouveau tiroir de la contestation, polémique et politique, s’est ouvert : la réforme de l’enseignement dans les collèges serait «un massacre, une catastrophe» !

Comme toujours, dès qu’on tente une évolution adaptative dans notre société, c’est le tollé presque général !

Les secousses culturelles et les répliques animent périodiquement la société.

 Un véritable séisme !

Chacun est différent et a suivi le cursus scolaire habituel ; il pense donc connaître, par expérience, la solution idéale pour réformer l’Ecole ; cela fait alors beaucoup de solutions !

Parmi ceux qui s’élèvent véhémentement contre cette réforme :

  • Beaucoup n’ont pas lu, écouté et réfléchi, avec attention, au contenu du projet.
  • Certains, très attachés à un domaine, se bloquent sur des mots plus ou moins bien interprétés mais suffisants pour refuser le tout.
  • Beaucoup, aussi, reprennent en cœur, sans chercher plus loin, les slogans et les résultats de sondages défavorables diffusés par les médias et les politiques, ou provenant de «spécialistes»(!) qui sont, au mieux, des nostalgiques du passé, au pire, des démolisseurs systématiques de ceux qui ne pensent pas comme eux.

J’entendais G.Larcher, sur France Inter, dire que la solution au problème du collège était à l’école primaire ; peut-être, mais terriblement restrictif, elle est, au départ, dans la politique, la société, les familles !

Si on s’en tient, dans un premier temps, au seul projet de réforme, on constate une innovation de taille attirant la réprobation ; c’est pourtant une démarche qui me semble essentielle sur le fond ; encore très modeste, c’est une ouverture d’esprit, un véritable changement paradigmatique que l’on souhaite réaliser dans l’esprit de nos jeunes.

La première a été évoquée par PierU, l’intérêt d’associer le grec et le latin à l’étude du français ; c’est logique; avec bien d’autres langues, il en résulte, tant au niveau du langage commun qu’au niveau scientifique.

La seconde est l’introduction des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI). Ils portent pour l’instant, sur huit thématiques : Développement durable ; Sciences et société ; Corps, santé, sécurité ; Information, communication, citoyenneté ; Culture et création artistiques ; Monde économique et professionnel ; Langues et cultures de l’Antiquité.

Dans un cas comme dans l’autre, la véritable révolution culturelle est de considérer, enfin(!), que notre histoire n’est pas le résultat d’une évolution séparée, cloisonnée, cartésienne, réductionniste, de domaines que l’on étudie toujours séparément ; c’est ahurissant, pour faire des têtes bien faites, de passer, par exemple, d’une heure à l’autre de la littérature française du XVII ème siècle à l’économie de l’Europe au XIX ème siècle, la révolution de 1789, la géographie de l’Asie orientale, etc.!. Il serait temps de concevoir, pour une perception de la réalité, une programmation investissant tous les domaines : environnementaux (climat, ressources..) et culturels (politique, économique, scientifique, social..), à la même période.

La participation, entre les séances disciplinaires, de séquences de synthèse, avec plusieurs enseignants spécialisés, facilitera la prise de conscience des interférences entre tous les acteurs.

La Vie, l’histoire, n’est ni cartésienne ni linéaire mais en réseau et complexe, où tout se tient.

Une telle approche concrète place les enfants devant la réalité des choses, plus proche du vécu et exploitable par tous, quels que soient le milieu social et la culture d’origine. L’évolution de notre société et du monde est une émergence résultant d’une infinité de comportements qui interfèrent, échangent: inter-relationnel et interactif donc.

  • Une équipe est bien plus que la somme de joueurs, même surentraînés.
  • Un poème de Rimbaud ou de Baudelaire est bien plus que la juxtaposition des lettres qui le compose ; c’est la poésie qui en résulte : le sens du poème, sa portée, son émotion, sa musique, ses images, etc.
  • Un cassoulet est bien plus que la juxtaposition additive des ingrédients, c’est la liaison, la fusion, la combinaison intime de ces ingrédients, de leurs arômes, de leur saveur à la faveur d’une lente cuisson dorlotée et suivie. Tout cela engendrent des arômes neufs, des textures neuves, des saveurs neuves que n’avaient aucun des ingrédients initiaux.

