Réflexions à partir de réflexions
Un des derniers articles parus dans Alternatives Pyrénées porte le titre de « Démocratie à la française » il est signé de Daniel Sango. Il y est question de la gestion par les élus de certaines collectivités territoriales et principalement des Régions. L’auteur y fustige avec son style direct, le comportement de ceux qui n’ont d’autre ambition que d’être ré-élus. Le forum consacré à cette publication est particulièrement dense et comporte des réflexions d’un haut niveau. En premier lieu celle de M. Georges Vallet qui, me semble-t-il pose les questions fondamentales.
Permettez donc M. Vallet, que conformément à un usage je cite vos phrases. Vous écrivez :
– Les constats, répétés régulièrement, sont connus et partagés par la plupart des citoyens.
Il est exact de dire que ces constats sont répétés régulièrement, mais à mon avis, ils ne sont pas connus et partagés par la plupart des citoyens comme vous l’affirmez. Récemment je me trouvais en compagnie de différentes personnes que l’opinion situe généralement dans les classes moyennes, voire aisées et plutôt au fait de l’actualité. Il y avait là pour être plus précis, des médecins, des dentistes, des notaires, des fonctionnaires de la catégorie A. Peu d’entre eux savaient ce qu’est la loi NOTRe. Peu d’entre eux savaient ce qu’est la compétence générale. Aucun ne savait à quelle date sont programmées les élections régionales et leur mode de scrutin. Une très faible minorité savait que le nombre des régions devait passer de 22 à 13. Je pourrais ainsi citer d’autres exemples de ces manques de connaissances. Ces gens réputés être informés le sont sans doute davantage que d’autres électeurs n’ayant pas un accès aussi facile à l’actualité politique. Et pourtant tous votent ce qui est la règle démocratique et il faut s’en réjouir.
– Pour avancer il faut aller au-delà. J’entends par proposition, non pas ce qu’il faudrait faire mais comment le faire !
Tout à fait d’accord avec vous. Mais la première démarche n’est-elle pas d’informer, de dire et de redire que le comportement des politiques qui promettent, s’engagent et ne tiennent ni leurs promesses ni leurs engagements doit être dénoncé. On peut, et sans doute doit-on, être des utopistes et imaginer que ces écrits polémiques, certes, ont une utilité dans la mesure où ils décilleront (dessilleront) les yeux des électeurs et éclaireront leurs choix. Le premier principe est certainement de se faire entendre par des écrits mais également par des participations à des réunions ou colloques. Le pire serait de se taire, de ne rien écrire et de se fondre dans la masse des indifférents qui ne se soucient que de leur confort personnel. Ces citoyens à courte vue sont ceux qui ont décidé que s’abstenir de voter était une réponse. C’est certainement l’attitude qu’il ne faut pas adopter car elle résulte d’un découragement.
– Les propositions évoquées visent-elles à promouvoir une révolution ? En France, on sait faire, mais cela ne me semble pas un investissement à conseiller !
Alors que faire ? Nous avons maintenant une certitude c’est que les politiques sont conscients du sentiment de rejet que leur comportement est en train d’entraîner dans l’opinion publique. Pour autant il n’est pas raisonnable de fustiger tous les élus de la même manière, certains ont le sens de l’Etat, il serait souhaitable qu’ils soient plus nombreux. Pour ma part, je considère, vous le dites également, que la décentralisation doit être repensée et que l’autorité de l’Etat est actuellement insuffisante pour permettre une réforme de nos institutions. Sommes-nous des révolutionnaires ?
Que nous reste-t-il ? Sinon dénoncer, répéter pour convaincre et cela sans se décourager.
En tout cas Merci M. Vallet pour vos réflexions qui enrichissent notre publication.
Débattre c’est prendre le risque de changer d’avis. (Raymond Aron)
Pau, le 21 août 2015
Par Joël Braud
Daniel Sango me dit le 21 août à 18h14: »Vous mélangez un peu tout »
A Daniel Sango et à ceux qui sont intéressés je me permets de dire:
Je le revendique en effet et non pas « un peu »!
