Lavoisier reviens ! Ils sont devenus fous.

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imageJe réagis à l’émission de France 2 du Dimanche 31 Janvier, où j’ai eu la surprise d’entendre notre Ministre de l’Agriculture, assisté du Directeur de l’INRA (Institut de la Recherche Agronomique), déclarer, à peu près textuellement : « La totalité de l’agriculture française doit se convertir à l’agriculture biologique ». Et il a ajouté : « on n’a pas le choix ! ». J’aimerais pouvoir lui dire : « Doucement !»

A Il y a parfaitement le choix entre :
~L’agriculture conventionnelle
~ Les cultures hors-sol (hydroponique)
~L’agriculture « biologique »

B Le choix du tout bio se heurte à trois bilans en sa défaveur
~ Le bilan chimique du sol
~ Le bilan du rendement à l’hectare
~ Le bilan du nombre d’agriculteurs

B1 Le bilan chimique du sol

Les plantes puisent dans le sol, chaque année, trois éléments chimiques principaux : l’Azote, le Phosphore et le Potassium. Presque tous les autres éléments sont nécessaires (à l’exception notable du silicium), voir à une trace infime, ce sont les oligoéléments. Il faut apporter au sol chaque année ce qu’il a perdu, que l’agriculture soit bio ou conventionnelle. Seul l’Azote combiné peut être fournis aux plantes par un processus biologique effectué par la bactérie Azotobacter. C’est le point fort de l’agriculture « biologique », mais les agriculteurs conventionnels ne les ont pas attendus pour cultiver des légumineuses et les enfouir dans le sol.

Pour tous les autres éléments, ou bien l’agriculture bio les achète aux méchants industriels des engrais et dans ce cas elle est biologique et chimique, ou bien elle n’apporte pas les éléments perdus chaque année et alors elle appauvrit le sol.

L’agriculture dite conventionnelle est de même biologique et chimique, il n’y a qu’une différence de degré et non de nature entre les deux.

B2 Le bilan du rendement à l’hectare

Le rendement en Blé :
En culture conventionnelle est en moyenne de 75 quintaux/hectare
Par l’agriculture bio ………………………………….. 39 quintaux/hectare.
à peine plus que la moitié.

Le rendement en Maïs
En conventionnel : 70 à 90 quintaux/hectare
En bio ………………60 quintaux/hectare

Les légumes
C’est là que les « biologistes » sont les meilleurs, leurs rendements atteindraient
95 % des rendements conventionnels.

Une étude publiée par la revue américaine NATURE, en 2012, conclue à une perte de rendement générale de 25 %, pour l’agriculture « biologique ». Comme il faut, comme on dit, nourrir la planète, si on la généralisait à 100 %, il faudrait convertir des forêts en surfaces cultivables. L’agriculture « biologique » n’est donc pas aussi écologique qu’elle le dit.

B3 Le bilan du nombre d’agriculteurs

On arrondit à 600 000 le nombre d’agriculteurs, une perte de ¼ de la production revient à multiplier le rendement par agriculteur par 0,75. Le nouveau nombre d’agriculteurs nécessaire pour retrouver la même production est :
600 000/0,75= 800 000. Soit 200 000 agriculteurs de plus

Une partie pourrait venir de l’industrie qui se trouve en amont de l’agriculture conventionnelle, machinisme agricole et industrie des engrais (26 000 personnes), cette industrie devenant sinistrée, puisque le Ministre s’est montré admiratif de la nouvelle mode « NON-LABOUR ».

Pour mémoire faisons le bilan des surfaces. La surface agricole de la France est 292 800 KM², Le rendement par hectare étant à multiplier par 0,75, la nouvelle surface agricole qui maintiendrait la production au niveau actuel serait :
292 800/0,75= 390 400 KM². Soit une augmentation de 96 600 KM².
Or nos forêts couvrent 165 000 KM², il faudrait donc en perdre plus de la moitié.

Conclusion

Il y a trois sortes de production végétale, comme déclarée en début, LAISSONS LES VIVRE LEUR VIE ! et, qui sait si ce n’est pas la culture hors-sol qui sera celle du futur ?

Pau, le 3 Février 2016
Jean-François de Lagausie

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  • Pouah! quelle horreur! j’espère que vous ne produisez plus de confitures! Elles doivent être de véritables bouillons de culture, pleines de pesticide et de produits cancérigènes! AltPy a été bien mal inspiré de vous faire de la pub.

  • L’article a sans doute été écrit avant l’émission de «cash investigation» de mardi 2 février ou alors?????.