C’est montrer aux jeunes qu’ils font partie d’un tout dont la somme des constituants est bien plus que la somme de ses parties ; qu’ils sont des éléments indispensables, qu’ils ont un rôle à jouer mais qu’ils doivent aussi prendre conscience que les autres sont aussi indispensables qu’eux !
Contrairement à ce que disait à l’émission C dans l’air, Yves Thréard :

«Faire travailler des collégiens sur le développement durable, c’est une honte !»

je dirai que:

«Ne pas les faire réfléchir sur ce sujet, c’est une honte !»

C’est le sujet type pluridisciplinaire, complexe, en phase avec l’actualité, où chacun, du moussaillon au commandant, a son rôle : en prendre conscience, chercher à comprendre, participer, suivant ses compétences, c’est un devoir, non pas dans un but personnel mais pour l’intérêt de chacun, tiré du «plus» acquis par le collectif: le partage équitable des bénéfices en somme !

Généralisons maintenant le problème.

Depuis des décennies, voire des siècles, deux «plaques» philosophiques s’affrontent à propos de l’enseignement.

  • Pour les uns, on élève, le plus haut possible, le niveau moyen d’instruction de tous les jeunes, donc de la société, pour avoir une réserve disponible importante de matière grise indispensable pour faire face rapidement à l’évolution des besoins divers de la nation. C’est la démarche darwinienne.
  • Pour les autres, on sélectionne très tôt «les meilleurs» ceux jugés être les élites de demain ; on les amène le plus vite possible, le plus haut possible dans le classement Pisa, à un niveau compétitif dans la jungle économique. Les autres assureront les tâches secondaires, aléatoires, ou constitueront un réservoir de chômeurs permettant d’entretenir la compétition pour des salaires bas. C’est la démarche lamarckienne.

Dans notre société, la permanence dynamique de ces plaques provoque des secousses et répliques constantes car :

  • D’un côté, la réforme du collège se fait au nom de l’égalité de l’épanouissement des possibles devant l’enseignement, principe de la morale républicaine, contre l’élitisme de classe, c’est la première philosophie, une vraie politique de gauche donc : aider les élèves défavorisés, organiser un suivi personnalisé, éviter que les retardataires ne soient pas définitivement distancés…L’école doit permettre à tous les enfants de pouvoir réussir, suivant leur capacité et par leur travail, et de s’élever, à tous les niveaux, dans l’échelle sociale, pour le bien de la collectivité.
  • D’un autre côté, en matière d’économie, la politique a suivi les sirènes néolibérales ; elle exalte les gagneurs, les mieux payés, les plus forts, les plus beaux…, les meilleurs en somme, l’élitisme sectaire, que l’école combat ! C’est la deuxième philosophie.

L’inconvénient est que «les meilleurs» ne le restent pas du fait de l’évolution ultra rapide des techniques et des nouveaux besoins. Ce n’est pas «gênant», ils sont remplacés par les «nouveaux meilleurs» formés régulièrement, les anciens étant jetés !

Les jeunes sont donc confrontés, à la sortie du cursus scolaire, à une société de plus en plus inégalitaire.

Peut-on donc être «égalitariste» quand il s’agit de l’école et « libéral» sur le terrain de l’économie ?

Bien sûr que non, cette situation est celle de la tectonique des plaques ; la plaque «égalitaire» s’enfonce, par subduction, sous la plaque «libérale»; ce mouvement de subduction, bien connu des sismologues est à l’origine des tremblements de terre et de leurs répliques !! Malheureusement les prévisions dans l’espace, dans le temps et dans l’intensité, sont impossibles, la technologie n’est pas assez pertinente.

Quelle valeur, dans l’échelle de Richter, sommes nous prêts à supporter ?
Dilemme cornélien : Démarche lamarckienne ou darwinienne ?
That is the question ?