Vous ne comprenez pas, ou ne voulez pas comprendre, ou ne cherchez pas à comprendre, que, de l’Univers à nos molécules, tout se tient, se mélange, s’interactive, s’équilibre ou pas, se détruit, se construit, évolue. C’est ce qu’on appelle un système complexe dont l’issue est toujours incertaine. Ainsi fonctionne le Monde.
Vous n’avez pas le droit, intellectuellement,scientifiquement , si vous voulez être rigoureux, et vous n’avez aucune chance d’aboutir, si vous séparez le fonctionnement de la démocratie des autres domaines avec lesquels il est en permanence en interaction: culture au sens très large, environnement, biologie, social, économie, finance, agriculture, politique générale et étrangère……..Toute modification, à un niveau quelconque retentit sur le fonctionnement du reste qui cherchera à retrouver un équilibre.
Voilà pourquoi les grandes assurances et les grandes décisions péremptoires du genre: «il faut supprimer ceci ou cela» doivent être revues et corrigées pour les appliquer en tenant compte de toutes les retombées, ailleurs, du déséquilibre qui sera engendré; sinon, puisque vous utilisez souvent le terme de gabegie, c’est votre action qui la provoquera, ce qui n’est pas votre but, je le sais, car je vous crois sincère dans votre combat.
Alors? Sans aucun doute, l’affaire est mal partie. Il a fallu des siècles pour en arriver là, l’addiction à ce mode de vie est faite; pour se désintoxiquer la cure sera longue et douloureuse, les forces en présence sont puissantes, mais, sinon, c’est «le mur»!
Comme disent bien des syndicalistes dans les réunions de conciliation: «il faut tout mettre sur la table» avec une volonté d’aboutir, sinon c’est la révolution avec sa très grande incertitude!
La loi NOtre avec son nom ridicule et abscon souffre de défauts terribles car très mal engagée et maintenue envers et contre tout .
Avoir pour but de supprimer les départements et d’ euthanasier les villes moyennes et le rural profond .Soit, souvent, là où la population vit le moins mal.
1) Défaire le loi Sarkozy qui (intelligemment) créait le conseiller territorial en gardant les départements qui devenaient une circonscription de la région avec en plus des pouvoirs propres.
2) Garder la notion de canton au lieu de s’appuyer sur les intercommunalités.
2) traiter Paris et ses départements comme les autres régions
3) Métropoliser la France à marche forcée en sacrifiant toutes les villes intermédiaires au lieu de créer dans les régions des réseaux de ville sous la houlette de la ville capitale. Une terrible erreur historique
Tout cela aboutit à un désastre étonnant de la part d’un président par ailleurs, sur d’autres sujets ,( la politique extérieure voire t l’Europe la défense la gestion du terrorisme la conférence climat) est plutôt pas manchot .
Le moment venu monsieur Pyc se permettra de revenir sur cette question .
Cela après la fin des aventures de Titus et de Ziva et la saison 3 qui ( hélas) ? déchaînent moins les passions …
PS:. Il y avait là pour être plus précis, des médecins, des dentistes, des notaires, des fonctionnaires de la catégorie A. Monsieur Braud vous sans doute devez parler du Rotary..pas forcément l’ultime élite fût elle paloise….
Monsieur PYC, je ne connais personne au Rotary.
Je me lance : Les médias ne nous disent rien de la loi NoTre. Comment voulez-vous que les citoyens soient au courant ? Le problème, c’est que les médias vendent aux consommateurs la « soupe » qu’ils attendent d’eux. Bref, les médias ont décidé que la loi NoTre était sans intérêts pour leur clientèle.
Pourquoi la loi NotTre ne nous intéresse t’elle pas ? Peut-être parce que nous vivons, sommes toute, dans notre grande majorité dans un confort relatif, sans grande angoisse pour l’avenir.
Il y aurait urgence, la loi NoTre mobiliserait les Français. Ils en débattraient. Mais voilà, la société de consommation les satisfait telle qu’elle est ! La société de consommation n’appelle pas au débat. Il n’y a qu’un enjeux : consommer.
« Peut-être parce que nous vivons, sommes toute, dans notre grande majorité dans un confort relatif »
Sauf que c’est faux.
