Caravanes
Comme la floraison des marronniers, tous les ans à la même époque, arrivent en nombre les caravanes des « gens du voyage ». Comme tous les ans ils choisissent de s’installer sans autorisation sur le terrain de leur choix. Comme tous les ans le dimanche est leur jour de prédilection pour investir un espace communal. Comme tous les ans ils affirment être des évangélistes en mission. Et comme tous les ans, les pouvoirs publics sont démunis.
Voilà donc une tradition qui ne varie pas depuis plusieurs décennies. Cette année 2015, la saison de cette migration a été inaugurée par la ville d’Assat. On dénombre, selon les sources, entre 70 et 80 caravanes soit à peu près 300 personnes, adultes et enfants qui, par parenthèses, ont oublié de se rendre à l’école.
Bien évidemment à partir de ce constat nourri des préjugés les plus tenaces, se pose la question de savoir pourquoi la puissance publique se révèle incapable d’empêcher ces installations sauvages.
La réponse tient en deux éléments, l’un légal. La loi Besson du 5 juillet 2000 impose aux communes de plus de 5.000 habitants de mettre à disposition des aires d’accueil. En contrepartie, elles ont la possibilité de recourir à la procédure d’évacuation administrative pour mettre fin à un stationnement illégal. Les communes de moins de 5.000 habitants comme Assat ne sont pas soumises à l’obligation d’une structure pour des gens du voyage, mais doivent les accueillir. Dans chaque département, doit exister une aire de grand passage capable d’accueillir de 100 à 200 caravanes.
L’autre élément de réponse tient à des moyens techniques. Il n’échappe à personne qu’en s’installant systématiquement le dimanche, en début d’après midi, les gens du voyage diminuent de façon quasi totale, le risque de voir les forces de l’ordre se mettre en travers de leur chemin. Les dimanches, les effectifs de la gendarmerie sont moins nombreux et calculés de façon à répondre aux urgences. Il leur est donc pratiquement impossible de regrouper des unités en nombre suffisant. Il faut considérer également que les intrus annoncent ouvertement que la durée de leur occupation des lieux ne dépassera pas une semaine. C’est le temps nécessaire pour mettre en place et exécuter une décision d’expulsion. Leur expérience est grande.
Il y a enfin ce que l’on pourrait appeler l’élément politique et c’est là comme toujours que ça se complique. La population des gens du voyage est estimée à 300.000 ou 400.000 personnes en France. Elle n’est itinérante que durant la moitié de l’année. La loi Besson étant ce que l’on vient de dire, il faut que les communes concernées mettent en place des aires d’accueil et que le préfet impose au niveau du département une, voire plusieurs aires de grand passage, il n’en existe pas dans notre département. Le « schéma départemental des gens du voyage » comporte encore aujourd’hui beaucoup de projets et peu de réalisations. Il n’est pas facile d’obtenir des maires le respect de ces règles, il est bien évident qu’un tel choix ou plus exactement un strict respect de la loi, n’est pas particulièrement électoraliste. Alors on se contente de faire semblant et de s’offusquer avec la majorité des citoyens sur les désagréments vrais ou supposés provoqués par ces installations sauvages. Il ne faut pas décevoir les électeurs.
Alors dans ce domaine, comme dans tant d’autres, l’hypocrisie est de rigueur. Le maire d’Assat a décidé de déposer plainte pour dégradations puisque le portail du terrain a été scié. L’enquête ne permettra pas d’identifier les auteurs du délit. On verra l’an prochain mais surtout pas question d’avouer son impuissance.
Pau, le 1 juillet 2015
Par Joël BRAUD
Existe-t-il vraiment une différence entre le stationnement sauvage de visiteurs autour du parc expo lors de la foire de Pau (vu dans Pyrénées Presse) et les campements sauvages de gens du voyage (en discussion au niveau de l’agglo)?
Le premier est considéré comme une réaction normale.