– par  Georges Vallet

crédit photos:kids-fun-science.com

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30 commentaires

  • Bilan:
    Le débat qui s’est instauré n’a pas eu de rapport avec la questionnement du texte initial, manque d’idées sans doute; il est devenu polémique et catégoriel mais il n’est pas inintéressant et des mises au point s’imposent.
    Des faits d’abord:

    Les concours d’agrégation ont été créés par le décret du 17 mars 1808 pour l’enseignement secondaire.
    Le concours d’agrégation de l’enseignement du second degré sert à recruter des professeurs pour l’enseignement du second degré.
    Le second degré regroupe les collèges, les lycées d’enseignement général et technologique, de la 6ème à la terminale donc, les lycées professionnels du Ministère de l’Éducation nationale ou d’autres ministères (principalement le Ministère de l’Agriculture).
    L’enseignement primaire supérieur (EPS) a existé jusqu’en 1959; cet enseignement était donné dans le cadre de l’école primaire sous forme de cours complémentaires au sein d’écoles primaires supérieures; il doublait le lycée, conduisait au brevet supérieur, équivalent du bac, il était passé par les jeunes filles qui n’avaient officiellement pas le droit de préparer le bac.
    La fusion des collèges d’enseignement général et des collèges d’enseignement secondaire se fait en 1975. le second degré comprend alors un collège unique (6ème à 3ème) et le lycée (seconde à terminale).
    En 1950, le CAPES est créé pour le recrutement de professeurs de collèges et lycées généraux et techniques publics.
    Le second degré emploie donc essentiellement des capétiens et des agrégés; ces derniers de préférence, de la seconde à la terminale(lycées) mais ils restent enseignants du second degré, d’où leur présence légitime dans les collèges. Ils sont également présents dans les classes préparatoires aux grandes écoles.

    A partir de cela, les opinions de chacun peuvent se manifester. Pour moi:

    La création des collèges a séparé en deux la continuité pédagogique du cursus des jeunes, de la 6ème à la terminale; après la rupture entre le premier et second degré, elle a généré un nouveau fossé au sein du second degré, difficile à surmonter, entre collège et lycée, par de nombreux jeunes(en seconde). Cela ne semble pas très judicieux.
    Puisque les collèges existent, pour atténuer la difficulté du passage collège lycée, je pense que le maintien du corps professoral actuel (capétiens, agrégés) serait la meilleure solution , toutefois, si certains souhaitent une uniformisation des catégories à chaque niveau du second degré; pourquoi pas alors les capétiens dans le collège et les agrégés dans le lycée!
    Reste le problème de l’enseignement supérieur; Je suis, sur ce point, totalement en désaccord avec D.Sango.
    On note trois projets, trois structures, trois pédagogies, trois philosophies différentes entre le primaire, le secondaire et le supérieur. Chaque niveau correspond à des objectifs différents, à une maturité intellectuelle différente des élèves et des compétences spécifiques des enseignants.
    L’enseignement supérieur a pour vocation, entre autres, la recherche, la diffusion d’une culture et d’une connaissance très spécialisée qu’il doit diffuser auprès des étudiants, ils restent des généralistes disciplinaires d’un haut niveau mais absolument pas des chercheurs. Ce qui ne veut pas dire qu’ils n’y ont pas leur place( s’ils en trouvent!!) mais après avoir prouvé leur compétence dans la recherche (enseignants chercheurs passant l’agrégation ou agrégés passant une « thèse » de recherche).
    La «secondarisation» de l’université change totalement l’esprit et surtout la psychologie des étudiants; beaucoup s’imaginent que l’université doit leur donner des réponses qu’ils régurgiteront, après un travail très modéré, à l’examen, alors qu’elle est là pour leur apporter des connaissances de pointe, apprendre à analyser et synthétiser, développer l’esprit critique, le doute, les former à se poser des questions et à formuler des réponses personnelles, donc les préparer à rentrer dans le monde du travail à haute responsabilité.