La France vit au dessus de ses moyens depuis des années, nous sommes sur le chemin d’Athènes et le réveil sera dur.
A un moment où on demande des efforts, notre classe politique n’en fait aucun, au contraire. La divergence entre les citoyens et les élus à vie est irrémédiable.
De quoi sera fait demain ?
Personne ne peut le dire, sauf que la France est parmi les plus malades et tombera à la première crise sérieuse.
« la France est parmi les plus malades et tombera à la première crise sérieuse »
Toujours pessimiste! Si la France est malade c’est de sa richesse!
D.Sango
« La divergence entre les citoyens et les élus à vie est irrémédiable »
L’inconvénient est que la divergence entre les citoyens est aussi irrémédiable!
BB +1
Bernard Boutin.
C’est un « lancer » sensé que je partage:
« la soupe, confort relatif (même plus) , sans grande angoisse(par ignorance), la consommation avant tout »
Intervention « raisonnable ».
«Il y avait là pour être plus précis, des médecins, des dentistes, des notaires, des fonctionnaires de la catégorie A.», et j’en resterai là!
1°)Leurs activités professionnelles, je pense aux médecins généralistes par exemple, que je connais bien, sont telles que, partis pour les premières visites à 8h3O, déjeuner par un repas sommaire et rapide car il faut éviter la somnolence, visites à domicile et retour à 21h à la maison, stages, services de nuit périodiques, comptabilité, mises à jour par des lectures de revues spécialisées, le samedi et parfois le dimanche, ils n’ont pas l’occasion ni l’envie de lire les textes paraissant sur les forum,s ou fora, les journaux, la télé; par contre le survol des informations sur Internet leur suffit pour faire un «diagnostic!»
2°)Devant l’importance des connaissances à acquérir, une hiérarchie s’impose, ils pensent qu’il est plus fondamental de connaître la marche à suivre en face d’un AVC ou d’un schizophrène que de connaître la date des prochaines élections régionales, du mode de scrutin, le détail de la loi NOTRe!
3°) Je ne doute pas que vous puissiez trouver d’autres ignorances dans ce domaine auprès de la catégorie A et même chez les autres dont les soucis sont différents et encore plus nombreux; ce n’est pas normal, je suis d’accord, mais dans un monde de plus en plus complexe, compliqué, rapide… il faut en faire, hélas, le constat!
4°) Puisque vous évoquez le manque de connaissances, il y a des ignorances qui sont beaucoup plus redoutables que ces méconnaissances là; ce sont celles que présentent les«spécialistes» de la loi NOTRe, des dates des élections et de la compétence générale.
Quel est leur niveau en histoire, littérature, poésie, musique classique, physique, biologie….., fondements de la culture humaine?
Connaissent-ils le fonctionnement de l’écosystème dans lequel vivent les humains, les exigences, les actions sur l’organisme, les doses très nocives des différentes molécules lâchées dans la nature par la pollution nécessaire à la Croissance, et retrouvées dans l’alimentation, l’eau, l’air, la mer, captées par nos organismes, le mécanisme de pénétration et les dégâts chez les enfants, adultes et seniors? Savent-ils, au minimum, la fréquence normale de leur cœur, ce que représente la tension maxi et mini,etc. Cette ignorance là, dans leur propre intérêt, doit être repensée autant que la loi de décentralisation!
D’un côté c’est une histoire de gros sous, de l’autre une histoire de vie ou de mort!
Vous mélangez un peu tout. On parle ici de la démocratie et de son fonctionnement thème qui intéresse tous les citoyens.
Etre un spécialiste de la poésie ou de l’écologie n’a rien d’indispensable pour vivre en société, on peut préférer le rugby à 15 et le tiercé.
Quant à sa fréquence cardiaque, elle reste un mystère pour les cardiologues alors pour nous …
« On parle ici de la démocratie et de son fonctionnement thème qui intéresse tous les citoyens »
Détrompez-vous, cela devrait peut-être intéresser tous les citoyens mais je vous assure que c’est loin d’être le cas, et même de moins en moins!
Pour le reste de vos propos, ou, comme d’habitude, c’est de la provocation, ou c’est c’est bien triste!