Les mots toujours.
Du plus loin que je me souvienne, sur mon âme devenue sereine … ils furent présents à chaque instants et de tout temps … précieux, vigoureux, amoureux … pugnaces et si vivaces … languissants ou chaleureux … harmonieux, parfois blessants hélas … compagnons de tous les instants… de mes tout premiers balbutiements à ceux que j’exprimais hardiment à ceux hurlés, ceux-là que j’étouffais dans un soupir … ils ne m’ont jamais quittée … ces mots qui m’habitent ou ceux qui abritent mes sentiments … des plus fous aux plus offrants d’entre eux paradant de toiles en voiles ballotés par le vent, sur le sable, aussitôt balayés par l’océan ou sur des murs, des feuillets battant la mesure sous des doigts agiles et guillerets, les mots se sont fait pressants à mes côtés tandis que je les choyais … aussi, comment ne pas leur dédicacer ce petit texte .. histoire de les remercier …
Les mots toujours …
J’utilise avec pudeur mais aussi une belle ardeur les mots qui viennent à mon esprit, auprès d’eux je me sens jolie … après les avoir pensés, pansés parfois puis maquillés souvent de l’imparfait au plus que parfait, les avoir écrits au présent, qualifiés sous tous les temps, sensibilisés à l’infini, noués entre eux à jamais et portés au plus haut afin de les partager … peints jusqu’aux nues où je dois bien l’avouer je me retrouve nue face à eux, dépeints comme beaucoup. Ces mots que je mystifie tandis qu’ils me content une belle histoire… eux que je parodie parfois ou rend dérisoires tant la hargne me gagne … ces mots que je goûte avant même de faire une bouchée de leur fraîcheur, saveur hâlée ou venue d’ailleurs, si épicée, si riche de pensées peu importe le pays où ils m’entraînent … Les mots et leurs existences qui font pencher la balance tant de fois, les mots contenus, ceux perclus de douleurs, des pleurs des voix du monde, les mots et leurs extravagances, les mots passionnés, délurés, les mots de l’enfance pressés de grandis, les mots et la musique qu’ils transportent avec eux, fragile exil, larmes sur un cil, sourire facile, les mots cruels ou ceux qui se font la belle n’ayant plus rien à cacher de leurs analogies… les mots sensuels, ceux qui ont façonné ma vie … méli-mélo de mots, permettez-moi de vous aimer !
Bien à vous.
Samie Louve.
oui Georges … cependant que du poète au tribun, les mots n’ont guère la même résonnance… les discours de certains tribuns cognent dans les poitrines. battent le pavé pour en faire jaillir les maux contenus dans ces mots appelant à diviser pour mieux régner … oui, il faut se méfier… en parlant de Sarkozy, durant son règne, j’ai eu l’honneur d’être censurée durant trois jours sur un de ces réseaux où chacun se laisse aller à poser des mots, comme leurs maux … j’évoquais subtilement … sa personnalité, sans jamais la nommer, ni même l’agresser … plutôt poétiquement… Comme quoi, chacun trouve les maux qu’il veut dans les mots … à partir du moment où il se sent visé !
Merci pour votre analyse très poétique.
J’ai été particulièrement séduit par «la musique des mots» que vous évoquez car j’y suis particulièrement sensible, celle qui émane des poètes; comme une troupe qui passe sur un pont suspendu, nous rentrons en résonance, elle nous ensorcelle, elle nous berce sans forcément en comprendre le sens; c’est la musique aimante de la mère à son bébé, c’est la phrase mélodique de la chanson dont on ne comprend pas les paroles, peu importe!
Par contre, attention, c’est aussi la musique redoutable du tribun!
En allant me promener sur Lire: L’édition régionale. D’AltPy, je suis tombé sur le titre d’un ouvrage:
«Les Républicains» espagnols de José Cubero.
En faisant sur Google «les Républicains», j ‘ai été submergé par des évocations de ceux de Sarkozy.
L’idéologie est-elle la même puisque le libellé est identique?
Encore les maux possibles des mots dont il faut se méfier!