    • Vous passez sous silence qu’historiquement, le concours dit d’agrégation avait été institué pour recruter des enseignants dans le supérieur. Même si la finalité a quelque peu changé depuis, l’agrégation reste un concours de très haut niveau, dont les lauréats ont largement le niveau pour enseigner dans le supérieur.
      Par ailleurs vous semblez faire de la recherche l’alpha et l’omega de la compétence pour enseigner à haut niveau, ce qui est un a priori assez étrange.

      • « le concours dit d’agrégation avait été institué pour recruter des enseignants dans le supérieur »
        J’aimerais avoir des précisions sur ce point. Existait-il à ce moment un second et premier degré?
        Ne confondez-vous pas avec l’agrégation de médecine et les concours nationaux d’agrégation permettant l’accès au corps des professeurs des universités dans les disciplines juridiques, politiques, économiques ou de gestion, mais pas pour les établissements d’enseignement général.
        « concours de très haut niveau, dont les lauréats ont largement le niveau pour enseigner dans le supérieur »
        Ce n’est pas une question de niveau mais de compétence dans des domaines très différents; beaucoup d’enseignants du supérieur ne sont pas agrégés et cela ne nuit pas à leur compétence pour la recherche. C’est seulement un plus pour l’ouverture d’esprit sur le monde, qualité qui disparait avec l’ultra-spécialisation.
        Il y a une différence énorme entre les qualités requises pour l’agrégation et celles requises pour faire de la recherche. Les agrégés sont des généralistes disciplinaires qui ont tout à fait leur place pour la préparation aux concours des grandes écoles car il faut possédés des connaissances étendues et d’un haut niveau dans un champ disciplinaire vaste..
        « Par ailleurs vous semblez faire de la recherche l’alpha et l’omega de la compétence pour enseigner à haut niveau »
        Vous ne m’avez pas compris; la recherche et le niveau d’enseignement de la connaissance générale sont deux domaines différents.
        Si je peux oser une comparaison qui je sais n’est pas d’une pertinence absolue; un médecin généraliste à des connaissances étendues d’un haut niveau, un médecin spécialiste un niveau plus élevé, et actualisée en permanence, mais dans un domaine disciplinaire très étroit. Chacun intervient dans des circonstances différentes.

    • Je maintiens, l’utilisation d’agrégés en collège est un scandale que personne ne peut défendre.
      On peut aller plus loin, l’agrégation n’a aucun sens, et surtout pas celui de dégager des enseignants qui auraient une qualité telle qu’ils devraient travailler moins que les autres et être plus payé !
      Il est donc urgent :
      1 de mettre dans les mêmes conditions de travail tous les profs du secondaire
      2 de les rémunérer de la même façon
      3 de les faire évoluer exclusivement au mérite

      • C’est votre avis, ce n’est pas le mien.

        • Ce n’est pourtant que pure logique.
          Donnez moi des raisons de payer plus des enseignants, qui travaillent moins que les autres et qui font le même travail !!!
          Un scandale.

          • « Donnez moi des raisons de payer plus des enseignants, qui travaillent moins que les autres  »
            Par ce que vous considérez, comme beaucoup de gens, que la durée du travail est celle passée devant les élèves; opinion à revoir.
            La correction des copies et la préparation des cours dans des classes du baccalauréat ou dans les classes préparatoires demandent surement , d’après vous, pas plus de temps que pour des classes de 6éme!
            Donnez-moi les raisons de payer moins les enseignants qui travaillent plus que les autres! Il faut alors payer plus que les agrégés: les professeurs d’école, les maîtres auxiliaires, les PEGC, les adjoints d’enseignement!
            Résultat à méditer dans l’entreprise!