Le second est considéré comme une provocation (si je faisais ça, …)
ras le bol,de ces gents la loi Besson est a se jour NUL et obsoléte nous sommes en pleine crise,et nous devons payer pour ces gents ,c est niet!!ils ont choisi se mode de vie OK alors qu ils assument PAR EUX MEME ils ne paient RIEN et en plus il faudrait,que je paie,que vous payez ??non STOP a la c…….e
http://www.liberation.fr/societe/2013/07/26/le-business-des-aires-d-accueil-de-gens-du-voyage_920807
Qu’encoure une commune qui ne respecte pas les obligations du schéma départemental (loi de 2000, et nous sommes en 2015) ? Rien. Absolument rien. Ni amende, ni CRS, rien. Rien de rien. Pourtant nul n’est censé ignorer la loi, encore moins les maires.
Pourtant, la création d’aires d’accueil et de grands passages favorise l’emploi (construction puis poste de gestionnaire) et est source de revenu, puisque toute caravane installée paie l’emplacement, l’eau, l’électricité et le ramassage des ordures. N’en déplaisent à ceux qui ne prennent pas la peine de se renseigner et qui préfèrent râler, comme tous les ans, sans savoir, et qui croient encore que ceux qui profitent du système sont « ceux d’en bas ».
Le respect des obligations du schéma départemental et la création des aires prévues favoriserait aussi la rencontre, les échanges, la connaissance d’une autre culture… mais autant garder ses préjugés, c’est tellement plus confortable…
désolé de contre dire,mais j ai un exemple frappant et vécu et surtout filmé !!
Modération : le reste du message a été supprimé (incitation à la haine raciale)
Comment ces gens là payent des impots sur le revenu, la taxe foncière, la taxe d’habitation. A part la TVA je ne voie pas. PLus belle la vie avec de belles caravanes et des voitures hauts de gamme
Les « gens du voyage » (appellation administrative officielle) doivent déclarer une commune de rattachement.
Voici une bien belle caravane de commentaires !
https://www.youtube.com/watch?v=Ua-MWLJvGvM
Eh bien non ce n’est pas facile contrairement à ce que croient ceux qui n’ont aucune pratique des règles de la répression. Il est possible de relever les immatriculations des voitures (La présence d’une voiture n’entraîne pas automatiquement la responsabilité de son propriétaire). Il est plus difficile de contrôler les identités toujours en raison de ce rapport de force. Il est presque impossible par une enquête qui permettra d’effectuer des auditions, de déterminer qui a fait quoi (casser les cadenas – découper le portail). Chacun dira qu’il n’a rien vu et que ce n’est pas lui. La justice devant ce non résultat n’engagera pas de poursuites. Enfin à supposer que le ou les auteurs du délit soient identifiés, puis condamnés, il faudra alors prendre les dispositions pour faire payer l’amende. Et là en raison du fait que ce sont des itinérants les moyens à mettre en place seront souvent disproportionnés par rapport au montant de cette amende.
Soyons réalistes.
Je propose qu’un groupe de CRS (armés pour leur sécurité) ou de soldats arrive et abîme chaque caravane ou voiture en effraction. Rien de dramatique: un choc de violence mesurée dans la carrosserie, sans conséquence (ou bien des rayures, c’est au choix !), à part l’esthétique et l’image sociale. Idem d’ailleurs pour tous ceux qui se garent sur un passage piéton ou dans des endroits dangereux (un simple flic est alors suffisant). Vous allez me dire que ça ne rentre pas dans le cadre légal actuel et je répondrais que celui-ci n’est pas immuable.
Ou alors, laissons faire et Marine s’en occupera à sa manière, à l’instar de Poutine par exemple.
Hum… Un cadre légal où des policiers, sans décision de justice, auraient le droit de dégrader du matériel d’autrui, ce ne serait pas un peu (beaucoup) faire du Poutine ou de la Marine sans Poutine ni Marine, justement ?
« Sans décision de justice », mais « faisant face à une contravention notoire ».
Enfin, je dis ça pour animer le débat. C’est une première idée. Le cadre légal actuel étant inefficient, il faut le modifier et imaginer d’autres méthodes coercitives pour que certains apprennent le RESPECT avant que la société continue à se dégrader jusqu’à ce que le FN arrive au pouvoir.
« Faire du Poutine ou de la Marine », je crois que ce serait en envoyer beaucoup plus en prison qu’actuellement… Alors, entre une voiture ou une caravane esquintée et moisir en prison dans des conditions plus pénibles qu’actuellement…
Il vaut mieux lire ça qu’être sourd, sans doute :-). Envisager des méthodes que ne renieraient pas les mafieux, et dire que c’est pour éviter l’arrivée au pouvoir d’extrémistes, il fallait l’inventer… Je trouve ça carrément inquiétant comme raisonnement. Je ne sais pas, tu aurais pu évoquer la confiscation des véhicules, la pose de sabots d’immobilisation, etc…
Donc, à part t’inquiéter de mes propos, quelles sont tes propositions à ce sujet ?
