Deux sujets primordiaux qui font sens dans une société humaine.
Le droit à la santé pour tous, Le droit à une vieillesse décente pour tous,
Ces deux sujets ne sont pas exclusifs de bien d’autres qui font qu’une société soit juste, humaine et démocratique, mais le but de cet article n’est pas d’aborder tous les sujets. Quelle que soit sa sensibilité politique ces 2 sujets peuvent faire consensus sur l’aspect primordial. Mais cette affirmation se heurte tout de suite à des choix politiques dépendant de l’idéologie qu’ils défendent. Tout d’abord Il faut toujours rappeler que dans tous les pays développés et économiquement de même nature, le % de PIB consacré aux même type de services et de besoins (éducation nationale, police, justice, maladie, retraite, etc., etc.), est sensiblement le même. Par contre il existe des différences essentielles entre les pays dans lesquels la réponse apportée est collective, et organisée avec des prélèvements obligatoires et ceux où tout ou partie est laissé à des capacités financières individuelles et au recours aux assurances privées.
Aujourd’hui l’idéologie dominante repose sur un certain nombre de dogmes que l’on peut rapidement décliner comme suit: seul le pouvoir économique peut et doit réglementer, régenter, le monde, seule la concurrence entre les pays, entre les entreprises entre les Hommes est le moteur de tout, seul les refus de l’interventionnisme de l’Etat et des prélèvements obligatoires permettent de développer la croissance, seul l’individualisme doit être le pilier philosophique qu’il faut cultiver, pour s’opposer à toute forme d’organisation collective de solidarité ou de défense des intérêts de ceux qui ne vivent que du seul fruit de leur travail,
Face à ces dogmes ultralibéraux, quels types de contrepropositions crédibles peut-on apporter pour construire des réponses solidaires et collectives. En France tout ce qui avait pu être créé pour organiser ces réponses collectives l’a été dans un moment économique et social donné, qui était fortement marqué par une économie dans laquelle la richesse se créait majoritairement par des industries à fort taux de main d’œuvre : Charbonnage, sidérurgie, textiles, filatures manufactures, automobiles, etc. Il était donc logique que tout le financement ou presque soit basé sur le salaire. La richesse d’une entreprise se jugeait à son grand nombre de salariés. Mais ça c’était avant et pourtant aujourd’hui encore tout ou presque (sauf la CSG) est basé sur le salaire alors qu’il existe un chômage de masse qui plombe ce financement de l’assurance maladie et des retraites et qu’en France, comme ailleurs, la richesse ne se crée pas sur les salaires mais contre les salaires. En effet la rentabilité maximum est recherchée dans toutes les entreprises par la réduction et la compression des effectifs, la robotisation, la mécanisation, la compression des masses salariales se fait aussi par absence d’augmentations, multiplication des CDD. Ce qu’il y a de nouveau c’est aussi l’existence d’entreprises à faible besoin en taux de main d’œuvre – exemple Start up – avec un taux de rentabilité très élevé. Les délocalisations d’entreprises sont également un outil de recherche du maximum de profits. Ces délocalisations se traduisent par la création de chômage avec un coût pour la solidarité nationale. Par contre quand ces entreprises reviennent vendre en France, avec une faible masse salariale elles ne participent pas à la solidarité nationale et dégagent une augmentation de leur Bénéfice Brut d’exploitation (Bénéfice Brut c’est la totalité de toutes les recettes diminuées uniquement des achats utilisés). Enfin la financiarisation de l’économie qui n’est pas de l’économie réelle, crée des richesses qui échappent en très grande partie aux prélèvements.
L’outil politique et démocratique essentiel reste celui des prélèvements obligatoires qui peuvent aider à une réduction des inégalités de plus en plus grandes (ce tout le monde en convient) et financer une protection sociale juste et de qualité.
Face à ces nouvelles donnes économiques et à la nature de la création des richesses qui ont des conséquences directes sur l’emploi et donc sur le financement avec un affaiblissement fort des capacités collectives à mettre en œuvre un droit à la santé et à une vieillesse décente pour tous, il est indispensable de créer une cotisation basée sur le Bénéfice Brut d’Exploitation (valeur ajoutée dans le langage patronal) diminué de la masse salariale. Avec ce financement on taxe la richesse au moment où elle se crée et on favorise les entreprises de main-d’œuvre. Cette cotisation servirait pour le financement de l’assurance maladie et pour sauver la répartition pour les salariés du privé. Elle permettrait d’éviter les reculs dans l’accès aux soins, le gel des retraites, des nouveaux allongements de durée de cotisations et des reculs supplémentaires de l’âge de départ à la retraite.
Christian Steenhoudt
Bon. Et alors ?
PS: réponse à DS. Ouida. Par ailleurs l’article s’inscrit à l’inverse sur l’écran…
Le fait que l’article soit paru sur la blog de la CGT n’est pas un inconvénient, au contraire; d’ailleurs beaucoup de rédacteurs publient aussi sur d’autres sites; beaucoup, et c’est mon cas, n’ont pas l’habitude de lire les textes du blog de la la CGT, c’est donc une occasion de prendre connaissance d’un autre point de vue, une autre opinion que celle régulièrement distillée sur le site, sur un ton autoritaire et rédhibitoire, qui exclut, de par son assurance, toute possibilité d’envisager une autre vision.
Certains s’en lassent et aspirent à ce pluralisme démocratique contenu dans la devise d’A@P:«à chacun sa vérité».
Quant aux deux positions antagonistes qui s’affrontent, elles sont avant tout politiques, donc partisanes, elles procèdent toutes les deux de l’existence d’un tiers exclu alors que la solution souhaitable est dans l’application d’un tiers inclus.
AltPy n’est pas censé être une machine à photocopier les articles parus ailleurs. La publication y est libre (on accepte tous les articles), mais en contrepartie on demande un contenu « original », dans le sens non déjà paru ailleurs. On peut y déroger pour un article de grand intérêt, mais cela doit rester l’exception.
Le blabla invraisemblable de la CGT, syndicat qui depuis des décennies coule la France.
Et puis vos articles paraissent déjà sur votre blog CGT, « Miroir social » cela suffit bien !
M Steenhoudt me fait savoir qu’il n’appartient pas à la CGT mais est ancien secretaire général du SNUI syndicat concurrent de la CGT.
Dont acte.