Pau, stationnement réservé ?
Depuis maintenant quelque temps, certains syndicats de la police nationale font pression sur le maire de Pau pour obtenir la gratuité du stationnement des véhicules personnels des policiers. Étrange sollicitation de la part de ceux qui sont les garants du respect des lois et de la sécurité des citoyens.
Devant le commissariat de la police nationale, rue O’Quin à Pau, le stationnement des véhicules individuels est payant dans les mêmes conditions d’ailleurs que dans les autres rues de la ville. Mais les policiers de la Police nationale ne l’entendent pas de cette oreille et considèrent, en vertu d’arguments plutôt spécieux, qu’ils doivent bénéficier d’un régime dérogatoire. Ils demandent donc au maire de Pau de faire exception et de décider que le stationnement de leurs voitures personnelles soit gratuit et en conséquence ne soit pas verbalisé, par la police municipale.
Le maire de Pau, à juste raison, nous semble-t-il, refuse. Il fait valoir que la place de Verdun, située seulement à quelques encablures, est apte à recevoir les véhicules personnels de ces fonctionnaires. Alors la pression se fait insistante et les membres des forces de l’ordre expliquent qu’ils se sentent en insécurité. Oui, ceux qui sont chargés de la sécurité de leurs concitoyens, estiment que tout n’est pas fait pour les protéger eux-mêmes. Il faudrait, toujours selon ces demandeurs, que la rue du commissariat soit piétonne sauf évidemment pour leurs propres voitures. Ils évoquent l’assassinat de Magnanville pour signifier qu’ils seraient menacés. Tout cela est bien exagéré et relève un tantinet de la paranoïa.
Le maire maintient sa position et pour cela il ne manque pas d’arguments. Parmi ceux-ci, le principe de l’égalité de tous devant la loi et les règlements. Il serait en effet illégal qu’une exonération puisse bénéficier à certains usagers de la voie publique. D’ailleurs à en juger par les disposition du code général des collectivités territoriales (art. L 2213-3) le stationnement ne peut être réservé à des particuliers ou à ceux qui ne répondent pas à des critères limitativement énumérés. Les exceptions concernent exclusivement les handicapés, les transports de fonds, les taxis, les véhicules d’urgence et de secours, mais pas plus.
Alors il est étonnant, voir surprenant, de constater que des policiers dont on attend qu’ils montrent l’exemple à ceux qu’ils sont susceptibles de sanctionner, sollicitent ainsi, pour eux-mêmes, des privilèges contraires à la loi. Il a même été rapporté, mais cela est aussi étonnant que peu crédible, que la hiérarchie de la police nationale est elle-même intervenue auprès de l’édile dans le même sens. Il s’agissait sans doute de satisfaire aux exigences syndicales.
Est-il admissible que ceux qui sont en charge du respect de la loi incitent, par des demandes réitérées, le maire à se placer dans l’illégalité ?
Pau, le 20 juillet 2016
par Joël Braud
Intéressant ces situations !! Effectivement rue O’Quin le parking est payant et autour du tribunal il devrait l’être tout comme le parking du fronton près de la gare réservé aux personnels de la Mairie et peut-être à d’autres fonctionnaires !! Curieux quand même !!
L’expérience dûe à l’âge m’ont montré que le pouvoir d’imagination et la mauvaise foi des syndicalistes sont sans limites.
« Les exceptions concernent exclusivement les handicapés, les transports de fonds, les taxis, les véhicules d’urgence et de secours, mais pas plus »
Effectivement, parmi les exceptions ne figurent pas les médecins dont les visites urgentes s’accompagnent, par « humanité »!! ,d’un papillon sur le pare brise. la tolérance ci-dessous recommandée par la circulaire n’est pas généralisée, à Pau par exemple!
» par circulaire du 26 janvier 1995 le ministère de l’intérieur a reconnu que l’exercice par les médecins de leur activité professionnelle, et tout spécialement celui de la médecine d’urgence, justifie que soient accordées à leurs véhicules des facilités de stationnement sur la voie publique ; selon ces instructions, les véhicules des médecins et des sages-femmes arborant le caducée bénéficient de mesures de tolérance en matière de stationnement irrégulier, dès lors que leurs propriétaires sont appelés à exercer leurs activités professionnelles au domicile de leurs patients ou à proximité de leur domicile en cas d’astreinte et essentiellement pour satisfaire à leurs obligations en cas d’urgence. »
suite.
Je ne souhaite à personne, pas même au Maire de Pau, d’avoir à attendre l’arrivée du médecin qui ne peut pas trouver une place de stationnement autorisée, alors qu’elle est en pleine crise de coliques néphrétiques!!!
Tout à fait exact surtout lorsqu’on connaît par expérience, le niveau de douleur d’une telle pathologie. La logique veut que, dans ce cas d’urgence, un médecin utilise un emplacement normalement réservé à d’autres véhicules. Le caducée affiché doit normalement inciter l’agent verbalisateur à l’indulgence.
Des français plus égaux que les autres, et fiers de leur puissance avec ça.
Voyez donc devant le tribunal de Pau. Un »stationnement interdit… sauf aux véhicules autorisés » indique le panneau.
Sur Google Street l’indication est occultée pudiquement pour l’entrée du parking du côté rue Mourot, mais elle est visible pour le côté Faget de Baure
lien: https://www.google.fr/maps/@43.298327,-0.3713682,3a,75y,260.04h,74.11t/data=!3m6!1e1!3m4!1shKDfNNFBaq9iKEUER7NaDA!2e0!7i13312!8i6656
Une bonne trentaine de places.
Probablement que cette extraterritorialité ( octroyée par Gaston Fébus?) a donné des idées à nos policiers nationaux.
NB: ces places n’ont rien à voir avec les besoins des comparutions au Tribunal pour lesquelles il y a des places justement réservées à l’arrière, côté Nord
Bien vu Peyo. J’imaginais jusqu’à maintenant que ces places étaient dans l’enceinte théorique du tribunal, donc hors domaine public. Mais la consultation du cadastre montre qu’elles sont bien sur le domaine public, et donc anormalement « privatisées » au profit de quelques privilégiés.