Cheminots, veillez à vos lignes !
Vos lignes de la main, si vous pensez que là se lit votre avenir. Mais à vos lignes de voies ferrées si vous ne voulez pas qu’elles dépérissent.
Les conflits à répétition et l’émergence de nouveaux moyens de transport risquent fort de faire subir au transport des voyageurs par le réseau ferré un sort analogue à celui qu’a connu le transport des marchandises il y a quelques années.
D’ores et déjà les voitures-lits appartiennent au passé et les couchettes disparaissent. Dans nos rues et sur nos routes apparaissent des autocars dont les tarifs sont alléchants. Sur un trajet comme Toulouse-Saint-Sébastien via Pau le handicap du transport routier sur le rail en matière de temps de transport pourrait ne pas être si important tant le train propose de détours par Lourdes ou Dax. Il faut dire que la SNCF ne fait pas des efforts considérables pour que Basques et Béarnais se rencontrent. Toutes les correspondances à Bayonne ne sont pas désastreuses ; mais toutes ne sont pas optimisées, c’est le moins que l’on puisse dire. Je m’en suis rendu compte récemment en me rendant de Pau à Madrid et au-delà. Prendre le train d’Irun à Madrid à 8h40 était une nécessité. Mais en dehors d’un bus partant vers 4h et mettant plus de 3 heures pour rallier Bayonne c’était impossible. Aussi, j’ai fait l’expérience de Blablacar. Une expérience enrichissante car celle qui m’a transporté était fort intéressante.
Ce trajet n’est pas le seul à montrer que l’Europe ferroviaire d’autrefois n’est plus l’Europe ferroviaire d’aujourd’hui. Il n’y a plus de train direct d’Irun à Vintimille ou même Rome, Venise, Milan, Genève comme autrefois. Et que dire des horaires et des correspondances ? Le voyageur peut avoir l’impression que ces horaires sont dictés par les souhaits des cheminots plus que par les besoins des voyageurs. Cette impression est peut-être fausse ; mais il resterait à le prouver.
Dans d’autres pays, comme l’Espagne, tout est fait pour montrer au voyageur que l’on se soucie de lui : confort, prises électriques en seconde classe, films de qualité diffusés avec des écouteurs. Que se passera-t-il lorsque les transports seront réellement ouverts à la concurrence ? Les cheminots ont obtenu qu’elle soit différée et que leurs droits de repos soient maintenus. Tant mieux pour eux. Mais fermer les yeux sur les transformations en cours serait dangereux. Si le transport participatif est une belle idée et une bonne mesure pour la planète, on ne saurait en dire autant pour le transport en bus ou le transport aérien.
Jean-Paul Penot
C’est la fin des conflits, c’est la fin de la SNCF, vive le bus, vive la concurrence ! à force de tirer sieur la corde, à la fin elle se casse !
Ailleurs, l’herbe est toujours plus verte… Les problèmes, réels et sérieux, de la SNCF et de sa gouvernance interne, ne doivent pas faire oublier ses succès.
En allant de Irun à Madrid avec la RENFE vous avez peut-être bénéficié d’un meilleur confort en seconde, mais vous avez mis près de 6h. Pendant ce temps, les Lyonnais, pour une distance équivalente, ne mettent que 2h pour se rendre à Paris. Les genevois sont à 3h de Paris, les marseillais à 3h30. Le TGV, c’est indéniable a rendu la France plus petite et plus facile à parcourir, même si en Aquitaine, et particulièrement à Pau, nous nous en rendons moins compte qu’ailleurs.
Les grands trains d’antan ont disparu, faute de clientèle suffisante, mais d’autres sont nés, en fonction des nouveaux besoins de l’économie européenne. Pensez ainsi aux Thalys, Ice et autres Eurostars qui sillonnent le nord de la France et de l’Europe. Le Thalys, en mettant le centre de Bruxelles à 1h20 de celui de Paris a permis de supprimer les liaisons aériennes entre les deux villes. On peut même vivre à Paris et travailler à Bruxelles!
En ce qui concerne les transversales, il est vrai qu’il est de plus en plus difficile d’aller en train vers le sud-est de la France mais il reste quand même le Bordeaux-Lyon qui prend 6 à 7h. Le mieux dans ce cas est encore de choisir l’avion avec l’excellente ligne Pau-Lyon au tarif tout à fait concurrentiel par rapport au train.
Le problème de la SNCF est une bombe a retardement caractéristique du manque de courage de nos politiques.
C’est une entreprise d’une autre époque, gérée par CGT et Sud rail qui produit du déficit et refuse de se réformer.
Pas un mot dans cet article du fond du problème qui peut se résumer en quelques chiffres:
Dette 50 milliards d’euro
Prix de revient du transport dans les TER 4 fois le prix payé par l’utilisateur
Productivité des cheminots : calamiteuse, 25% de personnel en trop.
Et c’est le con tribuable qui paye.
Et pour le régime scandaleux de retraite des cheminots lire :
https://alternatives-pyrenees.com/2016/04/20/regimes-speciaux-scandaleux/
» Il n’y a plus de train direct d’Irun à Vintimille ou même Rome, Venise, Milan, Genève comme autrefois ».
Cette transversale serait aussi ou plus importante que les trains en direction du Nord.
Cela mettrait notre région directement en relation avec le coeur de l’ Europe économique.
(Lyon-Francfort-Milan)
Mais, comme personne localement, trop occupé à rêver de TGV Nord/Sud , ne s’ est hasardé à défendre ces lignes partiellement communes jusqu’ à Avignon, la SNCF s » est empressée de les supprimer pour les » saucissonner » en TER pour le plus grand bonheur des compagnies aériennes et autocaristes et le malheur des usagers du train.
Il faut bien se dire que la SNCF n’ est plus la SNCF d’ antan, elle est bien plus sensible au discours des régions qui font des propositions pour rentabiliser économiquement ses lignes et remplir ses trains, qu’ à celles qui s’ en désintéressent ou ne font rien pour attirer des clients. Avec l’ ouverture à la concurrence, cela sera malheureusement la règle générale à l’ avenir, n’ en déplaise aux syndicats et à nos responsables élus.