Pau, les impôts locaux augmentent

0
(0)

imagesLors du dernier conseil municipal qui a eu lieu le lundi 28 novembre 2016, il a été annoncé à grand renfort d’échos médiatiques que les impôts locaux de la ville de Pau allaient baisser. La baisse des taux d’imposition locaux se situe à hauteur de 0,2%. Tu parles d’une nouvelle ! En réalité il y aura bien une hausse des prélèvements effectués dans les portefeuilles de contribuables locaux. Pourquoi ?

L’annonce a été soigneusement concoctée et diffusée à des journalistes qui n’ont surtout pas pris le soin de vérifier si ces baisses sont des baisses réelles ou des augmentations déguisées. Pensez bien que 0,2% est un calcul au plus juste qui sent la tromperie. Alors, à partir de ce que personnellement je paie en ma qualité de contribuable palois, qui se sent accablé d’impôts surtout lorsqu’il se compare aux autres villes de l’agglomération, je me suis livré à un relevé de ce qui m’est demandé (exigé) depuis dix ans.

Pour ce qui est de la taxe d’habitation :
En 2007 son taux était de 22,48 % pour passer à 22,21% en 2016. En effet une baisse décidée par la ville.
Pourtant entre 2007 et 2016, la somme qui m’est prélevée a augmenté de 13,98%. A revenus constants.
En 2007 la valeur locative est passée de 6601 à 7561 en 2016. Soit + 14,54%.
Entre 2007 et 2016 la part revenant à la ville de Pau a augmenté de 11,99%

Pour ce qui de la taxe foncière :
En 2007 son taux était de 25,10% pour passer à 24,80% en 2016. En effet une baisse.
Pourtant entre 2007 et 2016 la somme qui m’est prélevée a augmenté de 14,33%
En 2007, la base est passée de 3301 à 3781 en 2016. Soit + 14,50%
Entre 2007 et 2016, la part revenant à la ville de Pau a augmenté de 13,14%

En conclusion, lorsque la ville baisse ses taux, cela ne signifie pas que les prélèvements vont diminuer. Parce que dans le même temps, la valeur locative de la taxe d’habitation et la base de la taxe foncière augmentent. Il est intéressant d’observer que ces augmentations se situent au dessus de l’inflation qui, pour la même période a été de 11,97% (+ 13,98% pour la taxe d’habitation et + 14,33% pour la taxe foncière en global). Il faut reconnaître à la ville de Pau le mérite de s’être cantonnée, pour la taxe d’habitation seulement, à une augmentation correspondant à l’inflation.

Mais il n’y a pas que les prélèvements obligatoires qui traduisent une augmentation des impôts locaux. Il y a aussi d’autre modifications tarifaires qui correspondent à un désengagement de la ville. Ainsi lorsqu’on supprime des services, on augmente sans le dire les impôts locaux. En réduisant le nombre de ramassage des déchets végétaux, passant d’une fois par semaine à une fois par mois et ce durant quatre mois et demi, on fait une économie de 200.000 € sans pour autant diminuer le montant de la taxe des ordures ménagères. On pourrait citer dans la même veine, l’augmentation tarifaire des transports en commun. Les billets à l’unité dans le bus sont passés de 1€ à 1,50€. Le trajet en recharge d’une carte est passé de 0,84€ à 1,00€ et enfin l’abonnement des personnes âgées à l’année est passé de 55,00€ à 110,00€. La ville est concernée par ces augmentations puisqu’au titre de mesures sociales, une subvention était versée au CCAS qui lui-même indemnisait Idelis. Passons sur l’augmentation du nombre des stationnements payants (place de Verdun) et des tarifs de la piscine Péguilhan.

Alors Palois, ne sois pas crédule face à tous ces discours. Garde ce naturel méfiant qui est une preuve de ton intelligence. Traduis ce qu’on te dit et que les médias ne développent pas assez : une baisse des taux d’imposition signifie que les prélèvements vont augmenter.

Pau, le 30 novembre 2016
par Joël Braud

crédit photo : courrier de l’ouest.fr

Notez cet article

Cliquez sur une étoile

Note moyenne 0 / 5. Nombre de note : 0

Aucun vote jusqu'à présent ! Soyez le premier à noter cet article.

Nous sommes désolé que cet article ne vous ait pas intéressé ...

Votre avis compte !

Souhaitez vous nous partager un avis plus détaillé ?

