Strasbourg, siège du Parlement Européen
Le Parlement Européen aura élu cette semaine, le 17 janvier, un nouveau président pour remplacer Martin Schulz qui retourne à la politique dans son pays, l’Allemagne. Les Dernières Nouvelles d’Alsace écrivaient le 14 janvier dernier que « la bataille du siège », c’est-à-dire la concurrence entre Strasbourg et Bruxelles comme siège du Parlement, pourrait de ce fait reprendre de plus belle.
Car, à la différence de Monsieur Schulz, le nouveau président du Parlement sera hostile à Strasbourg comme siège du Parlement. Cela ressortait d’un débat organisé le 11 janvier dernier entre les sept candidats à ladite présidence, en tête l’ancien premier ministre belge Guy Verhofstadt. Le grand quotidien alsacien ajoutait que les trois quart des eurodéputés sont également hostiles à Strasbourg.
Sans préciser toutefois si cette estimation comprend les députés britanniques qui, depuis le Brexit, n’ont plus leur mot à dire au Parlement. Or, justement, la « bataille contre le siège à Strasbourg » qu’on appelle à tort « la bataille du siège », était entretenue depuis vingt ans par les Britanniques, c’est-à-dire par le « team single sit » du député libéral britannique du Yorkshire Edward Mc-Millan Scott. Nonobstant les mérites acquis dans la défense des Tibétains et de la confrérie Falun Gong par ce partisan de l’Europe unie, exclu en 2009 du Parti conservateur britannique, il est évident qu’au lendemain du Brexit, de nouveaux arguments pour Strasbourg devraient être pris en considération. La campagne anti-Strasbourg des Britanniques faisait partie de leur stratégie d’affaiblissement de l’Union Européenne et de réduction de l’influence franco-allemande dans l’Union.
Martin Schulz incarnait cette solidarité franco-allemande. On est très étonné à cette heure difficile pour l’Union Européenne de n’entendre aucune autre voix venant de Paris ou de Berlin en faveur de Strasbourg siège unique du Parlement. Seule la « task force » de la députée alsacienne Catherine Trautman rappelle que Strasbourg est officiellement depuis 1993 le siège du Parlement Européen alors que les traités établissent Bruxelles comme un simple « Lieu de travail ». Cette question a été tranchée par les traités adoptés à l’unanimité. La Cour de justice européenne a confirmé en 2013 la tenue à Strasbourg des sessions plénières du Parlement. N’est-il pas temps que Strasbourg devienne le siège unique du Parlement ?
Donald Trump vient d’afficher son mépris pour l’Europe unie et ce n’est pas Vladimir Poutine qui le contredira sur ce point. Au Sud et au Sud-Est, l’Europe est menacée de diverses manières. Des conflits armés se déroulent à sa périphérie et nos pays sont meurtris par des attentats. Bruxelles a été l’an dernier une des cibles. Pour des raisons de sécurité, ne vaut-il pas mieux disperser les pouvoirs européens : l’exécutif à Bruxelles, le législatif à Strasbourg et le judiciaire à Luxembourg ? A l’ère d’Internet et de Skype et des transports plus rapides et plus faciles, cette dispersion est une question de bon sens.
Cyprien PICAPER
(Atelier de Strasbourg, le 17/01/2017)
Pour compléter cette surprenante chute : Pour des raisons de sécurité, ne vaut-il pas mieux disperser les pouvoirs français : l’exécutif à Paris, le législatif à Lyon et le judiciaire à Marseille ?
Je ne sais pas qui est l’auteur de cet article mais il est bien mal informé.
Il n’y a plus que quelques Français pour entretenir la fiction que Strasbourg est le siège du Parlement européen. Dans les faits, il y a bien longtemps que la quasi totalité du travail parlementaire se fait à Bruxelles, en étroite liaison avec la Commission, le Conseil et l’ensemble des lobbies qui gravitent autour de ces institutions.
Le fait que les sessions plénières continuent à se tenir à Strasbourg ne fait qu’ajouter de la lourdeur au travail du Parlement sans compter le coût très élevé de l’entretien de deux sièges et des allers-retours des députés.
La véritable rationalité serait de regrouper toute les activités parlementaires à Bruxelles, ce à quoi se montrent favorables une majorité de parlementaires européens, bien au delà des seuls Britanniques. Hélas, la France continue à s’y opposer contre vents et marées au nom de traités aujourd’hui obsolètes.
« cette dispersion est une question de bon sens »
On se demande bien pourquoi l’immense majorité des assemblées élues du monde siègent dans un lieu unique…