Trop de Pression, c’est pas bon !
Pendant longtemps, la présence stable de hautes pressions était un signe de beau temps, ensoleillé, bon pour le moral, propice aux activités de plein air. Ce n’est plus le cas, la France vit un pic de pollution dans l’air sans précédent depuis 10 ans à Paris ; la qualité est même médiocre à Pau, ville pourtant longtemps réputée pour ses sanatoriums. Pour ce week-end, proche des fêtes, cela, paraît-il, s’améliore ; levée de l’alternance à Paris ; une chance ou une nécessité économique ?
Tout cela c’est la faute de l’anticyclone qui perdure !
Pour une fois que l’on a une situation stable, on s’en plaint !
De l’écoute attentive des messages médiatiques, on peut en déduire que la cause de ces pics de plus en plus nombreux n’est pas le résultat d’une pollution de base réelle et importante de l’air par des polluants nombreux d’origines diverses, toujours humaines, mais par un manque d’agitation de l’air.
Faire du vent, voilà la solution !
Pourtant nous sommes déjà bien pourvus avec nos experts et nos politiques, mais ce n’est pas suffisant.
Il faut aussi envoyer la pollution aux autres.
Si un bon coup de vent disperse : particules fines, vapeur d’eau et toxiques des chaudières à bois et des pots d’échappement, tout cela va tomber ailleurs ; le principal est que les voitures et l’économie puissent continuer à tourner !
Il serait injuste que les franciliens respirent de la saloperie quand les habitants d’autres régions françaises visitent moins le médecin ou le cimetière !
Certains diront peut-être que la dispersion permet de faire baisser le taux de pollution en dessous des seuils définis (arbitrairement !) de dangerosité. C’est faire abstraction du fait que des doses très faibles peuvent être très dangereuses à moyen et long terme (cancers) pour certains constituants ou certains organismes sensibles (allergies par exemple) et que des doses cumulées deviennent des doses supérieures aux normes !
Sur ce point Eu universalis.fr est intéressant :
«Deux erreurs fondamentales sont très souvent commises lorsque sont envisagés les problèmes de pollution. La première consiste à considérer que les effluents nocifs exercent essentiellement leurs méfaits dans le voisinage immédiat du point de rejet. La seconde présuppose que les substances toxiques se dilueront rapidement dans l’air, les sols ou les eaux, de sorte que leurs concentrations tomberont spontanément au-dessous des seuils de nocivité fixés par les réglementations nationales ou multilatérales.»
De plus, au cours de la dispersion, les polluants peuvent se transformer par réactions chimiques complexes pour former les polluants secondaires tels que l’ozone et certains composées organiques volatils, pas forcément moins toxiques.
D’autres diront que les arbres vont absorber cette pollution. D’abord faut-il qu’il y en ait et en quantité suffisante, d’autre part il y a des limites à la captation ; de plus, tout ce qui tombe entre les feuilles et entre les arbres va se retrouver dans les organismes ou au sol puis dans la nappe phréatique.
Une fois de plus, comme pour la grippe aviaire et autres problèmes, on s’attaque aux conséquences quand l’intolérable est atteint, mais pas aux causes, pourtant bien identifiées ; mais, voilà, elles sont intouchables car on s’imagine que cela freinerait la croissance ; si le pays est progressivement paralysé, je n’en suis pas convaincu !
La pollution coûte 105 milliards par an à la communauté !! (C dans l’Air du 9/12.)
La circulation alternée est une fausse vraie réponse à la pollution ; elle s’efforce de s’adapter au pire en abaissant la concentration ponctuellement et momentanément, mais n’a aucun impact sur la pollution globale qui continue son œuvre.
Comment peut-on obliger des gens à ne pas se rendre au travail car leur voiture est paire ou impaire ? C’est une atteinte au droit au travail donc à gagner sa vie. Les transports en commun gratuits, c’est bien, mais ils sont inabordables car inadaptés, pour beaucoup de gens qui vivent loin du travail ; l’hôtel, le sac de couchage dans le bureau ou chez le collègue qui habite plus près ? Contraintes supplémentaires qui s’ajoutent au reste ! Le covoiturage ? C’est toute une organisation parfois irréalisable suivant la localisation des intéressés ! Le vélo ? Est-ce plus sain et moins dangereux dans ce contexte ?
Que deviennent les salariés qui ne peuvent pas rejoindre leur travail ? Rattrapage ? Tolérance ? Licenciement ? Compte tenu de la fréquence et de la durée, cela ne pourra pas durer. Faudra-t-il déménager, divorcer, se séparer de sa famille quand on sera obligé de changer de lieu de travail ?
Cette gestion est la preuve que la prévention, très contestée par certains, n’est jamais appliquée ; infiniment plus utiles que des constructions de prestige, s’imposaient : des pistes cyclables, tout un réseau de transports publics électriques prioritaires, gratuits, adaptés à l’évolution de l’urbanisation horizontale d’une agglomération afin que chacun, le jour venu, puisse l’utiliser facilement avec un résultat aussi rapide que son véhicule. Privilégier les trains régionaux aux LGV…..
Du côté du travail, pourquoi les entreprises, grâce aux nouvelles technologies, n’ont-elles pas prévu de généraliser le plus possible le travail à domicile ?
C’est tout un bouleversement de la vie en général qui ne peut se faire en douceur que sur le le long terme, avec une vision globale, une réflexion et une volonté à la fois de politique privée, publique, générale, régionale, locale et individuelle (pédagogie).
La pollution est avant tout un problème de santé publique et donc de santé économique.
Les pics de pollution de l’air sont la partie visible de l’iceberg «Pollution» ; ils se trouvent surtout au niveau des grandes villes car elles en concentrent les facteurs ; le principal est sous la mer, dans l’atmosphère, les eaux douces, la terre, l’alimentation, les corps des organismes vivants, les esprits qui sont pollués, manipulés par la publicité, les sondages, la politique, l’information incomplète, déformée, tronquée, triée…En bref, tout le monde est concerné. La nouvelle devise républicaine est :
Liberté de polluer, Egalité et Fraternité devant la pollution
Georges Vallet
crédit photo : Transalpair.eu
Trop de Pression, c’est pas bon !
Encore faudrait’ il savoir de la quelle vous parlez. Personnellement, celle avec un peu de mousse sur le dessus et de buée sur le verre ne me déplait pas, par une belle journée sans nuage.
Effectivement, le titre choisi avait aussi pour but de faire monter la pression dans les esprits et dans les verres!
Une bière pour Noël et je mourrai heureux (après avoir pris un pruneau dans l’Armagnac). Merci, saint Georges !
https://www.youtube.com/watch?v=YR0Xw760US0