Pyrénées : Y aura-t-il un « impôt neige » pour compenser une saison de ski mauvaise ?

Or blanc à volonté : Une image du passé ?
Février a démarré et il fait toujours aussi chaud. Le site SKI INFO permet de savoir, que sur les 865 pistes de ski répertoriées dans les 34 stations des Pyrénées, seulement 55% du domaine skiable est ouvert (chiffre au 2/2/2016). Une situation désastreuse pour tous les professionnels du ski. Le contribuable va-t-il être, une fois de plus, mis à contribution au nom de la « solidarité nationale » ?
La saison de ski devait débuter fin novembre pour se terminer fin-mars, début avril. La mi-saison est là et, rien ne laisse présager une amélioration « dramatique » des conditions climatiques. Le réchauffement climatique est en cause, mais plus encore pour cette année, la puissance exceptionnelle du phénomène « El Niño » réchaufferait, par ricochet, notre atmosphère. Un retour à la normale serait prévisible qu’à partir d’Avril. Une fois que la saison de ski sera terminée !
En attendant, ce sont des milliers de salariés, dans les Pyrénées et les autres massifs montagneux français, qui se retrouvent soit au chômage, soit contraint de travailler à mi-temps. Ce sont des centaines d’entrepreneurs qui ne font pas les chiffres espérés.
La chaîne, qui permet aux stations de ski de tourner, est grippée. Au-delà des pisteurs et autre personnels qui assurent la sécurité, le damage des pistes ou le fonctionnement des installations, il y a tout ceux qui font tourner l’hôtellerie, la restauration, les commerces d’altitude mais aussi les prestataires de services qui, jour après jour, lors d’une saison normale, approvisionnent les stations.
Des dépôts de bilan sont certains, de même des difficultés dans le remboursement de prêts bancaires. Les collectivités territoriales vont être mises à contribution une fois constaté que les revenus de billetterie manqueront à l’appel. Allons-nous devoir acquitter un « impôt neige » ?
L’industrie nationale du ski représentait, lors de la saison 2014/2015, 53,9 millions de journées-skieur et 1,3 milliards d’euros de chiffre d’affaire de billetterie. Un chiffre qui doit doubler si l’on prend en compte tous les commerçants et prestataires qui l’animent. (Bilan saison dernière : ICI). Une industrie que le réchauffement climatique va amener les investisseurs à voir avec beaucoup de circonspection et notamment, en tout premier lieu, pour les stations de basse altitude.
Il y aura de la casse et l’ « or blanc » risque pour beaucoup de rester une belle aventure, comme l’aura été celle des stations thermales à la fin du XIXè, celles des mines jusqu’au milieu du XXè, celle de la construction, à la même époque, des centrales hydrauliques.
Quel relais de croissance demain pour les montagnes et notamment pour les Pyrénées ?
– par Bernard Boutin
Il y a bien les vacances de Pâques, mais cela n’intéresse plus grand-monde.
5% du CA de la saison contre 15% jadis à Piau, et ce n’est pas faute de neige.
Il suffit de jeter un coup d’oeil sur les webcams de Piau et Cauterêt: il n’y a presque personne malgré une neige en abondance (qui se transforme quand même vite en « soupe »).
« Il suffit de jeter un coup d’oeil sur les webcams de Piau et Cauterêt: il n’y a presque personne malgré une neige en abondance (qui se transforme quand même vite en « soupe »). »
RDV, c’est un marrant. Pour son info, Piau est fermée depuis une semaine et Cauterets, la seule station encore ouverte des Pyrénées, ferme aujourd’hui.
Merci pour ce commentaire fort utile !
C’est karouge, qui une fois, faisait remarquer qu’il y avait de la neige pour les vacances de Pâques, ce qui est exact, mais il n’y a pas de skieurs car la neige est de moindre qualité.
voilà les vacances et les stations sont, pour ainsi dire, fermées (nombre ridicule de pistes ouvertes malgré tous les canons à neige qui produisent de la neige… de mauvaise qualité). Seules Piau et Cauterêt présentent une offre acceptable…
En plus la meteo ne prévoit pas de grosses précipitations !
Il y a 25 ans, Suisses et Autrichiens commençaient à démonter les stations de moyenne altitude( 1500/1700m) parce’ que pas rentables par manque d’ enneigement régulier.
Il serait peut être temps que les Pyrénéens s’ y mettent aussi, mais le problème c’ est que chez nous il ne restera pas grand chose.
A moins qu’ une fois de plus la fuite en avant prévaudra et l’ on aura droit à des stations de skis en haut du Vignemale, du Mont Perdu, ou du Balaïtous pour la plus grande joie de nos Elus …..
une station en haut du Vignemale ?
Possible. Le glacier aura disparu. Il restera un peu de neige durant l’hiver pour skier… entre 2600 et 3200…
Au Mont Perdu, pas possible, les flancs sont beaucoup trop raides
dans les massifs de la Maladetta et des Posets, ce serait possible également.
Ce sera sans doute un objet de débat dans pas plus de… 10 ans dès que les glaciers deviendront « résiduels », c’est-à-dire qu’ils ne couleront plus par manque de masse, avant de disparaître.
