Le petit ours qui voulait un homme en peluche.

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images« Look, did you see this human beeing disturbing us in our property ? Regarde, as-tu vu cet être humain qui nous dérange dans notre propriété ? » a dû dire Maman Ourse à son petit garçon le 7 août dernier dans la langue de Barack Obama. Comme chacun sait, les ours bien léchés parlent la langue du pays qui les héberge. La preuve en a été faite dans les pages d’Alternatives Pyrénées où l’Ours PYC a eu une longue conversation avec lou Moussu dans la langue de François Hollande.

« Il n’est pas très poilu, a répondu Ourson, mais j’aimerais bien quand même jouer avec lui. Il marche sur deux pattes comme nous et comme nos amis les gorilles ».

« Qu’à cela ne tienne, a dit Maman. Allons le saluer ». Et Maman Ourse a posé sa grosse patte en signe d’amitié sur l’épaule du visiteur. Cette mauviette s’est effondrée. Faut dire que les 354,5 kilos de Madame Grizzly pèsent leur poids.

« Ce qu’il est faiblard. Je me demande bien de quoi il se nourrit. Il ne doit pas manger assez de miel. Relève-le », a dit Maman à Ourson.

« Oh hisse ! Oh hisse ! Maman aide-moi », a pleurniché le petit. A peine remis sur ses pieds avec quelques griffures parce que les ours généralement ne portent pas de gants, cet énergumène du Montana a tenté de prendre la tangente.

« Rattrape-le, rattrape-le, Maman. Il ne veut pas jouer, mais moi si », a dit le petiot. Alors Maman s’est mise à la poursuite de l’homme en courant comme les ours adultes à 60 km/h. Ce n’est qu’une vitesse de pointe, Maman n’est pas marathonienne, mais cela suffit à rattraper un homme peu désireux de jouer. L’homme ne fait que du 10 km/h. Un peu moins s’il est gras.

« Attends-moi, attends-moi, Maman », criait le petit.

Elle l’a eu vite rattrapé, déjà un peu amoché comme le taureau auquel on a planté les banderilles. « Alors, tu veux pas faire joujou avec mon gosse ? », a dit la mère, plutôt mécontente. Et de lui assener une claque parce que les mamans ourses n’apprécient pas qu’on ne joue pas avec leur fils. Une dizaine de dents de l’Américain bien tranquille sont allées valdinguer à 20 mètres, dents de sagesse inclues. Maman, y a pas à dire, elle est costaude.

« J’ai une idée Maman, a dit le petit, s’il ne veut pas jouer, je le prendrai dans mon lit comme homme en peluche ».

« Comment peux-tu savoir s’il est en peluche ? Faudrait d’abord lui enlever l’enveloppe du magasin pour voir ce qu’il y a dessous ».

Aussitôt dit, aussitôt fait. Le gamin ourson se met éplucher notre congénère. Et que je t’arrache la veste, le pantalon, la chemise, le slip et les chaussettes. En cours d’opération quelques lambeaux de peau s’en vont. Pas grave, Grand-maman qui sait faire, recoudra ça.

« Maman, il a des drôles de trucs aux pieds. Tu peux les lui enlever ? ».

La mère ours arrache les chaussures et les pieds avec. Ҫa saigne. Elle lèche les moignons parce que les mamans ourses sont propres et elle ne voudrait pas que l’homme en peluche tache le dodo de son tout petit. C’est pas mauvais ce liquide rouge qui suinte là. Comme de la grenadine.

« Goûte, dit-elle à son enfant. Ҫa vaut le miel ». Et lui de lécher comme Maman. C’est bon. Bientôt il n’y en a plus. On coupe un autre morceau, puis un autre encore et bientôt le jouet est en mille morceaux éparpillés à demi croqués, mais en tout cas bien léchés.

Le petit est déçu : « Maman on a cassé mon jouet ».

« Ҫa ne fait rien, dit Maman. D’abord il n’était pas en peluche. Vois où nous n’avons pas mangé, il est tout nu comme un ver de terre. Ensuite, on en attrapera un autre. Il en passe ici trois millions par an, nous n’aurons que l’embarras du choix et en plus la consommation est gratuite. Pour te consoler, je te lirai ce soir une histoire d’ours de Lou Moussu ».

« Dis, Maman, la dernière fois l’histoire était de Lafontaine ».

« Je préfère maintenant Lou Moussu. Il nous aime plus que Lafontaine. Il nous trouve mignons tout plein et j’espère qu’il me trouvera bientôt un mari qui ne soit pas en peluche comme la dernière fois ».

