Réflexions autour du dopage.
L’actualité médiatique est un grand meuble à tiroirs que l’on peut ouvrir ou fermer à volonté, suivant les intérêts du moment ;
un meuble «commode»!
Actuellement, avec le Tour de France et les jeux olympiques, c’est le dopage qui est à l’ordre du jour.
Dopage : Fait d’administrer, d’inciter à l’usage, de faciliter l’utilisation, en vue d’une compétition sportive, de substances ou de procédés de nature à accroître artificiellement les capacités physiques d’une personne ou d’un animal ou à masquer leur emploi en vue d’un contrôle. Larousse.
Le dopage semble né en même temps que les premières compétitions sportives. Dans les Jeux olympiques antiques, l’alcool était prohibé, même le vin dit-on. Un juge placé à l’entrée des stades reniflait l’haleine des compétiteurs !
La loi d’interdiction a pour but de maintenir l’éthique du sport et d’assurer la protection de la santé physique, physiologique et psychologique, individuelle des sportifs.
Cet objectif est difficile à atteindre car le sport, comme la plupart de toutes les autres activités humaines, est un enjeu économique et politique énorme ; des capitaux importants sont investis dans le sport. On estime ces sommes à 2500 milliards pour l’année 98, par exemple, soit environ 2,5 % du commerce mondial. Caducee.net : Le dopage et le sport.
Que l’on s’efforce de conserver au sport sa noblesse et son bienfait pour le développement du corps et de l’esprit est tout à fait nécessaire.
Revenons aux caractéristiques du dopage : accroître les capacités physiques, administrer, inciter à l’usage, faciliter l’utilisation de substances ou de procédés pour accroître les capacités, masquer leur emploi en vue d’un contrôle.
Tout cela est présent partout, bien au delà du sport !
Accroître les capacités de l’homme est une banalité, cela a été le cheminement depuis son origine.
Déjà, le fait de devenir bipède a permis le développement de la main et donc la possibilité d’accroître biologiquement les capacités physiques et très probablement le développement qualitatif du cerveau, donc les capacités intellectuelles qui ont entrainé la création de l’outil.
Le premier outil, à son tour, a été le précurseur du «procédé» permettant d’accroître artificiellement les capacités physique d’une personne.
Depuis, cette recherche du toujours plus dans la perspective d’augmenter les capacités humaines, n’a cessé de se développer.
La Science et la technologie ont été les deux mamelles de cette production.
Le but du dopage n’est donc qu’un cas particulier, dans le sport, d’une dynamique générale de l’évolution culturelle.
Pourquoi interdit-on ce qu’on facilite par ailleurs ?
Pour les retombées négatives sur la santé, c’est compréhensible, pour les inégalités que cela entraîne, c’est normal ; mais si on sévit dans le sport, on fait mine de les ignorer par ailleurs :
hypocrisie économique.
En effet, tous les fruits de la technologie et de l’industrie permettent à l’homme d’augmenter ses capacités : du couteau en os ou en pierre, on est passé au métal et en objets contondants de plus en plus «efficaces»; du char à bœufs ou à cheval, à la voiture, le train, l’avion ; les machines, les robots travaillent à la place de l’homme…. En ce qui concerne le fait d’inciter ou de masquer les emplois de substances ou de techniques, en vue d’un contrôle, les exemples sont nombreux qui montrent qu’on sait bien le faire !
Notre société autorise, voire favorise, la prise d’alcool, de tabac, de café, les pollutions le plus diverses et létales ; on ne se soucie pas des retombées, sur la collectivité cette fois.
On est passé d’une volonté de protection individuelle à celle d’une contamination sanitaire collective, pour les beaux jours de l’économie.
Faut-il donc tolérer le dopage ? Bien sûr que non, surtout si c’est mauvais pour la santé, mais restons cohérents et luttons aussi contre tous les autres procédés augmentant les capacités humaines en dehors du sport et entraînant des conséquences encore plus nocives pour la santé.
Et l’avenir réserve de nombreuses sources de soucis !
