Assassinat d’un flic.

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imagesLe lundi 13 juin 2016, en soirée, devant chez lui, devant sa maison familiale, à Magnanville, un policier est sauvagement assassiné. Sa compagne est ensuite elle-même tuée d’une manière horrible à l’intérieur de leur habitation.

Devant une telle lâcheté on ne peut que ressentir un profond dégoût et une incompréhension totale sur les motivations d’un tel acte dicté par les convictions extrémistes d’un individu manipulé. Le terrorisme a frappé une fois de plus un policier. Il faut respecter la mémoire des victimes et adresser à leurs proches ses sentiments de soutien et sa sympathie.

Mais par cet acte odieux à l’encontre de deux fonctionnaires, l’un policier du grade de commandant l’autre secrétaire administrative dans un même commissariat des Yvelines, une étape est franchie. En effet il n’y a pas à ce jour de précédent connu où un tel crime ait été commis au domicile des victimes. La sphère privée n’est plus respectée. Autant les policiers, les gendarmes et les militaires acceptent en toute connaissance de prendre des risques dans l’exercice de leur profession, autant ils ne peuvent accepter que, de cette façon, les leurs et eux-mêmes soient menacés dans leur cadre familial.

Comment se résigner à craindre qu’un danger rode près de chez soi de façon permanente. Cet état de fait nouveau va créer un sentiment difficile à vivre chez tous les policiers. L’insécurité pour soi-même dans l’exercice d’un métier à risques est reconnue mais les proches ne doivent pas être soumis à une quelconque pression.

Au-delà de ces douloureuses considérations, nous vivons une période bien sombre. Tout s’accumule. Et si l’on entreprend de dresser la liste des événements qui portent atteinte à notre sécurité quotidienne, on ne peut que s’interroger sur les énormes moyens qui doivent être mis en place pour les gérer.

Il y a eu d’abord ces rassemblements de « Nuit debout » qui bien qu’eux mêmes d’un caractère pacifique, ont ouvert la porte à des rassemblements de casseurs qui ont fait des forces de l’ordre, policiers et gendarmes, leur cible privilégiée. Les manifestations syndicales qui durent maintenant depuis plusieurs mois ont donné l’occasion, de la même manière à des violences des mêmes casseurs qui paraissent impossibles à être totalement neutralisés. L’Euro de football oblige, lui, en plus de la protection des lieux de rencontres sportives à rétablir l’ordre public face à des débordements de rue de la part d’individus qui n’ont de supporters que le nom et qui sont à la recherche d’affrontements violents entre bandes rivales. Bientôt partira le Tour de France.

Et au dessus de tout cela, en France, plane la menace lourde et constante du terrorisme. Les forces de l’ordre sont sollicitées de toutes parts et maintenant menacées dans leur sphère privée.

 Pau, le 14 juin 2016
 par Joël Braud

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  • Bernard DESVIGNES

    Je comprends et partage le fonds des propos ici exprimés, leur indignation, la compassion manifestée envers les victimes et envers leurs proches, dont des enfants mineurs. Ce que je ne comprends pas, ce sont les superlatifs employés et les « explications » recherchées. J’assume le côté simple ou simpliste des propos qui suivent. Nous ne sommes pas en état de guerre, ou alors le terme de « guerre » est détourné de son sens. Les actes en question sont des crimes et donc leurs auteurs sont des criminels de droit commun (j’avoue que, dès l’école secondaire, je n’ai jamais pu accepter, et donc comprendre, la différence entre crime « politique » et crime « de droit commun ») . Nous disposons d’un « arsenal » qui s’appelle le Code Pénal. Avant d’aller chercher des poils sur les oeufs et midi à quatorze heures, avant de faire voter de nouvelles lois, peut-être conviendrait-il d’appliquer ce Code, ce qui n’est pas fait et qui est assumé depuis bientôt quarante ans dans notre (beau) pays. Nous pouvons remercier entre autres le Syndicat de la Magistrature, ainsi qu’un sociologue né en Béarn, pour qui punir certains auteurs de crimes revenait à les punir deux fois, puisqu’ils étaient déjà « victimes de la société ». Malheureusement, quand on veut obtenir quelque chose et que l’on met les moyens pour l’obtenir, on l’obtient. Les faits récents le montrent une fois de plus, en attendant les suivantes.
    Bernard Desvignes

  • J’attendais cet article. Et même s’il faut manier les termes terroriste et terrorisme avec prudence et modération, depuis quelques mois en France, on l’utilise avec raison. Des étrangers accueillis et aidés et même des Français commettent des actes horribles dans une démocratie qui respecte leurs droits individuels et les fait respecter. A Magnanville, un pas a été franchi, on est passé d’un terrorisme aveugle qui tue des inconnus dans la rue, de simples citoyens anonymes, à l’assassinat de personnes, des citoyens eux aussi, parce qu’ils assument au nom de l’état une fonction. Trop lâche pour s’attaquer à notre représentant suprême, le Président de la République, on a tué un fonctionnaires de l’état. A Magnanville, c’est notre Démocratie que l’on a voulu assassiner. C’est notre République qui est en danger.

    • Michel LACANETTE.