 

Jean-Paul Picaper

Communiqué de presse du 9 août 2015 :

Un randonneur a été tué et partiellement dévoré par un ou plusieurs grizzlis dans le célèbre parc national de Yellowstone (Wyoming), au nord des Etats-Unis, ont indiqué les autorités. Le corps de la victime a été retrouvé vendredi midi. Si les causes de la mort ne sont pas encore clairement établies, le corps de la victime portait des blessures sur les bras, ce qui semble montrer qu’elle a été attaquée et tuée par un ou des ours, selon les gardes forestiers.  «Si l’on se base sur les empreintes trouvées sur place, il semble qu’une femelle grizzly adulte et un ourson étaient présents et impliqués dans l’incident», ont-ils expliqué dans un communiqué.

Originaire du Montana, au nord-ouest des Etats-Unis, l’homme travaillait pour l’entreprise qui gère trois cliniques médicales dans le parc, mais son identité exacte ne sera pas révélée avant lundi. L’alerte a été donnée par ses collègues quand il ne s’est pas présenté à son travail. Les gardes ont installé des pièges à ours et, si les grizzlis qui ont attaqué l’homme sont capturés, ils seront abattus. Mais encore faudra-t-il qu’on fasse la preuve de leur culpabilité ou qu’ils passent aux aveux. « Nous ne pourrons peut-être pas établir les circonstances exactes de cette attaque mais nous ne prendrons aucun risque concernant la sécurité du public», a déclaré Dan Wenk, le responsable de l’un des plus beaux parcs nationaux américains, qui accueille trois millions de visiteurs chaque année.

Pour prévenir tout nouveau drame, les responsables du parc ont rappelé les consignes de sécurité de base. Les randonneurs ne doivent se déplacer que sur les chemins balisés, en groupe de trois personnes ou plus et emmener un produit spray répulsif faisant fuir les ours. Certains croient beaucoup à l’effet dissuasif de la poudre der perlimpinpin. Les ours comme les éléphants n’aiment pas ce produit.

Mais pourquoi vouloir écarter les ours puisque ces bonnes petites bêtes végétariennes ne veulent que jouer ?

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  • En cet été caniculaire l’actualité ursine est particulièrement fournie sur Altpy.

    Titus, saigneur des Pyrénées, qui depuis au moins 100 ans n’a pas croqué d’humains s’apprête à répondre à Monsieur PICAPER et ses angoisses inextinguibles de dévoration. Faut ‘il le rappeler ursus arctos arctos n’est pas grizzli.

    Le serait-il que cela ne lui retirerait pas le droit de vivre.

    Et comme le dit le poète germanique:

    Wer reitet so spät durch Nacht und Wind?

    • Il est vrai que le sujet de l’ours est particulièrement présent sur AltPy cet été…

      Je n’ai pas de commentaire quant aux attaques sur l’homme, tant il est vrai qu’excepté les circonstances tragiques ayant donné lieu aux décès de Melba et de Canelle, le chemin d’ursus arctos arctos a rarement croisé celui d’homo sapiens (qui lui, espèce coupable d’ingéniosité et de labeur avait inventé le fusil cet incongru, et ne partait pas forcément dans l’idée de se « faire » un ours). Ce que je regrette dans la démarche entreprise et contestée, est avant tout la réintroduction (décidée par homos sapiens, en sa qualité de primus inter pares…) de cet animal et ses ravages collatéraux sur le pastoralisme; lequel rappelons-le en temps de restrictions budgétaires qui voit notre pays condamné à multiplier ses mamelles, est le seul agent/vecteur d’entretien de notre montagne tant aimée.

      Les illustrateurs de la grotte Chauvet ont représenté (entre autres espèces) des rhinocéros. Certes il s’agit de l’Ardèche mais considérant sa vitesse de déplacement, de l’Ardèche aux Pyrénées le gros pépère y est en moins de 15 jours, pauses comprises. Il devait donc bien y avoir des rhinos dans nos chères contrées… À quand une réintroduction du rhinocéros dans nos Pyrénées (suivi de celle de l’ours en Ardèche car également représenté dans la grotte Chauvet…)?

      Le pire reste toujours à venir, à moins que ces canards-sans-tête de parisiens ne se les réintroduisent dans le Bois de Vincennes vire celui de Boulogne (car il y a bien du y en avoir à une époque; laquelle, le savent-ils?), ou -mieux- les hébergent dans leur « chambre d’amis ». On n’est jamais mieux servi que par soi-même.