          • Toujours pas de réponse …
            Je connais parfaitement le fonctionnement ayant passé qqs années devant des élèves et des étudiants. Je vous demande de justifier pourquoi un agrégé aurait 15h de cours par semaine en collège et un certifié 18 h ?
            En prime il est mieux payé !
            Non Ceci est un scandale majeur. Il faut supprimer l’agrégation qui est inadaptée, ou alors elle implique que ces profs font leurs 15h en prépa.
            ..et vous savez que j’ai raison…

          • Sauf à vouloir faire avaler des couleuvres plus grosses que des pythons, l’agrégation n’est d’aucune utilité pour la société, même pour l’enseignement de premier cycle universitaire.
            Personnellement, les profs que j’ai eu en prépa étaient même moins bons que ceux que j’ai eu au lycée. Nombre d’entre eux étaient tellement perchés dans leur matière qu’ils en oubliaient la pédagogie.

          • « Personnellement, les profs que j’ai eu en prépa étaient même moins bons que ceux que j’ai eu au lycée.  »
            Il y a vous et les autres! Un arbre ne cache pas la forêt!

          • Pourquoi un médecin spécialiste est-il mieux payé qu’un médecin généraliste? Tous les deux soignent les mêmes personnes, le spécialiste travaillant en général moins longtemps chaque jour.?
            « Pourquoi un agrégé aurait 15h de cours par semaine en collège et un certifié 18 h »
            Parce que l’un est agrégé et l’autre capétien certifié!!I

            Ils ont chacun passé un concours différent, d’un niveau différent, signé un contrat diffèrent; c’est un choix, obligé ou décidé, mais consenti; il n’y a aucun piège; les agrégés sont entrés plus tard en moyenne dans la vie professionnelle car les études n’ont pas eu la même durée, le concours étant plus sélectif, beaucoup se sont présentés plusieurs fois. Le niveau maximum pour la retraite leur est plus difficile à atteindre.
            Le problème n’est pas en collège où les agrégés sont très minoritaires et en disparition programmée, mais en lycée. Les certifiés pourraient passer une agrégation interne, je crois d’ailleurs que cela existe mais je n’en suis pas certain.
            « Il faut supprimer l’agrégation qui est inadaptée »
            Inadaptée à quoi? A l’économie je suppose!
            Ensuite, il me semble que « il faudrait » serait plus approprié que il faut car l’ordre que vous donnez est conditionné à la décision officielle de rompre un contrat.
            Enfin, si vous souhaitez abaisser le niveau de l’enseignement en général alors que le niveau de recrutement des enseignants du primaire a augmenté régulièrement, c’est votre problème. Quand j’ai commencé ma carrière, le concours d’entrée à l’école normale nécessitait seulement le brevet, on en est loin maintenant; après tout ce n’est peut-être pas si mal!

            Un peu à part, pour conclure, j’ai enseigné, au cours de ma carrière, de l’école primaire à l’université en passant par les classes préparatoires et, hors métier, à des adultes; j’ai acquis, je crois, une expérience enrichissante dans ce métier, tant sur le fond que la forme; je souhaiterais que tous les chefs d’entreprises, les patrons,etc. puissent faire de même, cela aiderait considérablement la compréhension dans les rapports humains.

          • « Pourquoi un médecin spécialiste est-il mieux payé qu’un médecin généraliste? Tous les deux soignent les mêmes personnes, le spécialiste travaillant en général moins longtemps chaque jour.? »
            Concernant le temps de travail, il est libre et chacun fait ce qu’il veut. Et les généralistes où les spécialistes travaillent autant.
            Ceci dit ils soignent la même personne, mais si un généraliste envoie le patient à un spécialiste c’est qu’il est incompétent pour apporter le meilleur traitement à ce malade.
            Rien à voir encore avec les agrégés du collège ou du Lycée
            Il faut, bien sûr, supprimer l’agrégation et ces privilèges d’un autre âge.
            Ce n’est que pure logique.

          • « Ce n’est que pure logique. »
            C’est votre logique, pas la mienne, à chacun sa vérité!!

          • Je ne vois toujours aucune raison non plus que les agrégés exerçant en collège n’aient pas les mêmes conditions (temps de service et rémunération) que les certifiés. Ils ont passé un concours plus difficile, oui, mais justement pour enseigner dans des niveaux supérieurs. Ceux qui veulent rester au collège ne veulent pas occuper les postes auxquels ils sont normalement destinés, mais ils veulent quand même avoir les conditions qui vont avec.