      Tout à fait d’ accord avec vous. Malheureusement, ça ne s’ arrête pas à la démocratie, on a également tué le vivre ensemble et le respect des autres qui sont deux piliers du vivre à la Française.
      De plus, cela est un terrible avertissement pour le simple citoyen qu’ à partir de maintenant, à tout moment de sa vie, pas que dans la rue, tout le monde peut être concerné par ce type de crime à fond perdu.

  • Je ne peux que m’associer à la consternation, l’affliction et la révolte que suscite l’horreur de ce nouvel acte de barbarie. Il vient ajouter du dégoût et de l’abject à tous ces crimes odieux qui meublent, chaque jour notre actualité; je pense en ce moment aussi à ce que vivent la famille et bon nombre de palois à propos du procès qui se déroule en ce moment pour élucider le meurtre du petit Alexandre; il n’avait pour toute défense que la fragilité de son âge et son «téléphone portable»! Souvenons-nous aussi du crime odieux au CHU près d’Auchan……..
    Se résigner à craindre qu’un danger rode près de chez soi de façon permanente est un sentiment qui est difficile à vivre aussi pour beaucoup de parents et de citoyens.

    Il est bien évident, une fois de plus, que, l’émotion et la compassion passées, il conviendrait, enfin, de se poser la bonne question , celle qui ne se limite pas à rechercher et à punir le coupable et à déplorer les coûts nécessaires au maintien de la sécurité, mais à lutter contre les causes qui sont à l’origine d’une telle violence. La vraie solution est à ce niveau.
    Il ne me semble pas évident que cette solution passe par la suppression des rassemblements Nuit debout ou des manifestations populaires ou syndicales du fait que des casseurs s’y insinuent; les manifestations sportives sont un merveilleux terrain d’affrontement pour ceux qui n’avaient pas, «à l’origine un caractère pacifique» mais dont l’objectif programmé était de tout casser!

    J’ai été très convaincu, sans doute parce que c’était mon point de vue, par l’intervention à C dans l’air, lundi dernier 20/06 d’Alain Bauer et Mohamed Siffaoui à propos du terrorisme.
    Alain Bauer a mis en avant le fait que, dans notre culte de la technologie et de la recherche du renseignement, on a éliminé progressivement les hommes de terrain(trop coûteux peut-être) pour les remplacer par des machines. Maintenant, de l’information, on en a tellement qu’on ne sait pas quoi en faire car:

    Des supposés susceptibles de passer à l’acte il y en a tellement qu’on ne peut pas tous les incarcérer. Alors on les classe! Tous ceux qui ont commis ces horreurs étaient «classés» dans des ordinateurs! Impossible de tous les suivre, on fait des choix calculés et pour les autres, on attend!

    On n’a pas imaginé(peut-être parce que c’était trop coûteux) qu’il fallait décrypter l’info pour la transformer en connaissance et compréhension; or la machine ne sait pas le faire! On punit celui qui a volé le pain et on ne cherche pas pourquoi il a été poussé à le faire!
    C’est une toute autre approche qu’il faut réaliser. Qu’elles sont les causes? Ne faudrait-il pas faire une autocritique, chose dont on a horreur car c’est remettre en question bien «des progrès»!

    Cette approche, Mohamed Siffaoui l’a évoquée; il a dénoncé l’erreur monumentale de limiter le crime à des «loups isolés», à des détraqués, des fous….Ce sont des êtres responsables manipulés par des «gourous» redoutables. C’est une politique globale qu’il faut mener car la compréhension passe par un décorticage en amont de toutes les relations qui ont abouti à cet état d’esprit. Ce sont les Gourous qui sont à combattre, dans tous les domaines, religieux, économiques comme politiques.
    Il n’est pas impossible qu’un tel changement d’approche des problèmes permettrait, par la suite, de moins «s’interroger sur les énormes moyens qui doivent être mis en place pour les gérer»

  • Effectivement, un nouveau palier a été franchi dans l’horreur et l’abjection.

    Le Gouvernement français n’a toujours pas compris ou accepté que nous sommes en état de guerre. Une guerre qui se déroule sur notre territoire contre un ennemi clairement identifié: le terrorisme islamique.

    Il faut veiller à bien distinguer les différentes menaces. Les hooligans, les casseurs, sont des phénomènes bien connus face auxquels l’État a montré qu’il avait la capacité de faire front. La riposte au terrorisme islamique doit s’organiser de manière bien différente. Elle ne sera efficace que si l’on veut bien accepter que la France est en guerre et en tirer toutes les conséquences. Ce qui n’est toujours pas le cas.

    L’auteur du double assassinat de Magnanville était parfaitement connu des services de police et de renseignement. Il venait de purger une peine de prison liée à des actes terroristes. Si l’état de guerre était reconnu et assumé, il aurait été condamné par un tribunal militaire à une peine beaucoup plus lourde et serait toujours en prison. Des centres militaires de rétention seraient crées pour priver de liberté les islamistes identifiés. Et un enfant de Magnanville ne serait pas devenu orphelin.

  • De l’Espagne toutes les condoléances pour cet acte barbare. Nous savons très bien que c’est le terrorisme. Europe, le monde démocratique doit s’unir et combattre là où les terroristes sont réglées. Nous devons dépenser de l’argent, l’intelligence et des vies humaines. C’est une guerre.

    Miguel Angel