      E comme vous avez le lapin (…) familier mon cher Pierre-Yves, je vous suggère « nihil actum credens cum quid superesset agendum ».

      Me concernant entre la brebis, l’ours et le rhinocéros, je choisi le patou et le border-colley.

      Bien cordialement

      Antiferrus

      • Les illustrateurs de la grotte Chauvet ont représenté (entre autres espèces) des rhinocéros. Certes il s’agit de l’Ardèche mais considérant sa vitesse de déplacement, de l’Ardèche aux Pyrénées le gros pépère y est en moins de 15 jours, pauses comprises. Il devait donc bien y avoir des rhinos dans nos chères contrées… À quand une réintroduction du rhinocéros dans nos Pyrénées (suivi de celle de l’ours en Ardèche car également représenté dans la grotte Chauvet…)?

        Il y a juste un petit détail qui vous aura sans doute échappé : les rhinocéros représentés dans la grotte Chauvet sont, compte tenu du climat qui régnait à cette époque à cet endroit, des rhinocéros laineux. Cette espèce a disparu, et quand bien même elle existerait encore quelque part, le climat actuel de la France ne lui conviendrait à priori pas.

        A contrario, la présence de l’ours dans les Pyrénées a été continue jusqu’à aujourd’hui (c’est pourquoi d’ailleurs le terme « réintroduction » est incorrect, il s’agit d’un renforcement de population), et cela fait une grande différence.

        La logique de protection de l’ours dans les Pyrénées n’a pas grand chose à voir avec le fait qu’il était là il y a 10000 ans ou pas (*). Elle est que le biotope lui convient bien (c’est la chasse puis le braconnage et rien d’autre qui a décimé la population d’ours), que la cohabitation avec l’homme n’est pas si problématique que ça, et que si les pays riches (oui nous sommes un pays riche au regard de l’ensemble du monde) ne laissent pas un peu de place à la grande faune sauvage on se demande bien qui le fera.

        (*) ceci dit la marmotte a été réintroduite dans les Pyrénées au cours du vingtième siècle, alors qu’elle en avait disparu depuis 10000 ans.

        • Effectivement le détail laineux m’avait échappé, tout comme celui du prélèvement ursin en Slovénie pour la réintroduction (ou « conservation » pour vous être agréable) de l’adorable peluche, d’ailleurs… Mais transigeons a minima sur « une souche génétiquement proche » (pour vous être de nouveau agréable). De plus vous avez entièrement raison, pourquoi ne pas prendre quelque liberté avec un protocole « scientifique » à partir du moment où on le définit soi-même…?

          Ma vision de l’écologie consiste à laisser faire la nature, dont l’homme est un acteur. La votre est à mon sens critiquable dans la mesure où elle s’érige en modélisateur : l’ours était présent/il a disparu (fait de l’homme)/les Pyrénées lui conviennent à merveille/je le réintroduit (autre fait de l’homme). Doctrine planificatrice d’un autre temps (dieu merci révolu), à mon sens bien éloigné d’une écologie bien comprise, dans laquelle un homme raisonnable (je vise les pasteurs, éleveurs et bergers) doit avoir voix décisionnelle au chapitre.

          Je n’aime décidément ni les ours…ni les modèles.

          Pyrénéennement votre.

          NB. Oui pour la souche Alpine de la marmotte, mais reconnaissons au passage qu’elle sait rester…discrète. Serait-elle opportuniste…?

          • La souche slovène est tellement « génétiquement proche » qu’il s’agit exactement de la même espèce et même sous-espèce que celle des Pyrénées (comme tous les ours bruns européens d’ailleurs). Le choix de la Slovénie venait aussi du fait que l’environnement dans lequel vivent les ours là-bas est assez proche de celui des Pyrénées, garantissant une adaptation rapide des individus transplantés.

            Votre « écologie bien comprise » a le doux son de « On ripoline les discours en vert mais on continue comme avant ». Si à chaque fois que l’on avait voulu édicté une norme anti-pollution on avait donné une voix décisionnelle aux industriels concernés (requalifiés d’hommes raisonnables pour l’occasion), il ne se serait pas passé grand-chose. Les réintroductions (ou renforcements de populations) d’animaux localement disparus ou en voie de l’être, « doctrines d’un autre temps » selon vous, sont monnaie courante dans le monde. Outre la marmotte, le bouquetin est en train de l’être dans les Pyrénées, le vautour l’a été dans les Cévennes, pour ne parler que de la France.

