De la prévention à la répression

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imagesLa mairie de Pau, après une période de prévention, a décidé de passer à la vitesse supérieure : la répression. Les propriétaires de chiens incontinents sur la voie publique n’ont qu’à bien se tenir. Ils ne pourront pas dire qu’on ne les a pas prévenus. Mais est-ce aussi simple que cela ?

Sur le papier tout est toujours très facile, il suffit de donner instructions aux policiers de la police municipale et aux ASVP (Agents de Surveillance de la Voie Publique) de verbaliser ceux qui souillent la voie publique. A eux seuls d’ailleurs car ici, il ne faut pas trop compter sur la police nationale plus que discrète sur ce sujet.

Alors essayez de vous mettre à la place du policier chargé de la propreté urbaine qui aura reçu pour mission de verbaliser. Le montant de l’amende étant de 68 euros il est bien certain qu’il ne va pas être accueilli avec le sourire lorsqu’il sortira son carnet à souches. On le verra comme dans les annonces de prévention dire : « Eh vous avec votre chien ! Vous croyez qu’on ne vous a pas vu ». C’est alors que les difficultés commencent. Verbaliser très bien mais verbaliser qui ? Il faudra donc que le propriétaire du chien, contrevenant de son état, justifie de son identité. En France, pays de liberté, aucune personne de nationalité française n’est tenu de détenir un document d’identité, ce n’est pas obligatoire. Une simple déclaration sans vérification sera-t-elle suffisante ?

Tout ira bien lorsque le maître se soumettra à l’injonction policière, mais s’il refuse, ce qui ne sera pas un cas exceptionnel, que faire ? Parce que très vite chacun aura compris que pour ce motif l’agent verbalisateur n’engagera pas systématiquement la démarche de conduire l’auteur(e) de l’infraction au poste afin de savoir qui il est, cela serait en effet quelque peu disproportionné pour une simple contravention. Pourtant la loi lui en reconnaît le pouvoir. Dans certains cas il lui restera à faire appel à des renforts parce que « force doit rester à la loi ».

Et puis il y a ceux que l’usage nomme les SDF, quasiment tous propriétaires d’un, voire plusieurs chiens. Ces gens n’ont pas, c’est bien connu, une forte propension à se soumettre aux injonctions de l’autorité. Pourtant ce sont vraisemblablement eux les plus concernés par ces règles de propreté urbaine. Devant la difficulté, le policier municipal pourra tourner la tête et ne rien voir en oubliant un peu les exigences de sa mission.

Il y a comme ça des lois bien plus difficiles à faire respecter qu’on ne le suppose. Les « étronneuses » de trottoirs n’ont pas encore cessé de nuire.

Pau, le 12 octobre 2015

par Joël Braud

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  • Il est un réglement qui impose aux propriétaires de chiens de tenir leur animal en laisse. Ce réglement est-il toujours respecté, non, est-il sanctionné? NON. L’affichage sauvage est interdit, est-il sanctionné? NON. Alors ces lois et autres réglementations me font sourire. On édicte et pas de suivis, sauf pendant une petite période, pour faire parler les médias.

  • Et pour les mégots? Comment procèdent les policiers ?
    On peut confisquer le chien … On peut demander au moins à la personne de nettoyer l’espace public pour commencer. le contrôle d’identité ne peut être demandé que par un policier de la police nationale ou un gendarme . Une carte d’identité, un permis, un passeport , c’est en général ce qui est demandé mais une carte vitale suffit .

  • Prendre le fautif sur le fait n’est pas facile, donc, les rares fois où ça arrivera, autant amener la personne au poste si elle n’a pas de papier d’identité.
    Concernant les SDF, on ne peut rien leur faire payer, ni les mettre en prison pour cela. Je crois qu’il n’y a pas de solution par rapport à cette population.
    PS: une amende à 68 € n’est pas suffisante pour faire peur…

    • En effet je rentre du Canada et là bas vous pouvez rajouter un zéro voir plus , pour les amendes pour manque de civisme et les règlements qui s’y rapporte

      • Content de ne pas être le seul sur cette ligne !
        L’ouverture internationale: regarder ce qui marche mieux ailleurs (ou moins bien) me paraît essentiel à toute réflexion sur la société ou l’économie…

  • Deux exemples vécus n’ont pas une valeur de preuve, c’est évident, mais je tiens quand même à le signaler.
    A deux reprises, une première fois, sur le trottoir, devant le collège Marguerite de Navarre et une seconde fois près du lycée Barthou, j’ai suivi le comportement d’un de ces SDF facilement identifiable. Le chien, incontinent car non dressé, en laisse, avait oeuvré sur le trottoir; le maître a sorti de sa poche, un rouleau de papier toilette et a ramassé la crotte; il l’a gardée dans la main jusqu’à une bouche d’égout. J’avais envie de le féliciter, je ne l’ai pas fait, par discrétion; je le regrette maintenant.

  • « les SDF, quasiment tous propriétaires d’un, voire plusieurs chiens. »
    Une vision partielle mais courante, un simple exercice d’observation permettrait d’invalider cette affirmation.