  • Si on attend que les journalistes locaux fassent un travail d' »investigation » (bien simple à mener ici) au lieu de reproduire les communiqués, on va sécher sur place (ou moisir, on est en Béarn…). Ils pourraient par exemple relever qu’un Palois paie une taxe d’habitation 50% supérieure à celles payées en moyenne par les habitants de villes de taille comparable (398€ contre 260€). Mais il leur faudrait pour cela aller visiter le site du ministère des finance, où les comptes synthétiques de toutes les communes de France sont publiés : http://alize2.finances.gouv.fr/communes/eneuro/RDep.php?type=BPS&dep=064
    Trop compliqué pour eux…

    Au rythme de « baisse » selon Bayrou, il faudra 250 ans pour revenir dans la moyenne.

    Il faut reconnaître à la ville de Pau le mérite de s’être cantonnée …[pour la base d’imposition, i.e. les valeurs locatives]… à une augmentation correspondant à l’inflation

    La ville n’y est pour rien, c’est l’état qui fixe l’évolution des bases d’imposition pour les taxes locales. La ville fixe le taux.

  • Les politiques sont habiles : il suffit d’annoncer que les impôts baissent pour les augmenter. Subtile, n’est-ce pas ?

  • c’est ce qu’on appelle, en journalisme (mais je peux me tromper) un marronnier.
    Comme dit le proverbe karougien : « quand les hommes cesseront de marcher sur la tête, ils auront les pieds sur terre mais continueront de penser comme eux. »

  • Contribuable Palois

    Je compatis pour Monsieur Braud qui écrit
     »Taxe d’habitation
    entre 2007 et 2016, la somme qui m’est prélevée a augmenté de 13,98%. A revenus constants.
    En 2007 la valeur locative est passée de 6601€ à 7561€ en 2016. Soit + 14,54%.  »

    Encore faut-il un peu de retenue.
    Si les chiffres pour votre cas personnel sont incontestables Monsieur Braud allez voir le chiffre de l’Insee: la progression sur la valeur locative moyenne à Pau entre a été de +17% entre 2007 et 2016, passant de 3068€ à 3582€.
    Donc ce sont vraisemblablement les familles occupant des logements plus modestes (et donc probablement moins aisées que vous) qui ont été davantage mises à contribution puisque la base d’imposition a plus augmenté(*) pour ceux-là à +17% que pour vous à +14.5% !

    (*) comme pour toute utilisation de moyenne je reconnais par avance que +17% ne s’applique pas à un cas particulier. Mais +17% représente quand même bien le  »trend » de ce prélèvement proportionnel pour la population paloise prise dans son ensemble. Si VOTRE prélèvement n’a augmenté QUE de 14.5% c’est que d’autres ont proportionnellement plus casqué…

    • Mon article n’a pas pour objet de déterminer qui a connu la plus forte ou la plus faible augmentation des prélèvements mais de dire que les politiques qui annoncent une baisse du taux de la taxe d’habitation veulent nous faire croire que les impôts vont baisser, ce qui n’est pas vrai. Merci de compatir sur mon sort ce que je n’avais pas voulu moi-même. J’ai seulement utilisé un exemple que je connais bien. Maintenant ce que vous dites : Ce sont les familles occupant les logements les plus modestes qui ont été davantage mises à contribution puisque la base d’imposition a plus augmenté pour ceux-là à +17% que pour vous à +14,5% » va exactement dans le sens de ce que je démontre dans le titre de mon article.
      Mais vous ne l’avez sans doute pas compris. En effet un peu de retenue de votre part eut été opportun.

  • En réponse à Laks.
    Vous n’avez rien compris ! Dommage.

  • « Alors Palois, ne sois pas crédule face à tous ces discours. Garde ce naturel méfiant qui est une preuve de ton intelligence. Traduis ce qu’on te dit et que les médias ne développent pas assez : une baisse des taux d’imposition signifie que les prélèvements vont augmenter. »
    Franchement est-ce que cela ne sert à rien que depuis trois ans aux idées mènent le monde des intellectuels nous parlent ( je dis des personnes responsables, des chercheurs, des penseurs, des scientifiques… pas les stars de la télé) et nous disent toujours la même chose : nous avons une chance incroyable, celle d’avoir un cerveau. Alors pourquoi vouloir ramener l’analyse à un « naturel méfiant » comme chez les animaux quand nous sommes capables parce-que nous sommes intelligents d’exercer un esprit critique face à chaque situation. Le naturel méfiant conduit à la haine de l’autre, à la xénophobie à la mauvaise réputation d’accueil de nos visiteurs… notre intelligence nous conduit aux discussions, aux échanges….au bien vivre ensemble…. et même si dans le Béarn les maisons ont de hauts murs de clôture c’est plus par besoin d’intimé et de secret familial que de méfiance. Je n’aime pas vos mots et je voulais vous le dire.