            Le « laisser-faire » conduira inexorablement à la disparition continue d’espèces les unes après les autres, compte tenu de l’expansion sans limite de l’homme et sa volonté de coloniser tous les espaces disponibles à son seul « profit ».

          • Hmmm… Slovénie… on commence par l’ours, et on poursuit par la femme et les enfants…
            Mauvais humour de ma part, je conclurai plus prosaïquement : si vous souhaitez contempler des ours bruns, rendez-vous en Slovénie; ils y pullulent et vous y accueillerons dignement, nul doute que vous en aurez pour votre envie.

            Pour le reste merci de respecter le biotope pyrénéen actuel dont je pense faire partie pour y divaguer régulièrement et paisiblement, en évitant de ré-introduire des espèces présentant un danger sinon pour l’homme (car l’ours est inoffensif à son égard…) du moins pour les autres espèces occupant le massif. Je ne connais aucune attaque recensée de bouquetin ou de marmotte sur un être vivant; but do you really understand me? I’m not shure… So I translate : quand tu es une espèce susceptible d’agresser, tu dois immanquablement t’attendre à la riposte . Peut-être le cas de l’ours (ou pas…)

            Bien cordialement

            Antiferrus

          • Voir un ours dans son milieu naturel ne me déplairait certes pas, mais là n’est pas la question (d’autant moins que même réintroduits dans les Pyrénées, en voir un tient plus d’un coup de chance qu’autre chose tant ils sont difficiles à observer). Les savoir présents me suffit amplement en réalité.

            Pour le reste, la nature c’est aussi des prédateurs. Des petits, des plus grands… Pas d’écosystème sans prédateurs. Une nature sans aucune espèce qui en mange d’autres, c’est plutôt une ferme. C’est effectivement la tentation actuelle de transformer la montagne en un vaste parc à moutons comme si c’était le champ d’à côté de la ferme. Il n’y a pas si longtemps tout ce petit monde (ours, brebis, bergers) cohabitait sans gros problème : un berger présent sur l’estive, quelques patous pour protéger le troupeau, et 99% du problème est réglé. Insurmontable, vraiment ?

          • (voilà que cela recommence ce débat purement théorique..) faites-vous éleveur ou mieux, berger, durant les 3 ou 4 mois de l’estive, vous comprendrez alors mieux certaines prises de positions aussi radicales que celles que vous exprimez. Vous acceptez? Mes encouragements vous accompagnent car vous allez passer le grand portique de la pratique…
            Personnellement là où j’ai mes habitudes (dans l’Ariège Castillonaise; Couserans) avec 3 patous pour 850 brebis et en y mettant du coeur, c’est mission impossible pour le berger
            NB. Les agents d l’ONF qui viennent se rafraichir à la cabane sont très sympas. Cette années 8 de ces tristes besioles ont été recensées. Pour les pertes, je vous renvoie à la presse locale, mais c’est édifiant.

          • (voilà que cela recommence ce débat purement théorique..)

            Euh, c’est vous qui remettez une pièce dans le juke-box 2 ans plus tard, là… Mais comment faisait-on avant, hein ?

  • pour paraphraser l’article ci-dessous :
    « le petit parti qui voulait un homme en bronze »

  • Dans cette optique, il faut supprimer tous les ours, tigres, requins, serpents venimeux… Et les vaches aussi voyez-vous, car il y a 2 ans, une personne est décédée dans les Hautes Pyrénées (au col d’Azet), en estive, après avoir été chargée par une vache. Sans parler du risque considérable que représentent les cervidés et autres sangliers durant nuit sur les routes, qui eux, causent nombre de morts chaque année.

    • Chaque année également, une personne meurt en France des suites d’une morsure de vipère. On accepte ce risque infinitésimal au regard des autres risques ou on essaie d’éradiquer les vipères ??

  • J’ai lu une fable de Lafontaine (Oskar), racontant l’histoire d’une mère ourse et de son petit ourson bataves qui auraient attrapé un métèque.

  • Jean-Paul Bourret aurait dit : « Jean-Paul Picaper a peur… ». Jean-Paul Picaper est tout bouleversé, il fait des cauchemars gore la nuit, il n’en dort plus. Il faudrait lui interdire de lire les dépêche d’agence, parce que si il pond un article chaque fois qu’un homme se fait tuer par un animal dans le monde (tous les jours), on n’a pas fini…

    Ah, et puis il devrait envoyer un article corrosif à Disney, parce que bon, entre nous, je me suis laissé dire qu’un faon qui parle ce n’est pas possible, que le Roi Lion n’est pas si sympa qu’on le dit, et que Balou en fait il a mangé Mowgli.