Pau, l’hôtel Continental
Après « Hôtel des ombres » (éditions le Seuil), Jean Touyarot vient d’écrire un second livre de souvenirs. L’Hôtel Continental est le seul dinosaure survivant des palaces de la belle Époque, les autres ayant été soit détruits soit transformés en appartements. Cet ouvrage, dont la date de publication est encore ignorée, retracera l’histoire de cette institution et fourmillera d’anecdotes aussi diverses que croustillantes. En attendant quelques confidences de l’auteur.
L’histoire d’abord est peu commune. En 1872, fut construit le plus bel hôtel de Pau, l’hôtel Gassion, il état considéré comme le palace le plus moderne d’Europe. Pau était déjà une colonie anglaise depuis le passage de Wellington en 1814. En 1870, une sœur morganatique du roi des Belges vient accoucher à Pau d’un enfant naturel. Il fallait neuf jours pour parcourir la distance entre Bruxelles et la capitale béarnaise. L’enfant, Joseph Marthe, fut abandonné. Ce fut un grand secret et la princesse ne s’est jamais préoccupée de son fils. Ce n’est que vingt ans plus tard, qu’ayant épousé un richissime banquier et parce que celui-ci souffrait de la tuberculose que l’occasion lui dut donnée de revenir à Pau. Elle retrouva alors son fils qui après avoir été domestique dans de grandes familles anglaises était laveur de bouteilles au service de la pharmacie Cazeaux. Elle embauche alors ce garçon sans lui dire qu’elle est sa mère. Il sera ainsi maintenu dans l’ignorance de sa filiation pendant quinze ans. Il ne l’apprendra que par l’aveu de la princesse sur son lit de mort. Légataire universel, Joseph de Marthe rencontre des difficultés pour toucher l’héritage représentant une fortune colossale.
Devenu riche,il entreprit alors de faire construire dans un premier temps la villa Nathalie (du nom de sa mère) à Pau puis le Continental. De Marthe meurt à l’âge de 43 ans et fait de Paul Sarthou, son amant et valet de chambre, son légataire universel. Sarthou prend ensuite pour amant un certain Pedro Perez. Survient alors en 1944 un épisode douloureux pour Sarthou. Le 18 décembre il est victime, sous la menace, d’un vol de bijoux. Le préjudice est estimé entre 400 et 800 millions de francs de l’époque, ce qui est considérable. Il faudra attendre cinq ans avant que les voleurs soient arrêtés. Beaucoup se sont interrogés sur l’origine de ce trésor. On a pensé que Léopold II, roi des Belges avait gagné beaucoup d’argent au Congo. En 1955, Jean Touyarot a connu Sarthou, un homme, dit-il, qui buvait énormément. C’était un personnage ; est mort à… 81 ans.
Les grands parents de Jean Touyarot travaillaient pour de grandes familles anglaises, elle, fille de cuisine, lui palefrenier. Par la suite, son père a fait l’école hôtelière puis est allé travailler à l’étranger avec Escoffier entre autres. C’est en 1933 que, de retour à Pau, il a repris le Continental. A cette date, les Anglais avaient quitté Pau. L’hôtel comportait 106 chambres et pour s’en sortir, il a développé la restauration et partait pendant l’été diriger les trois grands hôtels d’Hossegor.
La période de la guerre de 40 est racontée dans le premier livre « Hôtel des ombres ». Pourtant Jean Touyarot garde dans sa besace de nombreuses anecdotes, parfois salaces, en tout cas passionnantes, mettant en scène, les participants au Grand prix automobile depuis 1936, le Tour de France qui est passé 72 fois à Pau (il y est question de Georges Briquet, de Thierry Roland). Il parle également des vedettes du cinéma, Vadim quand il a tourné le film Barbarella avec Jane Fonda., Gregory Peck, fin 1963, qui jouait dans le film « Et vint le jour de la vengeance ». La mémoire de Jean Touyarot ne fait pas défaut lorsqu’il évoque comme des événements d’hier, le congrès national de l’énergie atomique (C.E.A).
La vie d’un hôtel est à la fois riche et bien particulière. La règle veut que la chambre occupée par un client constitue un domicile privé auquel s’attachent les mêmes prérogatives légales. On ne peut imaginer jusqu’où cela peut conduire. La sortie de cet ouvrage est pour bientôt.
Pau, le 18 janvier 2017
Joël Braud
Crédit photo : cparama.com
Bonjour,
Il me semble que le petit Joseph Marthe est né à Pau en 1861 plutôt qu’en 1870
Je me limite au contenant car l’ Ambition doit réserver une zone aéroportuaire à des activités dédiées types Essais, Maintenance….
La Difficulté reste la Raison de l’ Excellence.
Aéroprotec se déplace et s’ agrandit en zone aéroportuaire Pau-Sauvagnon( je me limite au contenant):Luys en Béarn ou Pau-Uzein (Pau Béarn Pyrénées) ou Pau-Caubios(Luys en Béarn)
Mr Bayrou, c’est quoi ce BORDEL ORGANISE communautaire????
Trés bien mais faudrait peut être aussi mettre en avant les PROUESSES Stratégiques et Administratives des Investissements in situ aprés avoir digéré la conquête de Marchés et des Intégrations.
Sans parler des avancées Leaders processéiques Internationales type LabFab ou Fabrication Additive.
Attirer des Investisseurs ne se limite pas au Déplacement mais aux Compétences Humaines.
Par respect pour Appoline, je pensais BAZAR et non BORDEL!!!!
Très intéressant le rappel du multiculturalisme historique béarnais.