Une saison en enfer en 2016
Ô saisons, ô châteaux !… J’ai lu tous les articles de journaux et de magazines concernant la loi El Khomri, j’ai vu toutes les émissions de télé, dans internet, j’ai écouté toutes les émissions de radio, j’ai parlé avec tous les journalistes, sociologues, philosophes, politiques de la terre et j’ai trouvé la laideur absolue dans ce monde... Jadis, si je me souviens bien, du temps où j’étais syndicaliste à la CGT ma vie travailleuse était un festin où s’ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient. Un soir à Nuit Debout, j’ai assis la Laideur sur mes genoux, le projet de loi El Khomri… et je l’ai trouvée vraiment amère, complètement dégueulasse et je l’ai alors injuriée, cette maudite loi… Mes genoux étaient rouge sang soudain, la gangrène vint aussitôt et ils devinrent peu à peu violet puis noir, je vis un drapeau rouge, un étendard, porté par un homme sur une barricade en train de crier « Liberté pour le peuple ! », fusillé par l’ennemi en face armé de canons et mitrailleuses, ma mort peut-être… Je revis ma vie passée où s’ouvraient tous les cœurs oui, où le Jurançon coulait à flot dans des fêtes sans fin, le Bordeaux coulait aussi, où tous les vins coulaient oui… Mais le temps n’est plus à la fête ma mie, il est à la révolte, les lois sont mal foutues, elles protègent toujours les riches et écrasent les pauvres… je n’ai plus le cœur à la fête ma vierge rouge, l’heure de la révolte a sonné à tous les beffrois, debout les vivants j’ai crié et nous sommes tous allés à Nuit Debout place Clemenceau pour manifester, parler, débattre, de la loi El Khomri… Ô saisons, ô châteaux ! Vous qui avez disparu même de ma mémoire et du paysage, maudits rois… Jadis si je me souviens bien, ma vie était un festin, elle n’est plus que misère, angoisse, doute sur le lendemain ma mie… ma pauvre vie, je la revois assise sur mes genoux sous forme de petit livre, une loi, j’aurais aimé lui sourire mais je l’ai maudite oui, injurié, tu n’es plus ma vie, tu es une parodie de vie, j’ai jeté mon petit livre au feu… la vraie vie est ailleurs maintenant, elle est dans mes rêves, je ne peux plus marcher, on a amputé ma jambe gangrénée, trop malade, on va bientôt me couper les ailes, je ne serai plus un ange sur terre ou plutôt si je serai un ange du ciel volant sur vous pauvres humains qui se chamaillaient stupidement… je quitterai une saison en enfer en 2016 pour le paradis des anges des syndicalistes de la CGT en finissant comme Arthur Rimbaud, voyant au royaume des aveugles…
Nous serons demain dans la rue avec Nuit Debout demain puis le surlendemain et le le lendemain, encore et encore, nous n’arrêterons jamais… Debout le peuple ! Tous les mardis et vendredis, nous serons place Clemenceau à 19 h, dans toutes les manifs aussi…
François Le Goff
Rejoignez-nous alors ! Nous serons ainsi encore plus nombreux !
Nous allons ce mois-ci participer à quelques manifestations à Pau et faire aussi quelques actions bien sûr.
Observation clinique concernant « nuit debout » : au début, de nuit, avec un temps froid et souvent humide : 50 personnes ; en mai, de jour, avec un temps plus clément : 25 personnes ; hier mardi 7 juin, avec un temps quasi-estival : moins de 20 personnes. Sans doute la qualité compense-t-elle la quantité ..;
chouette observation !
Les hiboux
Ce sont les mères des hiboux
Qui désiraient chercher les poux
De leurs enfants, leurs petits choux,
En les tenant sur les genoux.
Leurs yeux d’or valent des bijoux,
Leur bec est dur comme cailloux,
Ils sont doux comme des joujoux,
Mais aux hiboux point de genoux !
Votre histoire se passait où ?
Chez les Zoulous ? Les Andalous ?
Ou dans la cabane bambou ?
A Moscou ? Ou à Tombouctou ?
En Anjou ou dans le Poitou ?
Au Pérou ou chez les Mandchous ?
Hou ! Hou !
Pas du tout, c’était chez les fous.
Robert Desnos
(extrait du site : http://www.takatrouver.net/recettes/poesie/index.php?id=355)
Extrême ! Oui, c’est de la super poésie extrême d’un poète forcément génial !
J’hésite, con, extrémiste ou ridicule ?