Les sabots d’immobilisation, les oiseaux sont probablement outillés pour les enlever. La confiscation des véhicules pour leur ôter leur liberté de mouvement, c’est plus humain que de leur esquinter légèrement ?
La question n’est pas tant de savoir si la sanction est humaine ou pas, mais de remarquer que prôner l’application de sanctions ne venant pas d’une décision de justice, c’est une pente sacrément glissante.
Une contravention pour stationnement illicite ou excès de vitesse de moins de 40 km/h est également une sanction sans décision de justice.
Certes. Mais non exécutable ni exécutée immédiatement, et contestable devant un tribunal.
En réponse à Daniel Sango et à RdV.
On peut évidemment rêver d’un société où tout est lisse, sans aspérité. La formule : »Force doit rester à la loi » ne trouve pas une application systématique, c’est ce que j’essaie de démontrer dans mon article.
Il y a des circonstances où les forces de l’ordre soit parce qu’elles sont trop peu nombreuses, soit parce qu’il faut éviter une situation plus grave ne peuvent obtenir le respect de la loi. Ainsi lors d’une arrivée massive (200 caravanes) un dimanche sur un terrain privé ou public, les forces de l’ordre ne parvenant à rassembler dans un temps réduit que moins de dix fonctionnaires, ne peuvent empêcher l’intrusion des gens du voyages.J’ai connu une circonstance où il a été possible d’intervenir suffisamment tôt pour s’interposer. Il s’est ensuivi une occupation d’une voie de circulation importante avec les dangers que cela comporte.
Le schéma départemental des gens du voyage prévoit ce que vous dites RdV, une aide l’Etat pour la mise ne place d’une aire d’accueil. Malgré cela les communes sont plus que réticentes.
Il existe un médiateur qui a été dépêché sur place à Assat mais rien n’a changé.
Quant à ce que vous appelez caution et état des lieux, vous me dites comment vous faites concrètement. En réalité ce n’est pas possible.
Alors avec le détachement d’un régiment on peut tout envisager. Mais là ce sont les préfets qui doivent solliciter les instances gouvernementales.
Soyons réalistes.
Que le problème soit difficile, j’en conviens, mais en même temps, le jour (que je ne souhaite pas) où Marine… faudra vraiment pas s’étonner et cela ne sera pas une fatalité.
Il fut un temps (certes oublié) où les « gitans » causaient beaucoup moins de dommages et se tenaient à carreau, comme (presque) tout le monde. Ils exerçaient souvent des métiers manuels qui ont disparu (rempailleur, chiffonnier…). C’était une autre époque.
La question n’est pas de faire évacuer 200 caravannes par la force. La question est que les forces de l’ordre doivent faire un constat, c’est facile, dresser PV et/ou poursuivre ces gens en justice.
Pourquoi cela n’est il pas fait?
J’ai souvenir d’une intrusion de ce type il y a quelques années dans un terrain+ bâtiment privé de la zone d’activité de Berlanne, l’entreprise Pouytes. Fracture des portes, branchement sur l’électricité du bâtiment et dégradations… et la gendarmerie de constater…pour rien. Et le maire de partir dans une procédure d’explusion…
Bref rien, ils sont restés 8 jours et repartis tranquilou… elle est pas belle la vie ?
J’imagine la différence de traitement si j’avais fait la même chose avec un camping car…
Qqes idées (non réfléchies et sans tenir compte du cadre légal actuel).
Leur réserver des emplacements réguliers. Les communes qui acceptent cela doivent recevoir une compensation financière de l’Etat parce que personne n’en a envie…
La communauté doit présenter une sorte de directoire avec un responsable qui puisse dialoguer avec les autorités et avoir lui-même une certaine autorité au sein de la communauté.
Chaque nomade dépose un chèque de CAUTION à son arrivée…
Etat des lieux en arrivant et en partant des installations électriques, clôtures, sanitaires, auquel l’armée peut participer si besoin…