          • Pier U
            Deux choses:
            « oui, mais justement pour enseigner dans des niveaux supérieurs. »
            Ils ont passés un concours non pas pour enseigner dans des « niveaux supérieurs » mais pour enseigner dans le second degré.
            La terminologie « supérieure » est d’ailleurs inadaptée car l’enseignement en CP n’est pas inférieur à celui du collège, du lycée, de l’université ou en cuisine! Chaque « niveau » a sa spécificité et doit être au »niveau supérieur » d’efficacité au service de l’enseigné. Des enseignants de collèges de banlieue difficile font des miracles, ils sont au niveau supérieur de la mission qu’ils assument.
            « Ceux qui veulent rester au collège ne veulent pas occuper les postes auxquels ils sont normalement destinés, »
            Détrompez-vous.

            Bien des agrégés sont au collège car ils y ont été nommés sans l’avoir demandé!
            Faire tous les niveaux de l’enseignement du second degré est extraordinairement formateur pour acquérir la connaissance « du terrain », de sa progression en maturité…
            Cela devrait être une obligation, pour un enseignant du second degré, de passer dans toutes les classes du cursus et même de faire des stages en CM2 et en première année de fac pour limiter le plus possible les « ruptures ».
            C’est une erreur monumentale de rester spécialisé dans ce que vous appelez « un niveau normalement destiné » car il entraine l’ignorance des « autres niveaux », avec lesquels il faudrait travailler en continuité. C’est pourquoi je critique ces séparations, ses fossés, donc ses difficultés pour les jeunes, pour franchir le passage du 1aire à la 6ème et ensuite de 3ème à la seconde.

          • Vous jouez sur les mots. Si certifés et agrégés peuvent enseigner dans les mêmes niveaux, à quoi sert l’agrégation ? Tournez le truc dans le sens que vous voulez, l’agrégation est un concours qui sanctionne un niveau disciplinaire -donc un niveau d’études- plus élevé que la certification, et à moins de soutenir qu’il faut un prix Nobel pour enseigner en 6ème (auquel cas il faut d’urgence renvoyer tous les professeurs qui ne sont « que » certifiés), il est tout à fait logique de réserver les professeurs ayant les plus hautes connaissances disciplinaires pour enseigner dans les niveaux d’études les plus élevées.
            Cela ne veut évidemment pas dire qu’il est facile d’enseigner en 6ème, mais que les qualités requises ne sont pas forcément celles d’un agrégé. En 6ème il y a besoin de plus de pédagogie, mais pas forcément de connaissances disciplinaires ultra poussées.
            Il y a des agrégés nommés en collège sans l’avoir demandé, certes, mais aussi beaucoup qui l’ont demandé, ou qui ne demandent pas à partir en lycée une fois l’agrégation en poche.

          • PierU,
            J’oubliais, pour le salaire.
            Je considère que le métier d’enseignant est comme la femme, au niveau biologique, l’avenir du monde, au niveau culturel. Une ancienne élève de 3ème m’a offert un petit dessin de son cru où était écrit: »Enseigner, c’est influencer une vie pour toujours ». Une raison pour remplir cette « mission », au sens de missionnaire, au plus haut »niveau » quelque soit la classe.
            L’importance de l’enseignant pour la vie personnelle, sociale, culturelle…, nationale, est bien plus grande que celle d’un ingénieur de « haut niveau », qu’un chef d’entreprise du CAC 40, qu’un expert en économie….., qui « influencent notre vie »dans le sens que l’on sait: chômage, précarité, pollution….
            Voilà pourquoi, du fait de l’ importance humaniste, il serait « logique » que tous les enseignants soient payés de la même manière, au dessus des ingénieurs, patrons du CAC40…..!!
            Une simple correction devrait être apportée pour compenser la durée des études, donc l’entrée dans la vie active, et la difficulté d’atteindre une retrait complète.

          • Je suis heureux d’apprendre que je suis un créateur de chômage, de pollution, et de précarité. Il faudrait sans doute inculper pour cela les enseignants qui m’ont formé.