Le développement conjoint des nanotechnologies, des bio-technologies et de l’informatique est en train de changer le monde et l’homme dans ce sens. On travaille sur l’intelligence artificielle, le trans et post humanisme, autant de recherches visant à augmenter à l’infini les capacités humaines par machines interposées.
Si les produits dopants fabriquent déjà un début d’homme augmenté, la cybernétique travaille sur la connexion du système nerveux humain à des machines.
Citons aussi les recherches autour du vieillissement cellulaire et le mythe de l’homme éternel.
Les nanotechnologies cherchent à construire de la matière atome par atome, capable de s’auto-répliquer et évoluant par sélection naturelle.
Depuis Descartes, l’homme machine a fait son chemin !
Préparons-nous un retour au paradis perdu ou à une descente aux enfers ?
Il est vrai que le but de la vie s’est noyé dans un grand flou, comme le nuage d’électrons autour du noyau ; on ne sait plus où il est !
Face aux promesses du bonheur que les révolutions technologiques, politiques, civilisationnelles devaient apporter, nous sommes passés, dans le monde occidental, de la grande illusion à la grande désillusion !
L’histoire du comportement humain peut difficilement nous porter à l’optimisme, le post-humanisme est-il porteur d’espoir ?
> Il en a les moyens, en aura-t-il la volonté !
>Pour Jean-Marie Besnier:«Nous sommes des êtres de désir car nous sommes en manque et il n’y a pas plus fondamental en l’homme que le désir. Le transhumanisme tue le désir.»
>D’un côté, à terme, il pourrait exister des êtres avec des capacités post-humaines, et des individus qui n’y auront pas accès et conserveront uniquement leurs capacités humaines…seront-ils des citoyens de second rang ? Les inégalités ont encore de beaux jours !
D’un autre côté, nos cerveaux, seulement humains, laisseront aux neurones trans et post-humanoïdes :
– La résolution des problèmes que nous ne savons pas résoudre : énergie, dettes, retraites, pauvreté, pollution, etc., désignation des bonnes listes électorales et des futurs Présidents !
– et celle des nouveaux qui ne manqueront pas de surgi r!
Y parviendront-ils ?
>Que ce soit le communisme, le capitalisme ou le libéralisme, ils ont montré leurs limites ; ils ont tous débouché sur des désillusions. Nous vivons en ce moment un vide idéologique. Dans ce vide l’extrémisme religieux revient en force et le post-humanisme devient, pour certains, une idéologie porteuse d’espoirs, un mieux possible et même une immortalité dans un monde réel, entrant en cela en compétition avec une religion qui ne l’envisageait que dans un monde virtuel.
La condition essentielle de la réussite de la transition «transhumanistique» passe par l’accompagnement éducatif de la population ; l’instruction, surtout dans le domaine des sciences, est la seule solution de fond. Aurons-nous cette volonté ?
Il est toujours temps pour améliorer le sort de l’homme !
Signé Georges Vallet
crédit photos:13partieexercicedemusculation.sitew.fr
GV: »Le dopage semble né en même temps que les premières compétitions sportives. »
Le dopage est indissociable de la compétition et les moyens de contrôle sont, par nature toujours en retard sur le dopage puisqu’il faut du temps pour mettre au point le test de dépistage avant de pouvoir sanctionner les fautifs.
Les spectacles sportifs sont un business très important.
Le plus grotesque, à mon sens, ce sont tous ces journalistes sportifs et anciens sportifs consultants qui font mine de ne pas savoir. La raison de cela est qu’il ne faut pas polluer le téléspectateur avec ces choses désagréables. D’ailleurs, il est déjà bien au courant ! Ces braves Gégé et Jaja qui commenttent le Tour de France, et qui veulent croire que cette fois, les coureurs sont « propres ». Il en va de même pour tous les autres sports. En ce sens, le traitement réservé au cyclisme est injuste.
L’injustice réside également dans le fait que ce sont les équipes les plus riches financièrement qui possèdent les produits les plus efficaces, qui sont aussi les plus chers.