    1°)Le «choix», dans les deux propos, n’est pas utilisé dans le même sens! Tout dépend l’objectif recherché. On a effectivement le choix d’opter pour le conventionnel si on se moque:

    De la qualité gustative, nutritive, sanitaire des fruits et légumes.
    De manger des fruits et légumes imprégnés de pesticides (peau et chair) pendant la culture et après, lors des traitements.
    De la détérioration des sols physiquement et biologiquement.
    De la pollution de l’air, de l’eau, des sols ainsi que des agriculteurs , leur famille et les voisins des parcelles.
    Des maladies, cancers entre autres, provoqués par ces traitements appelés hypocritement «phytosanitaires»
    ….
    Le Ministre de l’agriculture fait un autre choix, celui de préserver l’environnement assurant la santé des Français. Ce n’est peut-être pas plus mal! Y parviendra-t-il? C’est un autre affaire!

    2°)Bilan chimique des sols:
    B1 «Seul l’Azote combiné peut être fourni aux plantes par un processus biologique effectué par la bactérie Azotobacter. C’est le point fort de l’agriculture «biologique», mais les agriculteurs conventionnels ne les ont pas attendus pour cultiver des légumineuses et les enfouir dans le sol.»

    C’est inexact. Le conventionnel a détruit la microflore bactérienne avec les pesticides et les herbicides, y compris azotobacter; c’est le bio qui utilise Azotobacter libre et le rhizobium des nodules des racines de légumineuses car les qualités organiques des sols sont préservées et entretiennent leur présence.

    «l’agriculture bio achète aux méchants industriels des engrais»

    Non, le bio n’utilise pas des engrais de synthèse issus de la chimie du pétrole.

    B2 Les rendements:
    Si on considère la valeur financière des intrants et des sortants, le conventionnel est déficitaire, seule l’inflation peut compenser; les gros s’en tirent par les subventions de la PAC. Donc rendement <0 (pour le contribuable aussi!)

    Si on ne considère que la quantité produite, oui le bio produit moins en quantité mais combien plus en qualité! La nécessité de détruire les forêts est sans objet si on revient au but initial de l’agriculture, nourrir les gens et non les machines, si on mange moins de viande, si on détruit moins de terres agricoles, si…. ,le bio suffirait!

    B3 Le nombre d’agriculteurs a baissé du fait du conventionnel qui a besoin de grandes surfaces et de peu de monde. C’est «un puits» de chômage!
    Le labour, comme jadis, avait son intérêt car il était peu profond et enfouissait de la matière organique qui était décomposée par les êtres vivants du sol. Comme le conventionnel stérilise la surface du sol, le labour devient inutile et même nuisible car il renforce les pesticides et herbicides en profondeur, d’où le Non-labour qui se développe; il faut alors ajouter des engrais de synthèse lessivés en grande partie par les pluies abondantes du printemps béarnais.
    Conclusion:
    «LAISSONS LES VIVRE LEUR VIE!»
    TB à condition que la vie des uns ne soit pas la mort des autres!

    «et, qui sait si ce n’est pas la culture hors-sol qui sera celle du futur?»
    Cela deviendra la cerise sur le gâteau empoisonné!

  • Je pense que vous mélangez qualité et quantité.
    A quoi sert’ il de produire en quantité si ce n’ est pour faire des stocks en surplus, qu’ il faut de plus financer, après avoir dû payer pour les produire !!!!!
    Pensons avant tout à la qualité qui est nécessaire pour nourrir les hommes.
    A quoi sert’ il de consommer des aliments « vident » qui n’ apportent pas ce qu’ il faut à
    l’ équilibre alimentaire, si ce n’ est à faire de la richesse pour les industriels de l’ agro alimentaire.
    Tout simplement revenons aux fondamentaux de l’ agriculture, nourrir les hommes sans détruire la terre et tout ira pour le mieux des consommateurs et agriculteurs.

  • Vous affirmez qu’il n’y a pas de différence de nature mais seulement de degré entre agriculture conventionnelle et biologique, car les deux seraient à la fois « biologique et chimique », mais c’est tout simplement faux. Les engrais sont de deux natures bien différentes : minéraux, ou organiques. Les deux visent à apporter aux plantes les mêmes éléments mais leurs origines sont complètement différentes, et la plupart des engrais minéraux sont interdits en agriculture biologique (la raison principale étant qu’ils sont trop solubles dans l’eau, sont rapidement lessivés, et se retrouvent en masse dans les cours d’eau et nappes phréatiques).

    Par ailleurs vous passez sous silence la question des pesticides de synthèse, qui sont strictement interdits dans le bio, et c’est là qu’est la différence majeure entre conventionnel et bio.

    La question du rendement du bio et des surfaces cultivables est un problème important, certes. Mais L’agriculture conventionnelle n’évite pas le problème au fur et à mesure que la population mondiale s’accroit. Ce n’est pas pour installer des exploitation « bio » qu’il y a des déforestations massives en Amazonie, en Indonésie, ou ailleurs…

  • Des points intéressants.
    Par contre, vous ne parlez pas des pesticides…
    Par ailleurs, les surfaces agricoles sont largement suffisantes, en France du moins, pour faire du tout bio. Il y aurait même de quoi laisser, en plus de cela, la nature reprendre ses droits par une large expansion de la forêt. La raison de cela: la surconsommation de boeuf dans le monde occidental.