Il faudrait, pour le savoir (l’impôt neige), interviewer Frédéric Beigbeder, qui passe régulièrement à Pau vérifier que les Pyrénées n’ont pas encore fondu (du fait d’El Niño, le grand trafiquant climatique recherché par les COPS 21, ces gendarmes qui font la pluie par beau temps et remplissent nos espoirs de vents pétaradants).
« Le Conseil Général lutte contre le réchauffement climatique » Extrait :
En fait l’EPSA c’est plutôt l’Etablissement Public à Subvention Automatique.
Cette année, la trop grande quantité de neige a entraîné la destruction par une avalanche du télésiège des fontaines de Cotch (ouf, il n’y a avait personne…) Le Conseil Départemental vient d’en différer la reconstruction, ce qui paraît logique, surtout que l’on parle quand même de 13 à 15 millions d’euro… et que cet investissement n’est pas prévu dans un budget honteusement déficitaire. Mais le contribuable a tout à craindre des Conseillers Départementaux :
« L’investissement de Gourette se fera de toute façon, précise Jacques Pédehontaa pour le Comité Départemental de tourisme. C’est juste reculer un peu pour mieux sauter ensuite. » (La Rep)
Il ne manquait plus que le prince de Laas qui n’a d’autre proposition cohérente que de vouloir ériger les champs de maïs en principauté !
Depuis des années, l’EPSA est un tonneau sans fond dans lequel sont déversés des investissements et des subventions. Cette année encore le déficit est de 2 millions d’euro.
Ecoutons encore le spécialiste du tourisme : « Même si le Conseil Général a investi 80 millions d’euro en 12 ans, force est de constater que l’on n’est pas champion du monde, renchérit Jacques Pédehontaa » (La Rep)
Oui, ça on sait qu’ils ne sont pas champion du monde…
Déjà en 2012 le Président de l’EPSA faisait le même constat, l’EPSA ne pouvant rembourser la redevance de 1,6 millions d’euro :
« Je tiens d’abord à redire que l’état de dépendance de l’Epsa vis-à-vis du conseil général a atteint un niveau inacceptable. Il s’agit tout de même des deniers publics… Ceci dit, nos stations en valent la peine et je suis persuadé que, d’ici 3 ans, on arrivera à des résultats. Il faut maintenir ces outils, mais pas à n’importe quel prix ! » (La République du 27/06/2012)
Et non, trois ans ont passé, le Conseil Départemental a continué à déverser les millions d’euro des contribuables et la situation est toujours la même: inacceptable !
Je n’ai pas le souvenir d’avoir encaissé un crédit d’impôts ces 2-3 dernières années où l’enneigement a été exceptionnel et où les stations ont tourné à plein…
Les stations intègrent les aléas climatiques dans leurs prévisions financières, et tous les professionnels de la montagne devraient faire de même.
Erreur, ces dernières années, comme toujours, on baigne dans le déficit chronique !
BB: « Quel relais de croissance demain pour les montagnes et notamment pour les Pyrénées ? »
Aucun. Certains skieurs se tourneront vers la randonnée en moyenne montagne en hiver, comme ils l’ont fait cette année. C’est tout.
Rando d’hiver dont j’use et j’abuse. Le réchauffement a de bons aspects aussi…
Oui, mais bon. C’est triste quand même, la disparition de ce patrimoine naturel magnifique que sont ou plutôt qu’étaient les glaciers de Pyrénées. Et ne plus pouvoir faire de ski n’est pas réjouissant non plus. Mais bon, l’homme est ainsi…
C’est vrai quand même que la rando est une activité alternative.
En ce qui concerne l’activité économique du territoire, ça va pas être joli…
Un article beaucoup trop bienveillant pour nos politiques incapables de gérer ce problème bien connu.
Pour ceux qui ne le savent pas nos stations béarnaises (Gourette et La Pierre sont PROPRIETE du Conseil Départemental.
Depuis des decennies on sait que ces stations ne sont plus viables à car trop basses.
Depuis des années le CG 64 a investi des sommes gigantesques dans ces stations.
Depuis des années l’EPSA qui gère ces stations est en plus en déficit tous les ans.
La gestion y est c
(Suite)
La gestion y est calamiteuse comme dans toutes nos entreprises publiques : trop de monde, ouverture toujours programmée en novembre alors que l’on sait qu’il n’y aura pas de neige, et si par miracle il y en avait il n’y aurait pas suffisament de skieurs.
Il y en a ras le bol : il faut gérer le déclin de ces stations absolument pas écologiques et qui défigurent les montagnes.
Assez de subventions pour ce tonneau sans fond !
Quelques articles que j’ai eu l’occasion d’ecrire et qui depuis 2009 annoncent ce qui se passe aujourd’hui
http://alternatives-pyrenees.com/2015/06/25/le-conseil-departemental-des-pa-lutte-contre-le-rechauffement-climatique/
http://alternatives-pyrenees.com/2012/07/14/a-lepsa-les-subventions-du-conseil-general-fondent-comme-neige-au-soleil/
http://www.alternatives-paloises.com/article.php3?id_article=3135&var_recherche=le+gouffre+de+gourette+et+de+la+pierre+saint+martin
http://www.alternatives-paloises.com/article.php3?id_article=5514