          • C’est l’intérêt de ce site, on en apprend tous les jours !

          • Pier U
            Les enseignants vous ont apporté la connaissance, les différentes façon de l’utiliser mais c’est l’économie qui a forcé ses acteurs, pour survivre, à utiliser cette connaissance dans un certain sens dont les résultats, on ne peut pas le nier, ne sont pas glorieux.
            Ce n’est pas la faute des enseignants, ce n’est pas non plus la vôtre; les ingénieurs ont été obligés, dans l’entreprise, pour gagner leur vie, de suivre la seule voie possible imposée par le système libéral.

          • Ouf, je ne suis pas coupable… Mais rassurez-moi : serai-je épargné le jour du jugement dernier, ou bien dois-je me convertir dès maintenant au professorat pour sauver mon âme ?

          • Je ne suis pas votre conseiller spirituel, mon cher frère; la conversion est avant tout une affaire personnelle; peut-être que quelques pater et avé et surtout quelques dons pour la restauration de l’environnement pourront faciliter la clémence de notre Seigneur (certains écrivent saigneurs, à tort bien sur!)le jour du jugement dernier.

  • Les interventions sur le forum ayant pour but le débat d’idées sont non seulement très respectables mais souhaitables: c’est l’objet d’A@P. Elles méritent toujours des réponses argumentées.
    Celles dont l’objectif, sous un pseudo en plus, est l’attaque personnelle, montrent un déficit pathologique de la pensée, et de la lâcheté. Elles méritent le mépris.
    Heureusement, elles émanent toujours de la même personne.

  • Monsieur Vallet écrit « la politique a suivi les sirènes néolibérales ; elle exalte les gagneurs, les mieux payés, les plus forts, les plus beaux…, les meilleurs en somme, l’élitisme sectaire, que l’école combat » .
    Alors contre l’élitisme de classe Monsieur Vallet ira-t-il -au nom du combat contre l’élitisme sectaire combattu par l’école comme il l’écrit- jusqu’à prôner au sein de l’Education nationale la disparition du corps des « gagneurs, les meilleurs, les plus beaux, les meilleurs en somme »…c’est à dire des profs les mieux payés, au plus faible d’heures de cours, en un mot la fin des agrégés?

    • Alors là, s’il y a un vrai scandale c’est bien celui des agrégés !
      Il y a ceux qui enseignent en supérieur, pas de pb, ils sont là pour cela.
      Par contre au secondaire et particulièrement au collège les agrégés devraient être interdits.
      Et s’ils veulent y enseigner, alors ce sera avec la même durée de service que les certifiés, et avec le même salaire.
      Les syndicats enseignants sont bien des faux culs pour admettre cette injustice incroyable.
      Si vous arrivez dans une entreprise avec un diplôme de Polytechnique et que vous souhaitez tenir un poste de technicien bac+2, on vous paiera en conséquence ou vous irez voir ailleurs

      • Missions du professeur agrégé: http://www.education.gouv.fr/
        « Les professeurs agrégés participent aux actions d’éducation, principalement en assurant un service d’enseignement et assurent le suivi individuel et l’évaluation des élèves. Ils contribuent à conseiller les élèves dans le choix de leur projet d’orientation.
        Ils enseignent dans les classes préparatoires aux grandes écoles, dans les classes des lycées, dans les établissements de formation et exceptionnellement dans les classes des collèges. »

        • Sauf qu’au fil du temps, le « exceptionnellement en collège » s’est transformé en pratique courante (de mémoire pas loin de 20%).

      • « Il y a ceux qui enseignent en supérieur, pas de pb, ils sont là pour cela. »
        Sauf que les enseignants du supérieur sont avant tout des enseignants chercheurs; beaucoup ne sont pas agrégés car les agrégés ne sont pas des chercheurs.
        « Et s’ils veulent y enseigner, alors ce sera avec la même durée de service que les certifiés, et avec le même salaire ».
        Où mettez-vous, avec quel service et quel salaire : les maîtres auxiliaires, les PEGC, les adjoints d’enseignement, nombreux dans les collèges?

  • « aider les élèves défavorisés, organiser un suivi personnalisé, éviter que les retardataires ne soient pas définitivement distancés… »
    Je ne vois pas où, comment et avec quel moyen on réalise cela.
    Quant aux EPI, dans un collège ou 20% des élèves n’ont pas les bases c’est impossible a mener avec un profit réel (les largués perturberont ces séances qui demandent une maturité qu’ils n’ont pas).
    C’est d’ailleurs rigolo de voir la réaction des profs qui n’admettent même pas la coopération entre eux. J’ai toujours été choqué par l’individualisme de cette corporation qui n’admet pas que des collègues puissent venir assister aux cours donnés, pour échanger et progresser ou aider des profs débutants…
    Mais bon, leur boulot n’est pas facile vu les gamins insupportables qu’ils recoivent…
    Et je persiste et signe : commençons par amener 100% des élèves du primaire à un niveau correct en 6 éme. On pourra alors partir sur des bases saines pour le collège.
    Mais il faudra aussi admettre qu’il y a des élèves plus doués que d’autres et leur permettre de se développer pleinement.
    Le latin est bien secondaire…au fait comment peut on admettre qu’il existe en France des calendretas et même je crois des collèges sur le même principe ?

    • 1°)Il y a deux problèmes qui se superposent:

      La théorie; elle est indispensable; il faut fixer des objectifs: Par exemple.: »« aider les élèves défavorisés, organiser un suivi personnalisé, éviter que les retardataires ne soient pas définitivement distancés… »
      La pratique, c’est-à-dire les moyens: pédagogiques et financiers (petits groupes de quelques élèves pour les plus difficiles…., pour le réaliser.

      Ce qui justifie en partie la réaction des profs, ce n’est pas la théorie, ils sont même pour, mais ils savent qu’à chaque fois que des réformes sont réalisées, les moyens pédagogiques(formation) et techniques, ne suivent jamais. Il faut faire autrement mais en »se débrouillant »! Les profs de mon âge se souviennent du bazar lors de l’introduction des « maths modernes »!!!!
      2°) »C’est d’ailleurs rigolo de voir la réaction des profs qui n’admettent même pas la coopération entre eux. J’ai toujours été choqué par l’individualisme de cette corporation »
      Ce n’est pas qu’ils ne l’admettent pas, c’est que, comme dans beaucoup de profession, ils n’ont jamais été formé pour cela: travail personnel, par filière, par spécialité, pendant les études ; Une chose, mal connue, est qu’un enseignant, comme un médecin généraliste, est SEUL dans sa classe; il doit faire SEUL sa discipline, son cours; l’administration le jugera en passant discrètement dans le couloir pour voir s’il n’y a pas de bruit….L’inspecteur passera tous les deux ou trois ans!!; les collègues, qui ont les mêmes soucis, sont peu enclins à épauler ceux qui sont en difficulté car ces derniers se taisent et ,rarement heureusement, se suicident! Exemple vécu dans le var au cours de ma carrière.
      3°) »qui n’admet pas que des collègues puissent venir assister aux cours donnés, pour échanger et progresser ou aider des profs débutants… »
      D’abord il faudrait que cela soit autorisé par l’administration, ensuite que les emplois du temps le permettent. D’autre part, il y a des réunions, formelles ou pas, disciplinaires, au cours desquelles des conseils et des projets sont élaborés en commun.
      4°)Quant à l’individualisme, ne pensez-vous pas que c’est le comportement ambiant? Ce ne sont des êtres à part!
      5°) »Mais il faudra aussi admettre qu’il y a des élèves plus doués que d’autres et leur permettre de se développer pleinement. »
      La réforme le permet; l’élitisme est un « isme » comme dans sectarisme…., l’objectif est de fournir à TOUS les élèves les moyens d’atteindre leur meilleur niveau potentiel, par leur travail et non celui de leurs parents.L’égalitarisme des possibilités ne veut pas dire suppression des différences de résultats!